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L’histoire pour le plaisir

Arnoul 1er de Looz

lundi 11 janvier 2021, par ljallamion

Arnoul 1er de Looz (1060-1135

Comte de Looz vers 1078-Comte d’Hesbaye-Seigneur de Horn, Stevoort et Corswarem

Fils aîné d’ Emmon , comte de Looz [1], et d’Ermingarde de Horn, fille de Conrad de Horn et de sa femme Mathilde de Juliers.

Il dote en 1078 l’église collégiale de Huy [2], ainsi que celle de Saint-Jean à Liège. En 1086, il devient avoué [3] de l’abbaye Saint-Pierre de Liège [4].

En 1088, il intervient sur la demande de l’évêque de Liège [5] Henri 1er de Verdun pour mettre fin aux désordres de la riche abbaye de Saint-Trond [6]. En effet, à la mort de l’ancien abbé, le moine Lantzon avait été nommé abbé par les évêques de Liège et Metz [7] alors que le moine Lupon avait été nommé par l’empereur.   En récompense, Arnoul reçut en 1094 la part de l’abbaye que possédait l’évêché de Metz, mais dut la défendre contre Henri 1er, duc de Basse Lotharingie [8], comte de Limbourg [9] et d’Arlon [10].

Il est également fait mention de lui dans les lettres de fondation de l’abbaye de Flône [11] de l’an 1092.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de J-J. Thonissen, « Arnoul Ier », Académie royale de Belgique, Biographie nationale, vol. 1, Bruxelles,‎ 1866

Notes

[1] Le comté de Looz, parfois encore comté de Los ou Loos, en prononçant Lau, est un ancien comté du Saint-Empire romain germanique qui s’étendait approximativement à la fin de l’ancien régime sur la province belge actuelle du Limbourg, sans comprendre ni Tongres ni Saint-Trond.

[2] La collégiale Notre-Dame et Saint-Domitien est un édifice religieux catholique de style gothique mosan sis en bord de Meuse (rive droite), à Huy, en Province de Liège (Belgique). Construite en plusieurs phases de 1311 à 1536 elle est classée au patrimoine exceptionnel de Wallonie. De la quatrième église de style roman construite par Théoduin de Bavière vers 1066, subsiste encore aujourd’hui une crypte accessible depuis la nef latérale droite de la collégiale.

[3] Dans le droit féodal, l’avoué est la personne chargée de la protection et de la représentation juridique d’une institution ecclésiastique, pour les affaires séculières de la vie quotidienne. C’était en général un seigneur qui met ses forces au service d’une institution ecclésiastique, généralement une abbaye, en échange d’une rémunération perçue sous forme d’impôt ou d’une partie des amendes. L’avoué dirige notamment les vassaux de l’institution. Son rôle est similaire à celui du vidame. Un même seigneur peut assurer la défense des biens de plusieurs établissements religieux différents.

[4] De la collégiale Saint-Pierre de Liège, importante dans l’histoire monumentale dans le patrimoine religieux de Liège, il ne reste que le nom d’une rue située dans le prolongement de la rue Sainte-Croix. Sa démolition fut longue, débutée en 1811, les fondations des anciens cloîtres ne disparurent qu’en 1860.

[5] La principauté épiscopale de Liège était un État du Saint Empire romain, compris dans le Cercle de Westphalie, ayant pour capitale la ville de Liège. C’est en l’an 985 que naît la principauté épiscopale. C’est à cette date que Notger, déjà évêque de Liège depuis 972, devient prince-évêque en recevant le comté de Huy. Cet État a existé pendant plus de 800 ans, jusqu’à la révolution liégeoise en 1789.

[6] L’abbaye de Saint-Trond, située au cœur de la ville belge de Saint-Trond, fut un monastère de moines bénédictins. D’origine mérovingienne et fondé vers 657 par saint Trond sous la forme d’un prieuré, le monastère fut ravagé par les Normands puis relevé 50 ans plus tard. Il adopta la règle de saint Benoît en devenant abbaye au 9ème siècle. L’abbaye fut réputée pour les pèlerinages qu’elle permettait, et, devenue florissante, elle attira une population qui forma le bourg aujourd’hui appelé Saint-Trond.

[7] Fondé vers le 3ème siècle, l’évêché de Metz a longtemps été une entité à la fois politiquement puissante et riche. Opposé à la bourgeoisie messine puis soumis à l’influence du royaume de France, il va progressivement perdre son poids économique puis son influence politique. Aujourd’hui l’évêque de Metz a la particularité d’être l’un des deux seuls évêques catholiques au monde à ne pas être formellement nommés par le Pape, mais par un pouvoir temporel (le concordat en Alsace-Moselle confiant au président de la République française la nomination de l’évêque de Metz et de l’archevêque de Strasbourg).

[8] Le duché de Basse Lotharingie est la partie nord de la Lotharingie. Avec le temps, il sera appelé duché de Lothier. Ce duché est créé en 959, en même temps que la Haute Lotharingie, de la division du duché de Lotharingie. C’est Brunon de Cologne qui procède au partage et donne la Basse Lotharingie au vice duc Godefroy. La Basse Lotharingie telle qu’elle a été instaurée à cette époque n’empiétait pas au sud sur les territoires du diocèse de Trèves. L’ancienne Frise y était encore comprise. La Basse Lotharingie s’étendait donc de l’Escaut à l’Ems et de la mer du Nord jusqu’à l’extrémité méridionale de la province de Cologne.

[9] Frédéric de Luxembourg donne le comté de la Len en dot à sa fille Judith qui épouse Waléran d’Arlon. Celui-ci fait construire un château, qu’il nomme Limbourg (Len-burg) et en fait la capitale de son comté. En 1101, l’empereur Henri IV fait Henri 1er duc de Basse Lotharingie ou Lothier et érige le Limbourg en duché. L’empereur Henri V le lui retire par la suite, mais Henri de Limbourg conserve le titre de duc et s’intitule duc de Limbourg.

[10] Arlon est une ville francophone de Belgique mais traditionnellement de langue luxembourgeoise, située en Région wallonne. Au Moyen Âge, le bourg se transforme en place forte, construite autour de la Knippchen, une colline du centre de la ville. Une dynastie de comtes d’Arlon débute avec Waléran 1er duc de Limbourg. À la mort du duc Waléran III en 1226, Arlon passa à son fils du second lit Henri V le Blond, comte de Luxembourg, et fut rattaché au comté de Luxembourg.

[11] L’ancienne abbaye de Flône était un monastère de chanoines augustins situé à Amay, en Belgique, sur les bords de la Meuse, au milieu d’une épaisse végétation enserrée entre les montagnes. Ce monastère, fondé au début du 11ème siècle, s’est développé rapidement grâce aux bienfaits et aux donations de différents comtes.