Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 9ème siècle > Afchîn Khaydar ben Kawûs dit Afchîn

Afchîn Khaydar ben Kawûs dit Afchîn

vendredi 3 novembre 2023, par lucien jallamion

Afchîn Khaydar ben Kawûs dit Afchîn (mort en 841)

Général iranien

Carte de l'empire abbasside vers l'an 820. (source : wiki/Califat abbasside/ Christophe Cagé)Fils du prince d’Ochrûsana [1] au service de leurs suzerains les califes [2] abbassides [3].

Les Afchîn d’Ochrûsana apparaissent au moment de la conquête arabe. On trouve ce terme utilisé comme nom propre dans les chroniques des historiens arméniens de l’époque. Les connaissances récentes sur la famille Ochrûsana proviennent des historiens arabes, comme Tabarî, rapportant leur soumission à l’islam et à la dynastie abbasside. Ce n’est que sous le règne du calife Hârûn ar-Rachîd que, son frère de lait, le Barmécide [4] Fadhl ben Yahyâ mène une expédition en Transoxiane [5] et reçoit l’allégeance de l’Afchîn régnant en 794.

En 803 les Barmécides sont massacrés par Hârûn ar-Rachîd qui meurt en 809. Son fils aîné Al-Amîn lui succède. Al-Mamûn, nommé gouverneur du Khorasan [6] par une lettre-testament de son père Hârûn ar-Rachîd, mène plusieurs campagnes vers la Transoxiane pendant le règne de son aîné Al-Amîn.

En 813, Al-Mamûn devenu calife, préfère rester à Merv [7]. Il continue ses campagnes en Transoxiane.

Kawûs, renie l’allégeance faite par son père lors de l’invasion par Fadhl ben Yahyâ ce qui provoque une rapide intervention d’Al-Mamûn et des dissensions dans la famille des Ochrûsana.

Khaydar fils de Kawûs, doit s’exiler après avoir tué un opposant. Il se réfugie au Khorasan puis à la cour de Bagdad [8]. Il se convertit à l’islam. Ainsi commence pour lui une période de faveur auprès du calife qui va durer 2 décennies.

En 822, Al-Mamûn lance une expédition vers la Transoxiane, commandée par Ahmad ben Abî Khâled et guidée par Afchîn Khaydar. Ce dernier utilise des routes moins connues mais plus rapides. Afchîn Kawûs doit se soumettre et le frère de Khaydar, prétendant au trône s’enfuit vers les steppes. Afchîn Kawûs se rend à Bagdad où il fait allégeance au calife et se convertit à l’islam. Le calife le reconnaît comme souverain de sa province. Il meurt à une date inconnue et son fils, Afchîn Khaydar, prend sa succession.

Afchîn Khaydar devient le commandant en chef de la garde personnelle de Abû Ishâq Muhammad futur calife sous le nom d’Al-Mu`tasim et frère du calife Al-Ma’mûn.

En 827, Al-Mamûn envoie Muhammad ben Humayd Ta`î faire la guerre à Bâbak Khurramdîn . Après 6 mois de batailles féroces, Muhammad ben Humayd est tué.

En 829, Al-Mamûn envoie en Azerbaïdjan [9] le gouverneur Tahiride [10] du Khorasan Abd Allah ben Tâhir pour y réprimer la révolte de Bâbak. Le calife donne à `Abd Allah ben Tâhir la province du Kouhistan [11]. Bâbak ne peut pas résister. Il se replie dans les montagnes. `Abd Allah ben Tâhir ne poursuit pas ses succès car il est rappelé au Khorasan pour y maîtriser la révolte des Kharidjites [12].

En décembre 830 ou janvier 831, Al-Mutasim est nommé gouverneur de l’Égypte. Afchîn Khaydar est nommé gouverneur de la région de Barqa [13] avec pour mission de réprimer les rébellions des Coptes [14] et celles des bédouins insoumis de la tribu des Banû Modlej installés autour d’Alexandrie [15] et dans le delta du Nil [16]. On attribue aussi à Afchîn Khaydar la création de la garde du dite du Maghreb pour Al-Mutasim avec les Arabes du delta du Nil est des déserts proches.

Au début de l’année 833, le calife Al-Mamûn désigne son frère Abû Ishâq comme héritier présomptif. Le 10 août 833, Al-Mamûn meurt au cours d’une campagne en Cilicie [17] près de Tarse [18]. L’empire s’est agrandi quelque peu. Les rébellions Hindoues dans le Sind [19] ont été matées et la plus grande partie de l’Afghanistan [20] a été absorbée après la reddition du roi de Kaboul [21]. Les montagnes d’Iran sont mieux contrôlées par le pouvoir central.

Afchîn Khaydar monte encore dans la faveur du calife lorsqu’il est nommé par Al-Mutasim comme commandant en chef des luttes contre Bâbak Khurramdîn. Les expéditions menées sous le califat d’Al-Mamûn en 828 et 829 ont été des échecs. Bâbak a soulevé les provinces d’Arran, d’Azerbaïdjan et le nord-ouest de la Perse avec pour centre la forteresse de Badhdh ou Badhdhayn [22].

Afchîn est nommé gouverneur du Jibâl [23] pour y mener la guerre contre Bâbak. Il arrive dans la région en 835. Il fait reconstruire les forteresses entre Barjand et Ardabil [24] que Bâbak a détruites. Bâbak est finalement fait prisonnier en août 837et exécuté le 4 janvier 838 à Samarra en présence du calife.

En 838, Afchîn est au sommet de sa carrière. Il mène une campagne en Anatolie aux côtés du calife. Ils pénètrent jusqu’à Amorium [25]. Le calife remercie Afchîn par de riches cadeaux et par le gouvernorat de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan.

En 839, Afchîn se montre jaloux d’Abd Allah ben Tâhir qu’il considère peut-être comme un rival pour la prise de pouvoir en Transoxiane. Durant la révolte de Maziar ben Qârin au Tabaristan contre la tentative d’intervention d’Abd Allah ben Tâhir dans les provinces de la mer Caspienne [26], Afchîn aurait secrètement encouragé Maziar dans l’espoir de voir Abd Allah ben Tâhir expulsé de son trône et lui, Afchîn, en hériter. La rébellion de Maziar est déboutée.

On l’accuse alors d’hostilité envers l’islam et de sympathie pour les pratiques et les croyances de l’ancien Iran. D’avoir un muezzin dans un mausolée en mosquée contrairement aux engagements entre les souverain des Sogdiane [27] et le peuple qui doit rester libre de ses pratiques pacifiques et de ses croyances. Après un procès présidé par le cadi [28] et le vizir [29], il est emprisonné à Samarra. Il meurt de faim en prison en mai/juin 841.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Tabari, traduit du persan par Hermann Zotenberg, La Chronique Histoire des prophètes et des rois (Volume II, L’âge d’or des Abbassides), Actes Sud / Sindbad, 2001 (ISBN 2-7427-3318-3)

Notes

[1] L’Ochrûsana correspond à la rive sud du Syr-Daria autour de Samarcande (en Ouzbékistan actuel) et de Khodjent (au Tadjikistan actuel)

[2] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

[3] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[4] Les Barmécides ou Barmakides sont les membres d’une famille de la noblesse persane originaire de Balkh en Bactriane (au nord de l’Afghanistan ). Cette famille de religieux bouddhistes devenus zoroastriens puis convertis à l’islam a fourni de nombreux vizirs aux califes abbassides. Les Barmakides avaient acquis une réputation remarquable de mécènes et sont considérés comme les principaux instigateurs de la brillante culture qui se développa alors à Bagdad.

[5] La Transoxiane est l’ancien nom d’une partie de l’Asie centrale située au-delà du fleuve Oxus (actuel Amou-Daria). Elle correspond approximativement à l’Ouzbékistan moderne et au sud-ouest du Kazakhstan. Géographiquement, il s’agit de la région située entre les fleuves Oxus et Syr-Daria. L’utilisation de ce terme de nos jours implique généralement que l’on parle de la région à une époque antérieure au 8ème siècle. Cependant le terme est resté en usage parmi les historiens occidentaux plusieurs siècles après.

[6] Le Khorassan (également orthographié Khorasan, Chorasan ou Khurasan) est une région située dans le nord-est de l’Iran. Le nom vient du persan et signifie « d’où vient le soleil ». Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Le Khorassan est également considéré comme le nom médiéval de l’Afghanistan par les Afghans. En effet, le territoire appelé ainsi englobait en réalité l’Afghanistan actuel, le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, ainsi que le nord-est de l’Iran.

[7] Merv autrefois satrapie de Margiane, était une ville de l’Asie centrale, sur la route historique de la soie. Ses vestiges sont situés aujourd’hui près de la ville de Mary au Turkmenistan. La ville a connu plusieurs refondations au cours d’une histoire millénaire et a connu divers noms comme « Mourou » à l’époque Achéménide, puis « Alexandrie de Margiane » (ville fondée par Alexandre) et enfin « Antioche de Margiane » sous les macédoniens. Ce fut un important évêché du christianisme nestorien entre le 6ème et le 14ème siècle. En 651, le dernier roi perse sassanide, Yazdgard III, fut assassiné à Merv. Merv fut un temps, capitale des Seldjoukides avant leur avancée vers l’Iran. Ce fut une ville de haute culture, renommée pour ses 10 bibliothèques, et Yaqout al-Rumi y resta deux ans, peu avant sa destruction par les Mongols en 1221.

[8] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[9] Pays du Caucase situé sur la ligne de division entre l’Europe et l’Asie. Sa capitale est Bakou, sa langue officielle est l’azéri et sa monnaie est le manat. Du 7ème au 10ème siècles, la région connaît un essor politique, sous les Sajides, les Chirvanchahs, les Salarides, les Ravvadides et les Cheddadides. Au 12ème siècle, après l’effondrement de l’Empire seldjoukide, les Atabegs d’Azerbaïdjan règnent depuis leur capitale de Nakhitchevan, puis d’Ardabil, et enfin de Tabriz, sur l’Azerbaïdjan iranien actuel et sur l’Arran (l’Azerbaïdjan moderne). Leur territoire est ensuite conquis par le Khwarezmchahs Jalal ad-Din au 13ème siècle, dont l’État succombe ensuite aux Mongols. Au 13ème siècle, l’Empire mongol des Khulaguides est fondé, avec sa capitale à Tabriz.

[10] Les Tahirides sont une dynastie ayant gouverné le Khorassan de 820 à 872. Au 9ème siècle, le conflit opposant le calife Al-Amîn à son frère Al-Ma’mûn provoque l’affaiblissement de l’empire abbasside, dans lequel se trouvent opposés les Arabes et les Iraniens (Ces derniers aspirent à retrouver une autonomie politique).

[11] Le Kouhistan, désigne une région aride correspondant au sud du Khorassan médiéval à cheval sur la frontière actuelle de l’Iran, du Pakistan et de l’Afghanistan. En persan le mot Kûhestân signifie Pays Montagneux. Cette région isolée est aussi un point de passage entre les Indes et le Moyen-Orient d’est en ouest et du golfe Persique au nord de l’Iran sur l’axe nord-sud. Son isolement et son relief montagneux en ont fait aussi une région de refuge pour des minorités voulant échapper à des persécutions comme les ismaéliens.

[12] Le kharidjisme ou kharijisme est une secte de l’islam apparue lors de la première fitna et le conflit entre Ali et Mu’awiya. Selon al-Shahrastani, un khariji est toute personne qui se révolte contre le dirigeant autour duquel sont réunis les musulmans. Les khawarij sont ainsi considérés comme des dissidents. Le kharijisme est l’une des toutes premières factions apparues en Islam. Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitudes de groupes (près d’une vingtaine). Sept d’entre eux ont été principalement recensés : les mouhakkimites, les azraqites, les najadites, les thaalabites, les ajradites, les ibadites et les sufrites. Tous partagent des fondements communs comme l’excommunication (takfir) des musulmans commettant des grands péchés, l’obligation de se révolter contre le dirigeant injuste ou débauché, ou encore l’excommunication de certains compagnons de Mahomet.] de Ali ibn Abi Talib , le cousin et beau-fils de Mahomet.

[13] Située sur la côte de l’actuelle Libye, non loin d’Al Marj, Barqa ou Barka, appelée Barké ou Barce dans l’Antiquité, est la seule fondation de la région par des Cyrénéens, conséquemment à une querelle dynastique entre le roi de Cyrène Arcésilas II et ses frères. Elle fut par la suite le chef-lieu de la province de Libye supérieure dans l’Empire romain tardif ou Empire byzantin, en Afrique du Nord. Elle a été conquise par les Arabes en 665.

[14] Les coptes désignent un groupe ethnoreligieux indigène d’Afrique du Nord qui habite principalement le pays d’Égypte. Les coptes sont aujourd’hui les habitants chrétiens d’Égypte. La très grande majorité des coptes est membre de l’Église copte orthodoxe dirigée par un primat, mais il existe aussi depuis le 19ème siècle une Église catholique copte, ainsi qu’une Église évangélique copte. Sur le plan de la doctrine, l’Église copte orthodoxe est fidèle aux trois premiers conciles œcuméniques et est souvent rattachée à tort, comme les Églises arménienne, éthiopienne, et érythréenne à l’orthodoxie, peut-être parce qu’elles présentent une grande similitude de rite. Elle s’en distingue pourtant puisqu’elle se fonde sur les thèses miaphysites condamnées par le concile de Chalcédoine. Les coptes, comme tous les Égyptiens à l’exception des Nubiens, parlent arabe et la messe se dit dans cette langue mais aussi en copte parfois ; les prières du Credo et le Notre Père se disent encore en copte, ainsi que la liturgie

[15] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[16] Le delta du Nil désigne la région d’Égypte où le Nil se jette dans la mer Méditerranée. C’est une région marécageuse qui depuis l’Antiquité a toujours été riche en faune et flore. Depuis près de 5 000 ans, le delta est une zone d’agriculture intensive. Le papyrus égyptien vient en grande partie de cette région. Il se situe au nord de l’Égypte et commence au nord de la ville du Caire, à quelque 150 km de la côte méditerranéenne, en un lieu que les Égyptiens nomment « Le Ventre de la vache » (Batn el-Baqara). Le Nil, après un parcours de près de 6 600 km, s’y divise en plusieurs branches. Sa superficie est de l’ordre de 24 000 km², faisant de par sa surface le premier delta en Méditerranée devant celui du Rhône.

[17] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[18] Tarse est située sur la rivière Tarsus. À l’origine, Tarse était un port maritime important. Aujourd’hui, ce port se trouve à une quinzaine de kilomètres à l’intérieur des terres, à cause d’un envasement important. D’origine hittite, comme la plupart des villes de Cilicie, Tarsus fut tour à tour assyrienne, perse, grecque, romaine, byzantine, arabe, arménienne et, pour terminer, ottomane et turque. Tarse est la ville natale de saint Paul, dit de Tarse, un juif et citoyen romain du nom de Saül.

[19] Le Sind ou Sindh est une région historique et actuellement l’une des quatre provinces fédérées du Pakistan. Situé le plus au sud du pays, il est entouré du Baloutchistan à l’ouest et au nord, du Pendjab au nord, du Rajasthan indien à l’est et enfin du Gujarat et du Rann de Kutch au sud. Le Sind dispose aussi d’un accès à la mer d’Arabie au sud-ouest. Le Sind est la troisième plus grande province pakistanaise, avec une superficie de 140 915 km².

[20] L’Afghanistan est un pays d’Asie du Sud ou d’Asie centrale sans accès à la mer entouré par l’Ouzbékistan au nord, la Chine et le Tadjikistan au nord-est, le Pakistan à l’est-sud-est, l’Iran à l’ouest et le Turkménistan au nord-ouest. Carrefour de l’Asie, ce pays constituait, à l’époque de l’Antiquité, un point de passage important sur la route de la soie et pour les conquérants qui souhaitaient prendre le contrôle de l’Inde : Cyrus le Grand, Alexandre le Grand, Gengis Khan, l’empereur Babur, etc. Cette région est aussi le noyau de vastes empires comme l’Empire bactrien, l’Empire kouchan ou encore l’Empire ghaznévide. L’expansion de l’islam y a commencé dès la fin du 7ème siècle. C’est à la suite de l’effondrement du royaume perse afcharide que l’Afghanistan devient une entité souveraine en 1747, sous le commandement du général Ahmad Shah Durrani, devenu premier padichah du pays cette même année.

[21] Kaboul est la capitale et la plus grande ville d’Afghanistan. Elle est aussi la capitale de la province de Kaboul, située dans l’Est du pays. À partir du 2ème siècle, et peut-être jusqu’au début du 4ème , Kaboul est intégrée dans l’immense empire kouchan, dont l’une des capitales, à une cinquantaine de kilomètres vers le nord, est Kapissa (aujourd’hui Begram), l’antique Alexandrie du Caucase fondée par Alexandre sans doute en 329 av. jc.

[22] Le château de Bazz populairement appelé château de Babak, est un ensemble fortifié élevé au début du 9ème siècle. Il est situé au sommet d’une montagne des forêts d’Arasbaran, dans la province d’Azerbaïdjan de l’Est au nord de l’Iran. Il se trouve à 6 km au sud-ouest de la ville de Kaleybar. Le château a été identifié comme le refuge de Babak Khorramdin, chef des khurramites, qui combattit en Azerbaïdjan contre le califat abbasside entre la fin du 8ème siècle et le début du 9ème siècle. À ce titre, le château est devenu un symbole du nationalisme iranien. Il est également le point de rassemblement des Iraniens azéris lors des commémorations de Babak Khorramdin, le premier week-end de juillet

[23] Jibâl1 ou Al-Jibâl ou Djebal est le nom d’une ancienne province située dans le centre-ouest de l’Iran, durant le califat abbasside de Bagdad et pendant la tutelle Bouyide sur le califat où elle a formé un petit État indépendant de 932 à 977 Elle constituait une zone frontière entre l’Irak et la Perse sur le versant Ouest des Zagros correspondant à peu près aux provinces iraniennes de l’Azerbaïdjan de l’ouest, du Kermânchâh, du Kurdistan et du Lorestan. Le contrôle de cette région permet de verrouiller le passage de Bagdad vers Ray (Téhéran). Elle coïnciderait avec l’ancien pays des Mèdes. Dans la deuxième moitié du 11ème siècle, avec l’arrivée des Seldjoukides au pouvoir, la région est morcelée en plusieurs unités administratives, elle change de nom et devient l’Irak ʿ ajamî (L’Irak des Perses).

[24] Ardebil, également Ardabil, anciennement Artavil, est une ville historique de nord-ouest de l’Iran et la capitale de la province d’Ardabil. La ville est réputée pour sa tradition de fabrication de soie et de tapis. C’est ici que se trouve la tombe de Sheikh Safî ad-Dîn, qui donna son nom à la dynastie Safavide.

[25] Dans l’Antiquité, la ville d’Aura, devenue Amorium ou Amorion à l’époque romaine et byzantine, se trouvait sur l’emplacement du village turc actuel de Hisarköy, à 12 km d’Emirdağ sur la route de Davulga, dans la province d’Afyonkarahisar.

[26] La mer Caspienne est une vaste étendue d’eau située en Asie occidentale, principalement alimentée par la Volga, issue de la fermeture d’une mer océanique ancienne, l’océan ou mer Paratéthys. Bien qu’il s’agisse, d’un point de vue strictement juridique, d’un lac, on la qualifie couramment de plus grande mer fermée du monde. Elle est bordée au nord et à l’est par les steppes de l’Asie centrale, à l’ouest et au sud par des chaînes issues de l’orogénèse himalayo-alpine : respectivement Caucase et Elbourz. Les pays riverains sont (dans le sens des aiguilles d’une montre) : le Kazakhstan au nord-est, le Turkménistan au sud-est, l’Iran au sud, l’Azerbaïdjan au sud-ouest, et la Russie au nord-ouest (avec le Daghestan, la Kalmoukie et l’oblast d’Astrakhan).

[27] La Sogdiane ou Sogdie est une région historique recouvrant en partie l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et l’Afghanistan et englobant les villes historiques de Samarcande et Boukhara et la vallée irriguée de Zeravchan (ancienne Polytimetus). Elle se situe au nord de la Bactriane, à l’est de Khwarezm et au sud-est de Kangju entre l’Oxus (Amou-Daria) et le Jaxartes (Syr-Daria). La Sogdiane fut la 18ème province de l’Empire perse achéménide, selon l’Inscription de Behistun de Darius 1er.

[28] Magistrat musulman exerçant des fonctions civiles et religieuses.

[29] Le mot persan vizir, désigne un fonctionnaire de haut rang, ayant un rôle de conseiller ou de ministre auprès des dirigeants musulmans (califes, émirs, maliks, padishah ou sultans).