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Friedrich Leibnütz

jeudi 5 novembre 2020, par ljallamion

Friedrich Leibnütz (1597-1652)

Juriste et professeur de philosophie morale à l’université de Leipzig

Père du philosophe et savant polymathe [1] Gottfried Wilhelm Leibniz.

Le grand-père de Friedrich Leibnütz était conseiller municipal et percepteur de Pirna [2]. Son père était agent municipal à Altenberg [3]. Friedrich Leibnütz lui-même grandit à Meissen [4] et fait carrière à Leipzig [5].

En 1644, il épousa en troisièmes noces Catharina Schmuck, la fille de Wilhelm Schmuck, prestigieux juriste et professeur de Leipzig.

En 1646, naît leur premier fils, Gottfried Wilhelm, qui écrira son nom de famille Leibniz à partir de 1671, et fut un homme d’esprit universel de renommée mondiale.

En 1648 vint au monde leur fille Anna Catharina. Elle épousa le prédicateur Simon Löffler de Leipzig, archidiacre [6] de l’église réformée de Saint-Thomas [7]. Leur fils Frédéric Simon Löffler, né en 1669, curé de la Place, fut le légataire universel de Leibniz, son oncle.

Les ancêtres de Friedrich Leibnütz comptaient parmi le corps enseignant de Leipzig, ville universitaire et hanséatique [8]. À côté de ses activités de notaire, la tâche principale de Friedrich Leibnütz consista à permettre la préservation de l’université de Leipzig [9] à travers la guerre de Trente Ans [10].

Friedrich Leibnütz fut à partir de 1635 membre du grand collège des princes [11] et assesseur à la faculté de philosophie. De 1640 à sa mort, il fut professeur de morale.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Kuno Fischer : Gottfried Wilhelm Leibniz : Leben, Werke und Lehre. Marix-Verlag, Wiesbaden 2009, (ISBN 978-3-86539-163-6).

Notes

[1] La polymathie est la connaissance approfondie d’un grand nombre de sujets différents, en particulier dans le domaine des arts et des sciences. Le substantif associé est polymathe, parfois également nommé « personne d’esprit universel » ou « génie universel ».

[2] Pirna (autrefois Pirne en français) est une ville de Saxe. Elle est située dans l’arrondissement de Suisse-Saxonne-Monts-Métallifères-de-l’Est et le district de Dresde. C’est une Große Kreisstadt, un siège d’administration du district Suisse saxonne dans la république de Saxe, dans la circonscription de Dresde. Pirna se trouve au pied du Elbsandsteingebirge au début de la vallée de l’Elbe, où le Wesenitz au nord et le Gottleuba au sud se jettent dans l’Elbe. On appelle aussi Pirna la porte de la Suisse saxonne.

[3] Altenberg est une ville de Saxe (Allemagne), située dans l’arrondissement de Suisse-Saxonne-Monts-Métallifères-de-l’Est, dans le district de Dresde, située dans le Saxe historique.

[4] Meissen ou Misnie est une ville de Saxe, en Allemagne. La ville est internationalement connue pour la production de la porcelaine de Meissen, qui, en 1708, fut la première porcelaine produite en Europe. Cette ville fut fondée par Henri 1er de Saxe en 922 sur un rocher surplombant l’Elbe. En 929, il fit fortifier la montagne située à l’endroit stratégique constitué par un gué sur l’Elbe. Durant plusieurs siècles, Meissen fut une ville florissante dont il reste toujours de nombreux vestiges dans les quartiers anciens : ruelles médiévales, château (Albrechtsburg) qui a abrité, entre 1710 et 1865, la manufacture nationale de porcelaine, Dom (cathédrale Saints-Jean-et-Donat), construite à partir de 1250 sur les vestiges d’une église romane et terminée vers la fin du 15ème siècle.

[5] Leipzig est une ville-arrondissement d’Allemagne centrale, au nord-ouest du Land de Saxe. En 1409 est fondée l’université de Leipzig, l’Alma Mater Lipsiensis (la mère nourricière lipsienne), une des plus anciennes universités d’Allemagne. En 1497, l’empereur Maximilien 1er étend les privilèges des (désormais trois) marchés annuels, en en faisant des foires impériales ; concrètement, aucune ville dans un rayon d’environ 115 km n’a le droit d’organiser des foires. Fortes de ce droit, les trois foires de Leipzig se développent considérablement jusqu’à devenir les plus importantes d’Allemagne au 18ème siècle devançant celles de Francfort-sur-le-Main. Il s’agit des foires du Nouvel An, de Pâques, et de la Saint-Michel. Au 18ème siècle, constituant une véritable plateforme commerciale où s’échangent des marchandises de l’Europe occidentale, centrale, et orientale, de l’Empire russe et même de la Perse (par l’intermédiaire des marchands juifs de la Pologne-Lituanie).

[6] Dans l’Église catholique, un archidiaconé est une circonscription religieuse, subdivision d’un diocèse. Placée sous l’autorité d’un archidiacre nommé par l’évêque pour le représenter. Dans l’ancien diocèse de Paris, on disait archidiaconat. C’est dans ce ressort que l’archidiacre effectuait ses visites archidiaconales dans les paroisses, accomplissant ainsi sa fonction de contrôle des curés par délégation de l’évêque.

[7] L’église Saint-Thomas est une église de Leipzig célèbre pour avoir été l’endroit où Jean-Sébastien Bach a travaillé comme maître de chapelle. Elle héberge un chœur de garçons de renommée mondiale, le Thomanerchor. Citée pour la première fois en 1212 dans la charte de fondation du couvent des chanoines des Augustins, l’église Saint-Thomas ne reçut sa forme actuelle d’église à trois nefs qu’à la fin du 15ème siècle.

[8] La Hanse, Ligue hanséatique, Hanse germanique ou Hanse teutonique était l’association des villes marchandes de l’Europe du Nord autour de la mer du Nord et de la mer Baltique. Cette Hanse se distinguait des autres hanses en ce que son commerce reposait sur des privilèges jalousement défendus qui leur avaient été octroyés par divers souverains européens. Pendant 3 siècles, cette Hanse en particulier, et à moindre degré les hanses par extension, eurent un rôle dominant au niveau commercial, puis politique, en Europe. Actives du 12ème au 17ème siècle, leur déclin et quasi-disparition ont été achevés en 1648 avec les traités de Westphalie signant la fin de la guerre de Trente Ans et de la guerre de Quatre-Vingts Ans. La croissance de la ligue hanséatique a lieu dans un monde où colonisation et évangélisation vont de pair. Elle est particulièrement liée à la montée de l’ordre des Chevaliers teutoniques, au prosélytisme catholique servant de façade aux jeux de pouvoir mondiaux de l’époque.

[9] L’université de Leipzig, située dans le land de Saxe, est l’une des plus anciennes universités d’Allemagne. En 1409, par le décret de Kuttenberg, le roi des Romains Venceslas donnait la primauté aux Tchèques sur les Allemands. Mécontents, les Allemands quittèrent alors Prague pour Leipzig et obtinrent des landgraves Frédéric 1er de Saxe et Guillaume II de Misnie la fondation d’une nouvelle université. À l’origine, elle comptait quatre facultés ; on en trouve maintenant quatorze, avec environ 29 000 étudiants, ce qui en fait la deuxième université de Saxe. Elle est en activité sans interruption depuis bientôt 6 siècles, et rassemble aujourd’hui plus de 150 départements, pour 190 programmes de formations débouchant notamment sur de nombreux masters et certificats d’aptitudes à l’enseignement. L’université de Leipzig est notamment réputée pour sa faculté de médecine.

[10] La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui a déchiré l’Europe de 1618 à 1648. Les causes en sont multiples mais son déclencheur est la révolte des sujets tchèques protestants de la maison de Habsbourg, la répression qui suivit et le désir de ces derniers d’accroître leur hégémonie et celle de la religion catholique dans le Saint-Empire. Ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien que catholique et luttant contre les protestants chez elle, entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen.

[11] grosses Fürstenkollegium