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Guillaume II Chamaillard ou de Chamaillard sire d’Anthenaise

mardi 10 octobre 2023, par lucien jallamion

Guillaume II Chamaillard ou de Chamaillard sire d’Anthenaise (vers1320-vers 1391)

Carte Comté d'Anjou et de BloisFils de Guillaume 1er Chamaillard, seigneur de Montambert [1], Trélazé [2], etc., et d’Emmanuelle d’Anthenaise, unique héritière de la famille d’Anthenaise.

issu d’une famille de chevalerie, puissante et ancienne, originaire de l’Anjou [3], épouse vers 1340 Marie de Beaumont-Brienne, fille de Jean II de Beaumont-Brienne et de Isabeau d’Harcourt.

Il en eut au moins un fils nommé Guillaume. Guillaume Chamaillard, qui était à l’armée du roi, à Amiens [4], le 6 septembre 1338 lors de l’intronisation de Geoffroy de la Chapelle, évêque du Mans [5], se fit remplacer par son fils aîné Guillaume, à qui le prélat refusa les "touailles" attribuées à celui qui remplissait son office, parce qu’il était tout enfant et qu’il lui niait la faculté de remplacer son père.

Il est au nombre des chevaliers bannerets [6] convoqués par le roi, le 23 août 1353.

Il est de nouveau à Craon [7] le 24 décembre 1355, avec une compagnie d’un chevalier et de 6 écuyers. Il dit s’être emparé de Château-Gontier [8], sur les Anglais sans doute, avant 1364.

Le droit seigneurial sur la terre de Bazougers [9] issu de la famille d’Anthenaise lui appartenait alors puisqu’en 1364, Guillaume Chamaillard engagea "le chastel et terre de Bazogiers" pour une somme de 2500 fr. d’or à des banquiers de Bruges* qu’il remboursa ensuite.

En 1368, il demande au baron de Sablé [10] à se retirer de son château, où il accomplissait sa garde comme vassal, à cause d’affaires. Guillaume Chamaillard eut en effet beaucoup d’affaires et, tout en bataillant contre les Anglais, il plaidait avec acharnement.

La fortune favorisa les Chamaillard. Le beau-père de Guillaume, Jean de Beaumont-Brienne, ne laissait qu’un fils, Louis II de Beaumont-Brienne, qui fut tué à la bataille de Cocherel le 16 mai 1364 [11]. Sa fortune échut à sa nièce Marie, fille de Guillaume Chamaillard.

Marie Chamaillard, unique héritière des Chamaillard, fut épousée, le 20 octobre 1371, par Pierre II de Valois, comte d’Alençon [12].

La famille Chamaillard aura ainsi facilité en deux générations la transmission des biens de la famille de Beaumont et de celle d’Anthenaise à la famille d’Alençon, et sa descendance arriva avec Henri IV jusqu’au trône de France.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de « Chamaillard » dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910

Notes

[1] Montambert est une commune française située dans le département de la Nièvre

[2] Trélazé est une commune française située dans la petite couronne est d’Angers dans le département de Maine-et-Loire

[3] Dans l’histoire de l’Anjou, le comté d’Anjou émerge au 10ème siècle en conséquence de la dislocation du royaume carolingien. Il devient l’une des plus importantes principautés du royaume de France aux 11ème et 12ème siècles. En 1204, le roi de France Philippe Auguste met la main sur le comté. Celui-ci retrouve une certaine autonomie à partir du règne de Saint Louis en tant qu’apanage. L’Anjou est érigé en duché au début de la guerre de Cent Ans.

[4] Amiens est une commune française, préfecture du département de la Somme. Première ville de France en nombre d’inscriptions au patrimoine de l’Unesco, Amiens est célèbre pour sa cathédrale Notre-Dame, joyau de l’art gothique et l’une des plus vastes cathédrales du monde. Surnommée la petite Venise du Nord en raison des nombreux canaux qui la traversent et des hortillonnages (ensemble de jardins flottants couvrant 300 hectares), Amiens offre un riche patrimoine et des quartiers pittoresques, témoins d’une histoire bimillénaire.

[5] Le diocèse du Mans est une église particulière de l’Église catholique en France. Il a été érigé canoniquement au 5ème siècle. Le diocèse du Mans a été créé par saint Julien, qui en est le premier évêque. Depuis 836, le diocèse est jumelé à celui de Paderborn, en Allemagne. Sous l’Ancien régime, le diocèse du Mans s’étendait sur tout le Maine et au-delà.

[6] Le banneret est un jeune noble qui, ayant déjà acquis des fiefs par héritage, mariage ou autrement, se présente à l’armée avec plusieurs vassaux sous sa bannière. C’est un titre de noblesse tombé en quasi-désuétude. Les chevaliers bannerets apparaissent sous Philippe Auguste. C’était d’abord un titre militaire. La création des chevaliers bannerets permettait aux chefs d’armées de regrouper leurs troupes dans des unités placées autour de bannières. Le titre de banneret était accordé à des seigneurs d’importance qui n’étaient pas obligatoirement des barons, des comtes ou des ducs. Un banneret pouvait être accompagné de quelques dizaines de combattants placés sous ses ordres. Quand il était chevalier, c’était un chevalier banneret. S’il n’était qu’écuyer, c’était un écuyer banneret. Le rang de banneret correspondait à un niveau dans l’échelle des gages. Les comtes et les ducs ne bénéficiaient pas de gages particuliers en France. Ils étaient payés comme chevaliers bannerets ou écuyers bannerets. En Angleterre il y avait des gages différents pour les ducs, les comtes et les bannerets. Ils disparurent avec la création des compagnies d’ordonnance sous Charles VII.

[7] Craon est une commune française située dans le département de la Mayenne. Craon est située au sud-ouest de la Mayenne, à 30 km au sud-ouest de Laval, 20 km à l’ouest de Château-Gontier, 20 km au nord de Segré et 23 km au nord-est de Pouancé. Ce fut une redoutable forteresse médiévale composée de 27 tours et de 1 600 mètres de murailles, servant à garder la frontière angevine face à la Bretagne. Ce fut une ville marchande très importante (connue pour son fil de lin blanchi) dotée de halles fondées au 12ème siècle et réputées parmi les plus grandes de France. Craon qui fut le siège de la première baronnie d’Anjou était une force politique, judiciaire et religieuse importante, gérant une quarantaine de paroisses. Au Moyen Âge puis sous l’Ancien Régime, le fief de la baronnie angevine de Craon dépendait de la sénéchaussée principale d’Angers et du pays d’élection de Château-Gontier.

[8] La baronnie de Château-Gontier, est une ancienne baronnie médiévale, érigée en marquisat en 1656. Elle offre cette particularité historiquement intéressante que sa limite nord était comme indécise entre le comté de Laval, le comté du Maine et l’Anjou. L’autorité civile et féodale du comte d’Anjou avait empiété par droit de conquête sur le territoire du Maine, avant le 11ème siècle, mais à une époque où les paroisses étaient déjà constituées. Aussi l’évêque du Mans avait-il maintenu sa juridiction sur l’étendue de son diocèse. C’est ainsi, du moins, que l’abbé Angot croit devoir comprendre et expliquer ce phénomène anormal.

[9] Bazougers est une commune française, située dans le département de la Mayenne. La commune fait partie de la province historique du Maine, et se situe dans le Bas-Maine.

[10] Sablé-sur-Sarthe est une commune française située dans le département de la Sarthe. Sablé-sur-Sarthe est située au carrefour du Bassin parisien, de la Normandie, de la Bretagne, du Centre-Val de Loire et des Pays de la Loire. Elle est traversée par la Sarthe et deux de ses affluents : l’Erve et la Vaige.

[11] La bataille de Cocherel a lieu le jeudi 16 mai 1364 entre Charles V de France dont l’armée est commandée par Bertrand Du Guesclin, et Charles II de Navarre dont les troupes sont sous les ordres du captal de Buch Jean de Grailly ainsi que des archers anglais sous Blancbourg et Jean Jouel et des compagnies de routiers commandées par Arnaud-Amanieu d’Albret du côté anglais et Arnaud de Cervolle dit l’Archiprêtre du côté français.

[12] La première maison des comtes d’Alençon descend des seigneurs de Bellême. En 1268, Alençon fut donnée en apanage à Pierre, fils de Louis IX puis en 1293, à Charles, comte de Valois, frère de Philippe le Bel. Une troisième maison des chefs d’Alençon fut issue de Charles II, second fils du comte de Valois, tué à la bataille de Crécy en 1346. Le comté d’Alençon fut élevé au statut de duché en 1414.