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Ahmès-Néfertary

mardi 21 juillet 2020, par ljallamion

Ahmès-Néfertary

Statuette d'Ahmès-Néfertary divinisée conservée au musée du Louvre.Épouse et probablement sœur du pharaon Ahmosis 1er , fondateur de la XVIIIème dynastie. Elle est qualifiée de fille royale, sœur royale, grande épouse royale sur les stèles de la donation et stèle de Maasara [1]

Elle est née de la grande épouse royale, mère d’Ahmosis, la reine Iâhhotep 1ère . Elle épouse son frère après l’an 18 et avant l’an 22. Elle lui survécut, traversant le règne de son fils et successeur Amenhotep 1er, et présente encore aux côtés de la reine Ahmès , épouse de Thoutmôsis 1er .

Son association à certaines réalisations de son époux est très étroite, elle est la première reine à assumer la fonction sacerdotale de divine adoratrice d’Amon [2] ; en tant qu’épouse du dieu, elle réorganise le culte, y gagnant en prestige au point de devenir une sainte patronne de la nécropole thébaine, avec une barque sacrée qui était sortie lors des processions liées aux grandes fêtes.

Elle sera adorée comme une divinité dans un culte funéraire de Thèbes [3] jusqu’à l’époque du grand prêtre d’Amon [4], Hérihor au début de la XXIème dynastie. Ahmès-Néfertari sera particulièrement vénérée à Deir el-Médineh [5]. Célébrée comme l’ancêtre bienfaisante des dynasties suivantes, elle est représentée avec les mêmes attributs qu’une déesse. Elle est notamment assimilée à Isis et Hathor .

Son sarcophage est un monumental cercueil de style rishi, de près de trois mètres de longueur, la représentant la tête couverte par une lourde perruque et coiffée d’une couronne à deux hautes plumes, caractéristiques de son rôle de grande épouse royale et d’épouse du dieu, les bras croisés et tenant dans ses mains deux signes Ânkh.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Michel Gitton, Les divines épouses de la 18e dynastie, Belles-Lettres,‎ 1989 (ISBN 2-25160-306-9) ;

Notes

[1] La stèle de Maasara a été trouvée lors des fouilles de la nécropole de la période dynastique ancienne (dynasties thinites) d’el-Maasara (quartier d’Hélouan, sud d’el-Maadi, au Caire) de l’ancienne capitale Memphis. Sur cette stèle, on trouve l’inscription de la date d’un titre de trésorier du roi, ainsi qu’une évocation de la reine Ahmès-Néfertari, permettant de l’attribuer au règne d’Ahmôsis 1er. La stèle est conservée au British Museum.

[2] Le titre de Divine adoratrice puis d’Épouse du dieu, ou Main du Dieu, fut successivement porté par des catégories totalement différentes de femmes égyptiennes. Il désigne des prêtresses consacrées au service d’Amon, tout comme d’autres divines adoratrices sont attachées à la déesse Hathor ou placées au service d’Atoum, de Min et de Sobek. Il semble qu’en leur qualité de « Main du dieu » elles aient pour rôle d’« éveiller la pulsion sexuelle » du dieu créateur. Les épouses du dieu sont des dames du plus haut rang, membres de la famille royale. Pendant le Nouvel Empire, le titre est porté notamment par Ahmès-Néfertary, sœur et grande épouse d’Ahmôsis 1er, puis par leur fille Méritamon, et, après elle, par Hatchepsout et Néférourê.

[3] Thèbes (aujourd’hui Louxor) est le nom grec (Thebai) de la ville d’Égypte antique Ouaset (« Le sceptre » ou « La Puissante »), appartenant au quatrième nome de Haute Égypte. D’abord obscure capitale de province, elle prend une importance nationale à partir de la XIème dynastie. Elle est en effet la ville d’origine des dynastes de la famille des Antef, qui fondent la XIème dynastie avec Montouhotep 1er et Montouhotep II, liquidateurs de la Première Période intermédiaire et rassembleurs des Deux Terres, c’est-à-dire de la Haute Égypte et de la Basse Égypte.

[4] Le grand prêtre d’Amon est le plus haut rang de prêtre dans le sacerdoce du dieu Amon. Les premiers grands prêtres d’Amon apparaissent au début de la XVIIIe dynastie. Le sacerdoce d’Amon augmente en puissance au cours de cette dynastie par l’importance des hommages au dieu Amon d’Hatchepsout et surtout Thoutmôsis III.

[5] Deir el-Médineh (ou Deir al-Médîna) est le nom arabe d’un village de l’Égypte antique où résidait la confrérie des artisans chargés de construire les tombeaux et les temples funéraires des pharaons et de leurs proches durant le Nouvel Empire (de la XVIIIe à la XXe dynastie). Le village se situe sur le chemin qui mène du Ramesséum à la vallée des Reines.