Constant 1er (320 - 350)
Empereur romain de 337 à 350
Quatrième fils de l’empereur Constantin 1er et troisième de son mariage avec Fausta, proclamé par son père César, en 323, après la soumission de Licinius à Nicomédie [1].
En 335, son père donne des responsabilités à ses 3 fils, Constantin, Constance et Constant et à ses 2 neveux Dalmatius et Hannibalien.
En 337, à la mort de l’empereur Constantin 1er, ses fils massacrent ses neveux et se partagent l’Empire. Le 9 septembre 337, Constant est déclaré Auguste par le Sénat, avec ses frères Constantin II et Constance II.
Il a les provinces d’Italie [2], d’Afrique [3], de Pannonie [4], de Dacie [5] et de Macédoine, Constantin II a les provinces de Bretagne, de Gaule et d’Hispanie, et Constance II, les provinces d’Asie, d’Orient, de Pont [6] et de Thrace [7] .
Constantin II et Constant 1er ne peuvent s’entendre. Voulant prendre l’Italie à Constant, Constantin II est tué, en avril 340, à la bataille d’Aquilée [8]. Ses provinces passent à Constant.
En 341 et 342, il entreprend peut-être des campagnes contre les Francs et en 343 contre les Pictes [9] et les Scots [10].
En janvier 350, il est victime d’une conspiration militaire. À Autun [11], un officier, Magnence, est proclamé empereur. Peu après, il est tué par les hommes de Magnence près d’Elne [12].
Il a persécuté les païens et les donatistes [13]. Il interdit en particulier les sacrifices païens et la pratique de la magie en 341 et renouvelle cette interdiction en 346 avec son frère Constance II qui gouverne l’Orient.
Notes
[1] Nicomédie est une ville d’Asie mineure, capitale du royaume de Bithynie. Elle est appelée Izmit aujourd’hui. Hannibal s’y donna la mort en 183 av. jc et l’historien Arrien y naquit vers 90.
[2] À l’époque de la Rome antique, dans les derniers siècles de la République puis sous l’Empire la notion d’Italie évolua pour parvenir à désigner la péninsule italique dans sa totalité, de Brindisi jusqu’aux Alpes, cependant elle ne concerna jamais les îles, sauf dans la période post tétrarchique (4ème siècle). Il s’agissait déjà d’un territoire très vaste et marqué au départ par une très grande diversité ethnique et sociale. Malgré la diffusion de la romanisation, cette Italie unifiée par Rome, comme celle d’aujourd’hui, garda toujours de forts particularismes locaux.
[3] L’Afrique romaine fait souvent l’objet d’une étude d’ensemble par les historiens et les archéologues, malgré de très fortes disparités régionales et de grandes ruptures chronologiques dans les huit siècles de son histoire. Les deux grandes problématiques historiques concernant ces provinces sont actuellement la question de leur romanisation et celle de leur christianisation. L’« Afrique romaine » désigne ainsi soit les terres d’Afrique dominées par Rome, soit la part romanisée de l’Afrique. L’Afrique romaine s’étend d’est en ouest, de la Petite Syrte aux côtes atlantiques de l’actuel Maroc. Les provinces de Cyrénaïque et d’Égypte ne sont pas incluses dans l’ensemble régional, car ces deux provinces reçoivent un traitement à part dans les sources antiques.
[4] La Pannonie est une ancienne région de l’Europe centrale, limitée au Nord par le Danube et située à l’emplacement de l’actuelle Hongrie, et partiellement de la Croatie et de la Serbie.
Les habitants originaux sont les Pannoniens, qui sont envahis par les Celtes et les Boïens au 4ème siècle av. jc.
[5] La Dacie est, dans l’Antiquité, un territoire de la région carpato-danubiano-pontique correspondant approximativement à celui de la Roumanie actuelle. Le mot Dacie vient du nom romain de ses occupants principaux, les Daces, qui sont très proches des Thraces. La Dacie était également peuplée par les Sarmates, les Scythes, et les Bastarnes. On relève aussi quelques peuplements celtes, et probablement un certain nombre de colons grecs et commerçants romains. Les ennemis des Daces sont les Romains et parfois certains Celtes. Leurs alliés sont les Thraces et les Grecs, jusqu’à la conquête de la Grèce par l’Empire romain.
[6] Le Pont est un royaume antique situé sur la côte méridionale de la mer Noire. Aujourd’hui, cette région se trouve en Turquie.
Le Pont tire son nom de la mer Noire, anciennement appelée Pont-Euxin par les Grecs, d’où le nom d’empire du Pont, que le premier à mentionner est Xénophon dans son Anabase.
Le Pont est une région sauvage de l’Asie Mineure, montagneuse, très boisée et peu peuplée à l’est, bien que riche en minerais, tandis que les vallées du Halys, de l’Iris et de leurs affluents font de la partie occidentale une zone riche et cultivable, la communication et le commerce étant facilités par les routes construites sous différents empires.
[7] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.
[8] Aquilée est une commune de la province d’Udine dans la région du Frioul-Vénétie julienne en Italie. Historiquement, la ville, fondée en 181 av. jc fut, à son apogée, une des villes les plus importantes de l’Empire romain. Aquilée a également été un centre religieux chrétien de premier plan, entre le 4ème siècle et le 15ème siècle, siège du patriarcat d’Aquilée.
[9] Les Pictes étaient un peuple établi principalement dans les Lowlands de l’Écosse. Les migrations Pictes s’installent entre les différentes vagues de migrations goïdeliques (gaëliques) et gallo-britonniques.
Leurs ancêtres seraient venus du continent à la fin de la préhistoire, peut-être au cours du 1er millénaire avant jc. Leur première mention est due à l’orateur breton Eumenius, en 297, ce dernier les cite aux côtés des Hibernii (les Irlandais) comme ennemis des Bretons.
[10] Les Scots sont un peuple celte originaire de l’est de l’Irlande qui commença à s’établir dans l’île de Bretagne entre les rivières Clyde et Solway aux 3ème et 4ème siècles de l’ère chrétienne. L’Écosse actuelle leur doit son nom (Scotland).
Les premiers Scots affrontèrent les Britto-romains lors de raids qui se transformèrent en établissements durables, profitant sans doute d’un dépeuplement précoce des régions où ils effectuaient leur piraterie.
Peu avant 500, ces Scots s’établirent sur les côtes du Devon et du pays de Galles, mais ils n’y établirent pas d’ensembles politiques durables. On leur doit toutefois l’introduction de l’écriture oghamique sur l’île.
Plus au nord, les Scots devinrent dans un premier temps les voisins immédiats et les rivaux occidentaux des Pictes, les anciens habitants de la Calédonie. Cette région, qui n’avait jamais été conquise par Rome, passa progressivement sous leur contrôle du 6ème au 9ème siècle.
Dès le 6ème siècle, les Scots durent cependant résister aux Anglo-Saxons, établis durablement au sud du Forth avant 500, contrairement aux Bretons, les Scots nouèrent de nombreux contacts avec ces nouveaux venus, surtout à l’est avec le royaume septentrional de Northumbrie. Au 7ème siècle, les Scots chrétiens jouèrent en particulier un rôle important dans l’évangélisation des Anglo-Saxons, rôle qui fut ensuite éclipsé par Rome.
[11] Autun est une commune française du département de Saône-et-Loire, située aux portes du Morvan. Fondée par les Romains comme Augustodunum, sœur et émule de Rome au début du règne de l’empereur Auguste, capitale gallo-romaine des Éduens en remplacement de Bibracte, évêché dès l’Antiquité, Autun a été jusqu’à la fin du 15ème siècle une cité prospère et un centre culturel influent, en dépit des pillages et des invasions.
[12] Elne est une commune française située dans le département des Pyrénées-Orientales.Après la conquête romaine, Illiberris devient un important centre romain de la Narbonnaise, dont on peut trouver de nombreux vestiges. La prospérité de la ville dure jusqu’au 4ème siècle, sous le règne de l’empereur Constantin 1er ; sa famille y possède probablement une propriété. D’ailleurs c’est à Castrum Helenae qu’alla se réfugier, et que fut tué en 350, un fils de Constantin, l’empereur romain Constant rattrapé dans sa fuite par les assassins envoyés par l’usurpateur Magnence. Le rapporteur de cet évènement dit qu’il fut sorti de force du temple chrétien où il s’était réfugié. L’existence d’un temple chrétien en 350 et le changement antérieur du nom de la ville pour un nom célébrant une femme, sanctifiée plus tard par l’Église catholique romaine peuvent être analysés comme deux indices importants d’une propagation du christianisme, au moins dans la cité d’Elne, dès la première moitié du 4ème siècle.
[13] Le donatisme désigne une doctrine chrétienne schismatique puis hérétique qui prit son essor dans le diocèse d’Afrique romaine aux 4ème et 5ème siècles. Il tire son nom de Donatus évêque de Cellae Nigrae (Cases-Noires) en Numidie. Le principal point d’achoppement des donatistes avec l’Église officielle concernait le refus de validité des sacrements délivrés par les évêques qui avaient failli lors des persécutions de Dioclétien (303-305). Cette position fut condamnée en 313 au concile de Rome.