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al-Imām Abū Jaʿfar Muhammad Ibn Jarīr Ibn Yazīd dit Tabari ou Tabarî

jeudi 6 juillet 2017, par lucien jallamion

al-Imām Abū Jaʿfar Muhammad Ibn Jarīr Ibn Yazīd dit Tabari ou Tabarî (839-923)

Historien et exégète du Coran

Né en à Amol au Tabaristan [1] à environ 20 km au sud de la Mer Caspienne. Il est l’un des plus précoces et des plus illustres historiens et exégètes perses du Coran.

Tabarî est notamment resté célèbre pour son histoire universelle, “l’Histoire des prophètes et des rois”, et son commentaire du Coran. Il fut également à l’origine d’une éphémère Madhhab [2] du droit islamique, la Jarîriyya. Musulman de tradition sunnite, il a passé l’essentiel de sa vie à Bagdad, écrivant tous ses ouvrages en arabe.

Son père, Jarîr, est un propriétaire terrien relativement important. On ignore en revanche si sa famille est d’origine persane ou si elle descend des Arabes qui s’étaient installés dans la région.

Connu pour sa précocité, Tabari rapporte lui-même qu’à 7 ans, il était déjà hâfiz [3]. Durant les deux années qui suivent, il poursuivit l’étude des recueils classiques de hadiths [4], et devint imam à l’âge de 8 ans.

À 12 ans, il quitte le domicile familial pour aller étudier à Rayy [5], où il passe 5 ans. Vers l’âge de 17 ans, il part pour Bagdad. Il espère pouvoir y rencontrer Ahmad Ibn Hanbal mais celui-ci meurt peu de temps avant son arrivée.

Après une année à Bagdad, il se rend dans le sud de l’Irak où il étudie à Wasit [6], Kufa [7] et Basra [8] pendant 2 ans. Puis il revient à Bagdad pour y rester 8 ans. Pendant cette période, il fut alors pendant un temps le tuteur d’un des fils du calife al-Mutawakkil .

Tabari part de nouveau en voyage, mais cette fois pour une tournée d’études et d’enseignement auprès des savants et traditionnistes de Syrie, de Palestine et d’Égypte. Il s’arrêta notamment à Homs [9], à cause de sa tradition particulière de transmission de hadiths.

En Égypte, il fréquenta les traditionalistes importants, perfectionnant sa connaissance des lectures du Coran. Il rencontra également les savants du malikisme [10]]] et du shafi’isme [11], notamment la famille de Ibn ’Abd al-Hakam , proche de l’Imâm Al-Shâfi’î .

Vers 870 Tabarî revient à Bagdad pour y passer les 53 ans qui suivent, jusqu’à sa mort en 923. Ce dernier séjour à Bagdad est entrecoupé de quelques allers-retours vers le Tabaristan et par un pèlerinage à La Mecque.

Tabarî a écrit des livres touchant à presque tous les domaines de la vie musulmane : histoire, commentaire du Coran, recueil de hadiths, commentaires de droit [12]. Il s’est aussi intéressé à la médecine profitant de ses connaissances pour prescrire des remèdes à ses amis et étudiants.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du livre de Claude Gilliot, Exégèse, langue et théologie en Islam. L’exégèse coranique de Tabari, Librairie Philosophique J. Vrin Paris, 1990.

Notes

[1] Amol est une ville au nord de l’Iran, dans la province du Mazandaran. Traversée par le fleuve Haraz, Amol est située à 20 km au sud de la mer Caspienne et à 10 km au nord des monts Alborz. Elle se trouve également à 180 km de Téhéran et à 70 km de Sari, la capitale de la province. Amol est l’une des plus anciennes villes d’Iran. Amol a été la capitale de l’empire parthe et Alavi et Marashyan. Amol a été le premier foyer de l’arrivée des Aryens en Iran. Amol a été la capitale culturelle du monde antique de cette époque et renommée pour ses savants.

[2] école

[3] celui qui a appris le Coran par cœur

[4] Un hadith ou hadîth est une communication orale du prophète de l’islam Mahomet et, par extension, un recueil qui comprend l’ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons, précédées chacune d’une chaîne de transmetteurs remontant jusqu’à Mahomet. Considérés comme des principes de gouvernance personnelle et collective pour certains courants musulmans, ils sont aussi désignés sous le nom de « la tradition du Prophète ».

[5] Rayy, Ray ou Rey actuellement Chahr-e-Rey. Ville de la province de Téhéran, située à 10 km au sud de la ville de Téhéran dans le district de Shahrak-e Rah-Ahan du district 20. Ray est la deuxième ville de l’Empire abbasside après Bagdad. Le futur calife al-Mahdî y fut nommé gouverneur. Il rebâtit la ville et la renomma al-Muhammadiya. Hârûn ar-Rachid y naquit en 766. Rhazès (arabe : Ar-Râziy), médecin et philosophe persan y est né en 860. Philosophe et médecin rationaliste, il s’oppose au despotisme et suscite la polémique pour son agnosticisme. Plusieurs personnalités musulmanes ont porté le nom d’Ar-Râziy qui signifie « natif de Ray ». Ray devient la capitale du royaume des Bouyides à la fin du 10ème siècle. Elle est prise par les Seldjoukides en 1042. Le poète et philosophe Fakhr ad-Dîn ar-Râzî y naît en 1149. La ville est totalement détruite par les Mongols en 1220 et ne se relève plus. Après que les Qadjars établissent leur capitale en 1786 à Téhéran, Ray en devient au fil des années un faubourg dépendant. Cette ville a été un foyer de contestation pendant tout le califat abbasside. Motazilites et chiites de toutes les sectes y ont trouvé refuge.

[6] Wasit est le nom d’un site archéologique d’Irak. Elle a été nommée ainsi par son fondateur car elle est à mi-chemin de Bassora et Bagdad sur la rive gauche du Tigre. La ville de Wâsit a été fondée par Al-Hajjaj ben Yusef en 702 pour être sa résidence lui permettant de contrôler la frontière avec la Perse. Elle était destinée à être un centre administratif pour l’Irak. La circonférence de la ville ancienne est de 16 km. Elle a été abandonnée au 17ème siècle après un changement dans le tracé du lit du Tigre.

[7] Koufa ou Kûfa est une ville d’Irak, environ 170 km au sud de Bagdad, et à 10 km au Nord-est de Nadjaf. Elle est située sur les rives du fleuve Euphrate. C’est la deuxième ville de la province de Nadjaf. Avec Kerbala, et Nadjaf, Koufa est une des trois villes irakiennes de grande importance pour les musulmans chiites.

[8] Bassora (ou Bassorah ou Basra) est la deuxième ville d’Irak, après Bagdad, la capitale. C’est la capitale de la province d’Al-Basra. Principal port du pays, la ville est située sur le Chatt-el-Arab, estuaire commun des fleuves Tigre et Euphrate, à 55 km en amont du golfe Persique et à 550 km de Bagdad.

[9] Homs appelée Émèse dans l’Antiquité, est une ville et un centre industriel et économique syrien de haute importance, en raison de sa situation géographique au centre du pays, sur l’Oronte, alors que les frontières de son district touchent le Liban et l’Irak.

[10] Le malikisme ou malékisme est l’une des quatre madhhab, écoles classiques du droit musulman sunnite. Il est fondé sur l’enseignement de l’imam Mālik ibn Anas, théologien et législateur qui naquit à Médine. Cette école est majoritaire en Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest ; on la retrouve par ailleurs en Égypte, au Soudan et dans certains pays du golfe Persique (Koweït, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn). Suivie par environ 20 % des musulmans, c’est la troisième école en nombre de pratiquants ; en France, elle est la première.

[11] Le chaféisme, parfois orthographié shafiisme ou chafiisme, est l’une des quatre écoles (madhhab) de jurisprudence (fiqh) de l’islam sunnite. Elle est fondée sur l’enseignement de l’imam Al-Chafii et de ses disciples. Ce madhhab est répandu en Égypte, Érythrée, Indonésie, Thaïlande, la communauté javanaise du Surinam, Inde du sud, aux Comores, aux Philippines, au Yémen et est le madhhab d’État en Malaisie et au Brunei Darussalam

[12] fiqh