Née à Florence [1], fille de Cosme III de Médicis et de Marguerite-Louise d’Orléans , femme de Jean-Guillaume de Neubourg-Wittelsbach . Elle est la dernière des Médicis.
Ses parents ne s’entendaient pas. La grande-duchesse Marguerite-Louise, jeune femme brillante et capricieuse, se morfondait auprès d’un mari bigot. Le couple grand-ducal, après quelques réconciliations éphémères dont sont issus Anne-Marie-Louise et son frère cadet Jean-Gaston, se sépara en 1675.
La grande-duchesse rentra en France, son pays d’origine, où le roi Louis XIV, son cousin germain, la confina dans un couvent parisien qui accueillait des dames nobles veuves, ne la recevant à Versailles [2] que pour les événements familiaux.
Préoccupé par la fin probable de sa lignée, Cosme III tint à marier ses enfants le plus brillamment possible. Il maria son fils aîné Ferdinand III à Violante-Béatrice de Bavière , sœur de l’ÉlecteurMaximilien II et de la Dauphine de France Marie-Anne de Bavière . Ce mariage resta stérile.
Pour Anne-Marie-Louise, il fut d’abord question de Louis XIV, veuf en 1683 puis de son fils le grand Dauphin à son tour veuf en 1690. Ces brillants mariages ne se firent pas, les deux princes préférant convoler secrètement avec leur maîtresse respective.
Anne-Marie-Louise était sur le point de “coiffer sainte Catherine” quand son père lui fit épouser en 1691 un autre veuf, Jean-Guillaume, électeur palatin [3], beau-frère de l’empereur Léopold 1er.
Le couple n’eut pas d’enfant, tout comme Jean-Gaston qui épousa la même année Anne-Marie-Françoise de Saxe-Lauenbourg , pourtant veuve du frère de l’électeur et mère d’une petite fille.
Anne-Marie-Louise fut veuve en 1716 et se consacra aux œuvres de bienfaisance, tandis que son beau-frère montait sur le trône de Palatinat.
Cosme III mourut en 1723. Marguerite-Louise l’avait précédé de 2 ans dans la tombe qu’ils ne partagèrent pas. Le frère aîné d’Anne-Marie-Louise, Ferdinand, étant décédé en 1713, c’est Jean-Gaston qui monta sur le trône toscan. Les puissances européennes ayant refusé de reconnaître certains droits au trône à Anne-Marie-Louise, en 1731, il désigna comme héritier son parent le plus proche, son lointain et très jeune cousin l’infant Charles d’Espagne âgé de 15 ans.
Nonobstant, à la faveur du traité de Vienne [4] qui mit un terme à la guerre de Succession de Pologne [5], les puissances européennes ne tinrent pas compte des volontés du dernier des Médicis et, à la mort de Jean-Gaston en 1737, la Toscane* échut à François III, duc de Lorraine et de Bar, futur gendre de l’empereur Charles VI.
Anne-Marie-Louise mourut 6 ans plus tard, en 1743, âgée de 75 ans. Elle fit don en indivision de tout ce qu’elle possédait à l’État toscan [6] à condition que rien ne quitte la ville de Florence [7] et que les collections soient ouvertes au public