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Kanga Moussa ou Mansa Moussa

mercredi 23 mars 2022, par ljallamion

Kanga Moussa ou Mansa Moussa

Dixième mansa (roi des rois) de l’empire du Mali de 1312 à 1332/1337

Lors de son accession au trône, l’empire du Mali [1] est constitué de territoires ayant appartenu à l’empire du Ghana [2] et à Melle [3] ainsi que les zones environnantes. Moussa porte de nombreux titres.

Il porte l’Empire du Mali à son apogée, du Fouta-Djalon [4] à Agadez [5] et sur les terres de l’ancien Empire du Ghana. Il établit des relations diplomatiques suivies avec le Portugal, le Maroc, la Tunisie et l’Égypte. Son règne correspond à l’âge d’or de l’empire malien.

Il est considéré comme l’un des hommes les plus riches de l’Histoire, sa fortune étant estimée à l’équivalent de 400 milliards de dollars soit 370 milliards d’euros.

Kanga Moussa signifie Moussa, fils de Kankou hamidou en référence à sa mère, les Mandingues [6] étaient à cette époque une société matriarcale. Il est la plupart du temps désigné sous le nom de Mansa Moussa dans les textes historiques européens et dans la littérature.

Faute de sources écrites locales, les éléments historiques dont nous disposons sur l’empire du Mali proviennent des écrits des savants arabes ayant voyagé et séjourné dans le Sahel [7]. Selon l’histoire des dynasties maliennes que trace Ibn-Khaldoun, le grand-père de Kanga Moussa est Abou-Bakr, un frère de Soundiata Keïta , le fondateur de l’empire du Mali selon les traditions orales. Abou-Bakr ne montera pas sur le trône, et son fils, Faga leye, le père de Kanga Moussa n’a aucune espèce d’importance dans l’histoire du Mali.

Kanga Moussa parvient au pouvoir grâce à la pratique voulant que le roi nomme un représentant lors de son pèlerinage à la Mecque [8] puis en fasse son dauphin. Ainsi Moussa est choisi en tant que représentant, puis prend le pouvoir. Son fils, Mansa Oulé deviendra aussi roi du Mali grâce à cette tradition.

Le pèlerinage à la Mecque de Kanga Moussa le rendit célèbre en Afrique du Nord et dans le Proche-Orient. Il part pour l’Arabie en 1324, avec sa suite qui comprend 60 000 hommes, 12 000 serviteurs et esclaves, des hérauts vêtus de soie et porteurs de bâtons d’or s’occupent des chevaux et des sacs. Moussa fournit tout ce dont a besoin la procession, fournissant nourriture aux hommes et aux animaux.

Au sein de la caravane se trouvent aussi, selon certains récits, 80 dromadaires portant entre 50 et 300 livres d’or en poudre chacun. Dans chaque ville qu’il traverse, Moussa offre ses richesses. Il est aussi indiqué qu’il construit une nouvelle mosquée chaque vendredi, quelle que soit la localité où il s’arrête ce jour-là.

Plusieurs témoins directs rendent compte de son voyage. Ils sont tous impressionnés par la richesse du souverain et par l’importance de sa suite, dont le souvenir est rapporté dans de multiples sources. Sa rencontre avec le sultan mamelouk [9] An-Nâsir Muhammad ben Qalâ’ûn en Égypte en juillet 1324 est documentée.

Cependant, la munificence de Moussa provoque des effets secondaires dévastateurs, ruinant l’économie des régions qu’il traverse. Au Caire [10], à Médine [11] et à La Mecque, l’afflux soudain d’or provoque une dévaluation de ce métal qui durera pendant 10 ans. Le prix des biens de consommation connaît une forte inflation, le marché tentant de s’adapter à l’afflux de richesses accompagnant la venue du roi malien.

Afin de rectifier le cours de l’or, Moussa emprunte à haut intérêt tout l’or qu’il peut emporter aux prêteurs du Caire. C’est la seule fois dans l’histoire qu’un homme contrôle directement le prix de l’or du bassin méditerranéen.

Lors de son long voyage de retour depuis la Mecque en 1325, Moussa apprend que son armée avec à sa tête le général Sagamandia a repris Gao [12], en pays Songhaï [13]. Cette ville avait fait partie de l’empire avant même le règne de Sakoura et constitue à cette époque un important centre commercial bien que ses tendances rebelles soient notoires.

Moussa fait un détour par la ville où il reçoit en otages les deux fils du dia songhaï Yasibo, Ali Kolen et Souleyman Nar. Il revient ensuite à Niani avec les deux garçons et les fait éduquer à sa cour.

Moussa fait construire de nombreuses mosquées et madrasas à Tombouctou [14] et à Gao, son œuvre la plus connue restant la médersa de Sankoré [15]. À Niani, il fait construire une salle d’audience, un bâtiment communiquant par une porte intérieure avec le palais royal. L’édifice construit en pierre de taille est surmonté d’un dôme décoré d’arabesques colorées.

Le souverain malien passe par Tombouctou à son retour de la Mecque et y installe des architectes venus d’Al-Andalus [16] et du Caire afin d’édifier son palais et la mosquée Djingareyber [17].

Tombouctou est située sur un site favorable, à proximité du fleuve Niger [18], axe de transport principal de la région. La ville devient un carrefour religieux, culturel et commercial, ses marchés attirent les commerçants de l’Afrique occidentale comme d’Égypte, une médersa est fondée dans la ville ce qui contribue à la diffusion de l’islam, Tombouctou devient une ville renommée pour son enseignement islamique. Les informations concernant la prospérité nouvelle de la ville parviennent jusqu’en Europe, les commerçants de Venise [19], Gênes [20] et Grenade [21] rajoutent la cité à leurs circuits commerciaux, ils y échangent des produits manufacturés contre de l’or.

En 1330, la ville est conquise par le royaume Mossi [22]. Après en avoir rapidement repris le contrôle, Moussa y fait construire des remparts, un fort et y cantonne une armée de manière à protéger Tombouctou de futures attaques.

La date de la mort de Kanga Moussa fait l’objet de débats. Cependant des sources historiques indiquent que Moussa aurait prévu d’abdiquer en faveur de son fils mais serait mort peu après son retour de la Mecque en 1325.

À la fin de son règne, l’empire du Mali s’étend approximativement de l’Atlantique à la rive orientale de la boucle du Niger et de la forêt à Teghazza [23] au milieu du désert.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Marq De Villiers et Sheila Hirtle, Timbuktu : Sahara’s Fabled City of Gold, New York, Walker and Company, 2007

Notes

[1] L’Empire du Mali est un État africain médiéval. Fondé au 13ème siècle par Soundiata Keita, il connut son apogée au 14ème siècle. Il serait à l’origine de la charte du Manden. La capitale de l’empire du Mali était Niani, actuellement un petit village situé en République de Guinée, plus précisément dans la préfecture de Siguiri dans l’extrême Nord-Est du pays.

[2] L’empire du Ghana est un ancien empire africain qui a existé du 3ème au 13ème siècle de notre ère dont le centre se trouve dans la zone frontalière actuelle entre le Mali et la Mauritanie. Sa capitale était Koumbi-Saleh. Il est le premier des trois grands empires marquant la période impériale ouest-africaine. Désigné par ses habitants sous le nom d’empire de Ouagadou (Wagadou), il se fait connaître en Europe et en Arabie comme l’empire du Ghana. Issu du royaume du Ouagadou, l’empire du Ghana s’est développé au 8ème siècle avec l’exportation d’or et de sel. Il connaît son apogée au 10ème siècle, époque à laquelle il s’étend alors sur un territoire à cheval sur la frontière actuelle entre la Mauritanie et le Mali, comprenant, outre le Ouagadou, les provinces du Tekrour (Sénégal actuel), du Sosso, du Mandé et de Diarra, les régions aurifères du Bouré et du Bambouk et Oualata.

[3] Mali

[4] Le Fouta-Djalon est un massif montagneux en Guinée, principalement habité par des populations peules. Un puissant État théocratique musulman s’y implanta au 18ème siècle, l’imamat du Fouta-Djalon.

[5] Agadez ou Agadès est la plus importante ville du Nord du Niger, située entre le Sahara et le Sahel. Fondée par des tribus touaregs (Ifadalan, Massoufa, etc) au 11ème siècle sur un lieu stratégique au croisement des principales routes transsahariennes, son économie s’est développée grâce au commerce caravanier essentiellement à partir du 16ème siècle. C’est à cette époque qu’elle aurait supplanté l’ancienne capitale de l’Aïr : Assodé, détruite par des guerres tribales et qu’elle aurait connu son heure de gloire.

[6] Les Malinkés, aussi appelés Mandingues, sont un peuple d’Afrique de l’Ouest présent principalement au Mali, en Guinée, au Sénégal, en Gambie, en Côte d’Ivoire et en Guinée-Bissau. Les Malinkés sont également présents dans une moindre mesure en Sierra Léone et à l’extrême nord du Liberia, où ils y sont très minoritaires

[7] Le Sahel désigne une bande de l’Afrique marquant la transition, à la fois floristique et climatique, entre le domaine saharien au nord et les savanes du domaine soudanien, où les pluies sont substantielles, au sud. D’ouest en est, il s’étend de l’Atlantique à la mer Rouge. La définition de la zone couverte est très variable selon les auteurs. Ainsi, pour certains le Sahel comprend tous les territoires bordant le Sahara : il y a donc un Sahel septentrional et un Sahel méridional. C’est ce dernier qui est cependant désigné quand on ne lui ajoute pas de qualificatif.

[8] La Mecque est une ville de l’ouest de l’Arabie saoudite, non loin de la charnière séparant le Hedjaz de l’Asir, à 80 km de la mer Rouge, et capitale de la province de la Mecque. Lieu de naissance, selon la tradition islamique, du prophète de l’islam Mahomet à la fin du 6ème siècle, elle abrite la Kaaba au cœur de la mosquée Masjid Al-Haram (« La Mosquée sacrée ») et la tradition musulmane a lié sa fondation à Ibrahim (Abraham), ce qui en fait la ville sainte la plus sacrée de l’islam. L’accès est interdit aux personnes qui ne sont pas de confession musulmane ainsi qu’aux femmes seules, même musulmanes

[9] les mamelouks sont les membres d’une milice formée d’esclaves affranchis au service de différents souverains musulmans, milice qui a occupé le pouvoir à de nombreuses reprises. Les premiers mamelouks forment, au 9ème siècle, la garde des califes abbassides à Bagdad. Ils sont d’abord recrutés parmi les captifs non musulmans en provenance du Turkestan actuel, du Caucase (Circassiens, Géorgiens, etc.), d’Europe orientale (Slaves orientaux) ou de Russie méridionale (plaines du Kipchak). Au départ, la position n’est pas héréditaire. Certains mamelouks parviennent à des positions importantes de commandement militaire. Ils sont ensuite au service de la dynastie ayyoubide.

[10] Le Caire est la capitale et la plus grande ville d’Égypte. C’est la plus grande ville du Moyen-Orient et la seconde d’Afrique derrière Lagos. Les Fatimides et leur troupes composées de Berbères kotamas d’Algérie fondent le noyau urbain actuel, alors nommé Al-Mansûriyyah, pour en faire leur nouvelle capitale. Située sur la route des épices entre l’Europe et l’Asie, la ville connaît une longue période de prospérité : vers 1340, la population du Caire atteint un demi-million d’habitants, ce qui en faisait déjà l’une des plus grandes villes du monde arabe.

[11] Médine est une ville d’Arabie saoudite, capitale de la province de Médine, située dans le Hedjaz. C’est là que vint s’installer en 622 à l’hégire le prophète de l’islam, Mahomet, après qu’il eut, selon le Coran, reçu l’ordre de Dieu de quitter La Mecque, ville distante de plus de 430 km. C’est aussi là qu’il mourut et fut enterré en 632. La ville abrite son tombeau dans la Masjid An Nabawi (mosquée du Prophète) ainsi que les premiers califes Abou Bakr et Omar, les autres personnes importantes de l’islam restant au cimetière Al-Baqi.

[12] Gao est une ville et une commune du Mali, chef-lieu du cercle et de la région de Gao, située sur le fleuve Niger. Au 10ème siècle, la ville devient la capitale politique des Songhaï qui ont fondé l’empire de Gao, en lieu et place de Koukia, située plus en aval du fleuve, mais qui restera jusqu’au 16ème siècle la capitale spirituelle et religieuse des différentes constructions politiques songhaï (empire de Gao, empire songhaï des Sy et des Askias). Gao, excentrée par rapport aux grands axes du commerce caravanier transsaharien, garde un héritage animiste antéislamique plus fort que ses consœurs Djenné, Oualata et Tombouctou. L’empire du Mali a ensuite conquis Gao en 1325, tout en laissant s’appliquer les lois songhaï. Gao est ensuite en 1464 devenue le centre d’un empire, l’empire songhaï, sous l’action de Sonni Ali Ber. La ville de Gao est une capitale prospère de 70 000 personnes. L’invasion marocaine de 1591 a largement détruit la ville, qui est restée de taille relativement moyenne jusqu’à la période de colonisation française aux 19ème siècle et 20ème siècle.

[13] Les Songhaïs sont un peuple de la vallée du fleuve Niger vivant principalement du travail de la terre et de l’artisanat. Ils constituent un groupe ethnique important du Mali, du Niger, du Nord du Bénin, présent aussi en minorités au Nigeria et au Burkina Faso. Les Songhaïs sont un ancien peuple de l’Afrique occidentale. L’Empire songhaï a connu un rayonnement important à la fin du 15ème et au début du 16ème siècle.

[14] Tombouctou est une commune du Mali, située sur le fleuve Niger et chef-lieu du cercle de Tombouctou et de la région de Tombouctou. Au 15ème siècle, la construction de la mosquée de Sankoré (qui comprend une medersa et est aux dimensions de la Kaaba) est à l’origine d’une université islamique d’une très grande renommée dans toute l’Afrique de l’ouest. Jusqu’à 25 000 étudiants fréquentent la ville sous le régime de Sonni Ali Ber (Sonni Ali le Grand). Tombouctou est prise par Sonni Ali Ber, l’empereur songhaï, en 1458. La ville construit sa prospérité sur les échanges commerciaux, dont l’esclavage, entre la zone soudanaise du Sahel africain et le Maghreb. Elle connaît son apogée au 16ème siècle, jusqu’à la chute en 1590 de l’Empire songhaï. La ville passe alors sous domination saadienne de Marrakech c’est le Pachalik de Tombouctou. En octobre 1591, se produit un soulèvement de la population, dont les plus illustres savants (incluant Ahmed Baba) sont exilés à Marrakech. Sa richesse décline lorsque les Européens ouvrent la voie maritime pour le commerce entre l’Afrique du Nord et l’Afrique noire. Le déclin de la ville commence au 17ème siècle avec l’instabilité politique et l’apparition de la traite négrière qui rapprochait cette activ

[15] La médersa, l’université ou la mosquée de Sankoré, construite en 1325, est l’un des trois anciens centres de formations universitaires situés dans la ville de Tombouctou, au Mali. Elle a formé des générations d’intellectuels musulmans jusqu’à aujourd’hui. Elle est également l’une des trois grandes mosquées de Tombouctou. L’université rassemble un ensemble de près de cent mille manuscrits datant de la période impériale ouest-africaine (au temps de l’empire du Ghana, de l’empire du Mali et de l’Empire songhaï) aujourd’hui détenus par les grandes familles de la ville. Ils sont pour la plupart écrits en arabe ou en peul, par des savants originaires de l’ancien empire du Mali et contiennent un savoir didactique notamment dans les domaines de l’astronomie, de la musique, de la botanique

[16] Al-Andalus est le terme qui désigne l’ensemble des territoires de la péninsule Ibérique et de la Septimanie qui furent sous domination musulmane de 711 (premier débarquement) à 1492 (chute de Grenade). L’Andalousie actuelle, qui en tire son nom, n’en constitua longtemps qu’une petite partie. La conquête et la domination du pays par les Maures furent aussi rapides qu’imprévues et correspondirent à l’essor du monde musulman. Al-Andalus devint alors un foyer de haute culture au sein de l’Europe médiévale, attirant un grand nombre de savants et ouvrant ainsi une période de riche épanouissement culturel

[17] La Grande Mosquée Djingareyber de Tombouctou (Mali) est l’une des trois grandes mosquées de Tombouctou (Djingareyber, Sankoré et Sidi Yahia). Elle a été construite entre 1325 et 1327 sous le règne de l’empereur de Kankan Moussa puis reconstruite et agrandie entre 1570 et 1583 par l’Imam Al Aqib, Cadi de Tombouctou qui lui ajouta alors toute la partie sud et le mur d’enceinte du cimetière situé à l’ouest

[18] Le Niger, ou Djoliba en mandingue, est un fleuve d’Afrique occidentale, le troisième du continent par sa longueur, après le Nil et le Congo. Il prend sa source entre la Sierra Leone et la Guinée à 800 m d’altitude au pied des monts Loma pour, après une grande boucle aux confins du Sahara occidental, se jeter dans l’océan Atlantique, au Nigéria. Son cours traverse ou borde six États (la Sierra Leone, la Guinée, le Mali, le Niger, le Bénin et le Nigéria), parmi lesquels deux tirent leur nom directement du fleuve (le Niger et le Nigéria).

[19] Venise est une ville portuaire du nord-est de l’Italie, sur les rives de la mer Adriatique. Elle s’étend sur un ensemble de 121 petites îles séparées par un réseau de canaux et reliées par 435 ponts. Située au large de la lagune vénète, entre les estuaires du Pô et du Piave, Venise est renommée pour cette particularité, ainsi que pour son architecture et son patrimoine culturel

[20] Gênes est une ville italienne, capitale de la Ligurie, premier port italien et deuxième port de la mer Méditerranée. Gênes est située sur le golfe de Gênes, partie septentrionale de la mer de Ligurie. La ville correspond à l’inclinaison de l’arc de cercle formé à cet endroit par la côte. Au nord de la ville commencent les Apennins, débouchant à proximité sur la plaine du Pô. Gênes offre une façade méditerranéenne au nord de l’Italie, à 193 km de Nice au sud-ouest, à 155 km de Milan au nord et à 518 km de Rome au sud-est.

[21] Grenade est une ville espagnole, capitale de la province de Grenade au sud-est de l’Andalousie. Elle est située au pied de la Sierra Nevada, au confluent de trois rivières, le Beiro, le Darro et le Genil et fut la capitale du dernier royaume musulman de la péninsule ibérique.

[22] Le royaume mossi est un royaume africain. Le terme désigne en fait plusieurs royaumes qui se sont succédé dans l’actuel Burkina Faso et ont dominé le cours supérieur de la Volta à partir du 11ème siècle, jusqu’à l’arrivée des Français en 1896 et à la création de la Haute-Volta en 1919. Au 13ème et au 14ème siècles, ces royaumes s’opposèrent aux grands empires de la boucle du Niger (Mali et Songhai) dont ils n’hésitaient pas à attaquer et razzier les marges, quand ils ne s’enfonçaient pas plus profondément. La puissance de leurs armées permit aux royaumes mossis de préserver l’essentiel de leur indépendance. Toutefois, à la fin du 15ème siècle, l’Empire songhaï établit sa suprématie sur la boucle du Niger, mettant fin aux chevauchées des Mossis.

[23] Teghazza (ou Taghâza) est une ancienne ville abandonnée de l’extrême nord du Mali, réputée au Moyen Âge pour ses salines. Elle se situait sur l’Azalaï, la route du sel, qui reliait par caravane chamelière Tombouctou à Taoudeni. Elle fait une partie de la prospérité de l’Empire songhaï de Tombouctou et de Gao.