Un des deux frères du roi Gélimer, le dernier roi vandale [1] d’Afrique du Nord, l’autre étant Tzazo. Ammatas commandait l’un des trois corps d’armée lors de la bataille l’Ad Décimum [2], il meurt durant la bataille le 13 septembre 533.
Ammatas, est à Carthage [3] quand a lieu le débarquement des byzantins [4] sur les côtes d’Afrique. Il reçoit rapidement de Gélimer l’ordre de mettre à mort le roi déchu Hildéric, ainsi que son général, Hoamer, et plusieurs de leurs partisans.
Il lui ordonne en outre de rassembler tous les vandales disponibles ainsi que tous les berbères [5] valides et prêts au combat. Celui-ci se lance en urgence vers le défilé de l’Ad Décimum, qu’il doit tenir à tout prix, afin de bloquer les Romains dans cet étroit passage, conformément au plan initial établi par le roi Gélimer.
Mais au lieu de se porter avec tout son monde au point de rendez-vous, il commet l’erreur d’anticiper la marche de son corps d’armée avant que celui-ci ne termine sa concentration, et de n’être dans le défilé qu’avec peu d’hommes, car le reste est dispersé et étiré entre Carthage et l’Ad Décimum, en petit groupes, par trentaine ou vingtaine de soldats. Mais ce ne fut pas là la seule erreur commise par Ammatas ; en effet, il arriva vers midi au lieu indiqué et au lieu d’attendre le passage du corps de bataille principal commandé par Bélisaire, ou son corps d’armée fut présent, il attaqua deux heures à l’avance Jean l’Arménien afin de l’empêcher de prendre le contrôle de ce passage stratégique et de menacer directement Carthage.
Ammatas à la tête de quelques troupes seulement, soit 150 cavaliers vandales, rencontre l’avant-garde de Bélisaire commandée par Jean l’Arménien, en tout 600 gardes à cheval. Malgré son courage, selon l’historien Procope, il tua de ses propres armes 12 soldats romains, il est criblé de coups et meurt juste après. Ses hommes sont poursuivis par les Romains jusqu’aux portes de Carthage qui font un grand carnage.
Ammatas, est considéré par la plupart des historiens, comme le principal responsable, de la défaite vandale de l’Ad décimum. D’abord, il ne réussit pas à contrôler le défilé, ni à coordonner son attaque, avec celle de Gibamond , un autre commandant vandale ou Gélimer. Enfin, son régiment de cavalerie, constitué de 2 500 hommes, a été sacrifié pour une action de prestige, au moment ou le roi Gélimer avait besoin de toutes les troupes disponibles.
De plus, le cadavre d’Ammatas, causera encore, de grave problème au roi Gélimer. En effet, c’est à la vue du cadavre de son frère sur le champ de bataille, que le roi vandale, perdit son bon sens, et devint fou. Au lieu de poursuivre son offensive, sur les troupes byzantines, qui auraient pu être écrasées, surtout après qu’un corps de cavalerie formé de la garde personnelle de Bélisaire, les célèbres Buscellaries, commandés par Uliaris, eut été repoussé, par l’avant garde de Gélimer, au lieu de cela, les soldats vandales, baissèrent leurs gardes, alors que Gélimer rendait, les honneurs au cadavre de son frère Ammatas et l’enterra.
Profitant de ce répit, Bélisaire, arrêta la débandade de son armée, la regroupa au sud de l’Ad Décimum et lança une contre-attaque contre Gélimer, qu’il réussit à vaincre, terminant ainsi la bataille de l’Ad-décimum.