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Victor (magister equitum)

mardi 9 mars 2021, par ljallamion

Victor (magister equitum) (mort après 383)

Militaire et homme politique romain

l'empire romain d'occident et l'empire d'orient en 395Il servi les empereurs Constance II, Julien, Jovien et Valens. Il fut nommé consul en 369, aux côtés de Valentinianus Galates .

Né dans une famille sarmate [1], il servi à la cour de l’ empereur Constance II en tant que fonctionnaire du palais. Sous Julien l’Apostat, il fut nommé Comes rei militaris [2], une position qu’il a tenue de 362 à 363.

En prévision de la campagne contre l’Empire Sassanide [3], Julien a fait marcher l’armée romaine de Victor de Constantinople [4] à Antioche [5]. Lorsque Julien est arrivé pour prendre le commandement de l’expédition, Victor fut placé en charge de l’arrière-garde. Sur la route de Ctésiphon [6], il fut chargé de s’assurer qu’il n’y avait pas de pièges posés par les Perses, et à la Bataille de Ctésiphon [7], il mena l’avant-garde, dispersant une force de Perses dirigée par le fils du roi Shapur II.

Victor et ses collègues généraux furent tenté de convaincre Julien de ne pas traverser le canal, mais Julien lui ordonna de le traverser et d’engager l’ennemi, après quoi Victor a été forcé de se retirer après avoir rencontré une forte résistance. Un second engagement contraint les Perses à retourner à Ctésiphon, au cours duquel Victor fut blessé à l’épaule. Il empêcha ses soldats d’entrer dans la ville à la poursuite des Perses en retraite.

Après la mort de Julien et à la suite de la bataille de Samarra [8], Victor et un certain nombre d’autres fonctionnaires de la cour ayant servi sous Constance commencèrent à chercher parmi eux un remplaçant, mais se sont opposés aux officiers gaulois de Julien.

Finalement, Victor et les autres acceptèrent l’élévation de Secundus Salutius , qui refusa d’accepter la nomination impériale, et ils furent forcés d’accepter Jovien. Jovien promu Victor au rang de Magister equitum [9] en 363, poste qu’il occupa jusqu’en 379.

Avec la mort de Jovien, Valentinien 1er fut élu nouvel empereur, et Victor fut affecté à la cour orientale du co-empereur de Valentinien, Valens. En 366/367, Valens l’envoya interroger les Goths [10] qui avaient soutenu la rébellion de l’usurpateur Procope, tout en évaluant en même temps l’exactitude des rapports sur leur agitation et leur état de préparation à la guerre. En 369, il fut envoyé avec Flavius Arinthaeus pour négocier une paix avec les Goths pour mettre fin à la première guerre gothique de Valens. La même année, Valens récompensa Victor pour ses services en le nommant consul aux côtés du fils de Valens, âgé de 3 ans, Valentinianus Galates.

En 377, Victor fut envoyé en Perse par Valens pour négocier avec les Sassanides sur le territoire contesté de l’Arménie [11]. Ces discussions furent brusquement interrompues lorsque Victor fut rappelé à la suite du déclenchement de la nouvelle guerre gothique et des incursions gothiques en Thrace [12]. Rejoignant Valens, il conseilla à l’empereur d’attendre les renforts de son collègue impérial, Gratien, avant de se rendre à la bataille d’Andrinople [13], mais son avis fut ignoré. Pendant la bataille, il tenta sans succès de sauver Valens, qui meurt sur le champ de bataille. Victor, réussi néanmoins à retirer ses troupes intactes, et après la bataille, il traversa la Macédoine en Pannonie [14], pour apporter la nouvelle de la défaite à l’empereur Gratien.

En 380/381, Victor s’étant retiré de la vie publique, résidait à Constantinople, où il possédait une propriété dans la banlieue de Psamathée.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé Victor (magister equitum)/ Traduit par mes soins

Notes

[1] Les Sarmates sont un ancien peuple scythique de nomades des steppes, appartenant sur le plan ethno-linguistique au rameau iranien septentrional du grand ensemble indo-européen. Ils étaient établis à l’origine entre le Don et l’Oural. C’est aux 3ème et 2ème siècles av. jc que les Sarmates supplantent ces derniers en Ukraine. Leur poussée vers l’ouest se poursuit jusqu’au 1er siècle. À partir du 1er siècle av. jc, alors qu’ils dominent la steppe européenne, les Iazyges, les Urges, les Roxolans et les Scythes royaux, qui reconnaissaient l’autorité d’un roi, vont former une coalition. Des lanciers sarmates sont recrutés par Rome au cours du 2èmesiècle. L’intégration de ces unités auxiliaires se traduit par l’adoption de l’armement et des techniques militaires steppiques ainsi que par la création d’unités spécialisés. À partir du 3ème siècle une partie des Sarmates fut soumise aux Goths. Dès lors, ils font partie d’une coalition de peuples germaniques et non-germaniques, connue sous le nom de culture de Tcherniakov. À la fin du 4ème siècle, sous la pression des Huns certains groupes de Sarmates prirent part aux migrations et s’installèrent sur le territoire romain.

[2] Le terme comes signifie en latin associé, compagnon. Il fut donc utilisé sous la République romaine pour désigner ceux qui accompagnaient un magistrat, comme un gouverneur de province, et formaient son escorte et son conseil, sa cohorte d’amis (cohors amicorum). À l’époque impériale le terme évolue et prend une valeur officielle pour désigner les proches de l’empereur, dans ses déplacements d’abord puis de manière permanente. Dès lors il devint un titre aulique et une dignité, et fut à l’origine du terme comte.

[3] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[4] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[5] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay.

[6] Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak. La ville s’étendait sur 30 km².

[7] La bataille de Ctésiphon a lieu le 29 mai 363 entre les armées de l’empereur romain Julien et l’empereur sassanide Chapour II à l’extérieur des remparts de la capitale Ctésiphon. L’issue de la bataille est une victoire peu concluante des Romains puisque l’empereur Julien meurt peu après et, que les forces romaines sont trop éloignées de leur ligne de ravitaillement pour continuer leur campagne.

[8] La bataille de Samarra a eu lieu en juin 363, lors de l’invasion de l’empire sassanide par l’empereur romain Julien. Après avoir fait marcher son armée jusqu’aux portes de Ctésiphon et avoir échoué à prendre la ville, Julien, se rendant compte que son armée était à court de provisions et en territoire ennemi, a commencé à marcher vers Samarra. La bataille a commencé comme une attaque sassanide contre l’arrière-garde romaine, mais s’est transformée en une bataille majeure. Julien a été blessé pendant la bataille et est décédé plus tard sans avoir choisi de successeur. Après la mort de Julien, les Romains ont élu Jovien comme empereur. Bloqué au plus profond du territoire sassanide et souffrant d’un manque de fournitures, Jovien a été contraint d’accepter les conditions de paix.

[9] Le maître de cavalerie (magister equitum) était sous la Rome antique le chef d’état-major du Dictateur romain par qui il était nommé. Comme le dictateur, le maître de cavalerie exerce un mandat de 6 mois en cas de troubles graves. Il est entouré de 6 licteurs. Il s’agit d’une magistrature exceptionnelle puisque il faut que le sénat proclame l’état d’exception pour qu’elle soit exercée.

[10] Les Goths faisaient partie des peuples germaniques. Selon leurs propres traditions, ils seraient originaires de la Scandinavie. Ils provenaient peut-être de l’île de Gotland. Mais ils pourraient également être issus du Götaland en Suède méridionale ou bien du Nord de la Pologne actuelle. Au début de notre ère, ils s’installèrent dans la région de l’estuaire de la Vistule. Dans la seconde partie du 2ème siècle, une partie des Goths migrèrent vers le sud-est en direction de la mer Noire. Dès le 3ème siècle les Goths étaient fixés dans la région de l’Ukraine moderne et de la Biélorussie où ils furent probablement rejoints par d’autres groupes qui ont été plus ou moins intégrés dans la tribu. Les Goths formaient un seul peuple jusqu’à la fin du 3ème siècle. Après un premier affrontement avec l’Empire romain dans le sud-est de l’Europe au début du siècle, ils se séparèrent en deux groupes : les Greuthunges à l’Est et les Tervinges à l’Ouest qui deviendront par la suite les Ostrogoths ou « Goths brillants », à l’Est, et les Wisigoths ou « Goths sages » à l’Ouest.

[11] Au 1er siècle av. jc, le royaume d’Arménie sous Tigrane le Grand atteint son apogée. L’Arménie fut la première nation à adopter le christianisme comme religion d’État en 301. Bien que l’Arménie actuelle soit un pays constitutionnellement séculier, la religion chrétienne y tient une place importante. Au 9ème siècle, le royaume d’Arménie est rétabli par la dynastie bagratide. Les guerres contre les Byzantins l’affaiblirent jusqu’à sa chute en 1045 puis l’invasion des Turcs seldjoukides s’ensuivit. La principauté et ensuite le royaume arménien de Cilicie a perduré sur la côte méditerranéenne entre les 11ème et 14ème siècles.

[12] La Thrace est une région de la péninsule balkanique partagée entre : la Bulgarie (Thrace du nord), la Grèce (Thrace occidentale ou Thrace égéenne) et la Turquie (Thrace orientale).

[13] La bataille d’Andrinople ou d’Adrianople (aujourd’hui Edirne en Turquie européenne) a eu lieu le 9 août 378. Elle désigne l’affrontement entre l’armée romaine, commandée par l’empereur romain Valens et certaines tribus germaniques, principalement des Wisigoths (Goths Thervingues), et des Ostrogoths (Goths Greuthungues), commandées par Fritigern. Il s’agit d’un des plus grands désastres militaires romains du 4ème siècle, comparable à la défaite de Cannes. Cette bataille ne résulte pas d’une invasion, mais d’une mutinerie des fédérés Goths établis dans l’Empire romain.

[14] La Pannonie est une ancienne région de l’Europe centrale, limitée au Nord par le Danube et située à l’emplacement de l’actuelle Hongrie, et partiellement de la Croatie et de la Serbie. Les habitants originaux sont les Pannoniens, qui sont envahis par les Celtes et les Boïens au 4ème siècle av. jc. Vers 105 apr. jc, Trajan divise la province en Pannonie supérieure à l’ouest et Pannonie inférieure à l’est. Ces qualificatifs ne sont pas seulement déterminés par le sens du cours du Danube, mais aussi par l’éloignement par rapport à Rome en suivant les itinéraires routiers : le voyageur venant d’Italie rencontre d’abord la Pannonie supérieure, puis la Pannonie inférieure. Le Pannonien Maximien est associé au pouvoir en 285. Les tétrarques réorganisent les provinces pour en améliorer l’administration et la défense : la Pannonie inférieure est divisée en deux : au nord la Valeria, du nom de famille de Dioclétien, avec pour capitale Aquincum ; au sud, la Pannonia Secunda, avec pour capitale Sirmium