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Ma’nu Saphul ou Saphelul

vendredi 31 mai 2019

Ma’nu Saphul ou Saphelul (mort vers 10 et 4 av. jc)

Roi d’ Édesse de 23 jusqu’à environ 10/4 av. jc

Père du roi Abgar V. Auparavant, il pourrait avoir été roi à Nisibe [1] avec l’assentiment des Parthes [2] depuis 40/38 av. jc.

Au retour d’une absence prolongée, Ma’nu s’aperçoit qu’Hyrcan II, prisonnier qu’il avait confié au juif Énanos Bagratouni était libéré, alors qu’il espérait percevoir une grosse rançon pour sa libération. Enanus lui assura qu’Hyrcan avait promis de verser 1000 Talents, mais cette somme n’était toujours pas versée lorsque Hyrcan fut assassiné par Hérode le Grand vers 30 av. jc.

Ma’nu tourmente alors Enanus et tente même de le contraindre d’abandonner la religion juive. Finalement, il fait grâce à Enanus et à sa famille.

Ma’nu est contraint de payer tribut à l’empire romain pour le territoire de la ville de Césarée en Syrie romaine [3] et pour un territoire non précisé situé en Mésopotamie, probablement en Osrhoène [4].

Alors que le roi de Judée [5] Hérode le Grand, est devenu aussi tétrarque [6] de la province romaine de Syrie [7], Ma’nu refuse dans un premier temps de fournir les ouvriers et l’argent que lui demande Hérode pour la rénovation d’Antioche [8]. Il demande l’arbitrage de l’empereur Auguste qui lui donne tort et lui dit qu’il doit fournir ce qu’Hérode lui demande.

Il voit surtout Hérode allié à Archélaos de Cappadoce, beau-père de son fils Alexandre, commencer à rassembler une importante armée et comme du côté arménien et du côté parthe, il n’obtient aucun soutien, il se soumet à la volonté d’Hérode et lui envoie les ouvriers et l’argent demandé. Ceux-ci rénovent notamment la rue centrale d’Antioche, dont des restes archéologiques ont été trouvés.

Ma’nu meurt dans des circonstances inconnues entre 10 et 4 av. jc.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de J. B. Segal, « ABGAR dynasty of Edessa, 2nd century B.C. to 3rd century A.D. », dans Encyclopædia Iranica

Notes

[1] Adiabène

[2] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[3] probablement Shaizar

[4] L’Osroène, parfois épelé « Osrohène » ou « Osrhoène », est une région du sud-est de l’Asie Mineure (nord-ouest de la Mésopotamie), bornée au nord par les Monts Taurus, au sud et à l’est par le Chaboras (rivière Khabur), à l’ouest par l’Euphrate, et qui eut pour capitale Édesse. Ce fut un État important dès le 2ème millénaire av. jc qui est appelé Hourri (« grottes ») par les Babyloniens, en raison de nombreuses grottes situées dans la chaîne du Nemrut Dag.

[5] La Judée est le nom historique et biblique d’une région montagneuse qui correspond aujourd’hui à une partie de la Cisjordanie et du sud d’Israël. Son nom vient de la tribu de Juda dont elle constituait le territoire. Dans l’Antiquité, c’était une région plutôt reculée au relief escarpé. La Judée a été le centre de plusieurs royaumes et provinces antiques : le royaume de Juda à l’âge du fer, la province perse de Yehoud Medinata, les dynasties des hasmonéens et des hérodiens puis la province romaine de Iudaea.

[6] Un tétrarque, dérivé de tessares signifiant quatre, et d’archon, chef était au sens propre le dirigeant d’une des quatre parties d’un royaume dans le cas de la Palestine ou d’un empire (Empire romain). Ce terme sera employé plus tard sans qu’il y ait réellement une division rigoureuse d’un territoire en quatre parties.

[7] La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome. Crassus, qui l’a obtenu, y trouve la mort en tentant une expédition militaire contre les Parthes en 53 av. jc, à Carrhes. Sous Auguste, la province est placée sous l’autorité d’un légat d’Auguste propréteur de rang consulaire, résidant à Antioche, la capitale. Les frontières de la province connaissent à plusieurs reprises des modifications. Le royaume de Judée, devenu province de Judée, est renommé Syrie-Palestine durant le règne de l’empereur Hadrien, mais n’appartient pas à la province de Syrie proprement dite. Les frontières varient aussi avec l’Arabie nabatéenne. La Syrie englobe l’Iturée et le territoire de Palmyre. Si les conquêtes de Trajan sont éphémères, la frontière sur l’Euphrate est durablement déplacée jusqu’à Doura Europos, lors de la guerre parthique de Lucius Verus, entre 161 et 166. À partir de la seconde moitié du 2ème siècle, le sénat romain comprend un nombre important de Syriens, comme Claudius Pompeianus ou Avidius Cassius sous Marc Aurèle. Dans la première moitié du 3ème siècle, des Syriens accèdent au pouvoir impérial, avec la dynastie des Sévères.

[8] Antioche, ou Antioche-sur-l’Oronte afin de la distinguer des autres Antioche plus récentes, est une ville historique originellement fondée sur la rive gauche de l’Oronte et qu’occupe la ville moderne d’Antakya, en Turquie. C’était l’une des villes d’arrivée de la route de la soie.