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Lucius de Bretagne ou Lleirwg Mawr

samedi 2 janvier 2021, par ljallamion

Lucius de Bretagne ou Lleirwg Mawr

Roi de Bretagne insulaire semi-légendaire de la seconde moitié du 2ème siècle

Il est évoqué par Bède et Nennius dans son “Historia Brittonum” [1]. Geoffroy de Monmouth évoque longuement l’implantation des cultes païens en Bretagne [2] puis l’organisation de la nouvelle église à Londres [3], York [4] et Caer-Legion [5]. Il fait mourir Lucius à Gloucester [6] en 156 et précise qu’il n’avait pas d’héritier pour lui succéder.

Le Liber Pontificalis [7] du début du 6ème siècle confirme que le roi Lucius envoie des émissaires à Rome au pape Éleuthère afin de lui réclamer des prêtres pour convertir la Bretagne insulaire. Le pape lui envoie Faganus ou Fugace et Duvanus ou Damien qui établissent le christianisme et bâtissent les premières églises à Glastonbury [8] et à St Peter upon Cornhill à Londres en 179.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Histoire des rois de Bretagne, traduit et commenté par Laurence Mathey-Maille, Édition Les belles lettres, coll. « La roue à livres », Paris, 2004, (ISBN 2-251-33917-5)

Notes

[1] L’Historia Brittonum est un ouvrage ayant trait à l’histoire de l’île de Bretagne, et notamment à celle du pays de Galles. Il est très difficile à dater, dans la mesure où il s’agit de juxtaposition de textes de différentes époques. Mais on peut considérer que le plus ancien date du 9ème siècle, et le plus récent du 11ème siècle.

[2] La Bretagne insulaire, parfois également appelée l’île de Bretagne, est le nom donné à la Grande-Bretagne par les historiens modernes jusqu’à la fin de la période médiévale britannique.

[3] La première église de Londres connue, incorporée à l’enceinte romaine, fut construite en bois, sous le règne de Aethelbert, roi de Kent qui la dota du manoir de Tillingham dans l’Essex, domaine encore entretenu de nos jours par le doyen et le chapitre. C’est cette première cathédrale qui connaîtra en l’an 604 la consécration de Mellitus, premier évêque de Londres, par Augustin de Cantorbéry.

[4] York est une ville du nord de l’Angleterre. Située à la confluence de deux rivières, l’Ouse et la Foss, elle donne son nom au comté du Yorkshire. Fondée par les Romains sous le nom d’Eboracum, elle est l’une des villes majeures du royaume anglo-saxon de Northumbrie, puis la capitale du royaume viking de Jórvík. Elle est également le siège d’un archevêché de l’Église d’Angleterre. Après l’arrivée des Anglo-Saxons, York devint l’une des principales villes du royaume de Northumbrie sous le nom vieil anglais Eoforwic. Le roi Edwin y fut baptisé en 627. Elle devint le siège d’un évêché, puis d’un archevêché en 735. Tombée aux mains de la Grande Armée en 866, elle fut la capitale d’un royaume viking de 876 à 954 sous le nom de Jórvík, date de sa conquête définitive par le royaume d’Angleterre. Le 20 septembre 1066, Harald Hardrada s’empara de la ville, mais fut tué cinq jours plus tard par le roi Harold Godwinson à la bataille de Stamford Bridge, vainqueur qui devait périr à son tour à la bataille de Hastings peu de temps après. En 1190, Richard de Malbis et d’autres nobles d’York qui envisageaient de se joindre à Richard dans la troisième croisade profitèrent d’un incendie qui avait éclaté en ville pour faire courir une rumeur contre les Juifs. Les maisons de Benoît et Joce furent attaquées et ce dernier obtint la permission du gardien du château d’York d’y évacuer sa famille et l’ensemble des Juifs, probablement dans la tour de Clifford. Assaillis par la foule, les Juifs prirent peur et ne laissèrent pas rentrer le gardien qui avait quitté la tour. Il en appela au shérif, qui fit venir la milice du Comté. La tour de Clifford fut assiégée plusieurs jours. Un moine fit la cérémonie de sacrement chaque matin autour des murs comme pour sacraliser la lutte. Il fut écrasé d’une pierre jetée par les Juifs assiégés ; la colère de la foule devint alors une folie forcenée. Quand les Juifs de la tour de Clifford virent qu’ils n’avaient aucune alternative autre que de se soumettre au baptême ou périr aux mains de la foule, Yom-Tob ben Isaac de Joigny, tossafiste français et nouveau chef de la communauté, les exhorta à se tuer eux-mêmes plutôt que de succomber à la cruauté de leurs ennemis. Ceux qui étaient en désaccord furent autorisés à se retirer. Les autres se donnèrent la mort, après avoir mis le feu à leurs vêtements et marchandises pour éviter que ceux-ci ne tombent dans les mains de la foule.

[5] Chester

[6] Gloucester est une ville du sud-ouest de l’Angleterre, à proximité de la frontière du Pays de Galles. Le premier comte de Gloucester, le comte Godwine eut, près d’un siècle plus tard, Robert de Gloucester comme lointain successeur. Le roi Henri II accorda la première charte en 1155, qui donnait aux bourgeois les mêmes libertés qu’aux citoyens de Londres et de Winchester, avant qu’une deuxième charte de Henry II leur accorde liberté de passage sur la Severn. La première charte fut confirmée par Richard Cœur de Lion d’Angleterre en 1194. Les privilèges du bourg furent largement étendus par la charte du roi Jean Sans Terre en 1200, qui l’exempta à la fois de péage à travers tout le royaume, ainsi que de toute obligation de plaider en dehors du bourg.

[7] Le Liber Pontificalis (« Livre Pontifical ») est un catalogue chronologique de tous les papes et évêques de Rome, compilé à Rome dans des milieux proches de la curie à partir du 6ème siècle et qui s’arrête au 9ème siècle. C’est une source de l’histoire du haut Moyen Âge ; ses données doivent être reçues avec prudence, surtout pour la période antérieure à sa première rédaction qui reflète surtout l’état des connaissances de ceux qui l’ont écrit.

[8] L’abbaye de Glastonbury, située en Angleterre, dans le Somerset, prétend être la plus ancienne église au monde, datant l’établissement de la communauté de moines en 63, au moment de la visite légendaire de Joseph d’Arimathie, qui y aurait apporté le Saint-Graal et aurait planté l’aubépine de Glastonbury, arbrisseau fleurissant à Noël et en mai. L’église abbatiale est agrandie au cours du xe siècle par l’abbé de Glastonbury, saint Dunstan, figure centrale du renouveau de la vie monastique anglaise à cette époque, qui introduit la Règle bénédictine. Dunstan devient archevêque de Canterbury en 960. Il fait également bâtir de nouveaux cloîtres. En 967, le roi Edmond 1er d’Angleterre est inhumé à Glastonbury. Au début de la dissolution des monastères en 1536, il y a plus de 800 monastères et couvents en Angleterre. En 1541, il n’en reste plus aucun.