Cnaeus Cornelius Lentulus Augur
homme politique romain
Issu de la gens Cornelia [1], l’une des plus puissantes familles patriciennes de la Rome antique.
Consul en 14 av. jc avec Marcus Licinius Crassus Dives, il est proconsul [2] d’Asie [3] en 1 av. jc. Comme beaucoup d’aristocrates de l’époque, Lentulus l’Augure avait été ruiné par les guerres civiles [4] et les proscriptions [5]. Mais, bénéficiant de la faveur d’Auguste, il s’enrichit considérablement jusqu’à posséder 400 millions de sesterces.
En 22, il s’oppose à la nomination de Servius Cornelius Lentulus Maluginensis, flamine [6] de Jupiter, au proconsulat d’Asie.
Selon Suétone, Tibère l’aurait effrayé au point de le forcer à se suicider et à lui léguer tous ses biens
Notes
[1] Les Cornelii ou gens Cornelia constituent l’une des familles patriciennes les plus importantes de l’histoire romaine et ont, de loin, revêtu plus de magistratures que n’importe quelle autre gens. Ils se classent en majorité dans le camp conservateur mais certains d’entre eux ont épousé la cause populaire, soit par conviction, soit par opportunisme. Ses membres les plus illustres sont Aulus Cornelius Cossus, Scipion l’Africain, Scipion Émilien, Sylla et Cinna. Le premier Cornelius à revêtir le consulat est Servius Cornelius Maluginensis Cossus, consul en 485 av. jc. La gens disparaît des Fastes consulaires après 178 et le consulat de Servius Cornelius Scipio Salvidienus Orfitus.
[2] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.
[3] La province romaine d’Asie comprenait la Carie, la Lydie, la Mysie, la Phrygie et la Troade.
[4] La guerre civile de César, appelée aussi guerre civile romaine de 49 av. J.-C. ou guerre civile entre César et Pompée, est un des derniers conflits intérieurs de la République romaine, et fait partie de la liste des nombreuses guerres civiles romaines. Elle a consisté en une série de heurts politiques et militaires entre Jules César, ses alliés politiques et ses légions d’une part, et la faction conservatrice du Sénat romain, appelée aussi optimates, épaulée par les légions de Pompée d’autre part.
[5] Une proscription (du latin pro scribo qui signifie « afficher ») est une condamnation arbitraire annoncée par voie d’affiches, et qui donne licence à quiconque de tuer les personnes dont les noms sont affichés. L’assassin reçoit une récompense, en général une partie du patrimoine du proscrit.
[6] Les flamines (singulier flamen en latin) sont des prêtres romains voués au culte d’un seul dieu. Sous la République, ils sont au nombre de 15 (3 flamines majeurs et 12 flamines mineurs), choisis pour certains par le grand pontife, élus par la plèbe pour d’autres. Ils vouent alors leur vie à un dieu particulier. Ils jouissaient d’un grand prestige, mais étaient l’objet de nombreux interdits. Le flaminat désigne la dignité de flamine. Avec l’apparition du culte impérial, le nombre de flamines se multiplie à Rome et dans les municipalités de l’Empire. La montée du christianisme ne provoque pas la disparition des flamines, qui subsistent localement même après la chute de l’Empire romain d’Occident. Les flamines conservaient chez eux la flamme sacrée, symbole de leur fonction.