Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Jean du Barry

dimanche 15 mars 2020, par ljallamion

Jean du Barry

Seigneur de la Renaudie

L'exécution des conjurés d'Amboise. Gravure de Tortorel et Perrissin, série des Quarante Tableaux, vers 1570.Gentilhomme protestant qui s’illustra comme chef de la conjuration d’Amboise [1] prélude en mars 1560 des guerres de religion.

La Renaudie est un gentilhomme du Périgord. À la suite d’un procès contre le juriste Jean du Tillet , il est condamné pour usage de faux en 1546 par le parlement de Dijon. Exilé temporairement en Suisse, il se convertit au calvinisme. Il est le beau-frère de Gaspard de Heu qui fut exécuté sommairement en 1558.

A l’avènement du roi François II, il devient l’instigateur principal de la conjuration d’Amboise. Le nouveau gouvernement avait été confié par le jeune roi aux Guise et suscitait par la répression des protestants qu’il menait, un profond mécontentent dans le royaume. Devant l’inaction des princes du sang, espoir de l’opposition, La Renaudie espérait fédérer les mécontents pour renverser le gouvernement honni.

Il tenta d’abord de chercher des appuis à Genève auprès des autorités religieuses calvinistes comme Jean Calvin, mais celui-ci devait ressentir une vive répulsion à son égard. La Renaudie était pour lui un « homme plein de vanité et d’outrecuidance, famélique, cherchant partout une proie, menteur impudent, en quête d’argent à extorquer et d’amitiés à exploiter ». Calvin devait vivement condamner ses entreprises.

La Renaudie chercha alors des appuis politiques comme celui du prince de Condé et passa plusieurs mois à recruter des hommes et à trouver des fonds. Après être passé par Lyon et en Périgord, il réunit les principaux conjurés composés de nobles et de roturiers protestants à Nantes le 1er février 1560. Il passe ensuite à Paris, où il réunit les conjurés chez un avocat appelé Pierre des Avenelles et qui devait par la suite le trahir.

La Renaudie a pris la direction opérationnelle de la conjuration. Le coup de main sur les Guise doit se dérouler à Amboise où la cour est installée depuis le 22 février. L’affaire est fixée au 6, puis, est reportée au 16 mars. De sérieux manques de coordination devaient faire échouer l’entreprise. Chaque jour des groupes d’hommes venus de toutes les provinces arrivaient perdus en désordre aux abords du château.

Le 10 mars, les Guise procèdent, dans les forêts entourant Amboise, aux premières arrestations des conjurés. Le roi se montre d’abord clément en les libérant, mais l’attaque du 17 mars sur la porte des Bons-Hommes à Amboise [2] le pousse à les réprimer sévèrement.

La Renaudie est tué le 18 mars dans une escarmouche dans la forêt de Château-Renault [3], après avoir tué son cousin d’une estoc, il est tué par une décharge d’arquebuse tirée par un serviteur du chevalier de Pardaillan, le sieur de Pardaillan membre de la patrouille lancée par les Guise à la poursuite des conjurés. Son corps est coupé en cinq morceaux et exposé aux portes d’Amboise.

P.-S.

Corrado Vivanti, « La congiura d’Amboise », dans Yves-Marie Bercé et Elena Fasano Guarini (dir.), Complots et conjurations dans l’Europe moderne : actes du colloque international, Rome, 30 septembre-2 octobre 1993, Rome, Publications de l’École française de Rome, coll. « Collection de l’École française de Rome » (no 220), 1996, 773 p. (ISBN 2-7283-0362-2,)

Notes

[1] La conjuration d’Amboise, également appelée tumulte d’Amboise (mars 1560) est la tentative d’enlèvement manquée, organisée par des gentilshommes protestants pour s’emparer de la personne du roi François II pour le soustraire de la tutelle des Guises, jugés trop proches de lui. Il s’agit d’un événement qui annonce les guerres de religion à venir (1562-1598).

[2] Amboise est une ville d’Indre-et-Loire située sur les bords de la Loire, dans l’arrondissement de Loches. La cité doit sa renommée au célèbre château royal d’Amboise qui la domine, à la porte de l’Horloge, à la collégiale Saint-Denis, au château du Clos Lucé où s’éteignit Léonard de Vinci, à la demeure royale de Château-Gaillard construite par Charles VIII en 1496, célèbre pour ses jardins aménagés par Dom Pacello da Mercogliano et à la proche pagode de Chanteloup. Son nom est aussi attaché à la sanglante conjuration de 1560. L’histoire de la ville se confond pour l’essentiel avec celle de ses châteaux : le château royal où réside la cour du roi Charles VIII puis de François 1er, le château du Clos Lucé, où vécut Léonard de Vinci. Très attaché à la vieille forteresse où il avait passé sa jeunesse, Charles VIII avait décidé la métamorphose du château royal au lendemain de son mariage avec Anne de Bretagne. Louis XII et, surtout, François 1er, arrivé au château d’Amboise à l’âge de 4 ans y donnera de nombreuses fêtes, en poursuivirent les aménagements du logis renaissance.

[3] situé sur la rive droite de la Loire