Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Liu Bei ou Lieou Pei

dimanche 29 août 2021, par ljallamion

Liu Bei ou Lieou Pei (161-222/223)

Seigneur chinois

Il fait parti des seigneurs de la fin de la dynastie Han [1] et du début de la période des Trois Royaumes [2].

Il fonda avec l’aide du stratège Zhuge Liang le royaume de Shu [3] dont il se proclama empereur en 221, établissant l’éphémère dynastie des Shu-Han. Après sa mort, il reçut le nom posthume d’empereur Zhaolie. Liu Bei fut immortalisé dans le roman “Histoire des Trois Royaumes” [4] où il est dépeint comme un monarque vertueux, empli des valeurs confucéennes.

Liu Bei est natif du district de Zhuo dans la région de Zhuo dans la province de You [5]. Il est un lointain descendant de Liu Zhen, qui était le fils de Liu Sheng, un des fils de l’empereur Jingdi des Han. Selon le Dianlüe de Yu Huan, Liu Bei descend également de la même branche que le marquis de Linyi.

Bien que de descendance impériale, Liu Bei était membre d’une branche tombée dans la pauvreté depuis 3 siècles : son ancêtre Liu Zhen, vers 117 av. jc, reçoit le titre de marquis de Lucheng et est envoyé dans le district de Zhou. Malheureusement il ne peut payer le tribut annuel à temps et est démis de ses fonctions et de son titre.

Liu Bei est le petit-fils de Liu Xiong, et le fils de Liu Hong qui furent chacun des mandarins [6] à Zhuo. Liu Xiong parvint à se faire nommer pour sa piété filiale et son incorruptibilité. Liu Bei perd très tôt son père et vit avec sa mère du tissage et de la vente de matelas et sandales de paille.

Selon sa biographie dans les Chroniques des Trois Royaumes, au sud-est de la maison où habite Liu Bei pousse un grand mûrier, haut de cinq zhang [7] dont la forme rappelle celle d’un chariot.

À 15 ans, la mère de Liu Bei envoie celui-ci au loin pour étudier sous la tutelle de Lu Zhi alors grand administrateur de Jiujiang [8] et natif du même district que Liu Bei.

Liu Bei a pour compagnons d’étude Liu Deran ainsi que Gongsun Zan , avec qui il tisse de profonds liens d’amitié. Le père de Liu Deran, Liu Yuanqi, subvient non seulement aux besoins de son fils, mais également à ceux de Liu Bei.

La chronique décrit Liu Bei comme n’étant pas très porté sur ses études mais appréciant les chiens, les chevaux, la musique et les beaux vêtements. Une fois adulte, il est haut de sept chi et cinq cun [9], ses bras lui tombant en dessous des genoux. Il est également capable de voir ses propres oreilles. La chronique le décrit également comme un homme de peu de mots, mais bon envers les gens, et sachant masquer ses émotions avec une apparence paisible. Il aime lier des liens avec les gentilshommes et de nombreux jeunes l’idolâtrent.

Zhang Shiping et Su Shuang, deux riches marchands de Zhongshan [10] s’arrêtent à Zhuo pour y vendre des chevaux et font la rencontre de Liu Bei. Impressionnés, ils lui offrent de l’or et Liu Bei commence à rassembler des troupes sous ses ordres. Selon la tradition populaire, c’est à ce moment qu’il prend à son service Guan Yu et Zhang Fei .

Vers 184, la révolte des Turbans Jaunes [11] éclate et un appel à la population pour s’enrôler et combattre les rebelles est envoyé dans toutes les provinces. Liu Bei décide d’y répondre et part avec ses partisans en compagnie du colonel Zou Jing. Selon le Dianlüe, Liu Bei est envoyé pour affronter Zhang Zhun à Pingyuan. Liu Bei est sérieusement blessé dans la bataille mais les rebelles sont mis en déroute et Liu Bei a pu être ramené au camp pour y être soigné. Après ses succès contre les Turbans Jaunes, Liu Bei reçoit en récompense de ses services un poste de mandarin à Anxi.

Plus tard, un inspecteur arrive à Anxi et Liu Bei vient à sa rencontre, mais se voit refuser une entrevue. Furieux, il attache l’inspecteur et lui donne 200 coups de cravache. Il suspend ensuite à son cou son sceau de mandarin en annonçant sa démission, puis s’enfuit.

Selon “la Chronique des héros de Wang Can”, en 189, lorsque l’empereur Han Lingdi meurt, Liu Bei fait partie des troupes présentes à Luoyang [12], la capitale. À la suite de la mort de l’empereur et des nombreux troubles relatifs à la succession, le général Dong Zhuo dépose et fait assassiner Liu Bian, le nouvel empereur, pour introniser à sa place Liu Xie, l’empereur Han Xiandi , et s’en sert pour contrôler l’empire. Cependant, de nombreux chefs de guerre s’opposent à cette situation. Cao Cao et Liu Bei repartent chacun dans sa région afin de lever des troupes pour affronter Dong Zhuo.

Vaincu en 190, Liu Bei se réfugie auprès de Gongsun Zan qui lui offre un poste dans son armée, puis l’envoie avec Tian Kai pour affronter Yuan Shao , le protecteur de la province de Ji. Liu Bei parvient à défendre Pingyuan et en reçoit la magistrature en récompense. Plus tard, il est nommé gouverneur de Pingyuan.

Liu Ping, un homme de la région, éprouve alors beaucoup de jalousie pour Liu Bei et lui envoie des assassins. Cependant, Liu Bei s’est rendu populaire dans la région et les assassins décident de ne pas mener à bien leur mission. Selon le Livre des Wei*, Liu Bei, reçoit chez lui les assassins sans se douter de leurs intentions et les traite avec une telle générosité que ceux-ci, honteux, partent. Toujours selon le Livre du Wei, le peuple est alors dans la disette et Liu Bei les protège des bandits et divise équitablement les richesses entre eux. Il mange assis en compagnie des paysans comme s’il était l’un d’entre eux.

Vers 194, Yuan Shao s’en prend à nouveau à Gongsun Zan et Liu Bei est envoyé en garnison à Qi sous les ordres de Tian Kai. Entre-temps, Cao Cao, désirant venger la mort de son père, attaque la province de Xu dirigée par Tao Qian et celui-ci demande à Tian Kai son aide. Liu Bei et Tian Kai se rendent alors à Xu. L’armée de Liu Bei comporte alors environ un millier de soldats, des cavaliers des tribus Wuwan de la province de You, ainsi que quelques milliers de paysans. Tao Qian lui confie 4000 soldats supplémentaires et Liu Bei quitte Tian Kai et Gongsun Zan pour se joindre à Tao Qian. Ce dernier le recommande au poste d’inspecteur de la province de Yu et l’envoie se poster à Xiaopei*.

Peu après, Tao Qian tombe gravement malade. Sur son lit de mort, lorsqu’il envisage la succession, il dit à son conseiller Mi Zhu : « Seul Liu Bei peut assurer la sécurité de cette province. » En conséquence, Mi Zhu offre à Liu Bei la province de Xu, cependant celui-ci n’ose pas accepter en ces temps chaotiques.

Convaincu par Chen Deng et Kong Rong , Liu Bei accepte de diriger la province de Xu. Selon “les Annales de l’empereur Xiandi”, Chen Deng envoie un message à Yuan Shao pour lui faire part de la nouvelle.

En 196, Cao Cao recommande Liu Bei au rang de général qui conquiert l’est et au titre de marquis de Yicheng. Yuan Shu attaque Liu Bei et celui-ci se rend à Xuyi [13] et Huaiyin pour défendre la province. Tous deux s’affrontent pendant un mois, puis le général Cao Bao qui gardait Xiapi trahit Liu Bei et livre la ville à Lü Bu , qui capture en même temps les femmes de Liu Bei. Liu Bei bat en retraite à Haixi.

Liu Bei affronte Yang Feng et Han Xian, 2 bandits qui sèment le trouble dans la province. Il les vainc et les fait décapiter. Il fait ensuite la paix avec Lü Bu et ce dernier lui rend ses femmes. Liu Bei confie alors Xiapi à Guan Yu puis part à Xiaopei où il monte une armée d’environ 10 000 hommes.

Lü Bu décide d’attaquer à nouveau Liu Bei et le vainc, le forçant à se réfugier auprès de Cao Cao. Ce dernier l’accueille généreusement et lui offre le poste de protecteur du Yu. De retour à Xiaopei, Liu Bei entreprend de réunir ses troupes précédemment dispersées.

Au printemps 198, Lü Bu envoie Gao Shun et Zhang Liao pour attaquer Xiaopei. Cao Cao envoie Xiahou Dun à Xiaopei en renfort mais vers octobre novembre, Liu Bei et Xiahou Dun sont tous deux battus et doivent fuir. Les femmes de Liu Bei sont à nouveau capturées et Gao Shun les rapporte à Lü Bu. Vers novembre décembre, Cao Cao décide de mener personnellement une expédition contre Lü Bu. Liu Bei se rend à la frontière où il se joint à Cao Cao. Cao Cao assiège Xiapi et Lü Bu est finalement capturé et exécuté tandis que Liu Bei récupère ses épouses.

Cao Cao rentre à Xuchang [14], où il recommande Liu Bei pour la charge de général de la gauche. Selon “les Chroniques des Trois Royaumes”, Cao Cao a énormément de respect pour Liu Bei et tous deux marchent souvent ensemble dans le même chariot ou siègent ensemble aux banquets. Au nord, Yuan Shu menace de joindre ses forces à celles de son frère Yuan Shao et Cao Cao envoie Liu Bei pour attaquer Yuan Shu, mais ce dernier meurt de maladie avant l’arrivée de Liu Bei.

Avant son départ, Liu Bei avait reçu de l’oncle impérial Dong Cheng une ceinture où était écrit un édit secret de l’empereur Xiandi ordonnant l’assassinat de Cao Cao et Liu Bei attendait son heure pour agir.

Selon les Annales de l’empereur Xiandi, au moment de leur capture, Liu Bei est absent de la capitale et son implication dans le complot n’est pas découverte. Cependant, selon les Chroniques du Wu de Hu Chong, Cao Cao se montre méfiant et fait espionner Liu Bei.

Dong Hai et Chang Ba se rebellent contre Cao Cao et se joignent à Liu Bei, formant une armée de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Liu Bei envoie Sun Qian auprès de Yuan Shao afin de négocier un pacte de non-agression avec lui. Cao Cao dépêche Liu Dai et Wang Zhong contre Liu Bei mais ceux-ci sont battus.

En 200, Cao Cao, pris en tenaille entre Yuan Shao et Liu Bei, dirige personnellement une expédition pour venir à bout de Liu Bei. Selon le Livre des Wei, au nord, il laisse ses généraux à Guandu, afin de contenir une éventuelle agression de Yuan Shao. Liu Bei ne s’attend pas à ce que Cao Cao vienne l’attaquer en personne et croit au début avoir affaire à ses subalternes. Lorsqu’il apprend la vérité, il prend peur mais décide de vérifier l’information et se rend près du camp ennemi. Apercevant les bannières personnelles de Cao Cao, il panique et décide de fuir.

À l’issue de ce conflit, Cao Cao capture les femmes de Liu Bei, ainsi que le général Guan Yu qu’il prend temporairement à son service.

Liu Bei se rend dans la province de Qing, où Yuan Tan, le gouverneur de la région, ayant eu vent de sa réputation, vient à sa rencontre. Liu Bei suit Yuan Tan jusqu’à Pingyuan et Yuan Tan envoya un messager pour prévenir son père, Yuan Shao, de l’arrivée de Liu Bei. Yuan Shao envoya ses généraux pour accueillir Liu Bei à quelque 200 li de la ville* (environ 83 km).

Après un mois au campement de Yuan Shao, la plupart des troupes dispersées de Liu Bei viennent le rejoindre. Yuan Shao et Cao Cao mènent une guerre d’usure à Guandu [15], et Liu Pi, un ancien chef des Turbans Jaunes, se soulève contre Cao Cao et s’allie à Yuan Shao. Ce dernier envoie Liu Bei rejoindre Liu Pi afin d’attaquer Xuchang, la capitale, laissée sans défense et prendre ainsi Cao Cao à revers, mais Cao Cao envoie Cao Ren pour l’intercepter. Guan Yu étant revenu à ses côtés, Liu Bei pense quitter Yuan Shao. Il lui rend ses soldats, et se propose d’aller à la province de Jing pour proposer à Liu Biao une alliance. Yuan Shao l’envoie en conséquence réunir ses troupes à Ru’nan, quelques milliers d’hommes. Cao Cao envoie Cai Yang pour l’attaquer, mais celui-ci est battu et tué au cours de la bataille.

Cao Cao sort vainqueur de la bataille de Guandu, et, Yuan Shao n’offrant plus de menace au nord, il se tourne vers le sud pour attaquer Liu Bei à Ru’nan. Entre-temps, Liu Bei envoie Mi Zhu et Sun Qian pour parlementer avec Liu Biao. Ce dernier offre à Liu Bei des hommes et des vivres et le laisse se mettre en garnison à Xinye. De nombreux hommes de talent de la région viennent se placer sous les ordres de Liu Bei, et Liu Biao, suspicieux, prend garde de ne pas lui offrir de poste trop vital.

“Selon les Annales des neuf provinces”, Liu Bei s’établit au Jing pendant quelques années.

Cao Cao envoie Xiahou Dun attaquer Liu Bei et tous deux se rencontrent à Bowang. Liu Bei prépare une embuscade, boute le feu à son propre campement et fait mine de s’enfuit pour appâter Xiahou Dun. Xiahou Dun donne la chasse et tombe dans l’embuscade de Liu Bei.

En 207, Cao Cao part en campagne au nord contre les tribus Wuwan. Liu Bei conseille à Liu Biao de profiter de l’occasion pour attaquer la capitale, mais Liu Biao n’ose pas intervenir.

Cao Cao s’en prend à Liu Biao, mais celui-ci meurt de maladie peu après. Son fils Liu Zong lui succède, mais les chroniques ne sont pas claires sur les circonstances de la succession

Liu Zong envoie un émissaire pour offrir sa reddition à Cao Cao. Liu Bei est alors posté en garnison à Fan et ignore encore l’arrivée de Cao Cao et la reddition de Liu Zong. Il se met en route pour Xiangyang. Zhuge Liang tente de le convaincre d’attaquer Liu Zong pour s’emparer du Jing.

En arrivant au campement de Liu Zong, Liu Bei le hèle, mais celui-ci n’ose pas se lever pour lui répondre. De nombreux hommes quittent alors Liu Zong pour rejoindre Liu Bei. Selon le Dianlüe, avant de quitter la région, Liu Bei se rend sur la tombe de Liu Biao pour pleurer.

En arrivant à Dangyang, Liu Bei recrute quelque 100 000 hommes et achète des vivres et de l’équipement pour quelques milliers de taels. Comme son armée ne parcourt qu’une dizaine de li par jour* (environ 4 km), Liu Bei envoie Guan Yu avec quelques centaines de navires en direction de Jiangling*. Liu Bei reçoit des critiques pour sa gestion de la logistique.

Sachant que Jiangling comprenait des vétérans, et craignant que Liu Bei n’en prenne possession, Cao Cao abandonne ses chariots logistiques et une partie de son armée à Xiangyang, ne gardant que 5 000 cavaliers légers, et donne chasse à Liu Bei jour et nuit, parcourant 300 li par jour* (environ 125 km).

Finalement, Cao Cao rattrape Liu Bei à Changban*. Liu Bei est forcé d’abandonner à nouveau ses femmes tandis que Zhuge Liang, Zhang Fei et Zhao Yun sont battus par Cao Cao. Ce dernier s’empare de leur équipement et fait de nombreux prisonniers. En arrivant à Hanjin*, Liu Bei retrouve Guan Yu et rencontre Liu Qi, le grand protecteur de Jiangxia et fils de Liu Biao, en compagnie de plusieurs dizaines de milliers d’hommes. Tous se rendent à alors à Xiakou.

Sun Quan dépêche Zhou Yu et Cheng Pu auprès de Liu Bei. Liu Bei apprend l’intention de Cao Cao de mener une expédition au sud et, fort inquiet, attend les renforts de Sun Quan avec impatience. Lorsque ceux-ci arrivent, dirigés par Zhou Yu, ce dernier lui envoie un message

Liu Bei et Sun Quan sortent victorieux de la bataille de la Falaise Rouge en incendiant les navires de Cao Cao. Liu Bei poursuit Cao Cao jusqu’à Nanjun sans parvenir à le capturer. Comme ses troupes souffraient d’épidémies, Cao Cao abandonne la région.

Liu Bei monte alors une expédition pour reprendre les districts de Wuling, Changsha, Guiyang et Lingling et pousse à la reddition leurs gouverneurs respectifs : Jin Shun, Han Xuan, Zhao Fan et Liu Du. Le gouverneur de Lujiang, Lei Xu, se rend en personne avec 10 000 hommes devant Liu Bei pour faire sa soumission. Liu Qi meurt de maladie peu après et Liu Bei, poussé par le peuple, se retrouve protecteur du Jing. Sun Quan se méfie alors de Liu Bei et lui offre sa petite sœur, Sun Shangxiang , en mariage. Liu Bei se rend à la capitale du Wu pour rencontrer Sun Quan et organiser le mariage.

En 211, Liu Zhang apprend les intentions de Cao Cao d’attaquer Zhang Lu à Hanzhong [16]. Sur les conseils de Zhang Song , il se tourne vers Liu Bei pour chercher une alliance et envoie Fa Zheng comme émissaire. Cependant Zhang Song et Fa Zheng trahissent Liu Zhang et proposent à Liu Bei de prendre le contrôle de la province.

Liu Bei part pour le Yi avec Pang Tong et quelques dizaines de milliers d’hommes, laissant Guan Yu et Zhuge Liang pour garder le Jing. En arrivant à Fucheng, Liu Zhang vient les accueillir. Zhang Song et Fa Zheng convainquent Pang Tong de suggérer à Liu Bei de profiter du banquet pour capturer Liu Zhang, mais Liu Bei refuse.

Liu Zhang recommande Liu Bei au rang de commandant en chef et de colonel des tandis que Liu Bei recommande Liu Zhang au rang de maréchal qui conquiert l’ouest et protecteur du Yi. Liu Zhang donne à Liu Bei des soldats pour attaquer Zhang Lu et l’envoie superviser l’armée à Baishui. De son côté, Liu Bei apporte 30 000 hommes équipés. Liu Zhang rentre à Chengdu [17] tandis que Liu Bei avance au nord. Cependant, Liu Bei n’attaque pas immédiatement Zhang Lu et se fait des partisans dans la région.

En 212, Cao Cao attaque Sun Quan et ce dernier demande de l’aide à Liu Bei.

Entre-temps, Zhang Su, le frère aîné de Zhang Song et grand gouverneur de Guanghan, dénonce le complot de son frère. En conséquence, Liu Zhang ordonne l’exécution de Zhang Song et ordonne à ses soldats de ne pas laisser Liu Bei quitter la région. Furieux, Liu Bei fait exécuter Yang Huai, le commandant des troupes de Baishui, en prétextant que celui-ci avait été grossier envers lui et donne ensuite l’ordre à Huang Zhong et Zhuo Ying d’envoyer leurs troupes contre Liu Zhang. Liu Bei dirige personnellement l’expédition à Guanzhong et attaque Fucheng défendue par Liu Gui, Leng Bao, Zhang Ren et Deng Xian. Ces derniers sont battus et battent en retraite à Mianzhu. Liu Zhang envoie alors Li Yan à Mianzhu pour réorganiser l’armée, mais celui préfère se soumettre à Liu Bei et lui offrir ses troupes. Liu Bei envoie Zhuge Liang, Zhang Fei et Zhao Yun attaquer Baidi, Jiangzhou et Jiangyang et charge Guan Yu de garder le Jing. Liu Bei assiège pendant un an Luocheng, gardée par Liu Xun, le fils de Liu Zhang.

Lors de l’été 214, Liu Bei vient à bout de Luocheng. Liu Bei assiège Chengdu quelques jours et Liu Zhang offre sa reddition. Liu Bei se proclame alors protecteur du Yi et fait de Zhuge Liang son bras droit, de Fa Zheng son stratège, de Guan Yu, Zhang Fei et Ma Chao ses généraux. Il offre également des postes aux anciens subordonnés de Liu Zhang, mais aussi à des personnes qui avaient été mises à l’écart par Liu Zhang comme Liu Ba ou Peng Yang.

En 218, Liu Bei lance une attaque généralisée contre Hanzhong et charge Wu Lan et Lei Tong de capturer Wudu mais tous deux sont tués par les troupes de Cao Cao. Liu Bei s’établit dans le détroit de Yangping, face à Xiahou Yuan et Zhang He .

Au printemps 219, Liu Bei traverse la rivière Mian* et monte son camp dans les monts Dingjun [18]. Xiahou Yuan tente de s’emparer de la région et Liu Bei envoie Huang Zhong l’affronter. Xiahou Yuan et Zhao Yu sont tous deux tués dans la bataille. Cao Cao envoie des renforts au sud pour venir à bout de Liu Bei.

En été, Cao Cao se replie et Liu Bei capture Hanzhong. Il envoie Liu Feng, Meng Da et Li Ping pour attaquer Shen Dan à Shangyong.

En automne, de nombreux mandarins désirent instaurer Liu Bei en tant que roi de Hanzhong. Ils envoient à l’empereur Xiandi une pétition signée par plus de 130 personnalités du Shu dont Zhuge Liang, Guan Yu, Zhang Fei, Ma Chao et Huang Zhong. Liu Bei lui-même envoie à l’empereur un mémoire pour briguer ce titre.

En mars 220, Cao Cao meurt. Vers octobre, son fils Cao Pi détrône l’empereur Xiandi, se nomme empereur et proclame l’ère Huangchu. À la suite des rumeurs faisant état de la mort de Xiandi, Liu Bei déclare le deuil et lui donne le titre posthume d’empereur Xiaomin. Selon le Livre du Wei, apprenant la mort de Cao Cao, Liu Bei envoie Han Ran pour présenter ses condoléances et des cadeaux, mais Cao Pi, furieux que l’on utilise la mort de son père pour faire de la diplomatie, ordonne au gouverneur du Jing d’exécuter Han Ran afin de couper la mission diplomatique. Selon le Dianlüe, Han Ran se porte malade et écrit à Liu Bei qu’il lui est impossible d’accomplir sa mission étant donné que Cao Pi venait d’ordonner son exécution. En conséquence, Liu Bei annule la mission.

De nombreux mandarins du Shu dont Zhuge Liang, Mi Zhu, Liu Bao ou Xiang Ju font alors pression sur Liu Bei pour qu’il se proclame lui-même empereur et continue la lignée de la dynastie Han. Liu Bei accède aux demandes, et en mai 221 s’intronise en tant qu’empereur, proclame l’ère Zhangwu [19] et déclare une amnistie générale.

Il nomme Zhuge Liang Premier ministre et Xu Jing ministre du Peuple et instaure un temple à la mémoire de Liu Bang et de ses descendants.

En juin, il intronise Dame Wu en tant qu’impératrice et nomme son fils Liu Shan prince héritier. En juillet, il nomme son fils Liu Yong prince de Lu et son fils Liu Li prince de Liang. Liu Bei, furieux de l’exécution de Guan Yu, prépare une expédition contre Sun Quan. Zhang Fei est assassiné par ses propres subordonnés lors des préparations. L’attaque est lancée en août. Sun Quan propose à Liu Bei une offre de paix mais Liu Bei, trop en colère, refuse et capture Zigui [20].

En février 222, Liu Bei lance une nouvelle attaque contre Wu, mais en juillet, Lu Xun lui inflige une défaite écrasante à la bataille de Yiling. Liu Bei bat en retraite à Zigui puis à Yufu. Les généraux Li Yi et Liu A du Wu poursuivent Liu Bei jusqu’à Nanshan puis en octobre se replient à Wu.

En décembre, Liu Bei ordonne à Zhuge Liang de renforcer les défenses nord et sud de Chengdu. Sun Quan, apprenant que Liu Bei est à Baidi, lui propose une nouvelle offre de paix. Cette fois, Liu Bei accepte et envoie Zhong Wei auprès de Sun Quan afin d’en négocier les détails.

Vers janvier -février 223, Huang Yuan, le grand gouverneur de Hanjia, apprend que Liu Bei est malade et fomente une rébellion mais elle est vite réprimée par Zhuge Liang. Liu Bei, trop malade, confie la gestion du royaume à Zhuge Liang et Li Yan.

Le 21 juin, il meurt des suites d’une dysenterie dans le palais de Yong’an à l’âge de 63 ans. Zhuge Liang ramène son corps à Chengdu et il est inhumé dans le mausolée Huiling à proximité immédiate du temple en l’honneur de Zhuge Liang [21]. Il reçoit le titre posthume d’empereur Zhaolie et son fils Liu Shan lui succède en tant qu’empereur Houshu.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Liu Bei/ Portail du monde chinois/ Catégories  : Personnalité du IIIe siècle/ Empereur de Chine/ Dynastie Han

Notes

[1] La dynastie Han régna sur la Chine de 206 av. jc à 220 apr. jc. Deuxième des dynasties impériales, elle succéda à la dynastie Qin (221 - 206 av. jc) et fut suivie de la période des Trois Royaumes (220 - 265). Fondée par Liu Bang, chef de guerre d’origine paysanne révolté contre la dynastie Qin, elle compta 28 empereurs.

[2] La période des Trois Royaumes est une période de l’histoire chinoise qui commence en 220, après la chute de la dynastie Han et s’achève avec la réunification de la Chine par la dynastie des Jin occidentaux, en 280. Les Trois Royaumes sont ceux de Wei au nord le long du fleuve Jaune, de Wu dans le sud-est, et de Shu au sud-ouest dans le bassin du Sichuan. Durant les deux dernières décennies du 2ème siècle, l’empire Han se désagrège progressivement, divisé entre plusieurs seigneurs de la guerre rivaux. Au début du 3ème siècle, trois d’entre eux prennent une place prépondérante : Cao Cao puis son fils Cao Pi (Wei), Liu Bei (Shu-Han) et Sun Quan (Wu). Ils mettent en place les Trois Royaumes après l’abdication du dernier empereur Han, dont ils se disputent la succession, et se proclament chacun à leur tour empereur dans les années 220. Leurs successeurs s’affrontent pour la domination de la Chine, avant d’être supplantés l’un après l’autre entre 265 et 280 par le clan Sima, qui fonde la dynastie Jin. La période des Trois Royaumes est donc suivie de la dynastie des Jin occidentaux. Sur le plus long terme, la période des Trois Royaumes s’inscrit dans une longue séquence très agitée. S’ensuivent plus de trois siècles de division politique entre la Chine du Nord et la Chine du Sud, durant un haut Moyen Âge chinois que l’historiographie classique désigne comme la période des Six Dynasties (220-589).

[3] Le Shu, appelé rétrospectivement Shu postérieur, pour le différencier du Shu antérieur, est l’un des Dix Royaumes ayant existé dans le sud de la Chine durant la Période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes, qui se situe chronologiquement entre les dynasties Tang et Song. Il recouvre l’actuelle province du Sichuan, ainsi que des parties septentrionales du Gansu et du Shaanxi, et sa capitale se situe dans la ville de Chengdu. Il existe de 934 a 965 et est le quatrième et dernier État dominant cette région à porter le nom de Shu.

[4] Les Trois Royaumes est un roman historique chinois sur la fin de la dynastie Han et la période des Trois Royaumes, (169-280). Écrit par Luo Guanzhong au 14ème siècle d’après l’œuvre de Chen Shou écrite au 3ème siècle. Ce roman fait partie des quatre livres extraordinaires de la littérature chinoise, ce qui le classe parmi les romans les plus longs et les plus anciens de l’histoire chinoise avec plus de 800 000 mots en cent-vingt chapitres. Son titre en chinois (Sanguo Yanyi) indique qu’il fait de la vertu son thème principal. Les trois royaumes en question sont ceux de Wei, Shu et Wu.

[5] aujourd’hui Zhuozhou dans le Hebei

[6] Haut fonctionnaire de l’Empire chinois, recruté parmi les lettrés.

[7] environ seize mètres

[8] Jiujiang est une ville préfecture située dans le Nord de la province du Jiangxi. Il s’agit d’une importante ville portuaire sur le Yangzi Jiang. Sur le territoire de la préfecture se trouve le site du mont Lu.

[9] 1,72 m étant donné la valeur de ces unités à l’époque des Han

[10] Zhongshan est une ville de la province du Guangdong en Chine, et Zone économique spéciale. Elle fait partie de la mégalopole chinoise du delta de la Rivière des Perles.

[11] La rébellion des Turbans jaunes est une révolte paysanne majeure en Chine, à la fin du 2ème siècle. Le soulèvement &clate en 184 sous le règne de l’empereur Han Lingdi lorsque Zhang Jiao, fondateur de la secte taoïste Taiping (« grande paix »), soulève une partie de la population chinoise contre la dynastie Han, jugée décadente et corrompue. Assiégés, les Han lancent un appel à l’aide et ordonnent une campagne contre les Turbans jaunes qui se comptent par centaines de milliers. De puissants et célèbres généraux, tels que Yuan Shao, Cao Cao, Sun Jian et Ma Teng répondent à cet appel. De son côté, le général Lu Zhi recrute des volontaires. Parmi eux, Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei qui, selon l’Histoire des Trois royaumes, se jurent fraternité et s’en vont combattre les Turbans jaunes. Ils viennent en aide au général Dong Zhuo. Les frères de Zhang Jiao, Bao et Liang, sont battus par Cao Cao et Sun Jian. Bien que la rébellion principale ait été défaite en 185, des poches de résistances restent invaincues et des soulèvements de plus petites ampleurs émergent sporadiquement. Ce n’est qu’en 205, après 21 années de révoltes, que les Turbans jaunes sont définitivement vaincus. La rébellion, qui tire son nom de la couleur dans laquelle les rebelles se drapaient, a été particulièrement importante dans l’histoire de la Chine comme dans celle du taoïsme, à cause des collusions nombreuses entre rebelles et sociétés taoïstes secrètes.

[12] Luoyang, ou Loyang, autrefois Chengzhou, est une ville préfecture de la province du Henan en Chine. On y parle le dialecte de Luoyang du mandarin zhongyuan. Située sur le Fleuve Jaune, c’est l’une des quatre capitales historiques de la Chine.

[13] Le xian de Xuyi est un district administratif de la province du Jiangsu en Chine. Il est placé sous la juridiction de la ville préfecture de Huai’an. Monuments célèbres : Tombeau Han occidental de Da yun shan et Mausolée des Ancêtres Ming

[14] Xuchang est une ville-préfecture du centre de la province du Henan en République populaire de Chine.

[15] bataille de Guandu

[16] Hanzhong est une ville du sud de la province du Shaanxi en Chine

[17] Chengdu est la capitale de la province du Sichuan en République populaire de Chine. Elle est avec Chongqing et Xi’an l’une des villes les plus peuplées de la Chine intérieure. Chengdu dispose du statut administratif de ville sous provinciale.

[18] Le mont Dingjun est une montagne du district de Mian situé dans la préfecture de Hanzhong, dans la province du Shaanxi, en Chine. Elle fait face au mont Tiandang, dont elle est séparée par la rivière Han ; elle est à proximité de l’ancien col Yangping. La montagne est célèbre pour la bataille qui a eu lieu durant la période des Trois Royaumes, lorsque Huang Zhong du royaume Shu vainc et tue Xiahou Yuan du royaume Wei. Selon les Chroniques des Trois Royaumes, le premier ministre Shu Zhuge Liang souhaitait être enterré sur le mont Dingjun, un tombeau lui a alors été construit en son honneur. Huang Zhong y a également été enterré après sa mort, mais sa tombe fut déplacée à Chengdu pendant la dynastie Qing, et fut détruite pendant la Révolution culturelle.

[19] Zhangwu est une ère (nianhao) du calendrier chinois, allant de 221 à 223

[20] Le xian de Zigui est un district administratif de la province du Hubei en Chine. Il est placé sous la juridiction de la ville préfecture de Yichang.

[21] Le temple du marquis de Wu ou temple de Wuhou est un sanctuaire dédié à Zhuge Liang, stratège du royaume de Shu, qui se situe dans le sud-ouest de la ville de Chengdu dans le Sichuan en Chine. Fondé au 4ème siècle, il a été entièrement restauré en 1672 et les bâtiments et les sculptures sont donc en très bon état. Il abrite également un lac avec un grand jardin sur 37 000 m². Les plus belles sculptures sont celles des 38 fonctionnaires et généraux de l’Etat de Shu dont le caractère se retrouve dans les couleurs de leur visage.