Burna-Buriash II
Roi de Babylone de la dynastie kassite de 1359 environ à 1333 av. jc.
Contemporain du pharaon Akhénaton, qui épousa une de ses sœurs, il lui écrit plusieurs lettres retrouvées à Tell el-Amarna [1] en Égypte.
On y apprend notamment qu’il tente d’empêcher le roi égyptien de reconnaître le roi d’Assyrie [2], Assur-uballit 1er, comme un de ses pairs, les grands rois qui dominent alors la scène internationale dont font partie le roi de Babylone [3] et Akhenaton.
En effet, Burna-Buriash tente d’affirmer sa supériorité sur l’Assyrie, mais il n’y arrive pas, et choisit finalement d’épouser la fille du roi assyrien, le reconnaissant ainsi comme son égal.
En Babylonie même, Burna-Buriash a reconstruit des temples, à Nippur [4] ainsi qu’à Sippar [5].
Notes
[1] Amarna (Tell el-Amarna ou el-Amarna) est le site archéologique d’Akhetaton, la capitale construite par le pharaon Akhénaton aux alentours de 1360 av. jc.
[2] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.
[3] Le royaume de Babylone s’est épanoui en Mésopotamie du sud du début du 2ème millénaire avant jc jusqu’en 539 av. jc, date de la prise de sa capitale par le roi Cyrus II de Perse. Cet État s’affirme à partir de la cité de Babylone dans le courant du 18ème siècle av. jc, sous l’impulsion du plus grand roi de sa première dynastie, Hammurabi. Après son pillage par les Hittites en 1595 av jc, Babylone passe sous l’autorité d’une dynastie d’origine kassite qui stabilise ce royaume pendant plus de quatre siècles. Cette période marque le début de la rivalité avec le royaume voisin situé au nord, l’Assyrie, qui marque les siècles suivants. Après plusieurs siècles d’instabilité entre 1100 et 800 av. jc, la Babylonie passe sous la coupe de l’Assyrie pendant plus un siècle (728-626 av. jc), avant d’initier une réaction qui aboutit à la destruction de l’Assyrie et à la formation de l’empire néo-babylonien (626-539 av. jc) par Nabopolassar et Nabuchodonosor II. Cette dernière phase de l’histoire du royaume de Babylone est brève, s’achevant en 539 av. jc par sa conquête par le roi perse Cyrus II. Dès lors, Babylone n’est plus dominée par une dynastie d’origine autochtone : aux Perses Achéménides (539-331 av. jc) succèdent les Grecs Séleucides (311-141 av. jc), puis les Parthes Arsacides (141 av. jc-224 ap. jc). La Babylonie conserve néanmoins sa prospérité jusqu’aux débuts de notre ère, tandis que sa culture millénaire s’éteint lentement.
[4] Nippur est une ville de la Mésopotamie antique (Irak actuel). C’est le lieu de culte principal du grand dieu sumérien Enlil, considéré comme le seigneur du cosmos, donc un des principaux centres religieux du pays de Sumer et d’Akkad dans la Haute Antiquité. Ce site a été peuplé au moins à partir du 5ème millénaire, et jusqu’au début du 2ème millénaire de notre ère. Nippur était située de part et d’autre du Shatt en-Nil, un des anciens bras de l’Euphrate, entre le lit actuel de cette rivière et le Tigre, à environ 160 km au sud-est de Bagdad.
[5] Sippar est une ville de la Mésopotamie antique, située au nord-ouest de Babylone, sur le site actuel de Abu Habbah. Il s’agit d’une des villes les plus importantes de la Babylonie des 2ème millénaire av. jc et Ier millénaire av. jc, où se trouvait l’un des principaux sanctuaires de Shamash, le Dieu du Soleil. Ce site a livré des dizaines de milliers de tablettes cunéiformes, ce qui en fait un des sites antiques les mieux documentés par l’épigraphie. Une autre ville portait le nom de Sippar, située à sept kilomètres à peine de la première (ce qui en fait plutôt une sorte de faubourg), sur l’actuel site de Tell ed-Der. Pour les distinguer les textes antiques appellent souvent la première « Sippar de Shamash » et la seconde « Sippar d’Annunitum », suivant leurs divinités tutélaires.