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L’histoire pour le plaisir

Amenhotep fils de Hapou

lundi 20 novembre 2023, par lucien jallamion

Amenhotep fils de Hapou (mort au 14ème siècle av. jc)

Architecte-scribe-Militaire et sage égyptien courtisan du pharaon d’Amenhotep III

On lui doit notamment l’érection des colosses du temple d’Amenhotep III dont l’un est le fameux colosse de Memnon [1]. Sa réputation posthume en fait l’un des grands savants égyptiens avec d’ Imhotep aux côtés duquel il est honoré pendant plusieurs siècles comme bienfaiteur et guérisseur.

Amenhotep est né dans la ville d’Athribis [2] dans le delta du Nil. Talentueux, attaché au culte de Thot, il est choisi pour servir au palais en tant que scribe [3] royal pour les affaires militaires, peut-être même comme commandant militaire. Cette carrière lui permet de se rapprocher d’Amenhotep III qui le nomme comme intendant auprès de sa fille Satamon, ainsi qu’à diverses fonctions importantes comme celle de scribe royal à la tête des recrues puis de Chef de tous les travaux du Roi.

La tradition, qui lui attribue également la rédaction de livres de magie, en retient un homme d’une grande sagesse, s’étant fait une excellente réputation durant son existence. Il est, avec Imhotep, le grand savant de l’Antiquité égyptienne.

Un temple-tombeau lui est érigé à Deir el-Bahari [4], à l’ouest de Thèbes [5] près du site de Karnak [6] à l’arrière du temple consacré à son souverain Amenhotep III où il figure aux côtés d’ Hathor et d’Imothep.

De multiples statues sont érigées en son honneur. Bien qu’il n’ait pas à proprement parler été divinisé, il est néanmoins l’objet d’un culte et de dévotions populaires dans la région de Thèbes où la population l’invoque sous le nom d’Amenhotep le sage comme bienfaiteur et guérisseur, régulièrement associé à Imothep et honoré à ses côtés comme son frère. Sa propre mère est associée au culte de la déesse Seshat , déesse de l’écriture et des mathématiques.

Amenhotep est généralement représenté sous forme d’un scribe accroupi, un papyrus sur les genoux, avec de long cheveux ondulés au lieu de l’habituelle perruque. Une statue, qui accueille le visiteur au musée du Caire, le représente sous les traits d’un homme âgé, accompagnée d’une inscription mentionnant qu’il atteint l’âge de 80 ans et espère parvenir à l’âge vénérable de 110 ans

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Hourig Sourouzian, « La statue d’Amenhotep fils de Hapou, âgé, un chef d’œuvre de la XVIIIe dynastie », MDAIK, no 47,‎ 1991

Notes

[1] Les colosses de Memnon sont deux sculptures de pierre monumentales situées sur la rive occidentale de Thèbes, sur la route qui mène à la nécropole thébaine. Elles sont les derniers vestiges du gigantesque temple des millions d’années d’Amenhotep III, construit durant la XVIIIème dynastie, qui n’existe plus de nos jours. Ils sont situés au lieu-dit Kôm el-Hettan.

[2] Athribis est le nom grec d’une cité antique égyptienne du delta, dans le Xème nome de Basse Égypte, « Le grand taureau noir ». Son nom égyptien est Het-ta-hérieb ou Het-ta-héri-ib ou encore Hout-héry-ib. Ce site, connu par les archéologues sous le nom arabe de Tell-Athrib, se trouve près de la localité de Benha. Il est connu de nos jours sous le nom de Kom Sidi Youssef.

[3] Le scribe désigne dans l’Égypte antique un fonctionnaire lettré, éduqué dans l’art de l’écriture et de l’arithmétique. Omniprésent comme administrateur, comptable, littérateur ou écrivain public, il fait fonctionner l’État de Pharaon au sein de sa bureaucratie, de son armée ou de ses temples. Le scribe royal domine l’administration centrale. Les scribes supérieurs font partie de la cour de pharaon, ils ne paient pas d’impôts et n’ont pas d’obligations militaires.

[4] Le site de Deir el-Bahari est un complexe funéraire, composé de temples et de tombes, situé sur la rive gauche du Nil face à la ville de Louxor et des temples de Karnak, légèrement au sud de la vallée des rois, adossé à la paroi rocheuse de la montagne de Thèbes, en Haute Égypte.

[5] Thèbes (aujourd’hui Louxor) est le nom grec de la ville d’Égypte antique Ouaset (« Le sceptre » ou « La Puissante »), appartenant au quatrième nome de Haute Égypte. D’abord obscure capitale de province, elle prend une importance nationale à partir de la XIème dynastie. Elle est en effet la ville d’origine des dynastes de la famille des Antef, qui fondent la XIème dynastie avec Montouhotep 1er et Montouhotep II, liquidateurs de la Première Période Intermédiaire et rassembleurs des Deux Terres, c’est-à-dire de la Haute Égypte et de la Basse Égypte.

[6] Le complexe religieux de Karnak abusivement appelé temple de Karnak ou tout simplement Karnak comprend un vaste ensemble de ruines de temples, chapelles, pylônes, et d’autres bâtiments situés au nord de Thèbes, aujourd’hui la ville de Louxor, en Égypte, sur la rive droite du Nil. Le complexe de Karnak, reconstruit et développé pendant plus de 2 000 ans par les pharaons successifs, de Sésostris 1er au Moyen Empire à l’époque ptolémaïque, s’étend sur plus de deux km², et est composé de trois enceintes. Il est le plus grand complexe religieux de toute l’Antiquité. Temple le plus important de la XVIIIème dynastie, il était consacré à la triade thébaine avec à sa tête le dieu Amon-Rê. Le complexe était relié au temple de Louxor par une allée de sphinx de près de trois kilomètres de long.