Capitano di ventura [1]. Il servit les rois angevins de Naples [2].
Fils de Giovanni Attendolo et d’Elisa Petraccini. La famille du père était très riche et appartenait à la branche cadette d’une famille de petite noblesse, se consacrant aux activités rurales et au métier des armes. La mère, Élisa, est décrite comme une femme d’un caractère âpre. Le couple eut 21 enfants.
Le jeune Muzio, âgé de 13 années seulement, s’adonnait à piocher le champ familial quand, son attention fut attirée par la sonnerie des fifres et tambourins d’une compagnie de soldats, commandée par Boldrino da Panicale, condottiere [3] du pape, qui battait la campagne pour enrôler les jeunes volontaires.
Sollicité par les jeunes hommes, déjà enrôlés, à venir les rejoindre, Muzio, qui rêvait d’être cavalier, se fit le pari de lancer sa pioche dans un arbre et que si celle-ci y restait accrochée, il partirait avec eux. Pari tenu et pari fait ; la pioche resta prise dans une branche et Muzio rejoignit les rangs des nouveaux engagés, accompagné de ses frères Bartolo, Bosio, Francesco et de ses cousins Lorenzo et Micheletto.
Muzio se mit au service de la compagnie San Giorgio d’ Alberico da Barbiano , où il apprit l’usage des armes et la technique militaire. Son courage, sa force exceptionnelle pour son âge et son caractère le fit remarquer de son maître d’arme. Un soir, après une bataille, alors qu’il conteste énergiquement la façon de partager le butin, son capitaine lui donna le surnom de Sforza (force), surnom qui lui resta et qui devint le nom de sa lignée.
Pensant en avoir appris suffisamment, il quitte la compagnie avec ses frères et cousins, pour rejoindre Francisco de Borja y Aragón, qui l’ayant remarqué, lui affecte le commandement de 200 cavaliers.
En 1398, il montre son habilité au combat en défendant les gens de Pérouse [4] menacés par les armées de Jean Galéas Visconti. Ce dernier, impressionnée par son courage, l’engage contre une double solde. Mais les fréquentes intrigues et jalousies, qui sont le quotidien de la cour des Visconti [5], lui font préférer la compagnie des Florentins, eux-mêmes en guerre contre les Visconti.
En 1402, à la bataille de Casalecchio [6], Sforza se retrouve face à Alberico da Barbiano, son premier maître, auquel il échappa non sans peine.
En 1404, il vainc Angelo della Pergola et s’empare de Castiglione della Pescaia [7] et de Pise [8]. Nicolas III d’Este l’engage contre Ottobon Terzi qui s’était rendu maître de la ville de Parme [9] et où il s’adonnait à de grandes atrocités. Muzio Sforza, par sa tactique militaire et ses ruses, le bat à Modène [10] et le pourchasse jusqu’à Reggio. En reconnaissance, Nicolas d’Este lui concède les terres de Montecchio.
En 1409, à la suite du roi Ladislas 1er de Naples, en guerre contre le pontificat de Florence, il s’arrête dans la région de Naples [11].
En 1414, à la mort du souverain, il reste au service de son héritière Jeanne II de Naples, qui nomme Muzio grand connétable [12] du royaume. Pandolfo Alopo dit Pandolfello, favori de la reine, par jalousie arrête et emprisonne Muzio, mais menacé par les troupes de ce dernier, Alopo le libère et lui donne sa sœur Catherine en épouse, ainsi que les seigneuries de Benevento et Manfredonia [13].
En 1417, le pape demande aide à Jeanne II de résister à Braccio da Montone, Muzio Attendolo s’y rend accompagné de son fils Francesco Sforza. Il retourne ensuite à Naples, auprès de Giovanni Caracciolo , nouveau favori de la reine, en 1418 fut nommé gonfalonier [14] de l’église et commandant des troupes pontificales.
Le pape Martin V presse Jeanne II pour qu’elle adopte comme prince héréditaire, son candidat Louis III d’Anjou, et pour soutenir ce prétendant angevin, envoie Muzio Attendolo à Pérouse pour vaincre Braccio da Montone. Jeanne II nomme cependant son successeur le souverain d’Aragon [15], Alphonse V d’Aragon.
Suite à l’hostilité de la part de Caracciolo, la reine rompt l’accord avec Alphonse V qui avait tenté de l’emprisonner. Attendolo la conduit en sûreté au château de Acerra [16] et Alphonse repart en Espagne laissant à Braccio da Montone la charge de défendre sa cause.
En 1423, la cité de L’Aquila [17] se rebelle, Jeanne charge Muzio de la reconquérir. Voulant regarder les eaux du fleuve Pescara*, son page risque de se noyer et Muzio, dans la tentative pour le sauver, tombe à l’eau et est emporté avec lui par les flots.
Après la mort de leur chef, les capitaines des contingents de la condotta acceptent un repli en bon ordre, disposés à se réconcilier momentanément avec l’adversaire.