Adriaan Adriaanszoon dit Adrien ou Adrianus Metius (1571-1635)
Géomètre et astronome flamand
Son père est un mathématicien, cartographe et ingénieur militaire qui, à partir de 1582 est bourgmestre [1] d’Alkmaar [2].
Le frère de Metius, Jacob Metius est opticien. Rien n’est connu de lui en dehors du fait qu’il est un inventeur possible de la lunette astronomique, avec Hans Lippershey et Zacharias Janssen, ayant déposé un brevet en 1608.
Metius étudie la philosophie [3] à partir de 1589 à l’université de Franeker [4], récemment fondée.
Il poursuit ses études à Leyde [5] en 1594, sous la direction de Rudolph Snellius. Il travaille brièvement pour Tycho Brahe sur la petite île de Hven [6] où Brahe a construit deux observatoires, puis à Rostock [7] et Iéna [8] où il donne des conférences en 1595.
Ensuite, il retourne à Alkmaar pour aider son père, dans le génie, pour inspecter des fortifications et travaille également comme professeur de mathématiques à Franeker. Son enseignement est principalement destiné à former des arpenteurs.
À l’université de Franeker, il est embauché comme “professor extraordinarius” en 1598, et travaille de 1600 à 1635 comme “professor ordinarius” de mathématiques, navigation, arpentage, génie militaire et astronomie. Il obtient l’autorisation d’enseigner en langue vernaculaire plutôt qu’en latin. Il est recteur de l’université en 1603 et 1632.
Metius publia des traités sur l’astrolabe [9] et l’arpentage. Ses travaux incluent “Arithmeticæ et geometriæ practica” en 1611, I“nstitutiones Astronomicae Geographicae et Arithmeticæ libri duo” : et “geometriæ libri VI” en 1640. Metius fabriqua des instruments astronomiques et développa une nouvelle forme de bâton de Jacob [10].
En 1585, son père donna pour pi la valeur approchée 355/113. Metius publia plus tard les travaux de son père, et le nombre 355/113 est traditionnellement appelé le nombre de Metius.
Notes
[1] Le bourgmestre est le détenteur du pouvoir exécutif au niveau communal, en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Hongrie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Pologne, au Liechtenstein et en République démocratique du Congo. Ce titre correspond à celui de maire en France et au Canada, ou à celui de syndic, de maire ou de président de commune en Suisse.
[2] Alkmaar est une ville et une commune des Pays-Bas, en Hollande-Septentrionale, dans la région de Frise-occidentale.
[3] les sciences
[4] L’Université de Franeker est une ancienne université des Provinces-Unies. Elle fut fondée à Franeker en 1585 et fermée en 1811. Deuxième plus ancienne université des Pays-Bas, elle fut fondée peu de temps après l’université de Leyde. Le stadhouder de Frise Guillaume-Louis de Nassau-Dillenbourg soutenait chaudement la fondation de cette université, qui fut décidée en 1584 et négociée le 10 juillet de la même année, le jour même de l’attaque de Guillaume d’Orange à Delft, par Rombertus van Uylenburgh, maire de Leeuwarden.
[5] L’université de Leyde est la plus ancienne des universités néerlandaises. Située à Leyde, elle est très réputée et a été fréquentée par plusieurs membres de la famille royale des Pays-Bas.
[6] Ven (Hven en danois et anciennement en suédois) est une île suédoise située près de Copenhague, entre la Suède et le Danemark, dans le détroit de l’Öresund. Anciennement danoise, c’est là que Tycho Brahe établit son observatoire astronomique.
[7] Rostock est une ville arrondissement du nord de l’Allemagne. C’est la plus grande ville de Mecklembourg Poméranie occidentale. Rostock est située sur les bords de la rivière Warnow.
[8] L’université d’Iéna, baptisée du nom de Friedrich Schiller, (en allemand, Friedrich-Schiller-Universität Jena) est une université allemande située à Iéna en Thuringe. Plus de 130 cursus sont possibles. L’université d’Iéna compte 10 facultés (Théologie, de droit, d’économie, de sciences humaines, des sciences sociales, de Mathématiques/Informatique, de Physique/Astronomie, Chimie/Géographie, Biologie/Pharmacie, Médecine) elles-mêmes divisées en différents instituts. 1558 est considérée comme l’année officielle de création de l’université. Elle a reçu, à l’initiative du Gauleiter nazi de Thuringe Fritz Sauckel, le nom de Friedrich Schiller en 1934.
[9] L’astrolabe est une double projection plane qui permet de représenter le mouvement des astres sur la voûte céleste. Le principe de sa construction est connu depuis l’époque grecque : son invention est attribuée classiquement à Hipparque. Une forme très perfectionnée, datant de 87 av.jc, la machine d’Anticythère, a été découverte au large de l’île du même nom. Mais son utilisation courante n’a été répandue que par les astronomes arabes, à partir du 8ème siècle. D’usage limité pour les observations astronomiques, il sert surtout pour l’astrologie, l’enseignement de l’astronomie, et le calcul de l’heure le jour par l’observation du soleil ou pendant la nuit par l’observation des étoiles. Dans sa forme simplifiée, l’« astrolabe nautique », ce fut le principal instrument de navigation depuis le 16ème jusqu’au 18ème siècle, au moment où fut inventé le sextant.
[10] Le bâton de Jacob, également appelé arbalestrille, arbalète ou bâton gradué est un ancien instrument utilisé pour la mesure des angles en astronomie, puis pour la navigation : distance angulaire entre deux corps célestes, ou angle entre l’horizon et un astre. Les arpenteurs en ont également tiré parti un temps pour des mesures d’angles mais aussi de distances. Le bâton de Jacob est inventé au 14ème siècle par Levi ben Gerson, qui le décrit dans son livre d’astronomie écrit en hébreu mais traduit de son vivant en latin, et l’utilise pour ses observations. Il est adopté par les navigateurs à partir du début du 16ème siècle. En astronomie, même s’il est critiqué un temps par Tycho Brahe, son usage perdure jusqu’à la fin du 17ème siècle.