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Bagrat III de Géorgie

vendredi 5 janvier 2024, par lucien jallamion

Bagrat III de Géorgie (vers 960-1014)

Fondateur du royaume unifié de Géorgie

Appartenant à la dynastie des Bagrations [1], il devient rapidement l’héritier de sa famille en se faisant adopter par David III le Curopalate.

En quelques années, grâce à une stratégie basée sur les alliances familiales et les conquêtes, il unifie tout le nord de la Transcaucasie [2] et se retrouve bientôt suzerain de la totalité du Caucase [3].

Également protecteur du christianisme et des arts, son royaume acquiert une renommée sans précédent. Mais cela ne l’empêche pas de se poser en allié du Califat fatimide [4] et en ennemi déclaré de l’Empire byzantin [5].

Seul fils connu de Gourgen 1er , roi titulaire d’Ibérie [6], et de Gourandoukht, fille du roi Georges II d’Abkhazie . Bagrat est ainsi l’héritier de la famille Bagration, une branche des Bagratides d’Arménie qui est arrivée en Géorgie au 8ème siècle. Encore jeune, le prince héritier d’Ibérie est désigné comme héritier par le cousin de son père, David le Curopalate, qui règne sur le duché de Tao [7] supérieur et est le Curopalate [8] d’Ibérie depuis 966, et qui a éduqué le jeune prince à sa cour.

À cette époque, l’Ibérie est sous la domination du royaume d’Abkhazie [9], situé à l’ouest de l’actuelle Géorgie. En 975, le roi Théodose III dit l’Aveugle , accède au trône et entre en conflit avec sa noblesse. Une guerre civile débute en Abkhazie et le chaos gagne le pays. Exploitant la situation, Kviriké II de Kakhétie , qui règne dans l’est de la Géorgie, organise des raids contre l’Ibérie et défie ainsi la puissance du monarque abkhaze. En quelque temps, il envahit complètement la Géorgie orientale.

Toutefois, l’eristavi [10] de Karthli [11] Ioané Marouchisdzé se rebelle contre Kviriké II et sollicite l’aide du père adoptif du jeune Bagrat, David le Curopalate. En 976, celui-ci arrive en Ibérie et vainc les Kakhs qui doivent quitter le pays. David, nouveau libérateur de l’Ibérie, offre un royaume libéré de tous ses suzerains antérieurs à un Bagrat qui, encore jeune, est placé sous la régence de son père.

La première partie du règne de Bagrat III en Ibérie est courte et mal connue. On sait que peu après son arrivée sur le trône, les nobles, qui ont profité de la mauvaise situation en Géorgie [12] pour récupérer leur ancienne puissance, commencent à se rebeller.

En 978, les Nakourdéveliens [13] et les Baratiens s’unissent et s’allient au nouveau prince de Kakhétie [14], David (Chorévêque de Kakhétie) . Celui-ci s’empare bientôt de la forteresse d’Ouplistsikhe et prend en otage le jeune Bagrat III et ses parents.

Ayant appris la nouvelle, David le Curopalate lance une expédition contre les Kakhs qui, après des négociations, rendent l’Ibérie à la famille royale, mais conservent toutefois les forteresses de Grouvi et de Tsirkvali [15]. À partir de ce moment, la régence du royaume est exercée par la reine Gourandoukht, mère de Bagrat III.

Pendant ce temps, en Abkhazie, la faiblesse du roi Théodose III face aux nobles a achevé d’affaiblir le pays. Mettant à profit la situation, Ioané Marouchisdzé, qui a déjà placé Bagrat sur le trône ibère, tente de porter son protégé à la tête du royaume abkhaze. L’eristavi s’allie alors avec la noblesse de l’Ibérie et de l’Abkhazie et tous s’accordent sur le fait qu’il faut un nouveau roi puissant qui unifierait les 2 pays.

Bagrat III est investi des attributs royaux et, ayant atteint sa maturité, voit toute la noblesse se baisser à ses pieds. Cet évènement est dit se dérouler en 978, mais d’autres le placent 2 ans plus tard. Bagrat, désormais maître de la Géorgie occidentale et centrale, envoie en présent le roi déchu Théodose III l’Aveugle à son père adoptif David le Curopalate.

Devenu roi d’Abkhazie, Bagrat III doit retourner en urgence en Karthli, où sa mère, la régente Gourandoukht, règne et veut se rendre indépendante. Les nobles de Karthli, qui apprécient leur situation sous le règne de la régente, refusent de reconnaître Bagrat III comme roi d’Ibérie et placent à leur tête un certain Kavtar Tbeli. Les nobles se postent dans des positions de défense partout en Géorgie centrale mais le roi les vainc dans une bataille à Moghri [16]. Bagrat s’avance dans son propre royaume et reprend Ouplistsikhe à sa mère. Après avoir ainsi maté la rébellion nobiliaire, il retourne en Abkhazie, où il assigne sa mère.

Bagrat III commence à ce moment à mettre de l’ordre dans les affaires abkhazes. Il calme les nobles et se place en monarque loyal et honnête.

Quelques années plus tard, avant 994, un noble d’Ibérie, nommé Rat, fils de Liparit, duc de Kldekarni, se présente comme un puissant noble dans la partie orientale du royaume de Bagrat III. Bientôt, il rentre en possession de la seigneurie d’Athènes, de la partie sud du Karthli [17], de la région de Trialétie, de la vallée de Manglissi et de Scorétie, puis refuse de se soumettre à Bagrat III.

Celui-ci marche alors avec une puissante armée, renforcée par une milice de son père Gourgen, contre le noble révolté. Toutefois, par peur de voir Bagrat plus puissant que lui, le père adoptif du roi s’allie avec Bagrat II Régouen, le propre père de Gourgen, et avec les monarques arméniens Smbat II d’Arménie et Abas 1er de Kars afin de stopper l’intervention de Bagrat.

Une première bataille se déroule dans les plaines de Gardatkhinlni, à l’entrée de la Chavchétie. Les armées de Gourgen sont défaites et le prince doit se réfugier dans la forteresse de Tsepta. Le roi Bagrat III, qui a suspendu sa campagne contre Rat, apprend à son plus grand regret qu’il n’a pas assez de force pour affronter les armées de David le Curopalate et de Bagrat Régouen et entame alors des négociations avec le camp opposé. Finalement, la paix est accordée et la guerre dite familiale est achevée.

Bagrat III retourne en Abkhazie et y règne paisiblement, laissant Rat, le noble révolté, revenir dans ses domaines. Mais la stratégie du roi est de laisser Rat revenir en Karthli pour lui faire croire que le conflit est terminé. Ainsi, durant l’hiver qui suit, Bagrat réunit ses troupes et assiège Kldekarni, avant de vaincre l’insolent duc. Rat est pardonné et fait duc d’Argvétie*, en Géorgie occidentale

Le 31 mars 1000, le père adoptif de Bagrat III, David le Curopalate, meurt, probablement assassiné. La Chronique géorgienne de Vakhoucht Bagration précise qu’à la mort du souverain du Tao, la contrée est soumise à la désolation. Alors, l’empereur byzantin Basile II dit le Bulgarochtone, à qui David a dû léguer le Tao à la suite de son rôle dans la révolte de Bardas Phocas, décide de récupérer de force son dû.

Toutefois, l’empereur, qui revient d’une campagne en Syrie [18] contre le calife fatimide, et qui s’attend à une campagne difficile, se trouve en face de nobles compréhensifs qui se reconnaissent vassaux d’un puissant monarque, reniant ainsi l’autorité de Bagrat III. En quelques mois, il achève la conquête de la Tao-Klarjétie, avant d’accorder le titre de Magistros [19] à Gourgen, père de Bagrat, et celui de Curopalate au roi lui-même.

Il tente ainsi de monter le fils contre son père, mais aucun conflit n’éclate, Gourgen étant considéré comme un homme et un père franc et droit. Ainsi, Bagrat III, en plus de son titre de Roi d’Abkhazie, devient Curopalate d’Ibérie, unifiant par cette occasion la Géorgie occidentale, mais en perdant une grande partie de son héritage familial.

En 1008, il reçoit le titre héréditaire de Roi des Géorgiens, et le duché unifié de Tao inférieur-Djavakhétie [20] lorsque son père, Gourgen 1er d’Ibérie, meurt.

Devenu maître de toutes les terres dirigées par des membres de la dynastie des Bagrations, Bagrat III décide dès lors d’intervenir en Transcaucasie orientale. Il commence par réclamer à David, prince et chorévêque [21] de Kakhétie, les terres qu’il a annexées après sa victoire lors de la guerre de Karthli de 978. Toutefois, celui-ci refuse et lui annonce son intention de faire la guerre. Alors, Bagrat III, irrité par le refus du Kakh, se dirige vers la Kakhétie, traverse le Karthli, et dévaste l’Héréthie [22]. Il place un certain Aboulal comme mthavari [23] de la contrée, mais celui-ci est renversé par la noblesse locale qui prend le contrôle du pays et qui décide de s’unir à la Kakhétie.

Ayant appris la révolte de l’Héréthie nouvellement annexée, Bagrat III décide d’unifier ses troupes et revient à la conquête. Il achève en quelque temps l’annexion de l’Héréthie, domestique la noblesse locale en Iméréthie [24], et place les reliques de la première reine orthodoxe du pays près de ces nobles.

Bagrat III débute la conquête de la Kakhétie. Il l’achève en 1010, sans rencontrer d’opposition trop forte. Il laisse la forteresse de Bodchorma au prince Kviriké III de Kakhétie , fils du Chorévêque David, mais la lui enlève et annexe complètement le pays quelque temps plus tard. À la fin de cette guerre, Bagrat III se retrouve maître absolu de toute la Géorgie. Il a achevé l’unification du pays et est désormais Roi des Abkhazes, des Kartvels, des Rans et des Kakhs.

Devenu roi de Géorgie, Bagrat III décide de s’engager dans des campagnes contre les pays voisins. Il choisit alors de s’attaquer à l’émirat voisin de Gandja [25], dont l’émir, Fadloun ou Fadl mène des raids en Géorgie orientale depuis quelque temps.

Bagrat, pour parvenir à ses fins, conclut une alliance avec le roi arménien Gagik 1er dit Shahinshah . En 1012, les troupes arméniennes et géorgiennes se réunissent et se mettent finalement en route vers Gandja au Tzoraget [26], en Arménie. Fadloun, qui a juré la mort de tous les chrétiens et qui n’a jamais rencontré de souverain capable de le battre jusque-là, est bien surpris quand il apprend l’avancée des armées de 2 pays adorateurs de la Croix et se réfugie alors dans une forteresse où il se prépare à un siège difficile.

Bagrat en profite pour s’emparer des terres du Ran [27], qu’il fait province géorgienne, et commence le siège de Chankor, la ville fortifiée dans laquelle l’émir cheddadide s’est réfugié. En quelques jours, il vient à bout des défenses de la ville et accorde une paix au vaincu. Fadloun se retrouve vassal de la Géorgie et est obligé de venir en aide à Bagrat en cas de nécessité. Gandja doit aussi payer tribut à partir de ce moment. L’émir offre de nombreux et somptueux présents au roi de Géorgie, mais aussi aux nobles, qui ont convaincu Bagrat de conclure la paix sans annexer Gandja.

Après avoir soumis l’est de la Transcaucasie, Bagrat III s’occupe de la frontière avec l’Empire byzantin, au sud-ouest du pays. Depuis l’an 1000 et la mort de David le Curopalate, qui a cédé par testament ses domaines à Byzance [28], la Tao-Klarjétie fait partie de l’Empire romain d’Orient. En quelque temps, il s’est retrouvé maître du Tao inférieur et de la Djavakhétie, à la suite de la mort de son père, mais il n’a toujours aucun pouvoir sur les terres sous administration byzantine. Toutefois, entre 1011 et 1012, Bagrat choisit de reprendre le contrôle de son dû héréditaire. Il fait alors la guerre contre les princes Soumbat de Klarjéthie et Gourgen de Klarjéthie , qui, soumis à Byzance, ont pris le titre de roi de Klarjétie, et menacent la puissance de la Géorgie. Il réussit bientôt à les vaincre, sans opposition de l’Empire byzantin. En 1012, il fait tuer les deux frères Soumbat et Gourgen alors qu’ils sont emprisonnés dans la citadelle de Tmogvi, tandis qu’il permet à leurs enfants de s’exiler à Constantinople.

Bagrat III, venant d’annexer le duché d’Artanoudji-Calarzène, se retrouve maître définitif de toutes les terres géorgiennes. Mais il ne s’arrête pas là. Il mène des campagnes dans le Caucase et soumet au tribut l’Arran, le Chirvan [29] et, selon des chartes géorgiennes contemporaines, l’Arménie. Il s’allie avec le calife abbasside Al-Qadir et se pose en ennemi de Basile II. Sous son règne, la Géorgie est unie et ne connaît aucune révolte nobiliaire. Le roi, qui tient la Géorgie dans sa main comme un monarque absolu, est également aimé par son peuple et les paysans se considèrent comme son serviteur

Avec l’unification de la Géorgie, le roi Bagrat III crée par la même occasion le Catholicossat-Patriarcat [30] de toute la Géorgie, qui existe encore aujourd’hui. En effet, avant les années 1000, le Patriarche Jean IV porte le titre de Catholicos d’Ibérie. Roi très chrétien, Bagrat III fait construire plusieurs églises, y compris la cathédrale de Bedia*, en 999, qu’il élève au rang de chef-lieu d’un évêché et également de capitale religieuse de l’Abkhazie, enlevant ainsi à Goudakva [31] ce titre. Le premier monarque de Géorgie est également à l’origine de la cathédrale de Bagrati [32], dans sa capitale de Koutaïssi [33].

L’empereur Basile II, qui pourtant n’entretient pas de si bonnes relations avec la Géorgie, offre au Patriarcat du pays caucasien le monastère de Kestoria [34]. Le Catholicossat-Patriarcat de toute la Géorgie acquiert par la même occasion pas moins de 105 villages, de l’argent et de l’or, des icônes et des croix pour décorer les églises.

Après avoir vaincu les ducs de Klarjétie, Bagrat III entreprend un dernier voyage dans son pays. Il traverse la totalité de son royaume, de l’Abkhazie à l’Héréthie, en passant par le Karthli et la Kakhétie pour finalement s’arrêter au Tao, où il passe l’hiver 1013-1014 dans la forteresse de Phanascert [35].

Il s’éteint le vendredi 7 mai 1014 dans sa demeure royale, à un âge avancé, après un règne de 36 années. Le comte Zviad Orbéliani, qui règne dans une province de l’Abkhazie, prend soin de son corps, qu’il transporte jusqu’au nord du pays. Le premier monarque de la Géorgie unifiée est inhumé en l’an 1014 dans l’église de Bedia [36].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Nodar Assatiani et Alexandre Bendianachvili, Histoire de la Géorgie, Paris, l’Harmattan, 1997

Notes

[1] La dynastie Bagratide, Bagratouni est une famille royale dont les branches dirigèrent de nombreux royaumes régionaux tels que les territoires arméniens de Ani, Lorri, Kars, Taron, et Tayk, ainsi que diverses principautés du royaume de Géorgie et dont les derniers membres s’illustrèrent dans l’histoire de l’Empire russe.

[2] La Transcaucasie ou Caucase du Sud est un espace géographique du sud du Caucase composé de la Géorgie, de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. Délimitée au nord par la Ciscaucasie, elle a pour voisins méridionaux la Turquie et l’Iran et est bordée à l’ouest par la mer Noire et à l’est par la mer Caspienne.

[3] Le Caucase est une région d’Eurasie constituée de montagnes qui s’allongent sur 1 200 km, allant du détroit de Kertch (mer Noire) à la péninsule d’Apchéron (mer Caspienne). Le point culminant du Caucase est l’Elbrouz à 5 642 m d’altitude. La géographie européenne considère traditionnellement le Caucase comme marquant la séparation entre l’Europe (au nord) et l’Asie (au sud), mais la géographie géorgienne et arménienne le considère comme entièrement européen et place la limite de l’Europe sur l’Araxe et la frontière turque. Dans un cas comme dans l’autre, il est considéré comme le massif montagneux le plus élevé d’Europe, ses plus hauts sommets étant sur ou au nord de la ligne de partage des eaux principale du Grand Caucase.

[4] Les Fatimides (également appelés Obeydides ou Banu Ubayd depuis le manifeste de Bagdad ont formé une dynastie califale arabe chiite ismaélienne d’ascendance alide qui régna, depuis l’Ifriqiya (entre 909 et 969) puis depuis l’Égypte (entre 969 et 1171), sur un empire qui englobait une grande partie de l’Afrique du Nord, la Sicile et une partie du Moyen-Orient. Issus de la branche religieuse chiite des ismaéliens pour laquelle le calife doit être choisi parmi les descendants d’Ali, cousin et gendre du prophète de l’islam Mahomet, les Fatimides considèrent les Abbassides sunnites comme des usurpateurs de ce titre. L’établissement de leur califat débute au Maghreb, grâce à l’appui des Berbères Kutama, grande tribu qui était établie à l’est de l’actuelle Algérie qui vont renverser le pouvoir local aghlabide. Après un intermède en Ifriqiya, ils finiront par s’établir dans la ville du Caire qui pendant leur règne prendra un essor considérable.

[5] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[6] L’Ibérie, aussi connue sous le nom d’Ivérie, est le nom donné par les Grecs et les Romains à l’ancien royaume de Karthlie et correspondant approximativement aux parties méridionale et orientale de l’actuelle République de Géorgie. Les Ibères du Caucase forment une base pour le futur État géorgien et, en même temps que les Colches de Colchide, le noyau de la population géorgienne actuelle. La région n’était, jadis, habitée que par quelques tribus qui faisaient partie du peuple appelé « Ibères ».

[7] Dans les textes relatifs à l’histoire de l’Arménie, le nom Tayk ou Tayk’ est souvent utilisé pour la région nord-ouest de l’Arménie historique, aujourd’hui située dans le nord-est de la Turquie. Dans un sens restreint, le nom se réfère à sa 14ème province selon le géographe arménien du 7ème siècle Anania de Shirak, ultérieurement géorgianisée. Les équivalents géorgiens sont Tao. Ce domaine couvrait une partie des actuelles provinces turques d’Artvin et d’Erzurum.

[8] La dignité de curopalate fut d’abord une fonction de la cour impériale byzantine avant de devenir l’un des titres les plus prestigieux du 6ème au 12ème siècle. Réservée aux membres de la famille impériale et à divers rois et princes du Caucase, elle finit par se déprécier et être reléguée à la fin des listes de préséance avant de tomber en désuétude sous les Paléologues. L’épouse d’un curopalate portait le titre de kouropalatissa.

[9] Au 9ème siècle, l’Abasgie s’unit au royaume géorgien d’Iméréthie et prend le nom d’Abkhazie (Royaume d’Abkhazie). La faiblesse du roi Théodose III d’Abkhazie face aux nobles a achevé d’affaiblir le pays. L’eristavi (gouverneur) de Karthli, Ioané Marouchisdzé, s’allie alors avec la noblesse de l’Ibérie et de l’Abkhazie. Tous s’accordent sur le fait qu’il faut un nouveau roi puissant qui unifierait les deux pays. Le jeune Bagrat III, fils de Gourgen 1er, roi titulaire d’Ibérie, et de Gourandoukht, fille du roi Georges II d’Abkhazie, héritier de la famille Bagration, est investi des attributs royaux en 978. Bagrat III de Géorgie, devenu roi d’Abkhazie, commence à ce moment à mettre de l’ordre dans les affaires abkhazes, calme les nobles et se place en monarque loyal et honnête. Il réunit en 1010 les différents royaumes géorgiens pour former le premier royaume de Géorgie.

[10] gouverneur

[11] Ibérie par les Grecs et les Romains

[12] L’histoire de la Géorgie remonte aux royaumes antiques de Colchide et d’Ibérie, qui furent ensuite unifiés. La Géorgie est l’une des premières nations à avoir adopté le christianisme comme religion officielle, au début du 4ème siècle : elle a rejoint l’orthodoxie après le schisme de 1054. Elle connaît son âge d’or au 12ème siècle, sous le règne de Tamar 1ère. Confrontée tour à tour aux Romains, aux Perses, aux Mongols, aux Byzantins, et aux Ottomans, la Géorgie est annexée au début du 19ème siècle par la Russie impériale sous Paul 1er, mais retrouve son indépendance de 1918 à 1921. Elle est ensuite intégrée en tant que république au sein de l’Union soviétique.

[13] féodaux du Kourdis-Khevi

[14] La Kakhétie est une région du sud-est de la Géorgie, dans le Caucase. Elle est bordée par la petite province montagneuse de Touchétie, et la chaîne de montagne du grand Caucase au nord, l’Azerbaïdjan à l’est et au sud, et la Karthlie à l’ouest.

[15] Dans l’actuelle province séparatiste d’Ossétie du Sud.

[16] Ville citée uniquement par Vakhoucht Bagratio

[17] au sud du Mtkvari

[18] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[19] Le magister officiorum ou maître des offices est un haut fonctionnaire romain de l’époque du Bas-Empire. Sous l’Empire byzantin, il devient une dignité, le magistros, avant de disparaître au 12ème siècle.

[20] La Djavakhétie, parfois Djavakheti est une province historique de la Géorgie. Elle regroupe deux districts (raions), Akhalkalaki et Ninotsminda, peuplés majoritairement d’Arméniens (54 % de la population) et intégrés en 1994 dans la région géorgienne de Samtskhé-Djavakhétie.

[21] Nom masculin, du latin chorepiscopus, chorévêque signifie littéralement « évêque de la campagne ». Apparu dès les premiers siècles de l’ère chrétienne en Orient et 4ème et 5ème siècles en Occident, le chorévêque exerce dans les zones rurales les fonctions de l’évêque dont il dépend et qui siège toujours en ville. Alors qu’elle a disparu en Occident dès les 11ème et 12ème siècles, la dignité de chorévêque est aujourd’hui encore conférée, le plus souvent à titre honorifique, dans les Églises chrétiennes orientales unies ou non à l’Église catholique romaine.

[22] une province orientale de la principauté de Kakhétie

[23] comte

[24] Géorgie occidentale

[25] actuel Azerbaïdjan

[26] autre nom du Shirak

[27] Arran est actuellement le terme utilisé en République d’Azerbaïdjan pour désigner le territoire des basses-terres du Karabakh, situées entre le fleuve Koura et son affluent l’Araxe, dont la plaine du Mil et des parties de la plaine Mughan. Le terme est parfois utilisé en Iran ainsi que par certains intellectuels dans d’autres pays pour désigner l’actuelle république d’Azerbaïdjan

[28] Byzance est une ancienne cité grecque, capitale de la Thrace, située à l’entrée du Bosphore sous une partie de l’actuelle Istanbul. La cité a été reconstruite par Constantin 1er et, renommée Constantinople en 330, elle est devenue la capitale de l’Empire romain, puis de l’Empire romain d’Orient et enfin de l’Empire ottoman à partir de 1453 date de la prise de la ville par les Turcs. Elle fut rebaptisée Istanbul en 1930.

[29] Le Chirvan, Shirvan, Shirwan ou Sharwan est une province de la Transcaucasie médiévale située dans l’actuel Azerbaïdjan avec comme capitale historique la ville de Chamakhi

[30] L’Église orthodoxe géorgienne (l’Église orthodoxe autocéphale apostolique de Géorgie) ou le catholicossat-patriarcat de Géorgie est une juridiction autocéphale de l’Église orthodoxe en Géorgie. Le primat de l’Église porte le titre d’Archevêque de Mtskhéta et de Tbilissi, Catholicos-Patriarche de toute la Géorgie, avec résidence à Tbilissi

[31] Goudakva n’est pas connu par d’autres sources que par les tardives de Vakhoucht Bagration et de Brosset. Il est probable que le village soit aujourd’hui une petite commune dans la République autonome d’Abkhazie.

[32] La cathédrale de Bagrati est une cathédrale construite au 11ème siècle dans la ville de Kutaisi (région d’Iméréthie), en Géorgie. Restée longtemps en ruines, c’est un chef-d’œuvre de l’architecture médiévale géorgienne. elle est construite pendant le règne du roi Bagrat III, d’où son nom, signifiant « la cathédrale de Bagrat ». Une inscription sur le mur septentrional révèle que le plancher fut installé en « chronicon 223 », donc 1003 au calendrier julien.

[33] Koutaïssi est la troisième plus grande ville de Géorgie, centre administratif de la région Iméréthie. Elle est traversée par le Rioni. C’est une ville depuis 1811 mais avant cette date Koutaïssi était déjà importante et a été plusieurs fois capitale quand Tbilissi était occupée par les forces étrangères. Koutaïssi est aussi connue pour ses églises et autres édifices culturels.

[34] probablement en Grèce

[35] ancienne résidence des souverains du Tao

[36] aujourd’hui dans la république séparatiste d’Abkhazie