Boleslav 1er de Bohême dit le Cruel (mort en 973)
Duc de Bohême de 935 à 967
Fils de Vratislav 1er , duc de Bohême [1] et de Drahomira , Boleslav 1er est le frère et successeur de Venceslas 1er .
Boleslav est connu pour le meurtre en 929 ou 935 de son frère Venceslas 1er, qui lui permet d’accéder au trône. Venceslas ayant été tué durant une fête, le jour de la naissance de son fils. Boleslav 1er donne à ce dernier le nom étrange de Strachkvas, qui signifie une effrayante fête. Pris de remords ou par calcul, Boleslav promet de consacrer son fils à l’Église et l’éduque pour en faire un membre du clergé. Sous le nom de Christian, il sera brièvement évêque de Prague [2] en 996.
Boleslav accepte que le corps de son frère Venceslas soit ramené à Prague et inhumé le 4 mars 932 dans l’église qui deviendra la cathédrale Saint-Guy de Prague [3]. À l’ouest, le nouveau duc entre en conflit avec l’empereur Otton 1er et doit, vers 950, se reconnaître son vassal et payer le tributum pacis [4].
À l’est, il participe avec sa troupe de 1 000 hommes à la Bataille du Lechfeld [5], le 10 août 955, au cours de laquelle les Hongrois furent définitivement repoussés. Boleslav profite de leur déroute pour occuper la Moravie [6], la Slovaquie occidentale [7], la Silésie [8], et la Croatie blanche [9] avec Cracovie [10].
Boleslav parachève l’édification d’un état modernisé, il inaugure la frappe monétaire et transforme en taxe fixée en argent la contribution des habitants libres.
Boleslav 1er épousa une certaine Biagota
Notes
[1] Le duché de Bohême était un duché médiéval qui émergeait vers la fin du 9ème siècle sous le règne du duc Bořivoj, issu de la dynastie des Přemyslides. Faisant initialement partie de la principauté de Grande Moravie, le duché obtinrent son indépendance sous les fils de Bořivoj, Spytihněv et Vratsilav ; en 895, Spytihněv a placé son territoire sous la protection d’Arnulf, roi de Francie orientale. Le duché de Bohême devient un royaume à titre viager en 1085 et en 1158 par décret du Saint Empire. Le titre royal fut définitivement accordé à Ottokar 1er en 1198
[2] L’archidiocèse de Prague est un archidiocèse catholique romain en République tchèque. Le siège archiépiscopal se trouve à Prague. Le diocèse est fondé en 973 en tant que diocèse. Il est élevé en archidiocèse le 30 avril 1344.
[3] La cathédrale Saint-Guy est une cathédrale à Prague, capitale de la Tchéquie, et le siège de l’archevêché de Prague. Le nom complet de la cathédrale est cathédrale Saint-Guy, Saint-Venceslas et Saint-Adalbert. Située à l’intérieur du château de Prague, elle est un excellent exemple d’architecture gothique et est la plus grande et plus importante église du pays.
[4] tribut de la paix
[5] La bataille du Lechfeld eut lieu le 10 août 955 en Souabe. Elle opposa les Magyars, commandés par leur horka Bulcsú, aux armées commandées par le futur empereur Otton le Grand.
[6] La Grande-Moravie était un royaume slave. De 833 jusqu’au début du 10ème siècle, il s’étendit sur les territoires des actuelles Tchéquie, Allemagne orientale, Slovaquie et Hongrie nord-occidentale, le sud de la Pologne avec la région de Cracovie et l’ouest de l’Ukraine avec la Galicie. Le premier usage du terme « Grande-Moravie » remonte à l’ouvrage de Constantin VII Porphyrogénète De Administrando Imperio (écrit vers 950). Le terme « Moravia » renvoyait non seulement à la région correspondant à l’actuelle Moravie mais aussi aux territoires autour de la rivière Morava ou de sa capitale appelée Morava, dont l’emplacement reste actuellement inconnu (peut-être se trouve-t-elle sous une grande ville actuelle telle Brno, Nitra ou Bratislava).
[7] Pays situé en Europe centrale, au cœur de l’Europe continentale. Ses pays frontaliers sont la Pologne au nord, l’Ukraine à l’est, la Hongrie au sud, l’Autriche à l’ouest et la Tchéquie à l’ouest-nord-ouest. Slavisé au 5ème siècle, le territoire slovaque constituait le cœur de la Grande-Moravie et, à partir du 11ème siècle, une partie du Royaume de Hongrie (bien qu’il fût temporairement occupé par la Pologne au 11ème siècle). La Slovaquie tiendrait son nom des Slaves (slovanský) et des Valaques.
[8] La Silésie est une région qui s’étend sur trois États : la majeure partie est située au sud-ouest de la Pologne, une partie se trouve au-delà de la frontière avec la République tchèque et une petite partie en Allemagne.
[9] La Croatie blanche également nommée Chrobatie, a été une région s’étendant dans les actuelles Pologne méridionale, Bohême et Slovaquie. La région à l’ouest de la Croatie blanche est connue comme étant la Serbie blanche. Les tribus croates y habitent environ 300 ans avant de partir s’installer au début du 7ème siècle d’abord dans le nord des Carpates puis dans le nord-ouest de la Péninsule balkanique (actuelle Croatie). Une principauté de Croatie blanche a toutefois subsisté autour de Cracovie. En 995, des armées tchèques venues de Bohême et de Moravie envahissent l’État de Croatie blanche et détruisent sa capitale Libice.
[10] Chef-lieu de la voïvodie de Petite-Pologne, elle est située à 300 km au sud de Varsovie, sur la Vistule. Datant du 7ème siècle, c’est une des villes les plus anciennes et les plus importantes de Pologne, dont le patrimoine architectural est très bien conservé. La ville historique se situe au pied de la colline du Wawel. Cracovie était, avant Varsovie, la capitale de la Pologne et elle est souvent considérée comme le véritable centre du pays avec ses traditions et son passé vieux de plus de 1 000 ans. Elle est le centre culturel et scientifique du pays, avec l’Université jagellonne de Cracovie, la deuxième plus ancienne université d’Europe centrale (1364, après celle de Prague fondée en 1348 ; celle de Varsovie date de 1816).