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Jean III de Bourbon ou Jean de Bourbon

lundi 25 novembre 2019

Jean III de Bourbon ou Jean de Bourbon (vers 1413-1485)

Religieux bénédictin et évêque français du 15ème siècle

Façade nord-est du château des Évêques-du-Puy à Monistrol-sur-Loire (Haute-Loire, Auvergne)Fils naturel de Jean 1er de Bourbon , duc de Bourbon [1] et d’Auvergne [2], comte de Forez [3].

Jean de Bourbon est abbé de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon [4], lorsqu’il est élu évêque du Puy [5] en 1443. Il fait reconstruire le palais épiscopal, restaure le Château des évêques du Puy à Monistrol [6], érige le donjon d’Yssingeaux [7] et reconstruit l’église de Lavoûte-Chilhac [8].

Il est élu archevêque de Lyon [9] en 1444 par le chapitre, mais il n’accepte pas son élection et se désiste au profit de son neveu Charles de Bourbon, qui a alors 11 ans. Pendant la minorité de son neveu, Jean de Bourbon gouverne l’église de Lyon de 1449 à 1466.

Il est aussi abbé commendataire de l’abbaye de Cluny de 1456 à 1480 et restera administrateur perpétuel jusqu’à sa mort. Il serait également le fondateur de l’hôtel de Cluny à Paris [10].

En 1465, il prend part à la ligue du Bien public [11] aux côtés de son neveu, le duc Jean II de Bourbon. En 1466, ce dernier le nomme lieutenant général [12] du Languedoc [13] mais Louis XI le destitue en 1474. Jean II le nomme alors lieutenant général du Forez. Il retrouvera son office du Languedoc en 1484.

En 1468, il est nommé prieur de Saint Rambert [14], dans le Forez, à mi-chemin de Cluny et du Puy-en-Velay. Il meurt le 2 décembre 1485 dans ce prieuré dont il avait fait sa résidence principale. Il est enterré à Cluny, dans la chapelle qui porte son nom.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Pierre Caillet, La décadence de l’Ordre de Cluny au xve siècle et la tentative de réforme de l’abbé Jean de Bourbon (1456-1485). In : Bibliothèque de l’école des chartes. 1928, tome 89

Notes

[1] Le duché de Bourbon plus communément nommé Bourbonnais est une région historique et culturelle française. Cette ancienne province a pour chef-lieu Moulins et son territoire correspond approximativement au département de l’Allier, mais certaines portions se trouvent réparties dans des départements voisins, comme le Puy-de-Dôme et le Cher (arrondissement de Saint-Amand-Montrond). La province comme la famille doit son nom à la ville de Bourbon-l’Archambault, qui est le berceau de la première Maison de Bourbon, maison féodale apparue au 10ème siècle. Le Bourbonnais entre dans la famille royale par le mariage, en 1272, de Béatrice de Bourgogne, fille de Jean de Bourgogne, avec Robert de Clermont, fils puîné de Saint Louis. En 1327, il est érigé en duché-pairie par le roi Charles IV. La position géographique du Bourbonnais, situé entre le domaine royal et les duchés d’Aquitaine et d’Auvergne, intéresse particulièrement le pouvoir royal. Les Bourbons sont de tout temps serviteurs du trône, ils sont des conseils des rois en exerçant diverses fonctions (chambriers, connétables, régents). Cette alliance constante et fidèle facilite l’essor et la prospérité du Bourbonnais. Déjà dauphins d’Auvergne, les ducs de Bourbon se voient donner en garde le duché d’Auvergne. En 1531, le duché de Bourbonnais est rattaché à la Couronne de France, à la suite de la défection du connétable de France, Charles III de Bourbon. Ce territoire devient alors un gouvernement, puis une généralité, dont Moulins est le siège. En 1790, le duché de Bourbonnais est remplacé par le département de l’Allier, diminué de la région du Saint-Amandois (Saint-Amand-Montrond, rattachée au Cher). Il intègre quelques enclaves auvergnates (Cusset, Ébreuil, Saint-Pourçain-sur-Sioule), mais perd certains territoires au bénéfice du département de la Nièvre et de Saône-et-Loire.

[2] Le comté d’Auvergne est l’une des plus anciennes seigneuries de France, puisqu’elle a déjà été érigée à la fin de la période romaine. Durant l’ère mérovingienne, il devient même momentanément un duché. La famille des Comtes d’Auvergne gouverne le comté depuis le dixième siècle. Une crise éclate au sein de la famille en 1155, date à laquelle le comte Guillaume VII d’Auvergne est forcé par son oncle Guillaume VIII d’Auvergne à diviser le comté en deux. Guillaume VIII reprend le comté, tandis que Guillaume VII doit se satisfaire du titre de dauphin d’Auvergne. En 1360, le roi de France Jean II de France crée, sur la vieille Terre royale d’Auvergne, un duché d’Auvergne qui se transmet au sein de la famille royale

[3] Le Forez est une région naturelle et historique française située, pour l’essentiel, dans la partie centrale de l’actuel département de la Loire. Cette région fut au cœur du comté de Forez puis de la province de Forez sous l’Ancien Régime, cette dernière englobant tardivement une bonne partie des régions du Roannais et du Jarez dont la ville de Saint-Etienne. Dès le début du xiie siècle, le Forez paraît dans les chartes avoir été une terre "libre" où l’achat, la vente et la transmission des terres se faisait, moyennant les droits en usage, en toute liberté. De même, les sources ne portent pas mention d’un quelconque système de servage. Le titre de capitale du comté est retiré à la ville de Feurs, le 6 mai 1441, par lettres patentes de Charles 1er de Bourbon, 5ème duc de Bourbon, duc d’Auvergne, comte de Forez et comte de Clermont en Beauvaisis, et accordé à la ville de Montbrison. Ce transfert de capitale est confirmé, l’année suivante, par d’autres lettres patentes signées à Moulins. Toutefois, l’antique cité continuera à jouer un certain rôle dans la vie du fief comtal. Trois dynasties de comtes se succédèrent dans le Forez ; la dernière fut celle de Bourbon, à laquelle le Forez échut par le mariage de Louis II, duc de Bourbon, avec Anne de Forez, dauphine d’Auvergne, seule héritière de ce comté. Après la défection du connétable Charles III en 1523, le Forez fut confisqué et peu après en 1531 il fut réuni à la couronne de France. En 1542, la province du Forez intégra la généralité de Lyon, structure administrative comprenant également les provinces du Lyonnais et du Beaujolais.

[4] L’abbaye Saint-André est une abbaye bénédictine située au sommet du Mont-Andaon, dans la commune gardoise de Villeneuve-lès-Avignon. L’abbé de Saint-André, au cours de la croisade contre les Albigeois, en 1226, et lors du siège d’Avignon par Louis VIII, roi de France, rejoint ses troupes. La conséquence de cette alliance est que le fief allodial de Saint-André est désormais partagé, par un acte de paréage, entre le roi et l’abbé. Quant à Philippe le Bel, en 1292, il signe avec l’abbé de Saint-André un nouvel acte de paréage qui prévoit l’édification de deux forteresses royales : à l’entrée du pont Saint-Bénezet la Tour Philippe-le-Bel dite au Moyen-Âge, la « Grosse Tour du bout du Pont » est immédiatement élevée pour contrôler l’accès au pont. Le Fort Saint-André sera construit ultérieurement par Jean le Bon pour protéger l’abbaye et le Bourg Saint-André des incursions des grandes compagnies dans la vallée du Rhône. L’année suivante le roi fonde la Ville Neuve Saint-André près d’Avignon, aujourd’hui Villeneuve lez Avignon

[5] Le diocèse du Puy-en-Velay est un diocèse de l’Église catholique en France. Il est le diocèse historique du Velay. Il est érigé dès le 4ème siècle.

[6] Monistrol-sur-Loire est une commune française du département de la Haute-Loire. Elle est la seconde ville du Velay et la deuxième agglomération du département. Située sur l’axe de Lyon à Toulouse par le Massif central, dominant la vallée de la Loire. Seigneurs de la cité après la Huitième Croisade, les évêques du Puy font du château leur résidence d’été. En 1309, Monistrol, dotée d’un chapitre de chanoines par l’évêque Bernard de Castanet, est la deuxième ville du diocèse. Ses consuls, administrateurs municipaux, siègent régulièrement aux États du Velay. Pendant les Guerres de Religion, la ville de l’évêque Antoine de Sénecterre résiste aux assauts huguenots, avant d’être occupée par les troupes du gouverneur ligueur Saint-Vidal en1590.

[7] Yssingeaux est une commune française située dans le département de la Haute-Loire, dont elle est une sous-préfecture depuis 1800. Ville fortifiée avec des remparts et des tours, elle est incorporée à l’Auvergne, au comté de Toulouse puis à la couronne. Jean de Bourbon édifia une maison forte, relais entre le siège épiscopal et la résidence d’été des évêques à Monistrol-sur-Loire. Le 4 août 1621 la ville est attaquée par les Huguenots, lors des guerres de Religion.

[8] Lavoûte-Chilhac communément appelée Lavoûte, est une commune française située dans le département de la Haute-Loire.

[9] L’archidiocèse de Lyon est un des archidiocèses métropolitains de l’Église catholique en France. Les évêques de Lyon sont élevés au rang d’archevêques, à partir d’Agobard. Puis ils portent le titre de Primat des Gaules confirmé officiellement par Grégoire VII en 1079.

[10] L’Hôtel de Cluny, est un édifice situé au cœur du Quartier latin, dans le 5ème arrondissement de Paris. Il tire son nom des abbés de l’ordre de Cluny qui enseignant au Collège de Cluny en firent, dès le 13ème siècle, leur lieu de résidence. Ce n’est qu’à partir du 17ème siècle, et jusqu’à la Révolution française, qu’il abrite des nonces apostoliques ainsi que des particuliers. Reconstruit entre 1485 et 1510, en reprenant certains éléments du style Louis XII contemporain, cet édifice montre à quel point l’architecture parisienne se montre réticente aux nouveautés amenées d’Italie et reste comme à la tour Saint Jacques, fidèle pour l’essentiel au style gothique flamboyant du 15ème siècle. En 1843, l’État en fait un musée devenu aujourd’hui le Musée national du Moyen Âge, ou Musée de Cluny.

[11] La ligue du Bien public est une révolte de princes, menés par Charles, comte de Charolais et d’autres grands seigneurs, contre l’accroissement des pouvoirs du roi de France Louis XI. Elle s’étend de mars à octobre 1465.

[12] Haute fonction dans l’Ancien Régime français. Le lieutenant général de province était un personnage, issu souvent de la haute aristocratie, qui représentait le roi dans les provinces du royaume. Son rôle était théoriquement d’assurer la suppléance du gouverneur. En fait, les rois espéraient ainsi que leurs influences se neutraliseraient mutuellement, empêchant ainsi toute tentative de révolte. La charge de lieutenant-général devint au 17ème et surtout au 18ème siècle purement honorifique

[13] Le Languedoc est un territoire du sud de la France traditionnellement divisé en Haut Languedoc, qui correspond approximativement à l’actuelle région Midi-Pyrénées, et Bas Languedoc, qui correspond approximativement à l’ancienne région Languedoc-Roussillon. Le Languedoc fait partie de l’Occitanie, vaste espace géographique de langue d’oc. Le territoire du Languedoc (région où l’on parle la langue d’oc) est rattaché au domaine royal au 13ème siècle à la suite de la croisade contre les Albigeois mettant fin au catharisme. Le territoire sous contrôle des États de Languedoc s’est ensuite progressivement réduit à l’ancienne province du Languedoc. C’est en 1359 que les villes des trois sénéchaussées de Beaucaire, Carcassonne et Toulouse concluent entre elles une « union perpétuelle » puis exigent des officiers royaux d’être « convoquées ensemble » et non plus séparément, par sénéchaussée. Vers la fin du 14ème siècle, pays des trois sénéchaussées, auquel le nom de Languedoc allait être réservé, désigne les deux sénéchaussées de Beaucaire Nîmes et de Carcassonne et la partie occidentale de celle de Toulouse, conservée au traité de Brétigny. Le pays de Foix, qui relève de la sénéchaussée de Carcassonne jusqu’en 1333 puis de celle de Toulouse, cesse d’appartenir au Languedoc. En 1469, le Languedoc est amputé de presque toute la partie de la sénéchaussée de Toulouse située sur la rive gauche de la Garonne. Le roi Louis XI détache les deux jugeries de Rivière (Montréjeau) et de Verdun (aujourd’hui Verdun-sur-Garonne) de la sénéchaussée toulousaine pour les incorporer au duché de Guyenne, apanagé à son frère, le prince Charles. En contrepartie, le roi incorpore au Languedoc quelques communautés d’habitants du diocèse de Comminges, situées sur la rive droite de la Garonne, connues comme le Petit Comminges

[14] Saint-Just-Saint-Rambert est une commune française, située dans le département de la Loire. En 1078, lorsque les reliques de Ragnebert gardées à Saint-Rambert-sur-Loire furent apportées, le village prit son nom définitif, et fut alors un lieu important de pèlerinage. Bâti sur une butte dominant la plaine et le fleuve, Saint-Rambert était, au Moyen Âge, entouré de deux murs d’enceinte dont il reste aujourd’hui quelques éléments.