Fille naturelle que Louis XIV et de la marquise de Montespan. Elle fut légitimée en 1681, comme fille du seul roi ; sa mère étant une femme mariée, son nom ne fut pas mentionné.
La marquise de Montespan connaissait la disgrâce. Après une première séparation obtenue par l’aumônier de la cour en 1675, puis une réconciliation dont Françoise-Marie et son frère, le comte de Toulouse Louis-Alexandre , furent les fruits, la disgrâce fut consommée après l’Affaire des poisons [1]. La légitimation des 2 enfants peut être présentée comme le cadeau de rupture du roi.
D’ailleurs, la marquise de Maintenon qui avait élevé les précédents enfants naturels de la favorite refusa d’élever ces deux enfants issus non seulement du double adultère mais aussi du parjure. Ayant remplacé la marquise de Montespan dans le lit du roi, elle s’ingénia à réconcilier le souverain avec la reine. Elle remplaça bientôt la reine quand, après la mort de celle-ci, le roi l’épousa secrètement.
Néanmoins, tout à sa volonté d’abaisser les grands du royaume, Louis XIV donna pour époux à Françoise-Marie, le 18 février 1692, son neveu Philippe d’Orléans duc de Chartres, futur Régent. Il lui attribua une dot énorme de 2 000 000 de livres, qui ne suffit pas à vaincre les préventions des Orléans, et particulièrement de la princesse palatine, scandalisée par cette mésalliance. Le mariage ne fut d’ailleurs pas heureux.
Certes, Philippe trompait son épouse, mais celle-ci, imbue de sa naissance royale ne s’en souciait pas plus que de ses enfants. Elle cherchait à compenser le vice de sa naissance en traitant son entourage avec hauteur y compris sa jeune belle-sœur Élisabeth-Charlotte, future duchesse de Lorraine qu’elle voulait traiter en servante.
En 1701, la mort de Monsieur la hissa au rang de seconde dame de la Cour, juste après la duchesse de Bourgogne Marie-Adélaïde de Savoie. La duchesse d’Orléans était une femme orgueilleuse, dolente, paresseuse, qui passait son temps étendue sur son canapé, entourée de ses dames de compagnie, toutes laides et dociles qui ne pouvaient lui faire ombrage ni être des maîtresses potentielles de son mari.
En 1703, après 4 filles, elle donna enfin le jour à un fils.
En 1715, à la mort de Louis XIV, Philippe devint Régent de France pendant la minorité de Louis XV et Françoise-Marie devint la première dame du royaume, l’équivalent d’une reine. Elle n’en bougea pas plus de son canapé, sauf pour quelques parties de campagne en son château de Bagnolet [2].
En 1721, elle eut la joie de marier ses filles au prince des Asturies Louis Ier (roi d’Espagne) et à son frère, l’infant d’Espagne Charles III (roi d’Espagne) . En 1723, à la mort de son époux, elle se retira à Saint-Cloud [3]. Elle mourut le 1er février 1749 au Palais-Royal [4]