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L’histoire pour le plaisir

L’Inde classique

mercredi 1er mai 2024, par lucien jallamion

L’Inde classique

Bien qu’accompagné et conseillé par des érudits et des savants, Alexandre n’avait qu’une idée très floue de ce qu’il s’apprêtait à trouver en Inde.

Il semble avoir cru que l’Indus [1] faisait partie du Nil [2] et que ce que l’on trouvait au-delà formait un prolongement de l’Éthiopie [3]. Les Grecs étaient depuis longtemps bien informés sur l’Inde du Nord-Ouest, le siège de la satrapie [4] perse du Gandhara [5]. Mais, plus loin, c’était le trou noir. Sur le plan géopolitique, en tout cas, l’obscurité est toujours là ; les relations entre les États du Gange [6] à l’époque de l’invasion d’Alexandre, et donc la nature même de ces États, restent encore difficiles à se représenter.

Un royaume du Magadha [7], implanté dans la basse vallée du fleuve et exerçant une sorte de domination sur le reste de la vallée, a constitué l’entité politique la plus importante du sous-continent pendant 2 siècles ou plus, mais nous ne savons pas grand-chose de ses institutions et de son histoire. Les sources indiennes ne disent rien de l’arrivée d’Alexandre en Inde et, comme le grand conquérant ne pénétra jamais au-delà du Pendjab [8], si nous sommes au fait, grâce à des comptes rendus grecs de l’époque, des bouleversements qu’il provoqua dans les petits royaumes du Nord-Ouest, nous restons dans l’ignorance pour tout ce qui touche au cœur même du pouvoir en Inde.

Sous les Séleucides [9], on commença à disposer d’informations plus sûres sur ce qui existait au-delà du Pendjab. Ces nouvelles connaissances coïncident à peu près avec l’apparition d’une nouvelle puissance en Inde, l’Empire maurya [10] ; c’est avec lui que l’Inde fait sa véritable entrée dans la documentation historique.

L’un de nos informateurs est un ambassadeur grec, Mégasthène, envoyé en Inde par le souverain séleucide vers 300 avant jc. Des fragments du récit qu’il fit de ses expériences subsistèrent assez longtemps pour permettre à des écrivains ultérieurs de le citer longuement. Au fil de ses voyages, qui le conduisirent aussi loin que le Bengale [11] et l’Orissa [12], et profitant du respect qui s’attachait à lui en tant que diplomate et érudit, il rencontra et interrogea de nombreux Indiens. On devait lui reprocher plus tard sa crédulité et son manque de fiabilité. Elles peuvent traduire tout simplement la conscience très développée qu’avaient les Indiens aryens des différences physiques qui les distinguaient de leurs voisins ou de leurs lointains congénères d’Asie centrale ou de la jungle birmane. Par leur aspect et par leur comportement, ces derniers ont dû paraître très étranges aux yeux des Indiens. Parmi ces prétendues absurdités, d’autres peuvent être plus ou moins en rapport avec les curieuses pratiques ascétiques de la religion indienne, qui n’ont jamais cessé d’impressionner les étrangers et que les récits ont une tendance naturelle à exagérer. De telles fables ne doivent pas discréditer trop vite celui qui les raconte ; elles n’impliquent pas nécessairement que tel ou tel autre élément de sa narration soit totalement erroné. Elles peuvent même avoir une réelle valeur en nous aidant à imaginer la façon dont les informateurs indiens de Mégasthène considéraient le monde extérieur.

Il décrit l’Inde d’un grand dirigeant, Chandragupta, fondateur de la dynastie Maurya, sur lequel nous disposons également d’autres sources. Les anciens croyaient que l’esprit de conquête lui était venu lorsque, dans sa jeunesse, il avait vu Alexandre le Grand au moment où il envahissait l’Inde. Quoi qu’il en soit, Chandragupta usurpa le trône du Magadha en 321 avant jc. et il bâtit sur les ruines de ce royaume un Etat qui englobait non seulement les deux grandes vallées de l’Indus et du Gange, mais aussi la majeure partie de l’Afghanistan [13] enlevée aux Séleucides et du Baloutchistan [14]. Il avait établi sa capitale à Patna [15], où il habitait un splendide palais construit en bois.

Du témoignage de Mégasthène on peut déduire que Chandragupta exerça une sorte de présidence monarchique, mais les sources indiennes semblent indiquer un Etat bureaucratique, ou à tout le moins qui aspirait à l’être. Il est difficile de savoir ce qu’il en était au juste en réalité. Cet Etat avait été construit à partir d’unités politiques formées antérieurement et dont beaucoup reposaient sur un type d’organisation républicaine ou populaire. La plupart de ces unités étaient rattachées à l’empereur par l’intermédiaire de grands personnages qui l’assistaient ; certains d’entre eux, qui étaient en principe ses sujets, ont dû souvent jouir, dans la pratique, d’une grande indépendance.

Mégasthène nous fournit également beaucoup de renseignements sur les habitants de l’empire. Outre la longue liste de peuples qu’il dresse, il distingue deux traditions religieuses [16], fait état des habitudes alimentaires des Indiens [17], nous en apprend beaucoup sur la domestication des éléphants et souligne le fait qu’il n’y a pas d’esclaves en Inde [18]. Il se trompait, mais il avait des excuses. Si la servitude absolue n’existait pas dans le sous-continent, certains Indiens n’en étaient pas moins contraints de travailler en permanence pour un maître, sans pouvoir se libérer légalement de ce lien. Mégasthène nous raconte également que le roi se divertissait en s’adonnant à la chasse, une activité qui se pratiquait depuis des plates-formes surélevées ou à dos d’éléphant.

On dit que Chandragupta passa ses derniers jours avec des Jaïns [19], en se laissant rituellement mourir de faim dans une retraite près de Mysore [20]. Son fils et successeur chercha à développer l’empire dans la direction où s’était déjà engagé son père, c’est-à-dire vers le sud. Le pouvoir Maurya commença à pénétrer dans les épaisses forêts tropicales situées à l’est de Patna et à descendre le long de la côte orientale. Finalement, sous le 3ème souverain Maurya, la conquête de l’Orissa donna à l’empire le contrôle des routes terrestres et maritimes conduisant vers le sud. Le sous-continent connut ainsi une forme d’unité politique qui n’aura pas d’équivalent pendant près de 2 millénaires.

Le conquérant qui y parvint s’appelait Ashoka. C’est avec lui qu’il devient enfin possible d’écrire une histoire documentée de l’Inde. De l’époque d’Ashoka nous sont parvenues quantité d’inscriptions : des décrets, des injonctions faites à ses sujets. Cette façon de diffuser les messages officiels ainsi que les différents styles auxquels obéissent les inscriptions laissent entrevoir des influences perses et hellénistiques. Sous les Mauryas, l’Inde entretint certainement des contacts plus suivis avec les civilisations de l’Ouest qu’elle ne l’avait jamais fait jusque-là. A Kandahar [21], Ashoka laissa des inscriptions à la fois en grec et en araméen. De tels témoignages révèlent un gouvernement capable de beaucoup plus que ce que décrit à grands traits Mégasthène. Un Conseil royal chapeautait une société fondée sur le concept de caste [22]. Il y avait une armée et une bureaucratie royales ; comme partout ailleurs, l’arrivée de l’écriture révolutionna l’art de gouverner ainsi que la culture. Il existait aussi, apparemment, une vaste police secrète, ou un service interne de renseignements. Outre la levée des impôts et l’entretien du réseau de communication et d’irrigation, cette machine entreprit sous Ashoka de promouvoir une idéologie officielle. Ashoka lui-même s’était converti au bouddhisme [23] au début de son règne. Sa conversion, contrairement à celle de Constantin, ne précéda pas mais suivit une bataille dont le coût élevé en vies humaines l’épouvanta. Quoi qu’il en soit, cette conversion l’amena à renoncer aux projets de conquête qui avaient marqué jusqu’alors son règne. D’où le fait, peut-être, qu’il n’ait pas été tenté de faire campagne en dehors du sous-continent, une forme de réticence qu’il partage, il est vrai, avec la plupart des souverains indiens, qui n’ont jamais aspiré à régner sur des Barbares, et qui ne devint évidente de sa part qu’une fois achevée la conquête de l’Inde.

On tient d’ordinaire pour la conséquence la plus remarquable du bouddhisme d’Ashoka les recommandations, gravées sur des rochers ou des colonnes, qu’il adressa à ses sujets après sa conversion (après 260 avant jc). Elles équivalaient en fait à une philosophie sociale complètement nouvelle.

Les préceptes d’Ashoka ont reçu le nom générique de Dhamma, une variante d’un mot sanskrit signifiant Loi universelle, et leur nouveauté a conduit les politiciens d’aujourd’hui à se confondre en admiration, au risque de verser dans l’anachronisme, devant la modernité d’Ashoka.

Ses idées n’en demeurent pas moins saisissantes. Il exigea le respect de la dignité de tout être humain et, par-dessus tout, la tolérance en matière de religion et la non-violence. Ses préceptes ont un caractère général plutôt que spécifique et ne constituent pas des lois. Mais les grands thèmes dont ils traitent ne laissent place à aucune ambiguïté, et sont conçus en vue d’une application pratique. Ces préceptes plaisaient à coup sûr à Ashoka, étant donné ses penchants et ses orientations, mais ils traduisaient moins le désir de faire progresser les idées du bouddhisme que celui d’apaiser les différences. Ils ont tout l’air d’un dispositif destiné à faciliter le gouvernement d’un empire immense, hétérogène et religieusement divisé.

Ashoka chercha à créer une sorte de terrain d’entente sur lequel se serait retrouvée l’Inde entière ; il entendait fonder l’unité politique et sociale sur les intérêts des hommes autant que sur l’usage de la force et le recours à l’espionnage. Voilà qui peut également expliquer sa fierté pour ce que l’on pourrait appeler ses services sociaux, qui prirent parfois des formes appropriées au climat. La valeur de cette mesure apparemment simple a dû sauter très vite aux yeux de ceux qui s’échinaient à voyager dans les grandes plaines indiennes.

Presque incidemment, d’autres améliorations vinrent adoucir la vie sur les routes commerciales, mais, tout comme les puits qu’il fit creuser et les refuges qu’il fit bâtir tous les 15 kilomètres, les banyans étaient en fait une expression du Dhamma.

Et pourtant, celui-ci ne semble pas avoir fait l’unanimité : il est question dans nos sources de querelles partisanes et du ressentiment des prêtres.

Ashoka réussit mieux en promouvant la simple évangélisation bouddhiste. Son règne vit la première grande expansion du bouddhisme, qui avait prospéré mais restait confiné jusqu’alors dans le nord-est de l’Inde.

Ashoka décida cette fois d’envoyer des missionnaires en Birmanie [24], où ils firent du bon travail ; d’autres réussirent encore mieux à Ceylan [25] et l’île, depuis cette époque, est restée majoritairement bouddhiste.

Les résultats furent moins heureux pour ceux que l’on dépêcha, avec un optimisme peut-être excessif, en Macédoine et en Egypte, encore que l’enseignement bouddhiste ait laissé sa marque sur quelques philosophes du monde hellénistique et que certains Grecs se soient convertis.

La vitalité du bouddhisme sous Ashoka peut également expliquer en partie les signes de réaction que l’on perçoit du côté de la religion brahmanique. On a supposé que la nouvelle vulgarisation de certains cultes, qui date à peu près de cette époque, a pu représenter une réponse délibérée à ce défi. C’est ainsi que le 3ème et le 2ème siècles avant jc voient une nouvelle prééminence accordée aux cultes de 2 des avatars les plus populaires de Vishnu. L’un est le protéiforme Krishna, dont la légende offre aux fidèles de vastes possibilités d’identification psychologique, et l’autre Rama, l’incarnation du roi bienveillant, du bon époux et du bon fils, un dieu familial.

C’est également au 2ème siècle avant jc que les 2 grandes épopées indiennes, le Mahabharata [26] et le Ramayana [27], commencent à prendre leur forme définitive. La première fut enrichie d’un long développement, considéré aujourd’hui comme l’œuvre la plus célèbre de la littérature indienne et son plus grand poème, la Bhagavad-Gita, ou Chant du Seigneur . Il devait devenir le testament central de l’hindouisme, tissant autour de la figure de Vishnu/Krishna une doctrine éthique d’après laquelle nous sommes tenus de nous acquitter des obligations que fait peser sur chacun de nous son appartenance à sa propre classe [28]. A quoi s’ajoute une recommandation : les œuvres de dévotion, si méritoires soient-elles, risquent d’être moins efficaces que l’amour de Krishna pour accéder au bonheur éternel. Tout cela était important pour l’avenir de l’hindouisme, mais ne se développa pleinement que dans une période bien postérieure à l’écroulement de l’Empire maurya, qui commença peu après la mort d’Ashoka.

Dans tous les anciens empires, à l’exception peut-être de la Chine, les demandes adressées au gouvernement finissent par dépasser les ressources techniques disponibles pour les satisfaire : quand on en arrive là, les empires se brisent.

Les Mauryas avaient accompli de grandes choses. Ils enrôlèrent des travailleurs pour mettre en valeur de vastes portions de terres incultes, parvenant ainsi à la fois à nourrir une population qui augmentait et à élargir l’assiette fiscale de l’empire. Ils entreprirent de grands travaux d’irrigation, qui leur survécurent pendant des siècles. Sous le règne des Mauryas, le commerce prospéra, à en juger par la façon dont la céramique du Nord se répandit à travers l’Inde au 3ème siècle avant jc. Ils entretinrent une immense armée et étendirent leur action diplomatique jusqu’en Épire [29]. Mais le prix à payer fut élevé. L’administration et l’armée vivaient en parasites sur une économie agricole dont les capacités de développement n’étaient pas infinies. Il y avait une limite à ce qu’on pouvait lui demander. La bureaucratie, vue à distance, semble avoir été en principe centralisée, mais il est très probable qu’elle manquait d’efficacité, à défaut d’être irréprochable. Sans un système de contrôle et de recrutement qui l’aurait rendue indépendante du reste de la société, elle tomba d’un côté dans les mains des favorits d’un monarque dont tout dépendait et de l’autre dans les griffes des élites locales, qui savaient comment prendre et garder le pouvoir.

Dès l’époque qui précéda les Mauryas, le pays souffrait profondément d’une grave faiblesse politique. La société indienne avait déjà choisi de s’organiser autour de deux pôles : la famille et la caste. C’est sur les institutions sociales, plutôt que sur une dynastie ou sur la notion abstraite d’État, que se porta la loyauté des Indiens. Quand un Empire indien commença à s’effondrer sous la pression de difficultés économiques, d’interventions extérieures ou de problèmes techniques, il ne trouva aucun soutien populaire spontané pour venir à son secours.

C’est la preuve saisissante de l’échec d’Ashoka : il n’était pas parvenu à donner une cohérence idéologique à son empire. Les institutions sociales de l’Inde, et particulièrement le système des castes dans ses formes élaborées, avaient un coût économique. Là où les fonctions que l’on exerce sont irrémédiablement fixées par la naissance, que peut bien signifier un don pour les activités économiques ? L’Inde avait un système social de nature à entraver les possibilités de développement économique.

Après l’assassinat du dernier empereur Maurya, c’est une dynastie du Gange, d’origine brahmanique, qui prend le pouvoir. Pour le demi millénaire qui suit, l’histoire de l’Inde est une fois de plus celle de la désunion politique. Nous disposons de références dans des sources chinoises à partir de la fin du 2ème siècle avant jc. Même la chronologie paraît encore largement conjecturale. Seuls les grands faits sont établis. Le plus important d’entre eux, c’est une nouvelle succession d’invasions de l’Inde par les routes historiques du Nord-Ouest.

Arrivèrent d’abord les Bactriens [30], des descendants des Grecs de l’ancien empire d’Alexandre installés dans la haute vallée de l’Oxus [31], où ils avaient fondé en 239 avant jc un royaume indépendant, entre l’Inde et la Perse des Séleucides.

Nous devons aux pièces de monnaie l’essentiel de nos connaissances, sur ce mystérieux pays. On sait en tout cas que les Bactriens, 100 ans plus tard, s’engagèrent dans la vallée de l’Indus. Ils inauguraient ainsi un processus qui devait durer pendant 4 siècles. Une série complexe de mouvements se produisit, dont les origines remontent loin, du côté des sociétés nomades d’Asie. Parmi ceux qui prirent la suite des Gréco-Indiens de Bactriane et s’établirent à différentes époques dans le Pendjab, on compte les Parthes [32] et les Scythes [33].

Un roi scythe, si l’on en croit la légende, aurait reçu à sa cour l’apôtre Thomas. Un peuple important fit tout le chemin depuis les frontières de la Chine et laissa après lui le souvenir d’un autre grand Empire indien, s’étendant depuis Bénarès [34], au-delà des montagnes, jusqu’aux routes caravanières des steppes. Il s’agit des Kushana [35], des descendants de groupes indo-européens qui vivaient dans la région actuelle du Xinjiang [36]. Ils étaient des bouddhistes enthousiastes, dotés d’une foi de missionnaires ; ils voulaient diffuser le message du Bouddha jusque sur leurs terres ancestrales et, par-delà, jusqu’en Chine et en Mongolie.

Leurs intérêts politiques, ce qui s’accordait parfaitement avec la diffusion de la foi bouddhiste, se focalisaient sur l’Eurasie centrale, où leur plus grand roi mourut les armes à la main. Grâce aux missionnaires Kushana, le bouddhisme commença à se répandre dans les zones centrales et orientales de l’Eurasie et en Chine, où il devait tenir un rôle majeur dans les siècles de chaos qui suivirent la chute de l’Etat Han [37].

Avec les Kushana, ce sont aussi de nouvelles influences étrangères qui viennent s’exercer sur la culture indienne, souvent en provenance d’Occident : on sent dans la sculpture, et plus particulièrement dans les représentations du Bouddha, comme un parfum hellénistique. Le fait de représenter le Bouddha constituait par lui-même une innovation, et suffisait déjà à marquer une époque. Les Kushana excellèrent dans cet art : ils se détachèrent peu à peu des modèles grecs et finirent par donner au Bouddha les formes qui nous sont aujourd’hui familières. Ce fut l’un des aspects du développement complexe de la religion bouddhiste.

Elle devint notamment de plus en plus populaire et prit un ancrage de plus en plus matériel ; le Bouddha se changeait en un dieu. Il y eut bien d’autres transformations. Le millénarisme, des formes d’expression plus affectives de la religion et des systèmes philosophiques sophistiqués interagirent les uns sur les autres.

Les Kushana finirent par succomber devant plus fort qu’eux. La Bactriane et la vallée de Kaboul [38] furent conquises par Artaxerxès au début du 3ème siècle avant jc.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de / Sfeir, Antoine Charif/Edition Tallandier. Paris

Notes

[1] L’Indus connu sous le nom de Sindh ou Sindhu dans l’Antiquité est un fleuve d’Asie qui a donné son nom à l’Inde. Il coule depuis l’Himalaya en direction du sud-ouest et se jette dans la mer d’Arabie. L’Indus fait partie des sept rivières sacrées de l’Inde.

[2] Le Nil est un fleuve d’Afrique. Avec une longueur d’environ 6 700 km, c’est avec le fleuve Amazone, le plus long fleuve du monde. Il est issu de la rencontre du Nil Blanc et du Nil Bleu. Le Nil blanc (Nahr-el-Abiad) prend sa source au lac Victoria (Ouganda, Kenya, Tanzanie) ; le Nil bleu (Nahr-el-Azrak) est issu du lac Tana (Éthiopie). Ses deux branches s’unissant à Khartoum, capitale du Soudan actuel, le Nil se jette dans la Méditerranée en formant un delta au nord de l’Égypte. Le Nil est la voie qu’empruntaient les Égyptiens pour se déplacer. Il apporte la vie en fertilisant la terre et garantit l’abondance. Il joua un rôle très important dans l’Égypte antique, du point de vue économique, social (c’était autour de lui que se trouvaient les plus grandes villes), agricole (grâce au précieux limon des crues) et religieux. La crue du Nil, qui avait lieu chaque été et qui apportait le limon noir permettant la culture de ses rives. Le Nil est la voie qu’empruntaient les Égyptiens pour se déplacer. La crue du Nil, qui avait lieu chaque été et qui apportait le limon noir permettant la culture de ses rives

[3] Dans la mythologie grecque, on appelle le plus souvent Éthiopiens les peuples d’Afrique, au sud de l’Égypte, ayant une couleur de peau noire. Ce nom signifie « visage brûlé » et fait référence à la légende de Phaéton, né de l’union d’Hélios et de Clymène, épouse de Mérops, roi des Éthiopiens

[4] c’est-à-dire une division administrative de l’Empire perse.

[5] Le Gandhara est le nom antique d’une région située dans le nord-ouest de l’actuel Pakistan. Plus précisément, le bassin de Peshawar, avec une muraille verticale de montagnes sur trois côtés et la vallée de l’Indus sur le quatrième côté. Ses villes principales étaient Purushapura l’actuelle Peshawar à l’Ouest, Mardan, au centre, et, sur sa frontière Est, Taxila : trois centres commerciaux de premier plan entre la Chine, l’Inde et l’Occident au début de notre ère. Cette région essentielle au commerce était aussi un riche terroir : il fut occupé par de nombreux envahisseurs étrangers. Les cultures que ceux-ci apportaient se fondaient dans la culture locale composite et tolérante. Ce fut en particulier le cas dans les royaumes indo-grecs (2ème et 1er siècle avant l’ère commune) et dans l’empire kouchan (environ 1er au 3ème siècle). Puis le Gandhara traversa des moments plus confus, jusqu’à l’expansion de la religion musulmane avec les Saffarides. Peu après, le nom même de « Gandhara » s’appliqua à une autre région.

[6] Le Gange est un fleuve de la plaine indo-gangétique, au nord de l’Inde. Sa longueur varie suivant les sources de 2 500 à 3 000 km, son bassin couvre 907 000 km² et son delta est commun avec celui du Brahmapoutre. Le Gange est la plus sainte des sept rivières sacrées de l’Inde.

[7] Le Magadha est le plus grand des seize royaumes de l’Inde ancienne (Mahâ-Janapadas). Le noyau du royaume était la région du Bihar au sud du Gange, sa première capitale était Rajagriha, puis Pataliputra. Magadha s’élargit pour inclure la plupart du Bihar et du Bengale avec la conquête de Licchavi et d’Anga, suivie par une grande partie de l’Uttar Pradesh et de l’Orissa. L’ancien royaume de Magadha est fortement évoqué dans les textes jaïns et bouddhistes. Il est également mentionné dans le Mahābhārata, le Purana et le Rāmāyana.

[8] Le Pendjab ou Panjab est une région du sous-continent indien comprenant une grande partie de l’est du Pakistan (province du Pendjab pakistanais) et du nord-ouest de l’Inde (État du Pendjab indien et parties de l’Haryana, l’Himachal Pradesh, Chandigarh, Jammu et Delhi). Le Pendjab a une longue histoire. Il a été habité par les Harappéens, les proto-Dravidiens et les Indo-Aryens et envahi par les Perses, les Grecs, les Kouchans, les Ghaznévides, les Timourides, les Moghols, les Afghans et les Britanniques. En 326 av. jc, Alexandre le Grand envahit une partie du Pendjab à partir du nord et défait le roi Porus. Ses armées entrent dans la région par l’Hindu Kush et son empire s’étend jusqu’à la ville de Sagala. En 305 av. jc, le Pendjab fait partie de l’empire Maurya puis du Royaume indo-grec vers 200 av. jc. Ménandre 1er, qui règne d’environ 160 à 135 av. jc, se convertit probablement au bouddhisme. La région est envahie plusieurs fois, notamment par les Scythes et les Yuezhi. Ces derniers fondent l’Empire kouchan au 1er siècle.

[9] Les Séleucides sont une dynastie hellénistique issue de Séleucos 1er, l’un des diadoques d’Alexandre le Grand, qui a constitué un empire formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de l’Anatolie à l’Indus. Le cœur politique du royaume se situe en Syrie, d’où l’appellation courante de « rois de Syrie ». Les Séleucides règnent jusqu’au 2ème siècle av. jc sur la Babylonie et la Mésopotamie dans la continuité des Perses achéménides.

[10] Les Maurya sont une dynastie qui a régné sur une grande partie du sous-continent indien d’environ 321 à 185 av. jc. Formé à partir du royaume de Magadha et de la ville de Pataliputra dans la plaine du Gange par Chandragupta, cet État s’est par la suite étendu vers l’ouest en profitant de la retraite des troupes d’Alexandre le Grand, puis, sous les règnes des deux souverains suivants, Bindusâra et Aśoka, vers le sud et l’est du sous-continent, sans jamais pour autant dominer celui-ci dans sa totalité. Ces souverains formèrent ce qui est vu comme le premier grand empire de l’histoire indienne, succédant à une période de division du sous-continent entre plusieurs royaumes rivaux. Pour autant, cette construction politique, dont l’histoire postérieure est quasiment inconnue, ne s’avéra pas durable. L’empire se fragmenta progressivement, et son dernier souverain fut renversé par le fondateur de la dynastie Shunga vers 185 av. jc.

[11] Le Bengale désigne aujourd’hui une zone géographique de l’est du sous-continent indien partagée entre l’Inde et le Bangladesh. Le nom de Bengale n’a pas recouvert exactement la même zone au fil des siècles. Cette zone recoupe également plus ou moins l’aire de distribution de la langue bengali. Au total, le Bengale historique couvre une superficie d’environ 250 000 kilomètres carrés, et de nos jours, l’État du Bangladesh recouvre plus de 50 % de la superficie du Bengale historique.

[12] à présent l’Odisha

[13] L’Afghanistan est un pays d’Asie du Sud ou d’Asie centrale sans accès à la mer entouré par l’Ouzbékistan au nord, la Chine et le Tadjikistan au nord-est, le Pakistan à l’est-sud-est, l’Iran à l’ouest et le Turkménistan au nord-ouest. Carrefour de l’Asie, ce pays constituait, à l’époque de l’Antiquité, un point de passage important sur la route de la soie et pour les conquérants qui souhaitaient prendre le contrôle de l’Inde : Cyrus le Grand, Alexandre le Grand, Gengis Khan, l’empereur Babur, etc. Cette région est aussi le noyau de vastes empires comme l’Empire bactrien, l’Empire kouchan ou encore l’Empire ghaznévide. L’expansion de l’islam y a commencé dès la fin du 7ème siècle. C’est à la suite de l’effondrement du royaume perse afcharide que l’Afghanistan devient une entité souveraine en 1747, sous le commandement du général Ahmad Shah Durrani, devenu premier padichah du pays cette même année.

[14] Le Balouchistan pakistanais correspond à l’ancienne province achéménide de Gédrosie. Celle-ci fut annexée après la défaite du roi Hindu Pûru par les Grecs d’ Alexandre le Grand sur les bords de la Jhelum près de la ville portant le même nom en 326 av. jc.

[15] Patna est la capitale de l’État du Bihar, dans le nord-est de l’Inde. La ville était auparavant connue sous les noms de Kusumpura, Pushpapura, Pāṭaliputra et Azeemabad.

[16] l’une brahmanique et l’autre apparemment bouddhiste

[17] ils consomment du riz et ne recourent au vin que pour les besoins du culte

[18] (surprenant pour un Grec)

[19] Le jaïnisme ou jinisme est une religion qui aurait probablement commencé à apparaître vers le 10 ou 9ème siècle av. jc. Le jaïnisme ou dharma jaïn compte près de dix millions de fidèles dans le monde, ascètes et laïcs confondus, en majorité en Inde

[20] Mysore, en français Maïssour et officiellement Mysuru est la deuxième ville de l’État du Karnataka, en Inde, chef-lieu du district homonyme, ancienne capitale du royaume de Mysore. La ville est située dans les contreforts des collines Chamundi à environ 146 km au sud-ouest de Bangalore la capitale du Karnataka et s’étend sur 151 km2.

[21] Kandahār ou Qandahār est une ville du sud de l’Afghanistan, ancienne capitale impériale, capitale de la province de Kandahar.

[22] Une caste est un groupe social hiérarchisé, endogame et héréditaire, mais plus fortement évolué que l’état ou le statut social dans l’Ancien régime en Europe. La notion de caste est à distinguer de celle de tribu, de clan ou d’ethnie dont elle est parfois une sous-division.

[23] Le bouddhisme est, selon le point de vue occidental, une religion (notamment une religion d’État) ou une philosophie, voire les deux, dont les origines sont en Inde au 5ème siècle av. jc à la suite de l’éveil de Siddhartha Gautama et de son enseignement. Le bouddhisme est né en Inde à peu près à la même époque que Mahâvîra, qui rendit plus populaire le jaïnisme, avec lequel il partage une certaine tendance à la remise en cause de l’hindouisme (en particulier de la caste sacerdotale des brahmanes) tel que ce dernier était pratiqué à l’époque (6ème siècle av. jc). Le bouddhisme a repris et aménagé beaucoup de concepts philosophiques de l’environnement religieux de l’époque (tels que dharma et karma, par exemple).

[24] La Birmanie ou le Myanmar est un pays d’Asie du Sud-Est continentale ayant une frontière commune avec la Chine au nord-nord-est, le Laos à l’est, la Thaïlande au sud-sud-est, le Bangladesh à l’ouest et l’Inde au nord-nord-ouest. La partie méridionale a une façade sur la mer d’Andaman orientée vers le sud et l’ouest et la partie septentrionale s’ouvre sur le golfe du Bengale à l’ouest-sud-ouest, avec environ 2 000 kilomètres de côtes au total. Parmi les premières civilisations établies sur le sol du pays moderne sont les cités-États Pyu en Haute-Birmanie et les Royaumes môns en Basse-Birmanie. Au 9ème siècle, les Birmans s’y installent et deviennent le groupe culturel dominant en fondant le royaume de Pagan.

[25] Le Sri Lanka (ex-Ceylan) est un pays d’Asie du sud. C’est une île située au sud-est de l’Inde, peuplée d’environ vingt millions de personnes d’origines, de religions, de langues et de coutumes différentes. Elle a porté auparavant les noms de Taprobane, Serendib, puis Ceylan jusqu’en 1972.

[26] Le Mahabharata est une épopée sanskrite de la mythologie hindoue comportant, selon le décompte de Vyâsa , 81 936 strophes (shlokas) réparties en dix-huit livres. Il est considéré comme le plus long poème jamais composé. Le Mahâbhârata est un livre sacré de l’Inde, qui relate la « Grande Geste » des Bhārata, grand poème épique datant des derniers siècles av. jc. C’est une saga mythico-historique, contant des hauts faits guerriers qui se seraient déroulés aux environs du début du premier (voire deuxième) millénaire avant l’ère chrétienne, entre deux branches d’une famille royale : les Pandava et leurs cousins, les Kaurava, pour la conquête du pays des Aryas, au nord du Gange. C’est l’un des deux grands poèmes épiques de l’Inde, fondateur de l’hindouisme avec le Ramayana.

[27] Le Râmâyana, c’est-à-dire « la Geste de Rāma » est la plus courte des deux épopées mythologiques de langue sanskrite composées entre le 3ème siècle av. jc. et le 3ème siècle de notre ère. Constitué de sept chapitres et de 24 000 couplets (48 000 vers), le Râmâyana est, comme le Mahabharata, l’un des textes fondamentaux de l’hindouisme et de la mythologie hindoue. Le poème est traditionnellement attribué à l’ermite légendaire Vâlmîki (surnommé « Adi kavi », le « Premier poète »), qui apparaît comme personnage dans les premiers et derniers chapitres, lesquels sont considérés comme des compositions un peu plus récentes que les autres.

[28] dharma

[29] Région montagneuse des Balkans, partagée entre la Grèce et l’Albanie. Épire se traduit par "Continent" en français. Ses habitants sont les Épirotes. Le terme peut désigner plus particulièrement :
- la périphérie d’Épire, l’une des 13 périphéries de la Grèce. Elle est bordée à l’ouest par la Mer Ionienne ; elle est limitrophe au sud-ouest de l’Albanie, au nord de la région de Macédoine de l’Ouest, à l’est de la région de Thessalie. La périphérie (capitale Ioannina (57 000 habitants) est divisée en 4 préfectures : Thesprotie, Ioannina, Arta et Preveza.
- l’Épire du Nord, une région d’Albanie La dynastie des rois éacides du peuple des Molosses y fonda un royaume puissant au 5ème siècle av. jc, avec les autres peuples Chaones, et Thesprôtes. Pyrrhus est un des membres de cette dynastie, ainsi qu’Olympias, la mère d’Alexandre le Grand.

[30] La Bactriane ou Bactrie est une région à cheval sur les États actuels d’Afghanistan, du Pakistan, de la Chine, du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et aussi un peu du Turkménistan, située entre les montagnes de l’Hindū-Kūsh et la rivière Amou-Daria. Elle était beaucoup plus grande autrefois. Elle avait pour bornes : au sud les Paropamisades et l’Inde ; au nord, la Sogdiane ; à l’est, la Scythie extra Imaum ; à l’ouest, l’Hyrcanie, et contenait, entre autres contrées, la Margiane, la Guriane, la Bubacène, le pays des Tochares et des Marucéens.

[31] L’Amou-Daria (en grec ancien Oxos) d’où son ancien nom de Oxus est un fleuve d’Asie centrale du bassin endoréique de la mer d’Aral. L’Amou-Daria naît dans les montagnes du Pamir, traverse l’Hindou Kouch puis le désert du Karakoum et la Steppe de la Faim, avant de former un delta qui se jette dans la mer d’Aral.Sa surface d’irrigation ou bassin versant est de 534 739 km², et son débit annuel moyen est de 55 kilomètres cubes d’eau (c’est-à-dire un peu plus de 1 850 m3/s – autant que le Rhône en Camargue), compte non tenu des importants prélèvements effectués dans son cours inférieur pour l’irrigation. Cette énorme quantité d’eau provient quasi totalement des hautes montagnes de l’Hindou Kouch, du Tian Shan et du Pamir, où les précipitations peuvent dépasser 1 500 millimètres annuellement, et où la lame d’eau écoulée peut atteindre 1 000 millimètres par an. Long de 2 580 km, mais navigable sur 1 450 km uniquement, il est très utilisé pour l’irrigation (notamment pour la culture du coton), ce qui a causé en grande partie l’assèchement de la mer d’Aral. L’Amou-Daria sert de frontière entre l’Afghanistan et le Tadjikistan, et en partie entre l’Ouzbékistan et le Turkménistan.

[32] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[33] Les Scythes sont un ensemble de peuples nomades, d’origine indo-européenne, ayant vécu entre le 7ème siècle et le 3ème siècle av. jc dans les steppes eurasiennes, une vaste zone allant de l’Ukraine à l’Altaï, en passant par le Kazakhstan. Les Perses désignaient ces peuples par le nom de Saka, francisé en Saces. Les sources assyriennes mentionnent les Saces dès 640 avant l’ère chrétienne.

[34] L’État de Bénarès était un État princier indien dans l’actuelle ville de Varanasi. Le royaume de Kashi ou Bénarès est fondé par Khsetravridha de la dynastie Somavansa de Pratishthana. La ville est ravagée par les Shvetahuna, puis le royaume est conquis par les musulmans en 1194. Le territoire est intégré ensuite à l’Oudh, un territoire tributaire des empereurs moghols. Les Nawab de l’Oudh le cèdent en 1775 aux Britanniques qui le reconnaissent comme territoire familial, avant de le faire accéder au statut de principauté en 1911. La famille régnante prétend descendre du dieu Shiva et tire un grand bénéfice des pèlerinages dans leur ville. Elle se maintient au pouvoir jusqu’en 1949.

[35] Leur domaine est sensiblement réduit car il se limite au nord-est de l’Afghanistan actuel avec la vallée de Kâpîssâ dans la région de Kaboul, la vallée supérieure de l’Hilmend autour de la ville actuelle de Ghazni, la Bactriane, le Gandhara et l’ouest du Pendjab

[36] Le Xinjiang ou Sin-kiang officiellement la région autonome ouïghoure du Xinjiang, est une des cinq régions autonomes de la république populaire de Chine. Situé à son extrême ouest, il s’étend sur 1 660 001 km2 et occupe un sixième du territoire chinois. Cette région était également connue pour sa partie Nord appelée Dzoungarie, une des khanats de ce que les Occidentaux dénommaient la Tartarie chinoise, puis vers la fin du 19ème siècle, sous le nom de Turkestan oriental. Le Xinjiang possède une frontière commune avec huit pays : la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan, le Pakistan, et l’Inde. Sa capitale est Ürümqi (Ouroumtsi). Il abrite un certain nombre de groupes ethniques, dont les Ouïghours, les Kazakhs, les Kirghizes, les Han, les Tibétains, les Hui, les Tadjiks, les Mongols, les Russes et les Xibe. Le Xinjiang, divisé en plus d’une douzaine de préfectures autonomes, est traversé par une chaîne de montagnes en deux parties : le bassin Dzoungarien au Nord et le bassin du Tarim au Sud. Seuls 9,7 % environ de la superficie du Xinjiang sont habitables.

[37] L’État Han était un État de la période des Royaumes combattants de la Chine (453/403 à 230 av.jc). Initialement clan de grands feudataires de l’État de Jin, l’État Han fut l’un des trois États créés par la partition de celui-ci par les Trois familles en 403 av. jc. Placé entre le puissant État du Qin et la plaine de Chine du Nord, qui constituait un objectif militaire de ce dernier, il fut l’objet de nombreuses opérations militaires de la part de son voisin. Bien que le Han ait tenté plusieurs réformes, notamment sous l’égide du philosophe légiste Shen Buhai, il ne parvint jamais à surpasser le Qin. De fait, il fut le premier État conquis par le Qin à la fin de la période des Royaumes combattants.

[38] Kaboul est la capitale et la plus grande ville d’Afghanistan. Elle est aussi la capitale de la province de Kaboul, située dans l’Est du pays. À partir du 2ème siècle, et peut-être jusqu’au début du 4ème , Kaboul est intégrée dans l’immense empire kouchan, dont l’une des capitales, à une cinquantaine de kilomètres vers le nord, est Kapissa (aujourd’hui Begram), l’antique Alexandrie du Caucase fondée par Alexandre sans doute en 329 av. jc.