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Aymeri 1er de Narbonne

lundi 5 février 2024, par lucien jallamion

Aymeri 1er de Narbonne (mort en 1105)

Vicomte de Narbonne de 1071 jusqu’à sa mort

L'Abbaye de Fontfroide fondé sous Aymeri 1er de Narbonne. L'importante donation foncière d'Ermengarde à cette abbaye en 1157 marque le début de sa prospérité et permet, à terme, la construction du monastère.Sans doute encore jeune lorsque meurt son père, le vicomte Bernard, les premières années d’Aymeri à la tête de la vicomté s’effectuent à l’ombre de son oncle, Pierre Bérenger de Narbonne , qui assure sa mainmise sur Narbonne [1] à la fois comme vicomte, dont il prend le titre, et comme archevêque élu de la cité, malgré l’opposition du pape et de ses légats [2]. Le gouvernement d’Aymeri 1er est surtout marqué par ses affrontements avec les archevêques Dalmace de Narbonne et Bertrand de Montredon pour le contrôle de Narbonne.

D’après un acte disparu auquel il est fait allusion dans des documents postérieurs, Aymeri 1er aurait autorisé en 1093 un groupe de moines bénédictins à s’installer dans la forêt de Fontfroide, point de départ modeste de ce qui allait plus tard devenir l’un des plus puissants monastères de la région, l’abbaye cistercienne de Fontfroide [3].

Parti en Terre Sainte vers 1103, le vicomte Aymeri 1er y meurt peu après. Son fils aîné Aymeri II lui succède.

Entre 1085 et 1087, il épouse Mahaut de Pouille , fille de Robert Guiscard, duc de Pouille [4], veuve de Raimond Bérenger II , comte de Barcelone [5].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jacqueline Caille, « Vicomtes et vicomté de Narbonne des origines au début du xiiie siècle », dans Hélène Débax, éd., Vicomtes et vicomtés dans l’Occident médiéval, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2008 (ISBN 978-2-85816-942-9)

Notes

[1] La vicomté de Carcassonne apparaît pour la première fois en 1082. C’est à cette date que Bernard Aton IV Trencavel, vicomte de Nîmes et d’Albi, revendiquant les droits de sa mère Ermengarde, réclame les comtés de Carcassonne et de Razès, ainsi que les vicomtés de Béziers et d’Agde, et s’en empare. Les Trencavel deviennent alors seigneurs de fait, sans porter le titre de vicomtes. Ermengarde meurt en 1101, et son fils Bernard-Aton Ier (IV de Nîmes et d’Albi) est proclamé formellement vicomte de Carcassonne, Razès, Béziers et Agde. Barcelone tente de s’y opposer à plusieurs reprises.

[2] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint-siège auprès des gouvernements étrangers.

[3] L’abbaye de Fontfroide est une abbaye cistercienne située sur le territoire de la commune de Narbonne, dans le département de l’Aude. Initialement abbaye bénédictine en 1093, elle est intégrée à l’ordre cistercien entre 1144 et 1145. Dans la seconde moitié du 12ème siècle, elle reçoit d’importants dons en terres d’Ermengarde de Narbonne, puis au milieu du 13ème siècle, d’importants dons en terres et en nature d’Olivier de Termes qui lui permettent de réaliser de nouvelles constructions. Pendant la croisade des Albigeois, elle fut le fer de lance de l’orthodoxie catholique. Au 14ème siècle, l’un de ses abbés, Jacques Fournier, est élu pape sous le nom de Benoît XII. Aujourd’hui, l’abbaye de Fontfroide est membre de la Charte des abbayes et sites cisterciens d’Europe.

[4] La région des Pouilles anciennement l’Apulie, dite plus couramment les Pouilles, est une région d’Italie, située dans le sud-est du pays. Avec la création du royaume de Sicile, les Normands éliminent la présence des Sarrasins et relancent les relations maritimes avec Venise et les villes côtières de la Méditerranée. Cette période voit la vie politique et religieuse de la région totalement réorganisée.

[5] Le comté de Barcelone est à l’origine une subdivision du royaume wisigoth en Hispanie. Conquis par les Maures à la fin du 8ème siècle, reconquis par Charlemagne en 801, il est intégré à la marche d’Espagne, province frontière face aux musulmans d’Al-Andalus. Des comtes nommés par les souverains carolingiens se succèdent à la tête de ce comté, considéré comme le plus important de la marche. À l’extinction de la dynastie carolingienne, les comtes se succèdent de façon héréditaire dans la descendance du comte Guifred, dit le Velu. Cette dynastie domine également les comtés de Girone et de Ausone, et rassemble peu à peu sous son autorité directe ou indirecte tous les comtés formant l’actuelle Catalogne : Besalú, Cerdagne, Empuries, Pallars, Roussillon et Urgell.