Abd ar-Rahman Ibn Muhammad dit ar-Rahmān IV (mort en 1018)
Membre des Omeyyades [1], arrière-petit-fils d’Abd al-Rahman III. Il succède à l’Hammudite [2] Alī ben Hammud al-Nāsir comme calife omeyyade de Cordoue [3]. C’est un autre Hammudite qui lui a succédé Al-Qâsîm al-Ma’mûn.
Au début des luttes de succession et de pouvoir qui suivent la mort d’Hicham II, il se retire à l’écart de Cordoue [4], puis se réfugie à Valence [5] lorsque l’hammudite Alī ben Hammud al-Nāsir se proclame calife [6].
Avec l’aide des gouverneurs de Valence et de Saragosse [7], il marche contre Cordoue et prend le pouvoir après l’assassinat d’Alī ben Hammud.
Mais il ne dispose pas d’une armée suffisante pour faire face au frère d’Ali, Al-Qâsîm al-Ma’mûn, et est vaincu et tué à son tour, après avoir tenté de prendre Grenade [8].
Notes
[1] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.
[2] Les Hammudites ou Banū Hammūd forment une dynastie d’origine alide, idrisside, arabo-berbère en Andalousie à l’Époque des taïfas (1016-1057). Qualifiés d’Arabes berberisés, ils règnent sur Malaga et Ceuta et étendent leur domaine à Algésiras. Les trois premiers membres de la dynastie ont pris le titre de calife à Cordoue en le disputant aux derniers Omeyyades. La dynastie disparaît après l’absorption de son territoire par les Zirides de Grenade en 1057.
[3] Le Califat omeyyade de Cordoue est un État d’Ibérie musulmane gouverné par la dynastie des Omeyyades de Cordoue et qui dominait aussi une partie de l’Afrique du Nord. Succédant à l’Émirat de Cordoue (756-929) avec toujours Cordoue comme capitale, il a duré jusqu’en 1031. La période, caractérisée par une expansion du commerce et de la culture, a vu la construction de chefs-d’œuvre de l’architecture d’Al-Andalus. En janvier 929, l’Émir de Cordoue Abd-ar-Rahman III s’est proclamé calife de Cordoue.
[4] Cordoue est une ville située dans le sud de l’Espagne, en Andalousie. Cordoue est la capitale de la province homonyme. La ville est située sur le Guadalquivir. Les musulmans conquirent la ville en 711. Elle devient alors le principal centre administratif et politique de l’Espagne musulmane (al-Andalus). À partir de 756, elle est la capitale de l’émirat de Cordoue, fondé par le prince omeyyade Abd al-Rahman 1er.
[5] Valence ou Valencia en espagnol est une ville d’Espagne, située dans l’est du pays sur la côte méditerranéenne. Fondée en 138 av. jc par le consul romain Decimus Junius Brutus Callaicus sous le nom de Valentia Edetanorum, Valence devient, au Moyen Âge, la capitale du royaume de Valence.
[6] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.
[7] Saragosse est une ville espagnole, capitale de la province du même nom et de l’Aragon.
[8] Le royaume de Grenade est le dernier nom d’une entité territoriale espagnole fondée comme taïfa en 1073 par une branche d’une dynastie berbère, les Zirides. Après la réunification d’al-Andalus par les Almoravides puis par les Almohades, le territoire est reconstitué en 1238 comme émirat de Grenade sous la dynastie arabe nasride. Il prendra le titre de sultanat malgré la suzeraineté du royaume chrétien de Castille. Après la prise de Grenade en 1492 par les Rois catholiques, le territoire est titré royaume de Grenade, et est dirigé comme tel par la monarchie catholique espagnole. Il apparaît surtout comme titre de prestige des Habsbourg d’Espagne puis des Bourbons d’Espagne, jusqu’à la réforme territoriale de 1833 qui l’intègre à la région de l’Andalousie sous le nom fonctionnel de province de Grenade.