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Nicolas de Mercœur dit Nicolas de Lorraine

lundi 7 janvier 2019

Nicolas de Mercœur dit Nicolas de Lorraine (1524-1577

Évêque de Metz de 1543 à 1548 et de Verdun de 1544 à 1547-Comte de Vaudémont 1548 à 1577-Seigneur de Mercœur de 1563 à 1569-Duc de Mercœur de 1569 à 1577

Fils de Antoine le Bon , duc de Lorraine [1] et de Bar [2], et de Renée de Bourbon-Montpensier , né à Bar-le-Duc [3] il fut de 1552 à 1559, régent des duchés de Lorraine et de Bar pendant la minorité de son neveu Charles III . Il est également le père de la reine Louise de France épouse du roi Henri III.

Âgé de 21 ans à la mort de son frère aîné, le duc François 1er en juin 1545, le jeune évêque assuma la régence au nom de son neveu Charles III conjointement avec sa belle-sœur, la duchesse douairière née Christine de Danemark , mais les États de Lorraine décidèrent en novembre 1545 de laisser Christine seule régente. Nièce de l’Empeur Charles Quint, la jeune douairière de 28 ans adopta évidemment une politique favorable à l’Empire, ce à quoi s’opposait Nicolas.

Nicolas commença à renoncer à ses évêchés en 1548, à se faire relever de ses vœux et prit le titre de comte de Vaudémont [4]. L’année suivante, il se maria.

La guerre reprit entre l’Empire de Charles Quint et la France de Henri II alliée aux princes protestants de l’Empire [5] en 1550. Au printemps 1552, le roi de France en profita pour imposer sa protection aux principautés épiscopales enclavées dans les territoires ducaux sous le prétexte, incongru pour l’époque, que leurs habitants étaient de langue romane [6]. Nonobstant, il mena ses troupes jusqu’à Strasbourg, ville germanophone, mais en vain.

Le 15 avril 1552, de passage à Nancy [7], il destitue arbitrairement la régente, nomme le francophile Nicolas à sa place et, d’autorité, emmène le jeune duc Charles III, âgé de 9 ans, terminer son éducation à Paris afin de le soustraire à l’influence de la duchesse douairière. Nicolas exercera la régence jusqu’au retour de son neveu et duc légitime uni à une épouse française, en 1559.

Veuf en 1554, il épousa l’année suivante Jeanne de Savoie-Nemours . Il se retira ensuite de la vie publique et collectionna les tableaux, les livres et les armes de prix mais bientôt, ayant perdu sa seconde épouse, il se remaria, âgé de 45 ans, à une cousine de la branche française des Lorraine-Guise, Catherine de Lorraine-Aumale qui avait 19 ans.

En 1575, sa fille aînée Louise épousa le roi Henri III de France.

Nicolas s’éteint 2 ans plus tard dans son château de Nomeny [8] à l’âge de 53 ans.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Georges Poull, La maison ducale de Lorraine, Nancy, Presses Universitaires de Nancy,‎ 1991

Notes

[1] Le duché de Lorraine est né du partage de la Lotharingie en 959 par le duc Brunon de Cologne, qui confia la Haute Lotharingie au vice duc Frédéric de Bar. Celui-ci prit le titre de duc de Haute Lotharingie en 977. Au fil du temps, le duché de Haute Lotharingie deviendra le duché de Lorraine, mentionné comme tel en 1067. Les ducs (pour les descendants de Gérard d’Alsace et ceux des Maisons de Vaudémont et d’Anjou jusqu’en 1737) se succédèrent jusqu’en 1766, date de l’annexion par la France où le trône ducal fut occupé par Stanislas Leszczynski, souverain polonais détrôné profitant de la vacance du trône lorrain à la suite du mariage du dernier duc de la maison de Lorraine, François III, avec l’archiduchesse régnante d’Autriche Marie-Thérèse. Ce François III a été élu par la suite roi des Romains et couronné comme Saint Empereur Romain sous le nom de François (premier de ce nom), de sorte qu’on parle de sa femme comme l’Impératrice Marie-Thérèse.

[2] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.

[3] Bar-le-Duc est une commune française située dans le département de la Meuse. L’existence de l’agglomération remonte à l’Antiquité où elle est un relais le long de la voie romaine reliant Reims à Metz. Capitale du comté puis du duché de Bar, Bar-le-Duc devient l’une des principales citadelles lorraines, se développant à la fois au fond de la vallée, le long des berges de l’Ornain, et sur le plateau du versant gauche, autour du château du Moyen Âge. Après son rapprochement avec le duché de Lorraine à la fin du 15ème siècle, elle connaît une période culturelle et architecturale prospère durant toute la Renaissance

[4] Le comté de Vaudémont fut donné à Gérard 1er de Vaudémont en 1070, afin que celui-ci favorise la succession de son frère Thierry II au duché de Lorraine. Les comtes de Vaudémont furent des vassaux des ducs de Lorraine.

[5] Ligue de Smalkalde

[6] les futurs Trois-Évêchés

[7] Capitale du duché de Lorraine jusqu’au rattachement de celui-ci au Royaume de France en 1766, évêché depuis 1777, Nancy est le chef-lieu du département de la Meurthe de 1790 à 1871 puis de Meurthe-et-Moselle à partir de 1871. La naissance de Nancy est liée à l’édification d’un château féodal, au cours du 11ème siècle, par Gérard d’Alsace qui y fonde une petite cité qui deviendra la capitale du duché de Lorraine sous ses successeurs au 14ème siècle. En 1218, au cours de la Guerre de Succession de Champagne, sous le règne du duc Thiébaud 1er , la ville est totalement incendiée par l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen. Elle sera reconstruite, agrandie et protégée par un nouveau château.

[8] Nomeny ou Nomény est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle. Nomény appartient aux évêques de Metz jusqu’en 1548, date à laquelle Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et duc de Mercœur, en fait l’acquisition. Françoise de Lorraine, fille de Philippe-Emmanuel et épouse du bâtard royal César de Vendôme, vend le marquisat de Nomeny à son cousin le duc Henri II de Lorraine en 1612. La duchesse douairière, Marguerite de Gonzague, veuve d’Henri II, viendra vivre à Nomeny de 1624 à 1629. La guerre de Trente Ans, qui ravage le duché de Lorraine, ramène la population de Nomeny de plus de 700 à moins de 100 feux en deux ans, de 1632 à 1634. Richelieu puis Louis XIV ordonnent la destruction des fortifications et de la forteresse de Nomeny. En 1667, le marquisat de Nomeny, qui dépendait à l’époque comme la Lorraine du Saint-Empire est élevé au rang de principauté d’Empire (Reichsmarkgrafschaft) assorti du droit de siéger aux Diètes, au profit du prince Nicolas-François de Lorraine, frère du duc régnant. À partir de 1736, Nomeny comme le reste du duché de Lorraine passe sous domination française (règne de Stanislas) ; le marquisat est pourtant conservé à titre honorifique par la famille de Habsbourg-Lorraine, assorti d’un rang princier et du droit de siéger aux Diètes de l’Empire.