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Cyrille de Jérusalem

samedi 8 octobre 2022, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 17 août 2011).

Cyrille de Jérusalem (vers 315-387)

Évêque de Jérusalem en 351

Cyrille de Jérusalem Évêque de Jérusalem en 351

Il reçut une bonne formation littéraire. L’évêque de Jérusalem [1],Maxime, l’ordonne prêtre avant 348 et il fut évêque en 351. C’est Acace de Césarée et d’autres Eusébiens [2] qui l’ordonnent évêque, contre la volonté de Maxime qui aurait voulu un autre successeur.

Une fois devenu évêque, il se rangea dans le camp anti-arien de Basile d’Ancyre, s’opposant dès lors à la ligne théologique de son métropolite Acace. Il n’en fallait pas plus à Acace pour réunir un synode, en 357, et déposer Cyrille, en prenant prétexte d’une famine au cours de laquelle Cyrille aurait fait vendre des étoffes précieuses et d’autres objets appartenant à l’Église. Un autre évêque, Eutychius, semble alors avoir été mis en place par Acace, d’après une liste des évêques de Jérusalem. Il quitte d’ailleurs Jérusalem en 357, mais c’était pour en appeler à l’empereur Constance, qui lui accorda une révision de son procès. Cela eut lieu lors du concile de Séleucie en 359, qui fut pour lui l’occasion de se ranger définitivement aux côtés des homoiousiens [3], alors que les Acaciens, mis en minorité devant le parti emmener par Basile d’Ancyre, quittent le concile avant sa fin.

Il est probable que Cyrille retourna alors à Jérusalem. Après son retour à Jérusalem après Séleucie, il fut de nouveau déposé en 360 et remplacé par un certain Irénée, puis, profitant d’une décision de Julien l’Apostat qui cherchait à diviser les chrétiens, est de nouveau réinstallé à partir de 362. 5 ans plus tard, sous Valens, empereur soutenant l’arianisme [4], il aurait été déposé pour la 3ème fois et remplacé par un certain Hilaire, jusqu’à l’avènement de Théodose 1er, 11 ans plus tard, en 379. Il connut encore le concile de Constantinople en 381 [5] où il sera reconnu officiellement évêque légitime de Jérusalem par ses pairs et se rangea définitivement dans le camp des partisans du symbole de Nicée. Il mourut le 18 mars 387.

Il est révéré comme saint tant par les orthodoxes que par les catholiques.

En 1883, il fut proclamé Docteur de l’Église par le pape Léon XIII .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Imago Mundi/ Cyrille (saint)/Père de l’Église grecque

Notes

[1] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[2] Le terme Eusébiens est utilisé par Athanase d’Alexandrie pour désigner les partisans d’Eusèbe de Nicomédie. Depuis la mort d’Arius en 336, Eusèbe s’est quelque peu distancé de la position extrême de ce dernier au sujet de la place subordonnée du Fils par rapport au Père. Une grande partie des évêques orientaux, du vivant d’Athanase, l’ont suivi dans cette forme mitigée d’anti-nicéisme, qui prendra plus tard dans le 4ème siècle le nom d’homéisme.

[3] Doctrine chrétienne apparue au 4ème siècle contestant l’homoousisme (la consubstantialité du Père avec le Fils) formulée au concile de Nicée. Suite aux difficultés rencontrées par la théologie nicéenne sous les successeurs de Constantin, les anti-nicéens formèrent trois partis à tendances opposées. A l’extrême gauche se placent les Ariens purs sous la direction d’Aetius, Eunome et Eudoxe de Constantinople. Adeptes de l’arianisme primitif, ils professaient la doctrine hétérousiate, déclarant que le Fils est dissemblable en tout du Père, d’où leur nom d’anoméens et d’hétérousiates. A l’opposé, le groupe homoiousien. Il se prétendait orthodoxe, mais affirmait sa défiance à l’égard de l’homoousios (consubstantiel), terme nouveau, non scripturaire, et qu’ils disaient imprégné d’une saveur sabellienne, il offrait de lui subsister l’ homoiousios, qui signifie seulement semblable en nature au Père.

[4] L’arianisme est un courant de pensée théologique des débuts du christianisme, due à Arius, théologien alexandrin au début du 4ème siècle. La pensée de l’arianisme affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d’abord humain, mais un humain disposant d’une part de divinité. Le premier concile de Nicée, convoqué par Constantin en 325, rejeta l’arianisme. Il fut dès lors qualifié d’hérésie par les chrétiens trinitaires, mais les controverses sur la double nature, divine et humaine, du Christ (Dieu fait homme), se prolongèrent pendant plus d’un demi-siècle. Les empereurs succédant à Constantin revinrent à l’arianisme et c’est à cette foi que se convertirent la plupart des peuples germaniques qui rejoignirent l’empire en tant que peuples fédérés. Les wisigoths d’Hispanie restèrent ariens jusqu’à la fin du 6ème siècle et les Lombards jusqu’à la moitié du 7ème siècle.

[5] Le premier concile de Constantinople, convoqué de mai à juillet 381, par l’empereur Théodose 1er en charge de l’Orient, est le deuxième concile œcuménique de l’histoire du christianisme après celui de Nicée.Théodose n’ayant pas invité les évêques d’Occident dont les juridictions dépendaient de son collègue Gratien1, le concile réunit cent cinquante évêques, tous orientaux.