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Giacomo Attendolo ou Muzio Attendolo

vendredi 8 septembre 2023, par lucien jallamion

Giacomo Attendolo ou Muzio Attendolo (1369-1424)

Militaire italien-Comte de Cotignola

Capitano di ventura [1]. Il servit les rois angevins de Naples [2].

Fils de Giovanni Attendolo et d’Elisa Petraccini. La famille du père était très riche et appartenait à la branche cadette d’une famille de petite noblesse, se consacrant aux activités rurales et au métier des armes. La mère, Élisa, est décrite comme une femme d’un caractère âpre. Le couple eut 21 enfants.

Le jeune Muzio, âgé de 13 années seulement, s’adonnait à piocher le champ familial quand, son attention fut attirée par la sonnerie des fifres et tambourins d’une compagnie de soldats, commandée par Boldrino da Panicale, condottiere [3] du pape, qui battait la campagne pour enrôler les jeunes volontaires.

Sollicité par les jeunes hommes, déjà enrôlés, à venir les rejoindre, Muzio, qui rêvait d’être cavalier, se fit le pari de lancer sa pioche dans un arbre et que si celle-ci y restait accrochée, il partirait avec eux. Pari tenu et pari fait ; la pioche resta prise dans une branche et Muzio rejoignit les rangs des nouveaux engagés, accompagné de ses frères Bartolo, Bosio, Francesco et de ses cousins Lorenzo et Micheletto.

Muzio se mit au service de la compagnie San Giorgio d’ Alberico da Barbiano , où il apprit l’usage des armes et la technique militaire. Son courage, sa force exceptionnelle pour son âge et son caractère le fit remarquer de son maître d’arme. Un soir, après une bataille, alors qu’il conteste énergiquement la façon de partager le butin, son capitaine lui donna le surnom de Sforza (force), surnom qui lui resta et qui devint le nom de sa lignée.

Pensant en avoir appris suffisamment, il quitte la compagnie avec ses frères et cousins, pour rejoindre Francisco de Borja y Aragón, qui l’ayant remarqué, lui affecte le commandement de 200 cavaliers.

En 1398, il montre son habilité au combat en défendant les gens de Pérouse [4] menacés par les armées de Jean Galéas Visconti. Ce dernier, impressionnée par son courage, l’engage contre une double solde. Mais les fréquentes intrigues et jalousies, qui sont le quotidien de la cour des Visconti [5], lui font préférer la compagnie des Florentins, eux-mêmes en guerre contre les Visconti.

En 1402, à la bataille de Casalecchio [6], Sforza se retrouve face à Alberico da Barbiano, son premier maître, auquel il échappa non sans peine.

En 1404, il vainc Angelo della Pergola et s’empare de Castiglione della Pescaia [7] et de Pise [8]. Nicolas III d’Este l’engage contre Ottobon Terzi qui s’était rendu maître de la ville de Parme [9] et où il s’adonnait à de grandes atrocités. Muzio Sforza, par sa tactique militaire et ses ruses, le bat à Modène [10] et le pourchasse jusqu’à Reggio. En reconnaissance, Nicolas d’Este lui concède les terres de Montecchio.

En 1409, à la suite du roi Ladislas 1er de Naples, en guerre contre le pontificat de Florence, il s’arrête dans la région de Naples [11].

En 1414, à la mort du souverain, il reste au service de son héritière Jeanne II de Naples, qui nomme Muzio grand connétable [12] du royaume. Pandolfo Alopo dit Pandolfello, favori de la reine, par jalousie arrête et emprisonne Muzio, mais menacé par les troupes de ce dernier, Alopo le libère et lui donne sa sœur Catherine en épouse, ainsi que les seigneuries de Benevento et Manfredonia [13].

En 1417, le pape demande aide à Jeanne II de résister à Braccio da Montone, Muzio Attendolo s’y rend accompagné de son fils Francesco Sforza. Il retourne ensuite à Naples, auprès de Giovanni Caracciolo , nouveau favori de la reine, en 1418 fut nommé gonfalonier [14] de l’église et commandant des troupes pontificales.

Le pape Martin V presse Jeanne II pour qu’elle adopte comme prince héréditaire, son candidat Louis III d’Anjou, et pour soutenir ce prétendant angevin, envoie Muzio Attendolo à Pérouse pour vaincre Braccio da Montone. Jeanne II nomme cependant son successeur le souverain d’Aragon [15], Alphonse V d’Aragon.

Suite à l’hostilité de la part de Caracciolo, la reine rompt l’accord avec Alphonse V qui avait tenté de l’emprisonner. Attendolo la conduit en sûreté au château de Acerra [16] et Alphonse repart en Espagne laissant à Braccio da Montone la charge de défendre sa cause.

En 1423, la cité de L’Aquila [17] se rebelle, Jeanne charge Muzio de la reconquérir. Voulant regarder les eaux du fleuve Pescara*, son page risque de se noyer et Muzio, dans la tentative pour le sauver, tombe à l’eau et est emporté avec lui par les flots.

Après la mort de leur chef, les capitaines des contingents de la condotta acceptent un repli en bon ordre, disposés à se réconcilier momentanément avec l’adversaire.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Giacomo Attendolo »

Notes

[1] c’est-à-dire capitaine d’une compagnie de mercenaires

[2] Le royaume naquit de la scission de fait du royaume de Sicile, provoquée par les Vêpres siciliennes de 1282. Le roi Charles d’Anjou, chassé de l’île de Sicile par les troupes de Pierre III d’Aragon, ne se maintint que sur la partie continentale du royaume. Naples devint la capitale de ce nouveau royaume, ce qui provoqua une forte croissance de la ville qui était auparavant supplantée par Palerme. Sous le règne de Robert 1er, le royaume connaît une période de paix et de prospérité. Le roi fit de Naples l’un des centres culturels de l’Italie, invitant à sa cour Giotto, Pétrarque et Boccace. La seconde partie du 14ème siècle vit cependant s’amorcer une période de déclin due à la lutte fratricide entre deux branches adverses de la dynastie angevine pour régler la succession de Robert 1er puis celle de sa fille, la reine Jeanne 1ère. La maison d’Anjou-Duras finit par triompher, avec Charles III, duc de Duras, qui fit assassiner la reine Jeanne en 1382. Son fils, Ladislas 1er, étendit provisoirement le royaume sur une bonne partie de l’Italie centrale, caressant le rêve d’unifier la péninsule. À sa mort sans héritier en 1414 c’est sa sœur, Jeanne II, qui monta sur le trône.

[3] Apparu en Italie au Moyen Âge, un condottiere (au pluriel condottieres ou condottieri, de l’italien condotta, contrat de louage), ou capitano di ventura, est un chef d’armée de mercenaires. Il est de fait le chef de compagnies d’hommes d’armes

[4] Pérouse, en italien Perugia, est une ville italienne, chef-lieu de la province de même nom et capitale de la Région Ombrie. Pérouse se situe sur une acropole collinaire d’une altitude moyenne de 493 m autour de laquelle se développe le centre historique qui est en grande partie entourée par les murs étrusques et médiévaux. Au 9ème siècle elle devient une propriété des papes avec l’accord de Charlemagne et de Louis le Pieux. La cité continue toutefois pendant des siècles à mener une vie indépendante, guerroyant contre les cités et territoires voisins de Foligno, Assise, Spolète, Todi, Montepulciano... Les papes ont parfois trouvé asile dans les murs de Pérouse. L’administration papale y a aussi organisé les conclaves qui ont élu Honorius III en 1216, Honorius IV en 1285, Célestin V en 1294 et Clément V en 1305. Cependant Pérouse se montra toujours réticent à l’égard des papes. Ainsi, lors de la rébellion de Rienzo en 1347, la cité ombrienne envoya dix ambassadeurs au tribun romain et résista vigoureusement aux légats du pape venus la soumettre.

[5] La famille Visconti est une famille de la noblesse lombarde, du parti gibelin, et qui a régné sur la seigneurie puis le duché de Milan pendant le Moyen Âge jusqu’à la Renaissance, de 1277 à 1447.

[6] Casalecchio di Reno est une ville située dans la ville métropolitaine de Bologne dans la région Émilie-Romagne dans le nord de l’Italie.

[7] Castiglione della Pescaia est une commune italienne de la province de Grosseto dans la région Toscane en Italie.

[8] Pise est une ville italienne chef-lieu de la province de même nom en Toscane. Elle est célèbre dans le monde principalement pour sa tour penchée. Elle est traversée par le fleuve Arno et située sur la via Aurelia.

[9] Parme est une ville italienne de la province de Parme, dans la région d’Émilie-Romagne. Située entre la chaîne des Apennins et la plaine du Pô, la ville est divisée en deux par la rivière Parma, affluent du Pô.

[10] Modène est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom située en Emilie Romagne. La ville se situe sur la Via Emilia, route romaine qui relie Piacenza jusqu’à Rimini sur la côte Adriatique. Au cœur de la vallée du Pô, la ville est entourée de deux rivières, la Secchia et le Panaro qui sont deux affluents du Pô, le plus important fleuve du territoire italien. La ville s’élève à 34 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer, dans une zone complètement plate. Au sud de la province de Modène se trouve le parc régional de l’Appennino modenese, au cœur de la chaîne de montagne des Appennini.

[11] Naples est une ville d’Italie, chef-lieu de la région de Campanie. L’histoire de Naples s’étend sur plus de 28 siècles. Sous le nom de Parthénope, elle fut fondée durant l’Antiquité par la cité voisine de Cumes. Elle s’étend ensuite rapidement jusqu’à devenir un des principaux centres commerciaux, culturels, philosophiques et politiques de la Grande-Grèce puis de l’Empire romain. Après avoir été brièvement dépendante de l’Empire byzantin, elle devient autonome au sein du duché de Naples. Dès le 13ème siècle et pour ensuite plus de 600 ans, elle devient successivement la capitale du royaume de Naples puis du royaume des Deux-Siciles. Elle reste alors un des principaux centres de développement économiques et technologiques d’Europe jusqu’à son annexion au royaume d’Italie en 1860, date à laquelle elle entame un relatif déclin socio-économique.

[12] Tirant son nom de son origine de “comte de l’étable”, le connétable a, au Moyen Âge, la charge de l’écurie et de l’organisation des voyages du roi. Au 14ème siècle, sa fonction évolue vers le commandement de l’armée en temps de guerre et le conseil militaire du roi en temps de paix. Du Guesclin, Clisson, Bourbon… font partie des grands connétables de France. Supprimée en 1627, la charge de connétable est rétablie par Napoléon 1er en 1804 pour son frère Louis.

[13] Manfredonia (autrefois en français, Manfredoine) est une ville italienne de la province de Foggia dans la région des Pouilles en Italie.

[14] Le gonfalonnier ou gonfalonier est la personne chargée de porter le gonfalon (Le terme a d’abord été utilisé pour désigner un étendard ou une enseigne réunissant autour de ses plis les vassaux d’un seigneur suzerain. Il pouvait également être utilisé lors du rassemblement de l’ost.). Ce terme est particulièrement utilisé au cours du Moyen Âge en Occident.

[15] Le royaume d’Aragon est une entité politique du nord-est de la péninsule Ibérique, née en 1035 de l’union des comtés d’Aragon, du Sobrarbe et de la Ribagorce et disparue en 1707 avec son intégration au sein du royaume d’Espagne par les décrets de Nueva Planta.

[16] Acerra est une ville italienne située dans la ville métropolitaine de Naples en Campanie.

[17] L’Aquila est une ville italienne, chef-lieu de la province homonyme et capitale de la région des Abruzzes. Fondée au Moyen Âge et située dans une région à forte activité sismique au centre de la péninsule italienne, elle a été endommagée par deux tremblements de terre au18ème siècle, et partiellement détruite par un violent séisme survenu le 6 avril 2009.