Après des études à Paris, Gibieuf entre en 1612 dans la société que Bérulle venait de fonder. Il devient rapidement l’associé étroit du fondateur, qu’il remplace pour gouverner la société pendant ses longues absences en Italie et en Angleterre.
À la mort de Bérulle, en 1629, Gibieuf se retrouve à la tête de ceux qui veulent conserver l’esprit séculier de l’Oratoire [1], contre les partisans d’une congrégation religieuse [2].
Après l’élection de Condren comme général de l’Oratoire, une série de conflits principalement pour la direction et la visite des Carmélites [3] entraîne la mise à l’écart de Gibieuf.
Sa formation scolastique a évolué, sous l’influence de Bérulle, vers la découverte en 1620 et l’approfondissement de l’augustinisme [4]. Lié avec Descartes, Gibieuf est un habile théoricien de la grâce et de la liberté, son “traité sur La Vie et les grandeurs de Marie” en 1637 montre en lui un interprète fidèle de la spiritualité bérullienne.