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L’histoire pour le plaisir

Gélimer ou Gélimir

vendredi 12 août 2016, par lucien jallamion

Gélimer ou Gélimir (mort vers 560)

Dernier roi des Vandales et des Alains d’Afrique de 530 à 534

Pièce de 50 deniers avec le profil du roi Gélimer. Source : wiki/ Gélimer/ domaine publicMembre de la famille royale vandale [1] des Hasdings [2], fils du prince Gélarith et petit-fils du prince Gento , fils du roi Genséric.

Arien [3] convaincu, hostile aux Catholiques et aux Byzantins, il renverse en 530 le vieux et faible roi Hildéric qui lui, cherchait un franc rapprochement avec l’Église catholique et surtout Byzance, où il avait passé près de 40 années.

Porté sur le trône, le roi déchu emprisonné, il rompt avec Byzance en 531 et reprend les persécutions religieuses envers les catholiques.

En 533, l’empereur Justinien envoie son meilleur général, Bélisaire, détruire le royaume vandale de Carthage [4]. Les troupes de Gélimer, la célèbre cavalerie vandale, tant redoutée par les Byzantins eux-mêmes, ne surent pas opposer une résistance soutenue face aux troupes de Bélisaire, en grande partie composée de mercenaires barbares aguerris [5].

L’armée vandale, comprenant peut-être 15 000 guerriers, est battue à deux reprises en 533, à Ad Decimum [6] puis à Tricamarum [7] en décembre 533. Cependant, les troupes byzantines furent mises un moment à lourde épreuve, évitant de justesse une défaite qui aurait pu être fatale pour l’expédition byzantine, une retraite aurait été plus que délicate. Bélisaire devait à tout prix vaincre Gélimer.

Ce dernier, perdant espoir et attristé par la mort au combat de son frère Gunthimer, surnommé l’Achille des Vandales pour son courage, se retire vers Bulla Regia [8] avec une petite troupe tandis qu’un soir de septembre 533, Carthage ouvrait ses portes sans résister à Bélisaire, après 3 mois à peine d’expédition.

Bélisaire n’en fut pas pour autant rassuré : il croyait que les Vandales lui tendrait une embuscade et viendrait l’assiéger dans l’ancienne capitale vandale. Et c’est ce qui se passe 3 mois plus tard. Gélimer veut assiéger Carthage, il coupe les vivres et fait boucher l’aqueduc approvisionnant la ville en eau. Gélimer parvient également à s’entendre avec les mercenaires huns qui refusent alors de combattre les Vandales. Bélisaire, sans attendre, décide de lui faire front et marche à sa rencontre.

Á Tricamarum, la cavalerie vandale s’oppose à la cavalerie byzantine : Gélimer est sévèrement battu, perdant un autre frère, Tzato , gouverneur de la Sardaigne. La débandade gagne les troupes vandales tandis que les troupes byzantines prennent possession du camp vandale non loin de là, s’adonnant aux viols et aux massacres malgré la demande de Bélisaire de ne pas faire trop de dégâts lors de l’expédition, cherchant à démontrer que Byzance était intervenue pour libérer l’Afrique des Barbares. Bélisaire reprend ses troupes en main le lendemain mais Gélimer parvient à fuir.

La majeure partie du peuple vandale soumis, Gélimer décide de se rendre à son vainqueur en mars 534. Envoyé à Byzance, il figure au triomphe de l’empereur Justinien, devant qui il doit s’agenouiller et ôter son manteau de pourpre, en signe de soumission.

Justinien épargne la vie de Gélimer. Il reçoit même un domaine en Galatie [9] où il meurt, avant 560.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Gélimer/ Portail du Haut Moyen Âge/ Roi des Vandales/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 541

Notes

[1] Les Vandales sont un peuple germanique oriental. Ils conquirent successivement la Gaule, la Galice et la Bétique (sud de l’Espagne), l’Afrique du Nord et les îles de la Méditerranée occidentale lors des Grandes invasions, au 5ème siècle. Ils fondèrent également le « royaume vandale d’Afrique » (439–534) dont la capitale fut Carthage.

[2] Les Hasdings sont l’une des deux principales branches du peuple vandale, scindé depuis le 3ème siècle au moins en deux grandes tribus, les Hasdings et les Sillings. En 418/419, après leur défaite dans la péninsule Ibérique face aux Wisigoths, envoyés contre eux par Rome, et la mort du roi silling Frédébal, tué au combat, Hasdings et Sillings s’unissent sous un même roi, le roi hasding Gondéric. Les Vandales réunis intègrent également dans leur rang des clans alains, eux aussi sévèrement battus par les Wisigoths. C’est ainsi que les Hasdings deviennent l’aristocratie dominante des deux peuples. En 429 les Vandales et Alains s’installent en Afrique du Nord et fondent un royaume qui dura jusqu’en 530.

[3] L’arianisme est un courant de pensée théologique des débuts du christianisme, dû à Arius, théologien alexandrin au début du 4ème siècle, et dont le point central concerne les positions respectives des concepts de « Dieu le père » et « son fils Jésus ». La pensée de l’arianisme affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d’abord humain, mais un humain disposant d’une part de divinité. Le premier concile de Nicée, convoqué par Constantin en 325, rejeta l’arianisme. Celui-ci fut dès lors qualifié d’hérésie par les chrétiens trinitaires, mais les controverses sur la double nature, divine et humaine, du Christ (Dieu fait homme), se prolongèrent pendant plus d’un demi-siècle. Les empereurs succédant à Constantin revinrent à l’arianisme et c’est à cette foi que se convertirent la plupart des peuples germaniques qui rejoignirent l’empire en tant que peuples fédérés. Les Wisigoths d’Hispanie restèrent ariens jusqu’à la fin du 6ème siècle et les Lombards jusqu’au milieu du 7ème siècle.

[4] Le royaume vandale est un royaume ayant existé en Afrique du Nord de 429 à 534. Il disparaît après la reconquête byzantine de la région, et plus précisément lors de l’abdication du dernier roi vandale d’Afrique du Nord, Gélimer, en mars 534. Il est créé dans le contexte de la sédentarisation, dans la région la plus éloignée atteinte par les colonnes de peuples des Grandes invasions, entreprise par les Vandales et les Alains qui leur sont soumis, l’aristocratie dominante devenant peu à peu celle des Vandales. De 429 à 439, les Vandales conquièrent une partie des territoires situés sur la côte nord-africaine et s’établissent durablement dans l’actuelle Algérie orientale, avec comme capitale l’actuelle Béjaïa, puis définitivement à Carthage dans l’actuelle Tunisie. Ils contraignent Rome à établir un traité (fœdus) avec eux par deux fois, en 435 et 442, et constituent un original royaume, parfois nommé « royaume de Carthage », du nom de la riche cité romaine d’Afrique du Nord qu’ils prennent en 439 et qui devient la capitale de leur royaume. La chute du royaume se joue durant les années 533 et 534.

[5] Hérules et Huns surtout

[6] La bataille de l’Ad Decimum oppose le 13 septembre 533 l’armée vandale de Gélimer et l’armée byzantine de Bélisaire. Cette bataille et les événements de l’année qui ont suivi (parfois appelés Seconde bataille de Carthage) marquent traditionnellement le commencement de la fin pour les Vandales et le début de la reconquête occidentale de l’empereur Justinien.

[7] La bataille de Tricamarum ou Tricaméron survint le 15 décembre 533 entre les armées vandales conduites par leur roi Gélimer et son frère Tzazon et l’armée byzantine, commandée par le général Bélisaire. Cette bataille mit fin à la reconquête de l’Afrique du Nord sous le règne de l’empereur Justinien et confirma l’anéantissement de la puissance militaire vandale amorcé avec la Bataille de l’Ad Decimum.

[8] Bulla Regia est un site archéologique situé dans le nord-ouest de la Tunisie, plus précisément au lieu-dit anciennement dénommé Hammam-Derradji à 5 kilomètres au nord de Jendouba. Autrefois placé sur la route reliant Carthage à Hippone (actuelle Annaba), le site a fait l’objet de recherches archéologiques partielles, qui ont cependant permis de mettre en évidence l’ancienneté de l’occupation et de mettre au jour un élément caractéristique de l’architecture domestique à l’époque romaine : la construction d’un étage souterrain reprenant le plan des maisons, particularité posant un problème en raison de l’absence d’utilisation de plans similaires dans d’autres régions chaudes de l’Empire romain.

[9] La Galatie est une région historique d’Anatolie (autour de l’actuelle Ankara), dont le nom vient de Gaulois (en grec Galates), peuple celte qui, dans l’Antiquité, après 279 av. jc y a migré. Géographiquement, elle est délimitée par le royaume du Pont et la Paphlagonie au nord, la Cappadoce à l’est, le royaume de Pergame au sud et la Bithynie à l’ouest.