Né en à Amol au Tabaristan [1] à environ 20 km au sud de la Mer Caspienne. Il est l’un des plus précoces et des plus illustres historiens et exégètes perses du Coran.
Tabarî est notamment resté célèbre pour son histoire universelle, “l’Histoire des prophètes et des rois”, et son commentaire du Coran. Il fut également à l’origine d’une éphémère Madhhab [2] du droit islamique, la Jarîriyya. Musulman de tradition sunnite, il a passé l’essentiel de sa vie à Bagdad, écrivant tous ses ouvrages en arabe.
Son père, Jarîr, est un propriétaire terrien relativement important. On ignore en revanche si sa famille est d’origine persane ou si elle descend des Arabes qui s’étaient installés dans la région.
Connu pour sa précocité, Tabari rapporte lui-même qu’à 7 ans, il était déjà hâfiz [3]. Durant les deux années qui suivent, il poursuivit l’étude des recueils classiques de hadiths [4], et devint imam à l’âge de 8 ans.
À 12 ans, il quitte le domicile familial pour aller étudier à Rayy [5], où il passe 5 ans. Vers l’âge de 17 ans, il part pour Bagdad. Il espère pouvoir y rencontrer Ahmad Ibn Hanbal mais celui-ci meurt peu de temps avant son arrivée.
Après une année à Bagdad, il se rend dans le sud de l’Irak où il étudie à Wasit [6], Kufa [7] et Basra [8] pendant 2 ans. Puis il revient à Bagdad pour y rester 8 ans. Pendant cette période, il fut alors pendant un temps le tuteur d’un des fils du calife al-Mutawakkil .
Tabari part de nouveau en voyage, mais cette fois pour une tournée d’études et d’enseignement auprès des savants et traditionnistes de Syrie, de Palestine et d’Égypte. Il s’arrêta notamment à Homs [9], à cause de sa tradition particulière de transmission de hadiths.
En Égypte, il fréquenta les traditionalistes importants, perfectionnant sa connaissance des lectures du Coran. Il rencontra également les savants du malikisme [10]]] et du shafi’isme [11], notamment la famille de Ibn ’Abd al-Hakam , proche de l’Imâm Al-Shâfi’î .
Vers 870 Tabarî revient à Bagdad pour y passer les 53 ans qui suivent, jusqu’à sa mort en 923. Ce dernier séjour à Bagdad est entrecoupé de quelques allers-retours vers le Tabaristan et par un pèlerinage à La Mecque.
Tabarî a écrit des livres touchant à presque tous les domaines de la vie musulmane : histoire, commentaire du Coran, recueil de hadiths, commentaires de droit [12]. Il s’est aussi intéressé à la médecine profitant de ses connaissances pour prescrire des remèdes à ses amis et étudiants.