Né à Glückstadt [1]. Son père, Wulbern ou Waldemar Gabel, cartographe puis enregistreur de Glückstadt, fut tué au siège de la forteresse par l’armée impériale allemande en 1628. On ne sait rien de Christoffer durant sa jeunesse, mais il est certain qu’il a fait des études universitaires.
Le nom de Christoffer est enregistré pour la première fois en 1639 en tant que surveillant et comptable à la cour de l’archevêque de Brême [2], le duc Frédéric. Lorsque le duc monta sur le trône de Danemark en tant que roi comme Frédéric III du Danemark, Gabel le suivit jusqu’à Copenhague [3] comme secrétaire particulier et son homme d’affaires, ayant une grande influence sur le roi.
Pendant le bref intervalle de paix entre les première et deuxième attaques du roi Charles X Gustave sur le Danemark, Gabel fut employé dans plusieurs missions secrètes en Suède ; et il a pris part aux intrigues qui ont abouti à la révolution autocratique de 1660 [4]. Bien qu’il ne soit pas à l’origine de la révolution, il était certainement le principal intermédiaire entre Frederick III et les États conjoints dans le mystérieux complot qui instaura l’absolutisme au Danemark.
Ses activités ont gagné la gratitude perpétuelle du roi. Il fut enrichi, ennobli et en 1664 nommé gouverneur de Copenhague. De 1660 à 1670, il était considéré comme le personnage le plus influent à la cour.et très largement employé dans les affaires financières et diplomatiques. Pendant cette période, il mena une politique étrangère pro-française alors que sa politique intérieure était affectée par la paresse et la corruption.
À la mort de Frédéric III, en février 1670, le pouvoir de Gabel était épuisé. Le nouveau souverain, Christian V , ne le favorisa pas et les accusations contre Gabel affluèrent de toutes parts.
Lorsque, le 18 avril 1670, il fut licencié, le public n’éprouva aucune sympathie pour un homme qui s’était enrichi à une époque de pauvreté généralisée. Il a été dépouillé de tous les titres et privilèges, à l’exception du contrôle financier des îles Féroé [5]. Il passa le reste de son temps à Copenhague et mourut le 13 octobre 1673. Il fut inhumé dans l’église Saint-Pierre [6]