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Andronicos d’Olynthe

dimanche 22 septembre 2019

Andronicos d’Olynthe

Général macédonien du temps d’Alexandre le Grand

Il s’illustre notamment durant la bataille de Gaza [1] en 312 av. jc du côté de Démétrios, fils d’Antigone le Borgne.

Fils d’Agerrhus, originaire de la cité d’Olynthe [2] en Chalcidique [3]. Il a accompagné l’expédition d’Alexandre le Grand en Asie. Il est le père de Protéas et l’époux de Lanicé , la sœur de Cleitos le Noir . Il a eu deux autres fils tués lors du siège de Milet [4] en 334 av. jc.

En 330, Andronicos est chargé par Alexandre, en compagnie d’Artabaze, de prendre le commandement de 1 500 mercenaires grecs ayant servi sous Darius III avant la mort de ce dernier. Il est ensuite envoyé contre le satrape [5] rebelle d’Arie [6] Satibarzanès avec notamment Érigyios et Caranos.

En 314 av. jc, Andronicos, alors avancé en âge, est l’un des quatre généraux désignés par Antigone le Borgne pour former le conseil militaire de son fils Démétrios. Il commande l’aile droite lors de la bataille de Gaza en 312.

Après cette défaite, il se voit confier le commandement de Tyr [7] au titre de “phrourarque”. Il refuse de livrer la cité àPtolémée malgré la promesse d’une importante rémunération, tout en lui répondant par des messages d’insultes.

Andronicos perd néanmoins la cité après une insurrection de ses habitants alors que les provisions ont été usées par le siège et que ses officiers l’ont lâché après qu’il ait refusé l’argent de Ptolémée.

Ptolémée s’empare de lui, mais l’épargne. Le général termine sa carrière à la cour du lagide [8] en tant que “philoi” [9]

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Waldemar Heckel, Who’s Who in the Age of Alexander the Great : Prosopography of Alexander’s Empire, Blackwell Publishing, 2006, 389 p., Andronicus.

Notes

[1] La bataille de Gaza oppose en 312 av. jc dans le contexte des guerres des diadoques Ptolémée, satrape d’Égypte, à Démétrios, fils d’Antigone le Borgne, maître de l’Asie. Elle voit la victoire de Ptolémée ; même si celui-ci doit rapidement abandonner ses conquêtes en Syrie et en Phénicie.

[2] Olynthe est une ancienne ville de Chalcidique, construite principalement sur deux plateaux de 30 à 40 m de hauteur, dans une plaine fertile, sur le golfe de Torone, près de l’isthme de la péninsule de Pallène, à environ 2,5 kilomètres de la mer et environ 60 stades (soit 9 km) de Potidée. La colline sud a été le siège d’un petit établissement néolithique, abandonné au cours de l’âge du bronze, puis réoccupé au cours du 7ème siècle avant notre ère. Puis la ville fut la possession des Bottiens, tribu thrace chassée de Macédoine par Alexandre, jusqu’en 479 av. jc, lorsque le général perse Artabaze, de retour de l’escorte de Xerxès sur l’Hellespont, soupçonnant qu’une révolte avait été méditée contre le Grand Roi, remit la ville à Critobule et à une nouvelle population composée de Grecs de la région de Chalcidique. Hérodote rapporte qu’une fois Artabaze battu, les Bottiens revinrent vivre dans la région. En 432 av. jc, Olynthe fut impliquée dans la guerre entre Athènes et la Macédoine.

[3] La Chalcidique, dans l’Antiquité Chersonèse Chalcidique, est une péninsule du Nord de la Grèce s’avançant dans la mer Égée. Les Grecs nomment cette région « le paradis secret de la Grèce ». Le nom de la péninsule a été donné en référence à la ville de Chalcis en Eubée dont étaient originaires les premiers colons (8ème siècle av. jc). À l’époque archaïque, les Chalcidiens d’Eubée, les Érétriens, les Andriens et les Corinthiens, attirés par les ressources en bois et en métaux de Chalcidique, y installent des colonies. Lors de la seconde guerre médique, les cités de Chalcidique fournissent des contingents à l’armée de Xerxès 1er le Grand. Après 478 av. jc, elles adhèrent à la Ligue de Délos. En 432 av. jc, Potidée, Chaldiciens et Bottiéens se révoltent contre Athènes avec l’appui de Perdiccas II, roi de Macédoine, ce qui marque la naissance de la Ligue chalcidienne qui prend fin en 348 av. jc. Sous l’Empire byzantin, la Chalcidique fait partie du thème de Thessalonique jusqu’à sa conquête par les Latins à la suite de la quatrième croisade. Elle fait alors partie du Royaume de Thessalonique jusqu’à sa conquête par le despote d’Épire, Théodore Doukas. En 1430, la Chalcidique est conquise par les turcs ottomans.

[4] Le siège de Milet opposa en juillet 334 av. jc l’armée d’Alexandre le Grand aux forces combinées de la garnison de Milet et de la flotte perse.

[5] Un satrape est le gouverneur d’une satrapie, c’est-à-dire une division administrative de l’Empire perse.

[6] L’Arie est le nom de l’une des satrapies de l’Empire perse Achéménide. Elle était située au Nord de la Drangiane et au Sud-est de la Parthie. Elle correspondait à la partie orientale du Khorāsān Iranien et à la région de Hérat dans l’Afghanistan actuel. Elle bordait principalement la vallée de la rivière Hari (Arios ou Areios en Grec) qui, dans l’antiquité, était considérée comme particulièrement fertile et riche en vin. Cette satrapie fut conquise par Alexandre le Grand en 330 av. jc. qui y fonda la ville d’Alexandrie d’Arie qui correspond à Hérat. Satibarzane, le satrape d’Arie se révolta après avoir fait semblant de se soumettre. Alexandre le Grand dut envoyer deux corps d’armée, dont l’un fut vaincu, pour venir à bout de sa résistance.

[7] Tyr est une ville du Sud du Liban. C’est le chef-lieu du caza de Tyr dans la mouhafazah du Sud-Liban. L’histoire de Tyr se confond avec celle de Saïda principalement parce que, sur plusieurs périodes, les deux villes étaient unifiées. Hérodote, qui visite la ville en 450 av. jc, est informé par les prêtres du temple de Melkart que la ville avait été fondée en même temps que le temple et que Tyr était habitée depuis 2 300 ans, soit dès 2700 av. jc.

[8] Les Lagides ou Ptolémées sont une dynastie pharaonique issue du général macédonien Ptolémée, fils de Lagos (d’où l’appellation « lagide »), qui règne sur l’Égypte de 323 à 30 av. jc.

[9] Philoi est un mot qui se traduit approximativement par "ami". Ce type d’amitié est basé sur la valeur typiquement grecque de la réciprocité, par opposition à une amitié qui existe comme une fin en soi.