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L’histoire pour le plaisir

Velleius Paterculus

mercredi 8 août 2018

Velleius Paterculus (vers 19 av. jc- vers 31 ap. jc)

Historien romain

Sa famille était d’origine campanienne [1] et assez fortunée. Son grand-père Caius Velleius, fut praefectus fabrum [2] au service de Pompée et de Marcus Junius Brutus.

Velleius Paterculus fit ses premières armes comme tribun militaire en Thrace [3] et en Macédoine [4]. Il passa ensuite, toujours comme tribun, dans l’armée de Caïus Cesar le fils d’Agrippa et le petit-fils d’Auguste avec laquelle il fit campagne contre les Parthes [5] en Arménie. En 4 ap. jc, il succéda à son père comme préfet d’une aile de cavalerie dans l’armée de Tibère et prit part avec lui pendant 9 ans aux guerres de Pannonie [6], de Dalmatie [7] et de Germanie [8].

Il obtient la questure [9] tout en étant dispensé d’en exercer la fonction, magistrature qui lui permet l’inscription au Sénat et l’obtention du grade de légat [10] commandant des renforts envoyés à Tibère. Rentré glorieusement à Rome avec Tibère, il fait partie des officiers qui l’accompagnent lors de la célébration de son triomphe en 12 ap. jc.

Lui et son frère furent nommés préteur [11] à la mort d’Auguste en 15 ap. jc. On ne sait ce que devint Velleius Paterculus entre cette date et celle à laquelle il dédia son ouvrage à son ami Marcus Vinicius en 30 ap. jc.

Il est le seul historien latin à ne pas négliger l’histoire littéraire et à nous faire un tableau des littératures grecques et latines.

Son texte de “l’Histoire romaine” nous a été transmis par un seul manuscrit, le Codex Murbacensis, de l’abbaye de Murbach [12], en Alsace, aujourd’hui perdu.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Velleius Paterculus, Histoire romaine, texte établi et traduit par Joseph Hellegouarc’h, Les Belles Lettres, 1982

Notes

[1] La région de Campanie, plus couramment appelée la Campanie, est une région d’Italie méridionale. Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l’Italie romaine créées par l’empereur Auguste au 1er siècle av.jc Érigée en province à part entière au début du 4ème siècle au temps de l’empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination lombarde puis byzantine. Elle fut ensuite morcelée par l’indépendance que quelques-unes de ses villes adoptèrent.

[2] préfet des ouvriers

[3] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[4] Le royaume de Macédoine est un État antique situé au nord de la Grèce correspondant aujourd’hui principalement à la Macédoine grecque. Il est centré sur la partie nord-est de la péninsule grecque, bordé par l’Épire à l’ouest, la Péonie au nord, la Thrace à l’est et la Thessalie au sud. Royaume périphérique de la Grèce aux époques archaïque et classique, il devient l’État dominant du monde grec durant l’époque hellénistique. L’existence du royaume est attestée au tout début du 7ème siècle av. jc avec à sa tête la dynastie des Argéades. Il connaît un formidable essor sous le règne de Philippe II qui étend sa domination sur la Grèce continentale en évinçant Athènes et la ligue chalcidienne pour ensuite fonder la Ligue de Corinthe. Son fils Alexandre le Grand est à l’origine de la conquête de l’immense empire perse et de l’expansion de l’hellénisme en Asie à la fin du 4ème siècle av. jc. Après sa mort, la Macédoine passe brièvement sous la tutelle des Antipatrides dans le contexte des guerres des diadoques. En 277, la royauté échoit à Antigone II Gonatas qui installe la dynastie des Antigonides qui règne jusqu’en 168, date à laquelle la Macédoine est conquise par les Romains. En 146 la Macédoine devient une province romaine.

[5] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[6] La Pannonie est une ancienne région de l’Europe centrale, limitée au Nord par le Danube et située à l’emplacement de l’actuelle Hongrie, et partiellement de la Croatie et de la Serbie. Les habitants originaux sont les Pannoniens, qui sont envahis par les Celtes et les Boïens au 4ème siècle av. jc.

[7] La Dalmatie est une région littorale de la Croatie, le long de la mer Adriatique, qui va de l’île de Pag, au nord-ouest, à Dubrovnik et la baie de Kotor au Monténégro au sud-est.

[8] La Germanie (Germania Magna) est la région historique d’Europe occupée par les peuples germaniques dans l’antiquité, plus précisément à l’époque de l’empire romain. Cette zone couvre d’abord essentiellement le sud de la Scandinavie puis s’étend en Europe centrale. Elle couvre alors une large zone qui va à l’est approximativement jusqu’à la Vistule, à l’ouest et au sud jusqu’au Rhin et au Danube qui les séparent du monde romain.

[9] Dans la Rome antique, les questeurs sont des magistrats romains annuels comptables des finances, responsables du règlement des dépenses et de l’encaissement des recettes publiques. Ils sont les gardiens du Trésor public, chargés des finances de l’armée et des provinces, en relation avec les consuls, les promagistrats et les publicains. Maintenue sous le Haut Empire avec son rôle comptable, cette fonction se réduit sous le Bas-Empire à une magistrature honorifique et coûteuse exercée uniquement à Rome.

[10] Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de légats devient institutionnelle. Désignés par l’empereur parmi les membres de l’ordre sénatorial, anciens préteurs (légats dit prétoriens) ou anciens consuls (légats consulaires), ils le représentent dans les provinces et les légions et en exercent la direction par délégation de l’empereur.

[11] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.

[12] L’abbaye de Murbach est située en Alsace, au fond de la vallée vosgienne de Guebwiller après la commune de Buhl, où une bifurcation mène vers le vallon de Murbach. Depuis ce site sont visibles les deux hautes tours de grès, vestiges d’une célèbre abbaye romane. Sur la clé de voûte du porche d’entrée figurent les armes du prince-abbé : le lévrier d’argent surnommé autrefois le « chien de Murbach » par les habitants de la région. L’abbaye comptait parmi les plus riches et les plus influentes du Saint Empire romain germanique.