Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 18ème siècle en France > Personnages du 18ème siècle > Victor Marie d’Estrées dit le Maréchal d’Estrées

Victor Marie d’Estrées dit le Maréchal d’Estrées

jeudi 1er novembre 2018, par lucien jallamion

Victor Marie d’Estrées dit le Maréchal d’Estrées (1660-1737)

Comte puis duc d’Estrées en 1723-Comte de Cœuvres-Seigneur de Tourpes-Militaire français des 17 et 18ème siècles

Né à Paris, fils du maréchal Jean II d’Estrées , il commence sa carrière dans l’infanterie au sein du régiment de Picardie, en 1676, il fait campagne en Flandre en 1677.

Jean-Baptiste Colbert de Seignelay le fait ensuite passer dans la Marine royale et il participe avec son père à la guerre de Hollande [1]. Il prend part à la bataille de Tobago [2] le 3 mars 1677 aux Antilles comme commandant de vaisseau avant d’être chargé d’opérations en Méditerranée.

La paix revenue, il prend part à des opérations en Méditerranée contre les barbaresques sous les ordres de Duquesne. En 1682-1683, il participe aux bombardements d’Alger [3], en 1684 au siège de Luxembourg [4] et reçoit la survivance de la charge de vice-amiral [5] à la mort de son père. Au printemps 1688, il prend part au combat de Anne Hilarion de Costentin de Tourville contre l’amiral espagnol Onorato Bonifazio Papachino .

Il sert sous Tourville au début de la guerre de la Ligue d’Augsbourg [6], il s’engage comme volontaire dans l’armée de terre et il est blessé pendant le Siège de Philippsburg [7] en 1688. Il retourne alors dans la Royale.

En 1690, il commande le vaisseau Le Grand et l’arrière-garde à la bataille du cap Béveziers [8], composée de vingt navires. Il s’y distingue ainsi qu’au débarquement de Teignmouth où il détruit un certain nombre de navires anglais. Chargé par Louis XIV de la flotte du Levant, il commande ensuite à nouveau en Méditerranée où, en mars 1691, sous les ordres du maréchal de Catinat, il participe à la prise de la ville et du comté de Nice [9], bombarda Oneglia [10], passe sur les côtes d’Espagne, puis au bombardement de Barcelone [11] et d’Alicante [12] en juillet 1691.

Lors de la campagne de 1692, il devait, avec l’escadre de Méditerranée, rejoindre Tourville à Brest mais il est retardé par le mauvais temps et n’arrive qu’après le combat de Barfleur [13]. En mai 1693, il coopère au siège de Roses puis rallie Tourville au cap Saint-Vincent [14] et l’aida à s’emparer à Lagos du convoi anglo-hollandais venant de Smyrne [15].

Au début de la guerre de Succession d’Espagne [16], il est chargé de conduire Philippe V à Naples en avril 1702 pour qu’il s’y fasse reconnaître comme roi des Deux-Siciles [17]. Il rallie Cadix [18] où il commande un moment une imposante flotte franco-espagnole. Le succès de cette mission lui vaut la grandesse d’Espagne [19].

En 1698, il épouse Lucie Félicité de Noailles, fille du maréchal-duc Anne Jules de Noailles et de la duchesse, née Marie-Françoise de Bournonville.

Il est élevé à la dignité de maréchal de France [20] en 1703.

En 1704, il est désigné comme mentor du comte de Toulouse, amiral de France Louis-Alexandre de Bourbon . Il participe à la bataille de Velez-Malaga [21] le 24 août 1704, ce qui lui vaut d’être fait chevalier de la Toison d’or [22] et le titre de général des mers d’Espagne.

L’année suivante, il tenta d’assurer le siège de Barcelone [23] mais doit s’éloigner devant une escadre anglaise.

Sous la Régence, il devient président du conseil de la marine en septembre 1715 puis membre du conseil de Régence. Il est nommé ministre d’État en 1727. Mais les fonctions de gouvernement ne lui réussissent guère.

À la mort de son père, il devient vice-amiral du Ponant [24], gouverneur de Nantes et pays nantais, lieutenant général de Bretagne [25] et vice-roi de la Nouvelle-France [26]

Louis XV lui donne en toute propriété l’île de Sainte-Lucie [27], dans les Antilles. Il est également codirecteur de la Compagnie des Indes [28], fonction qui lui permet d’amasser une très grande fortune grâce au système de Law [29].

Il est élu membre de l’Académie des sciences [30] en août 1707, de l’Académie française [31] en mars 1715 et de l’Académie des inscriptions et belles-lettres [32] en 1726.

En 1731, il se démet de sa charge de vice-amiral et se retire jusqu’à sa mort, survenue à Paris, le 27 décembre 1737.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du livre de Michel Vergé-Franceschi, Les Officiers généraux de la Marine royale : 1715-1774, Librairie de l’Inde, 1990

Notes

[1] La guerre de Hollande se déroule de 1672 à 1678. Elle oppose la France et ses alliés (Angleterre, Münster, Liège, Bavière, Suède) à la Quadruple-Alliance comprenant les Provinces-Unies, le Saint Empire, le Brandebourg et l’Espagne. Triomphant de ses adversaires, la France, par le traité de Nimègue qui met fin à la guerre, confirme son rang de première puissance européenne en acquérant la Franche-Comté et plusieurs villes de Flandre.

[2] La bataille navale de Tabago (ou Tobago) a lieu le 3 mars 1677, aux Antilles pendant la guerre de Hollande. Une petite escadre française commandée par le comte d’Estrées y affronte et détruit une force hollandaise commandée par Jacob Binckes. Ce combat acharné mais mineur n’a pas de conséquence sur l’issue du conflit qui se joue pour l’essentiel en Europe et s’achève l’année suivante.

[3] Le bombardement d’Alger de 1682 est une opération navale du royaume de France contre la régence d’Alger au cours de la guerre franco-algérienne de 1681 à 1688. Louis XIV confie à Duquesne la mission de bombarder Alger après que le dey a déclaré la guerre à la France en 1681. À la tête d’une flotte d’une quarantaine de bâtiments, Duquesne quitte Toulon et se présente devant Alger, en juillet 1682, fortement retardé en raison de mauvaises conditions de navigation. Bombardée à plusieurs reprises au mois d’août, la ville subit des dégâts considérables. La paix que le dey est amené à demander ne peut se concrétiser, les conditions météorologiques imposant cette fois le retour de la flotte.

[4] Dans le cadre de la politique des Réunions du roi Louis XIV, Luxembourg fut revendiquée par la Couronne de France. Les armées françaises mirent le siège devant la ville en décembre 1683. À partir du 28 avril 1684, Vauban dirigea les assauts sous les ordres du maréchal de Créquy et la ville tomba le 4 juin 1684.

[5] La dignité de vice-amiral existe depuis le Moyen Âge. Sa fonction est de seconder l’amiral, qui n’est pas à l’origine un officier militaire, mais le chef de toute organisation juridique et administrative liée à la mer et aux côtes. Il existe de nombreux vice-amiraux, sous la dépendance des amiraux : vice-amiral de France, créé par saint Louis, chargé des côtes de Picardie et de Normandie sous l’autorité de l’amiral de France, vice-amiral de Bretagne sous l’autorité de son amiral, vice-amiral de Guyenne, vice-amiral de Poitou et de Saintonge, tous deux sous l’autorité de l’amiral de Guyenne et vice-amiral de Provence sous l’autorité de l’amiral des Mers du Levant. À partir de la seconde moitié du 16ème siècle, l’amirauté de Bretagne est rattachée à l’office de gouverneur de la province et le vice-amiral disparaît. L’amiral de France, et par contre-coup le vice-amiral, a encore au 16ème siècle quelques prérogatives en matière de nomination et de décisions maritimes. En 1627, Richelieu fusionne les amirautés de France, de Provence et de Guyenne, dans un office de grand-maître et surintendant général de la navigation et commerce de France. De même les vice-amirautés sont fusionnées dans un office d’intendant général de la navigation et commerce de France. En 1669, la dignité d’amiral de France est recréée, avec toutes les amirautés régionales (à l’exception de la Bretagne) réunies en elle. De même sont créés deux vice-amiraux, l’un dit du Levant, pour la Méditerranée, l’autre dit du Ponant, pour l’Atlantique. En 1778 est créé un office de vice-amiral des mers d’Asie et d’Amérique pour Charles Henri d’Estaing et en 1784 un autre de vice-amiral des mers d’Inde pour le bailli de Suffren. Alors que l’amiral de France n’a commandé à la mer que dans des cas rarissimes, les vice-amiraux étaient de vrais chefs militaires, promus pour leur mérites et constituant de fait le sommet de la hiérarchie maritime. L’office de vice-amiral fut supprimé en 1791.

[6] La guerre de la Ligue d’Augsbourg, également appelée guerre de Neuf Ans, guerre de la Succession Palatine ou guerre de la Grande Alliance, eut lieu de 1688 à 16972. Elle opposa le roi de France Louis XIV, allié à l’Empire ottoman et aux jacobites irlandais et écossais, à une large coalition européenne, la Ligue d’Augsbourg menée par l’Anglo-néerlandais Guillaume III, l’empereur du Saint Empire romain germanique Léopold 1er, le roi d’Espagne Charles II, Victor Amédée II de Savoie et de nombreux princes du Saint Empire romain germanique. Ce conflit se déroula principalement en Europe continentale et dans les mers voisines, mais on y rattache le théâtre irlandais, où Guillaume III et Jacques II se disputèrent le contrôle des îles britanniques, et une campagne limitée entre les colonies anglaises et françaises et leurs alliés amérindiens en Amérique du Nord. Cette guerre fut la deuxième des trois grandes guerres de Louis XIV.

[7] Le siège de Philippsburg en 1688 est une bataille (siège) au cours de laquelle la ville fortifiée de Philippsburg fut prise par une armée française à l’automne 1688. Les affrontements ont opposé les troupes françaises conduites par le dauphin Louis de France, épaulé par plusieurs lieutenants-généraux dont Vauban, à des troupes impériales commandées par le comte Maximilien von Starhemberg. Le siège dure un peu plus d’un mois. Il est mené par l’armée française selon la stratégie offensive éprouvée de Vauban, à savoir une progression méthodique en vue d’isoler, d’attaquer et de prendre successivement les différents ouvrages défensifs du plus faible au plus puissant.

[8] La bataille du cap Béveziers ou bataille de Beachy Head pour les Anglais est une bataille navale qui oppose une flotte française à une flotte anglo-hollandaise le 10 juillet 1690 pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Cette bataille est la principale victoire sur mer des Français sur leurs ennemis Anglais et Hollandais pendant ce conflit

[9] Le comté de Nice est un ancien État de Savoie. Il est créé en 1388, dans le cadre de la guerre de succession de Provence, par la dédition de Nice à la Savoie. Jusqu’en 1526, ce territoire acquis par la maison de Savoie est désigné sous le nom de « Terres neuves de Provence » qui comprend les vigueries de Nice, du Val de Lantosque, de Villeneuve, de Puget-Théniers, et le baillie de Barcelonette. Le comté disparaît d’abord par la réorganisation du royaume de Sardaigne de 1818, qui modifie sa dénomination, puis par l’annexion française en 1860.

[10] Oneglia, qui fut une principauté, est désormais, avec Porto Maurizio, l’un des rioni (principaux centres habités des villes italiennes, équivalents à quartiers), qui ont constitué la commune d’Imperia (Ligurie) en 1923.

[11] Barcelone est la capitale administrative et économique de la Catalogne, de la province de Barcelone, de la comarque du Barcelonès ainsi que de son aire et de sa région métropolitaines, en Espagne. Lors de la guerre de Succession (1701-1714), Barcelone, comme la plupart de la Catalogne, prit le parti de l’archiduc Charles contre le roi Bourbon, Philippe V. Après le siège de 1697, la ville s’ouvre à l’armée de l’archiduc et le proclame roi sous le nom de Charles III. Barcelone est assiégée par les Franco-Espagnols en 1705 et 1706, puis à nouveau de juillet 1713 à septembre 1714. La capitulation a pour conséquence, dans le cadre de la politique centralisatrice et répressive des Bourbon, la disparition des institutions propres à la Catalogne (conseil de Cent et Generalitat).

[12] Alicante est la capitale de la province d’Alicante, la seconde ville la plus importante de la Communauté valencienne au sud-est de l’Espagne, au bord de la mer Méditerranée. Elle est le chef-lieu de la comarque de l’Alacantí et est située dans la zone à prédominance linguistique valencienne. La ville fut assiégée par les Britanniques en 1707 puis par les Français en 1709 durant la Guerre de Succession d’Espagne et en 1812 durant la guerre d’Espagne.

[13] La bataille de la Hougue est une bataille navale pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg. En 1692, elle voit la victoire de la flotte anglo-hollandaise sur la flotte française du vice-amiral de Tourville, au large de la pointe du Cotentin.

[14] Le cap Saint-Vincent est un cap dans la municipalité portugaise de Sagres, dans l’Algarve. Ce cap est le point le plus au sud-ouest de l’Europe. Un phare et un monastère y ont été construits. À proximité, se trouve la forteresse de Sagres.

[15] La bataille navale de Lagos a eu lieu pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg, en 1693 près de Lagos en Algarve. Elle oppose une flotte française, commandée par Tourville, à l’escorte anglo-hollandaise d’un important convoi à destination du Levant et commandée par l’amiral anglais George Rooke et l’amiral hollandais Philips van der Goes.

[16] La guerre de Succession d’Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l’enjeu était la succession au trône d’Espagne à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d’installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne toujours aujourd’hui.

[17] Le royaume de Sicile a dans le passé recouvert plusieurs zones géographiques différentes au fil du temps. Le royaume de Sicile ne s’est pas limité à la seule île de Sicile. Il a été l’objet de convoitises de la part des plus grandes familles européennes, qui se sont battues pour s’en assurer la possession. L’histoire du royaume a été particulièrement mouvementée, marquée par des assassinats, des guerres de succession, des séparations. Les rois de Sicile n’ont donc pas tous régné sur un territoire identique. On a même pu parler, lors des périodes au cours desquelles les royaume de Sicile et de Naples ont été réunis, de Royaume des Deux-Siciles

[18] Cadix est la capitale de la province de Cadix appartenant à la Communauté autonome d’Andalousie, en Espagne, dans le sud-ouest extrême de l’Europe continentale. Elle est avec Jerez de la Frontera l’une des deux grandes villes de la baie de Cadix.

[19] La grandesse d’Espagne est l’échelon le plus haut de la noblesse espagnole, immédiatement inférieure à celle des infants, les fils du souverain. Les fils des infants d’Espagne bénéficient des honneurs de grands d’Espagne.

[20] Depuis la création du titre, en 1185, il y a eu 342 maréchaux de France. L’office de maréchal n’est devenu militaire que depuis le début du 13ème siècle. À son origine, le maréchal de France n’a qu’un rôle d’intendance sur les chevaux du roi. Son office devient militaire au début du 13ème siècle, tout en étant subordonné au connétable. Le premier à porter le titre de maréchal du roi de France avec une fonction militaire était Albéric Clément, seigneur de Mez, désigné par Philippe Auguste, en 1185. Après l’abolition de l’office de connétable par Richelieu en 1624, les maréchaux deviennent les chefs suprêmes de l’armée. Parfois le roi crée une charge de maréchal général des camps et armées du roi, qu’il confie au plus prestigieux de ses maréchaux. Outre leurs fonctions militaires, les maréchaux ont aussi la responsabilité du maintien de l’ordre dans les campagnes, par l’intermédiaire des prévôts des maréchaux, d’où l’appellation de « maréchaussée » donnée à l’ancêtre de la gendarmerie. Jusqu’en 1793, date de l’abolition de cette charge, il y eut 263 maréchaux de France.

[21] La bataille de Vélez-Málaga ou bataille de Málaga est une bataille navale qui a lieu le 24 août 1704 au sud de Malaga. Ce fut la plus grande bataille navale de la guerre de Succession d’Espagne.

[22] L’ordre de la Toison d’or, dit aussi la Toison d’or ou la Toison, est l’ordre de chevalerie le plus élevé et prestigieux de l’Espagne, fondé à Bruges (ville de l’État bourguignon) le 10 janvier 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Son premier chapitre se tient à Lille l’année suivante, en 1431, le port du collier devenant obligatoire le 3 décembre 1431. Le nom de l’ordre est inspiré du mythe grec de la Toison d’or, complété par l’histoire biblique de Gédéon (en référence à sa force spirituelle, comme indiqué sur la somptueuse tapisserie qui ornait les lieux de réunion des chapitres à partir de 1456). Dès lors l’ordre de la Toison d’or sera placé sous le patronage des deux personnages.

[23] Le siège de Barcelone s’est déroulé du 13 septembre au 9 octobre 17051 pendant la guerre de Succession d’Espagne.

[24] La flotte du Ponant est créée par le cardinal de Richelieu. Elle a alors trois bases principales : Le Havre, Brest et Brouage. Sous Louis XIV, Brest s’affirme comme l’arsenal principal, soutenu par ceux de Rochefort et de Lorient. Sous Louis XVI s’y ajoute Cherbourg dont les infrastructures sont à peine commencées quand débute la Révolution française.

[25] Le lieutenant général de province était un personnage, issu souvent de la haute aristocratie, qui représentait le roi dans les provinces du royaume. Son rôle était théoriquement d’assurer la suppléance du gouverneur. En fait, les rois espéraient ainsi que leurs influences se neutraliseraient mutuellement, empêchant ainsi toute tentative de révolte. La charge de lieutenant général devint au 17ème siècle et surtout au 18ème siècle purement honorifique : le titulaire résidait à la Cour et se contentait de toucher les revenus sans effectuer de réel travail. De plus, les rois avaient tendance à nommer les fils successeurs de leur père, ce qui fit que les offices de lieutenant général firent quasiment partie du patrimoine de ces familles aristocratiques. Il ne faut pas confondre l’office de lieutenant général avec celui de « lieutenant de roi ». Le lieutenant de roi était subordonné au lieutenant général et son rôle (par essence le même : représenter le roi dans les provinces) n’était tenu que dans des ressorts beaucoup plus réduits.

[26] La Nouvelle-France était une colonie et plus précisément une vice-royauté du royaume de France, située en Amérique du Nord et ayant existé de 1534 à 1763. Elle faisait partie du premier empire colonial français et sa capitale était Québec. Elle fut d’abord une colonie-comptoir administrée par des compagnies coloniales, puis une colonie de peuplement sous le gouvernement royal du Conseil souverain. Ses descendants sont les Acadiens, les Brayons, Cadiens, les Québécois francophones dont l’appellation ancienne est Canadiens français, Créoles louisianais et Métis. Le territoire de la Nouvelle-France était constitué des colonies suivantes : l’Acadie, le Canada, et la Louisiane. À son apogée, il comprenait ainsi le bassin versant du fleuve Saint-Laurent, des Grands Lacs et du Mississippi, le Nord de La Prairie, et une grande partie de la péninsule du Labrador. La position géographique de la Nouvelle-France empêchait l’expansion vers l’ouest des colonies britanniques d’Amérique du Nord, ainsi que le ralliement des treize colonies à la Terre de Rupert. Ceci entraîna de nombreuses tensions qui culminèrent avec l’affaire Jumonville en 1754, évènement déclencheur de la guerre de la Conquête ou guerre de Sept Ans qui se solda par la reddition de la Nouvelle-France en 1760, puis le traité de Paris de 1763.

[27] Sainte-Lucie, est un État insulaire des Antilles. Située sur le bord oriental de la mer des Caraïbes, Sainte-Lucie fait partie des îles du Vent ; elle est située entre les îles de Saint-Vincent-et-les-Grenadines au sud, la Barbade au sud-est, et la Martinique au nord. Sa superficie est de 620 km². Sa capitale est Castries. Tirant son nom de Lucie de Syracuse, Sainte-Lucie est le seul État au monde à porter le nom d’une femme. L’île est visitée pour la première fois par les Espagnols vers les années 1500. Les Européens essaieront ensuite progressivement de s’y implanter mais sans succès. C’est la France qui commença à établir une réelle colonie et signa un traité avec les Caraïbes en 1660. Néanmoins, l’île fut tout au long du 17 et 18ème siècle principalement disputée entre la France et le Royaume-Uni, lequel en obtient le contrôle complet en 1814, avec le traité de Paris. Un gouvernement représentatif local est mis en place en 1924. Le pays devient indépendant le 22 février 1979, en tant que royaume du Commonwealth. Il adhère à l’Organisation des États de la Caraïbe orientale en 1981. Sainte-Lucie est membre de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis 2013.

[28] La Compagnie perpétuelle des Indes est une compagnie commerciale française fondée en 1719 par la réunion de plusieurs autres, dont la Compagnie des Indes orientales créée par Jean-Baptiste Colbert en 1664. Elle fut active jusqu’en 1769.

[29] Le système de Law, imaginé par l’Écossais John Law en développant l’utilisation de papier-monnaie plutôt que d’espèces métalliques, et afin de faciliter le commerce et l’investissement, a été mis en place en France, sous la régence de Philippe d’Orléans, de 1716 à 1720, dans le but de liquider la dette laissée par Louis XIV.

[30] L’Académie des sciences, nommée l’Académie royale des sciences lors de sa création en 1666, est l’une des cinq académies regroupées au sein de l’Institut de France et composée de 262 membres dont 28 femmes en mars 2016. Elle encourage et protège l’esprit de recherche, et contribue aux progrès des sciences et de leurs applications.

[31] L’Académie française, fondée en 1634 et officialisée le 29 janvier 1635, sous le règne de Louis XIII par le cardinal de Richelieu, est une institution française dont la fonction est de normaliser et de perfectionner la langue française. Elle se compose de quarante membres élus par leurs pairs. Intégrée à l’Institut de France lors de la création de celui-ci le 25 octobre 1795, elle est la première de ses cinq académies. La mission qui lui est assignée dès l’origine, et qui sera précisée le 29 janvier 1635 par lettres patentes de Louis XIII, est de fixer la langue française, de lui donner des règles, de la rendre pure et compréhensible par tous, donc d’uniformiser cette dernière. Elle doit dans cet esprit commencer par composer un dictionnaire : la première édition du Dictionnaire de l’Académie française est publiée en 1694 et la neuvième est en cours d’élaboration. L’Académie française rassemble des personnalités marquantes de la vie culturelle : poètes, romanciers, dramaturges, critiques littéraires, philosophes, historiens et des scientifiques qui ont illustré la langue française, et, par tradition, des militaires de haut rang, des hommes d’État et des dignitaires religieux.

[32] L’Académie des inscriptions et belles-lettres a été fondée par Colbert en 1663 sous un autre nom. C’est en 1816 que son appellation actuelle apparaît. Au début, elle devait établir les inscriptions et devises des monuments et médailles en l’honneur de Louis XIV. Par la suite, elle s’est tournée vers l’histoire et l’archéologie. Aujourd’hui intégrée à l’Institut de France, elle poursuit cette mission.