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Kapaghan Le Conquérant dit Mo-tch’o ou Mo-tcho

jeudi 30 novembre 2023, par lucien jallamion

Kapaghan Le Conquérant dit Mo-tch’o ou Mo-tcho (mort en 716)

Khagan du second empire Turc

Il succède à son frère, le khagan [1] Elterich dit Qutlugh en 691 et règne jusqu’à sa mort. Sous son règne l’empire atteint son apogée.

Il essaie d’établir de bonnes relations avec la Chine, et se pose en défenseur de la dynastie Tang [2]. Il continue cependant les razzias au nord de la Chine, dans l’actuel Ningxia [3] en 694 et à l’ouest de l’actuel Pékin [4] en 698.

Il collabore avec les Chinois contre les Khitans [5] qui attaquent la frontière chinoise en 696. Leur khan [6] Li-Shun, encouragé par Kapaghan, est victorieux d’une armée chinoise.

Quand il meurt peu après, son fils est chassé du pouvoir et les Khitans abandonnent l’alliance turque. Mo-tcho entre dans leur pays mais échoue à rétablir le prince exilé.

Il s’allie alors avec la Chine, recevant une importante contribution [7]. Les Khitans, pris en tenaille, sont écrasés en 696/697.

L’impératrice Wu Zetian , pour assurer son alliance, lui envoie une ambassade qui lui demande sa fille pour son neveu favori en 698.

Il refuse et réclame la restauration de l’empereur légitime Tang Zhongzong et sa main pour sa fille. Cette année-là, il attaque Lingwu [8] dans le Ningxia, puis devant le refus de la cour chinoise à ses demandes envahit le nord de la Chine. Il saccage le Hebei [9], fait des milliers de captifs qu’il exécute avant de se retirer.

En 702 il met à sac le nord du Shanxi [10]. En 706 il écrase les armées chinoises à l’est de Dunhuang [11] puis assiège le poste-frontière Lingchow dans le Ningxia. Il rentre de ces raids de pillage chargé de butin et d’esclaves.

Mo-tcho mène aussi des guerres victorieuses contre les peuples turcs. Il entre en campagne contre les Bayirkou du haut Kerulen [12] et les Kirghiz [13] du haut Ienisseï [14], qui sont soumis. En 699, il vainc la coalition des Turcs occidentaux, restaurant l’unité du premier empire Köktürks [15], de la frontière chinoise à la Transoxiane [16]. Le fils de Wu-che-lö, khan des Turgäch, So-ko, résiste un temps sur le bas Ili [17], au sud du Balkhach [18] à la tête des Turcs occidentaux, mais est vaincu et tué en 711. Les Karlouks [19] sont soumis à leur tour.

Mo-tcho, vieillissant, voit se développer l’opposition de nombreux chefs turcs qui se rapprochent de la Chine. Les Bayirkou du Kerulen se révoltent. Mo-tcho les bat sévèrement sur les bords de la Toula [20], mais au retour, tombe dans une embuscade et est tué le 22 juillet 716.

Sa mort est suivie d’une période d’anarchie. Son neveu, Kül Tegin, fils de Qutlugh, s’empare du pouvoir après avoir tué le fils de Mo-tcho Bögü et toute sa famille. Il place son frère aîné Bilge Kaghan sur le trône.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Kapaghan/ Portail de la Mongolie/ Catégories  : Histoire de la Chine impériale/ Histoire de la Mongolie

Notes

[1] Khagan est un titre signifiant « Khan des khans », c’est-à-dire empereur, dans les langues mongoles, toungouse et turques, on retrouve déjà ce terme dans les langues proto-turques et proto-mongoles. Le titre est porté par celui qui dirige un khaganat (empire, plus grand qu’un khanat dirigé par un khan, lui-même comparable à un royaume). Le khagan, comme tous les khans, se fait élire par le Qurultay, en général parmi les descendants des précédents khans.

[2] La dynastie Tang est une dynastie chinoise précédée par la dynastie Sui (581-618) et suivie par la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes. Elle a été fondée par la famille Li, qui prit le pouvoir durant le déclin et la chute de l’empire Sui. Venant après une longue période de division de la Chine qui dura de 220 à 581, à laquelle l’éphémère dynastie Sui avait mis fin, les premiers empereurs de cette dynastie eurent d’abord pour tâche de stabiliser l’empire récemment réunifié, et de lui redonner la puissance qu’avait eue la Chine à l’époque des Han. Ils firent rapidement mieux que ces derniers dans le domaine des conquêtes extérieures.

[3] La Région autonome du Ningxia, officiellement, la région autonome hui du Ningxia est la plus petite des régions autonomes chinoises. C’est aussi la deuxième moins peuplée après la Région autonome du Tibet et avant la Mongolie-Intérieure. Ancienne province, le Ningxia a été incorporé au Gansu en 1954, puis séparé du Gansu en 1958 et reconstitué en tant que région autonome pour le peuple Hui, l’un des 56 groupes ethniques officiellement reconnus en Chine. 20 % de la population Hui de Chine vit dans le Ningxia. Le Ningxia est délimité par le Shaanxi à l’est, le Gansu au sud et à l’ouest et la région autonome de Mongolie intérieure au nord, et a une superficie d’environ 66 400 km2. Cette région peu peuplée, essentiellement désertique, se trouve en partie sur le plateau de Lœss et dans la vaste plaine du fleuve Jaune et présente la Grande Muraille de Chine le long de sa frontière nord-est. Un vaste réseau de canaux (d’une longueur totale d’environ 1 397 kilomètres) a été construit depuis la dynastie Qin sur une période d’environ 2 000 ans.

[4] Pékin, est la capitale de la République populaire de Chine. Située dans le Nord-Est du pays, la municipalité de Pékin, d’une superficie de 16 800 km², est entourée par la province du Hebei ainsi que la municipalité de Tianjin. Pékin est considérée comme le centre politique et culturel de la Chine, tandis que Hong Kong et Shanghai dominent au niveau économique. D’abord ville périphérique de l’empire chinois sous les Han et les Tang, elle prend de l’importance lorsque les Jurchen, qui fondent la dynastie Jin, la choisissent comme leur capitale principale en 1153. Le prince mongol Kubilai Khan en fait de même sous le nom de Dadu (« grande métropole »), enfin les Ming y transfèrent leur administration en 1421, parachevant le choix de Pékin comme capitale de la Chine. Située à proximité de la Grande Muraille, Pékin abrite des monuments célèbres comme la Cité interdite et le Temple du ciel

[5] nomades proto-mongols du Liaoxi et du Jehol

[6] Titre signifiant dirigeant en mongol et en turc. Le terme est parfois traduit comme signifiant souverain ou celui qui commande. Le féminin mongol de khan est khatoun. Un khan contrôle un khanat. Pour les hauts rangs, on se sert du titre de khagan. Le titre de khan était un des nombreux titres utilisés par les sultans de l’empire ottoman, ainsi que par les dirigeants de la Horde d’Or et les états descendants. Le titre de khan a aussi été utilisé par les dynasties turques seldjoukides du Proche-Orient pour désigner le dirigeant de plusieurs tribus, clans ou nations. Inférieur en rang à un atabey. Les dirigeants Jurchen et Mandchous ont également utilisé le titre de khan. Les titres de khan et de khan bahadur furent également honorifiques en Inde au temps des Grands Moghols, et plus tard par le Raj britannique comme un honneur pour les rangs nobles, souvent pour loyauté à la couronne. Le titre de khan fut aussi porté par les souverains bulgares entre 603 et 917.

[7] soie, riz, armes, cuirasses, etc.

[8] Lingwu est une ville-district de la ville-préfecture de Yinchuan dans la région autonome du Ningxia en Chine. Son centre urbain est le sous-district de Chengqu.

[9] Le Hebei est une province située à l’est de la Chine. Cette province, avec Pékin et Tianjin, est un démembrement de l’ancienne province du Zhili depuis la dynastie Yuan. Sous les Ming, elle portait le nom de Beizhili du Nord, par opposition au « territoire méridional » (Nanzhili) formé par les provinces actuelles de Jiangsu et d’Anhui du Sud.

[10] Le Shanxi est une province du nord-est de la Chine, dont le chef-lieu est Taiyuan. Elle est située à l’ouest de Taihangshan. Elle ne doit pas être confondue avec la province voisine au nom, homophone au ton près, de Shaanxi.

[11] Dunhuang, parfois orthographié Touen-Houang ou Toun-houang, est une ville-district de la province du Gansu en Chine. Elle est placée sous la juridiction de la ville-préfecture de Jiuquan. Son territoire, essentiellement désertique, s’étend sur 26 960 km2. Cette ville est surtout connue pour abriter des grottes bouddhistes, notamment celles de Mogao et de Qianfo Dong. Cette ville était sur la route de la soie. Elle était autrefois appelée Shazhou, la préfecture du sable. Ce nom a été conservé pour un bourg de la préfecture, Shazhou zhen.

[12] La rivière Kherlen ou Kerülen est un cours d’eau de Mongolie et de Chine et un affluent du lac Hulun, donc du fleuve l’Amour.

[13] Les Kirghizes ou Kirghiz sont un peuple de langue turque résidant au Kirghizistan et dans les régions frontalières du Tadjikistan et de l’ouest de la Chine (région autonome du Xinjiang). Les Kirghizes font partie des minorités reconnues officiellement en Chine.

[14] L’Ienisseï est un fleuve de Sibérie, en Asie, le plus grand de tous ceux qui se jettent dans l’océan Arctique. Il se forme en république autonome de Touva de la confluence du Grand Ienisseï et du Petit Ienisseï, le premier né sur le flanc sud des monts Saïan et le second issu des marais quelques kilomètres à l’ouest du lac Khobso-Gol au nord-ouest de la Mongolie. Son bassin versant jouxte à l’est celui de la Léna et à l’ouest celui de l’Ob. Ses premiers 188 kilomètres après sa confluence sont désignés sous le nom de Haut-Ienisseï.

[15] Les Göktürk constituaient un khanat créé par le clan des Ashina. Ils ont régné sur la Mongolie et l’Asie centrale et sa création a contribué à l’expansion des Turcs vers la mer Caspienne. Deux siècles et demi après leur chute, les tribus turques atteignirent l’Anatolie. Au début du 8ème siècle, les Turcs ont créé une écriture dite runique parce qu’elle ressemble aux runes. Ils sont les premiers nomades de l’Asie centrale à avoir laissé des inscriptions. Celles qui ont été rédigées par les Göktürk proviennent de la vallée de l’Orkhon, en Mongolie septentrionale. Le cœur de leur empire s’y trouvait.

[16] La Transoxiane est l’ancien nom d’une partie de l’Asie centrale située au-delà du fleuve Oxus (actuel Amou-Daria). Elle correspond approximativement à l’Ouzbékistan moderne et au sud-ouest du Kazakhstan. Géographiquement, il s’agit de la région située entre les fleuves Oxus et Syr-Daria. L’utilisation de ce terme de nos jours implique généralement que l’on parle de la région à une époque antérieure au 8ème siècle. Cependant le terme est resté en usage parmi les historiens occidentaux plusieurs siècles après.

[17] L’Ili ou Ily est une rivière endoréique de Chine et du Kazakhstan.

[18] Le lac Balkhach est le plus grand lac du Kazakhstan et le troisième d’Asie, après la mer Caspienne et le lac Baïkal (636 km), où ce dernier est situé en Sibérie orientale (Russie) et avec lequel il est souvent confondu.

[19] Les Karlouks, Karluk ou Qarluq étaient à l’origine une tribu turque nomade basée dans les steppes de Transoxiane (approximativement à l’est et au sud de la mer d’Aral) en Asie centrale. Ils étaient proches parents et, pendant quelque temps, alliés des Ouïgours. Il a également été mentionné qu’ils furent à une époque alliés aux Oghouzes, qui vivaient sur leurs frontières occidentales.

[20] Toula est une rivière considérée comme sacrée en Mongolie, elle traverse le pays sur 704 km de long. Elle traverse la capitale du pays, Oulan-Bator et l’aïmag de Töv.