Walter Leslie (maréchal) (1607-1667)
Soldat et diplomate écossais-Comte du Saint Empire romain germanique
Gouverneur de la Frontière militaire croate [1] de Slavonie [2], ambassadeur impérial à Naples [3], à Rome en 1645 et à Constantinople [4] en 1665/1666.
Né dans une famille noble écossaise du clan Leslie [5]. Son père William était le 10ème baron de Balquhain [6] et sa mère Joan était une fille de John Baron de Gogar [7]. En 1647, il épousa Anna Francesca von Dietrichstein [8], fille du comte Maximilien von Dietrichstein.
En 1624, il traverse la mer du Nord afin de se battre avec l’armée protestante des Provinces-Unies [9]. En 1628, il était à Stralsund [10] en Allemagne du Nord. En 1630, il est transféré à l’armée impériale et combattit aux côtés de son compatriote John Gordon dans la Guerre de Succession de Mantoue [11] en Italie du Nord, sous le commandement du général Albrecht von Wallenstein. Wallenstein a été rappelé d’Italie en 1631. En Décembre 1631 Leslie a suivi le général pour combattre dans le nord de l’Allemagne contre les Suédois.
En Juillet 1632, Leslie avait atteint le rang de Oberwachtmeister [12] dans les rangs de l’infanterie du comte Adam Erdmann Trčka , beau-frère de Wallenstein. La relation militaire entre Leslie et Gordon sera de plus en plus importante à mesure qu’ils devenaient plus près de Wallenstein. Leslie combattit sous Gordon au Bentheim [13] en Basse-Saxe et à Freistadt [14] en Haute-Autriche. Les deux hommes furent capturés à Freistadt par les Suédois après avoir eu le commandement conjoint de 1000 mousquetaires écossais et irlandais.
Après cela, Gordon est passé commandant d’un régiment et Leslie est devenu son porte-parole. En Novembre 1632 Leslie combattit avec Gordon à la bataille de Lützen [15]. Ce fut une victoire protestante, mais coûtât la vie de Gustave II Adolphe de Suède. Après cela, ils capturèrent Eger et Leslie de nouveau.
En Décembre 1633 les généraux impériaux italien ont commencé à vouloir éliminer Wallenstein du pouvoir. Pendant ce temps, Leslie, Gordon et le colonel irlandais Walter Butler restèrent au service de Wallenstein, mais commencèrent à correspondre avec les généraux italiens.
Leslie promis son allégeance à Ferdinand II et demanda une promotion basée sur son service à l’empereur.
Quelques jours plus tard, les généraux italiens et 18 autres officiers supérieurs ont signé, un document qui exprimait leur perte de confiance dans la loyauté et la capacité de Wallenstein.
En Janvier 1633 Ferdinand II a accordé l’immunité à tous les signataires de l’Accord de Pilsen. A cette époque, Leslie et Gordon se sont alignés sur l’un des généraux italiens qui venait d’être fait maréchal et préparèrent leurs mousquetaires à Eger. En Janvier 1634 Ferdinand émis un mandat d’arrêt secret pour Wallenstein. Le général commença à explorer les allégeances de ses officiers écossais, Gordon et Leslie.
Comme Butler escortait Wallenstein dans Eger, Leslie et Gordon étaient à l’intérieur des murs du château en attente de leur arrivée.
Le 24 Février Wallenstein entra à Eger et se retira dans la maison du bourgmestre [16], à l’extérieur des murs du château. Cette nuit-là, Leslie dîna avec Butler et Gordon et ils finalisèrent leurs plans pour assassiner Wallenstein et ses officiers supérieurs.
Le lendemain matin, Leslie, Butler et Gordon a tous pris un serment avec l’un des officiers loyalistes, Ilow, de rester fidèle à Wallenstein. Plus tard, les Ecossais invitèrent tous les officiers loyalistes à un banquet pour célébrer Wallenstein.
Lors du banquet ils buvaient beaucoup,portèrent des toasts au général, maudit la cour de Vienne et pris un dessert.
A la fin du dîner, Leslie, Butler et Gordon se sont levés et tirèrent leurs épées. À ce moment, le pont-levis avait été soulevé et les dragons irlandais avait été laissé dans la salle de banquet. Bien que Leslie fut blessé, tous les officiers de Wallenstein furent tués. Ensuite, Leslie quitta les murs afin de recueillir Walter Devereux et une équipe pour aller tuer Wallenstein.
Leslie fut le premier à apporter un mot à Vienne. Leslie et ses compagnons furent récompensés généreusement par Ferdinand II pour leurs efforts. Leslie reçu le château de Trčka, Nové Mesto nad Metují [17] et quelques autres propriétés. La carrière de Leslie comme officier militaire, politique, diplomate, et noble impérial monta en flèche à la suite de l’assassinat de Wallenstein.
Il fut nommé chambellan [18] impérial par Ferdinand II en 1634. Son grade militaire fut élevé et devint chef de la garde du corps pour le roi de Hongrie, et reçut le commandement de 2 régiments.
Juste après ses promotions, à l’été 1634, il dirigea le siège de Ratisbonne [19]. En Septembre 1634, il obtint une victoire impériale à la bataille de Nördlingen [20]. Dans les mois qui ont précédé le Traité de Prague [21], Leslie était à Rathenow dans le Brandebourg [22].
En Septembre 1636 Leslie et les impériaux furent vaincus par les Français, les Suédois et la Saxe-Weimar à la bataille de Wittstock [23].
Après la mort de Ferdinand II, Ferdinand III de Habsbourg a approuvé la demande et anobli Leslie comme comte impérial.
En 1645, Leslie, alors ambassadeur impérial à Naples, parcouraient la péninsule italienne dans une tentative de recueillir des fonds pour lutter contre la guerre.
Leslie fut fait maréchal et le gouverneur de la Frontière militaire croate de Slavonie en 1650. Pendant cette période, il est prouvé que son mode de vie est devenu plus détendu.
En 1657, il fut nommé vice-président du Conseil de guerre impériale. Il avait été un conseiller du Conseil privé impérial depuis quelques années. En 1663, il a donné ses terres et les titres à son neveu, James Leslie.
En 1665, Walter fut nommé Chevalier de l’Ordre de la Toison d’Or [24]. Peu de temps après, il entame son dernier voyage diplomatique comme ambassadeur impérial à Constantinople, un voyage qui a duré de 1665 jusqu’à 1666.
À son retour en 1666, la santé de Leslie se dégrada. Il est mort le 3 Mars 1667 et fut enterré dans l’abbaye bénédictine écossaise de Vienne [25].
Notes
[1] La Croatie, est un pays d’Europe centrale et du Sud. Elle s’étend depuis les confins de l’extrémité orientale des Alpes au nord-ouest et depuis les plaines pannoniennes au nord-est, jusqu’au littoral de la mer Adriatique au sud-sud-ouest, en passant par le massif montagneux des Alpes dinariques au centre. Elle est entourée par la Slovénie, la Hongrie, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro. La Croatie fut, tout au long de son histoire, au carrefour de quatre grands espaces culturels, ce qui confère une richesse à son patrimoine, tant architectural qu’artistique. Outre le caractère slave de ses habitants qui remonte à la fin du 6ème siècle, la Croatie a subi les influences vénitiennes sur la côte dalmate d’une part, et les influences austro-hongroises dans les plaines du Nord de Slavonie et dans le bassin du Danube d’autre part.
[2] La Slavonie est une vaste plaine agricole de Croatie. Cette plaine est limitée au nord par la Drave, au sud par la Save et à l’est par le Danube. La capitale de la région est Osijek. Les autres villes de la plaine sont, entre autres, Slavonski Brod, Vinkovci, Vukovar, Pakrac et Djakovo. La Baranja (au nord d’Osijek), les vallées de la Save (Posavina), du Danube (Podunavlje) et de la Drave (Podravina) y sont traditionnellement rattachées.
[3] Naples est une ville d’Italie, chef-lieu de la région de Campanie. L’histoire de Naples s’étend sur plus de 28 siècles. Sous le nom de Parthénope, elle fut fondée durant l’Antiquité par la cité voisine de Cumes. Elle s’étend ensuite rapidement jusqu’à devenir un des principaux centres commerciaux, culturels, philosophiques et politiques de la Grande-Grèce puis de l’Empire romain. Après avoir été brièvement dépendante de l’Empire byzantin, elle devient autonome au sein du duché de Naples. Dès le 13ème siècle et pour ensuite plus de 600 ans, elle devient successivement la capitale du royaume de Naples puis du royaume des Deux-Siciles. Elle reste alors un des principaux centres de développement économiques et technologiques d’Europe jusqu’à son annexion au royaume d’Italie en 1860, date à laquelle elle entame un relatif déclin socio-économique.
[4] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.
[5] Le clan Leslie est un clan écossais des basses terres. L’ancêtre du clan, Bartolf, était un noble de Hongrie, qui est venu en Ecosse en 1067. Il a construit un château à Lesselyn, d’où dérive le nom du clan.
[6] Le château de Balquhain est une maison fortifiée en ruine située dans l’Aberdeenshire, en Écosse. C’était le fief des Leslie de Balquhain. Le château est situé à 4 kilomètres (2,5 mi) à l’ouest d’ Inverurie. Le château a été construit au 14ème siècle et détenu par la famille Leslie à partir de 1340. Le château a été saccagé lors d’une querelle avec la famille Forbes en 1526. Le château a été reconstruit en 1530. Marie reine d’Ecosse en 1562 est restée au château avant la bataille de Corrichie. Il a été incendié par les forces du prince Guillaume, duc de Cumberland en 1746 et fut abandonné.
[7] Gogar est une zone essentiellement rurale d’Édimbourg, en Écosse, située à l’ouest de la ville. Il n’est pas loin de Gogarloch, d’Edinburgh Park et de Maybury. La Fife Circle Line est au nord.
[8] La famille de Dietrichstein est une lignée de nobles originaire du château de Dietrichstein près de Feldkirchen en Carinthie apparus dès 1003. D’abord, ils furent ministres des ducs de Carinthie et des princes évêques de Bamberg. En 1506, sous le règne de Maximilien 1er d’Autriche, la fonction de grand échanson de Carinthie passa à Pankraz von Dietrichstein, l’ancêtre de la lignée princière. En 1624, son arrière petit-fils, le cardinal Franz Seraph von Dietrichstein fut élevé au rand de prince du Saint Empire par décret de l’empereur Fredinand II. La dynastie s’éteint en 1864.
[9] La République des sept Provinces-Unies des Pays-Bas ou République des Provinces-Unies des Pays-Bas ou en abrégé Provinces-Unies, en néerlandais, Republiek der Zeven Verenigde Nederlanden ou plus souvent Republiek der Verenigde Nederlanden et en latin Belgica Foederata ou Belgium Foederatum, est le nom usuellement donné aux sept provinces du nord des Dix-sept Provinces ou Pays-Bas espagnols en 1581 jusqu’à la création par les Français de la République batave (1795) puis du Royaume de Hollande (1806)
[10] Stralsund est une ville du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, partie de la Poméranie, au nord de l’Allemagne
[11] La guerre de Succession de Mantoue est un conflit périphérique qui se déroula dans le cadre plus large de la guerre de Trente Ans, de 1628 à 1631. Elle opposa la France aux Habsbourg à la suite de l’extinction de la branche aînée des Gonzague en 1627.
[12] Wachtmeister est un grade militaire de sous-officiers en Autriche et en Suisse. Le Wachtmeister était initialement responsable de la garde de l’armée. Plus tard, il devint l’équivalent de Feldwebel grade de sous-officier de la cavalerie et de l’artillerie. Outre l’Autriche et la Suisse aujourd’hui, le rang était également utilisé ailleurs, par exemple en Allemagne, en Russie et en Pologne
[13] Le comté de Bentheim est un territoire du Saint-Empire romain germanique. Il doit son nom au château de Bentheim et son territoire, compris entre la province néerlandaise d’Overijssel et la principauté épiscopale de Münster, correspond à celui de l’actuel arrondissement du Comté de Bentheim, dans le Land allemand de Basse-Saxe.
[14] Freistadt est une ville autrichienne, le chef-lieu du district de Freistadt dans le Land de Haute-Autriche. Elle se trouve au nord du pays, près de la frontière tchèque, et est une des rares villes en Autriche à avoir conservé la presque intégralité de ses fortifications médiévales.
[15] La bataille de Lützen (Saxe-Anhalt), le 16 novembre 1632 (le 6 novembre selon le calendrier julien alors en usage) est l’une des batailles les plus marquantes de la guerre de Trente Ans, pendant laquelle les armées suédoises du roi Gustave II Adolphe de Suède, mort au combat, s’imposent face à des forces de la Ligue catholique dirigées par Albrecht von Wallenstein. Elle s’avère être une victoire à la Pyrrhus pour les Suédois, perdant leur roi et près d’un tiers de leurs hommes. Cette victoire est mal exploitée par les Suédois, en grande partie à cause de la mort de Gustave Adolphe, génie stratégique de son époque : peu après, c’est la confusion dans les rangs de l’Union protestante.
[16] Le bourgmestre est le détenteur du pouvoir exécutif au niveau communal, en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Hongrie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Pologne, au Liechtenstein et en République démocratique du Congo. Ce titre correspond à celui de maire en France et au Canada, ou à celui de syndic, de maire ou de président de commune en Suisse.
[17] Nové Město nad Metují est une ville du district de Náchod dans la région de Hradec Králové en République tchèque. Le centre historique de la ville est bien préservé et est protégé par la loi en tant que réserve de monuments urbains.
[18] Un chambellan ou chambrier est un gentilhomme chargé du service de la chambre d’un monarque ou d’un prince, à la cour duquel il vit.
[19] Ratisbonne, est une ville allemande, située dans le Land de Bavière et baignée par le Danube. Elle est située à 88 kilomètres de Nuremberg et à 103 kilomètres de Munich, proche de la République tchèque. La ville est le chef-lieu du district du Haut Palatinat et du Landkreis de Regensburg. Après des troubles intérieurs en 1500, le Roi des Romains et futur empereur Maximilien 1er intervint et appliqua une constitution (la Regimentsordnung) à la ville. Modifiée en 1514, elle reste formellement valable jusqu’en 1803. En 1519, lors d’un pogrom, la communauté juive, la plus grande d’Allemagne à l’époque, fut chassée de la ville. Les habitants profitèrent de la transition de pouvoir après la mort de Charles Quint pour détruire l’ancien quartier juif.
[20] La première Bataille de Nördlingen a lieu les 5 et 6 septembre 1634, durant la guerre de Trente Ans.
[21] La Paix de Prague est un traité de la Guerre de Trente Ans signé le 30 mai 1635 entre l’empereur Ferdinand II et l’Electeur de Saxe, qui accepte de reconnaître la dignité électorale de la Bavière alors que l’empereur suspend l’application de l’Édit de Restitution. L’électeur de Saxe obtient définitivement la Lusace.
[22] Les souverains de Brandebourg sont successivement margraves puis princes-électeurs et rois régnant dans la marche de Brandebourg. À partir de 1618, ils portent en union personnelle aussi le titre de ducs en Prusse créant ainsi l’État de Brandebourg-Prusse puis, après le couronnement de Frédéric 1er en 1701, le titre de roi en Prusse. L’existence de la marche de Brandebourg prend aussi fin avec la dissolution du Saint Empire romain en 1806.
[23] La bataille de Wittstock a eu lieu au cours de la guerre de Trente Ans à proximité de la ville de Wittstock, le 4 octobre 1636 et a opposé une armée suédoise aux forces alliées du Saint-Empire romain germanique et de l’électorat de Saxe.
[24] L’ordre de la Toison d’or, dit aussi la Toison d’or ou la Toison, est l’ordre de chevalerie le plus élevé et prestigieux de l’Espagne, fondé à Bruges (ville de l’État bourguignon) le 10 janvier 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Son premier chapitre se tient à Lille l’année suivante, en 1431, le port du collier devenant obligatoire le 3 décembre 1431. Le nom de l’ordre est inspiré du mythe grec de la Toison d’or, complété par l’histoire biblique de Gédéon (en référence à sa force spirituelle, comme indiqué sur la somptueuse tapisserie qui ornait les lieux de réunion des chapitres à partir de 1456). Dès lors l’ordre de la Toison d’or sera placé sous le patronage des deux personnages.
[25] Le Schottenstift (Abbaye bénédictine de Notre-Dame-aux-Écossais) est une abbaye au centre de Vienne fondée en 1155 quand Henri II Jasomirgott appela des moines irlandais et écossais à Vienne. Ces moines ne venaient cependant pas directement des îles Britanniques, mais de l’abbaye Saint-Jacques près de Ratisbonne. Elle dépend de la congrégation bénédictine d’Autriche.