Suppo III de Spolète (mort vers 879)
Duc de Spolète de 871 à 876
Issu de la famille de Supponides [1]. Il fut, archiminister [2] et consiliarius [3] de l’Empereur Louis II le Jeune, il fut donc le personnage le plus puissant du Royaume d’Italie [4] après le souverain.
Il était membre de la famille des Supponides qui avait des liens de parenté avec l’impératrice Engelberge, épouse de Louis, mais aussi de Suppo II son cousin, qui fut comte de Parme [5], d’Asti [6] et de Turin [7].
Louis II, le mit à la tête du Duché de Spolète [8] en 871, en remplacement de Lambert 1er qui était en rébellion contre lui.
Après la mort de Louis en 876, il soutient Charles le Chauve pour le trône italien. Néanmoins, ce dernier le dépossède et rétablit Lambert dans ses droits cette même année.
La femme de Suppo III était une sœur d’Évrard de Frioul, mais ils n’eurent aucun descendant connu.
Notes
[1] Les Supponides est le nom donné par l’historiographie moderne à une lignée noble d’origine franque qui devient une des familles les plus importantes du royaume d’Italie carolingien « regnum Italicum » au 9ème siècle. Ils ont pour origine le comte Suppo, qui apparaît en 817 comme un partisan zélé de l’Empereur Louis le Pieux. Lui et ses descendants reçoivent le duché de Spolète, ce qui les oppose aux Widonides une autre puissante famille d’origine franque d’Italie centrale. La famille des Supponides consolide ses positions dans le nord de l’Italie au cours des décennies 820, 830, et 840, en obtenant entre autres le contrôle de Brescia à titre héréditaire, Parme, Crémone et Plaisance.
[2] archministre
[3] conseiller
[4] Le royaume d’Italie est une entité politique du Haut Moyen Âge qui exista de 888 à 1024 dans le nord et le centre de la péninsule italienne, alors que le sud relevait du catépanat d’Italie ou de ses vassaux. En cette période, il n’existait pas en Italie de vraie et propre assemblée d’État capable d’imposer son autorité : le titre de Roi d’Italie était presque exclusivement formel, sans pouvoir réel, qui appartenant aux divers souverains locaux en lutte entre eux. La chronologie qui suit permet de faire la lumière sur les principaux évènements advenus sur le territoire du royaume d’Italie à partir de la destitution de Charles III le Gros en 887, après la mort du roi Lothaire 1er en 855, et enfin de celui qui lui conteste la couronne, c’est-à-dire le roi de Germanie et empereur Henri II du Saint Empire, en 1024.
[5] Parme, est une ville italienne de la province de Parme, dans la région d’Emilie Romagne. Située entre la chaîne des Apennins et la plaine du Pô, la ville est divisée en deux par la rivière Parma, affluent du Pô. En 1545, le pape Paul III Farnèse crée le duché de Parme et Plaisance et l’octroie à son fils Pierre Louis. Le nouvel État surgi du néant suscite l’hostilité des seigneuries voisines, la famille d’Este de Ferrare et Modène, la famille Gonzague de Mantoue, du pouvoir impérial lui-même et surtout de la noblesse locale. Les Farnèse le gouvernent jusqu’en 1731.
[6] Asti est une ville italienne située dans la province du même nom dont elle est le chef-lieu, dans le Piémont. Dans la seconde moitié du 6ème siècle la ville a été choisie comme siège pour l’un des 36 duchés qui étaient administrés par les Lombards. Le territoire d’Asti comprend une vaste zone qui s’étend d’Albenga aux Alpes Maritimes. Cela est resté ainsi quand l’Italie du Nord a été conquise par les Francs en 774, avec le titre de comté. À la fin de l’époque carolingienne Asti était gouvernée directement par ses évêques, qui étaient les principaux propriétaires de la région.
[7] Turin est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom et de la région du Piémont. Turin fut la capitale des États de Savoie de 1563 à 1720, du royaume de Piémont Sardaigne de 1720 à 1861 et du royaume d’Italie de 1861 à 1865.
[8] Le Duché de Spolète avait pour siège Spolète, une ville d’Ombrie en Italie centrale. Ayant conquis la Toscane et l’Ombrie, Alboin érigea ce pays en duché, dont la capitale fut Spolète, qui lui donna son nom. Faroald 1er, capitaine lombard, en reçut l’investiture des mains d’Alboin, en l’an 570, devenant un « dux » (duc). Spolète devint alors le siège d’un assez vaste duché, plus ou moins autonome par rapport aux rois lombards Authari et Agilulf. Siège d’un duché lombard, puis franc et d’une principauté assez importante, Spolète fut finalement incorporée aux États de l’Église en 1213.