Appartenant à la noblesse gothique [1], Fravitta est un païen, contrairement à la majorité des Goths qui ont basculé dans l’arianisme [2] , raison pour laquelle il sera encensé par le rhéteur grec Eunape , hostile au christianisme.
Très jeune, il se met vers 380 au service de l’Empire romain et sera chargé notamment d’éradiquer le brigandage dans les provinces romaines d’Orient, depuis la Cilicie [3] jusqu’en Palestine [4].
À la tête de troupes gothiques, Fravitta devient bientôt le chef de file des Wisigoths [5] favorables à une alliance durable avec l’empereur Théodose et à leur assimilation dans l’Empire. Il s’oppose alors à un autre chef wisigoth, Eriulf, un arien qui reste hostile à l’Empire et refuse la politique d’assimilation.
En 391, sortant ivre du banquet où l’avait convié l’empereur, Eriulf est suivi hors du palais par Fravitta qui l’assassine pour mettre fin à son projet de rébellion contre Théodose. Cette preuve de dévouement à l’Empire lui valut des récompenses et il fut successivement élevé à divers postes éminents. En 395, il sera notamment nommé magister militum per Orientem [6].
En 400, il commande la flotte de l’empereur romain d’Orient Arcadius et vainc de façon décisive en Thrace [7] le rebelle goth Gaïnas dont les vaisseaux furent coulés alors qu’il tentait de passer en Asie Mineure. En récompense pour cette victoire, Fravitta demanda à l’empereur l’autorisation d’adorer librement les dieux païens. Arcadius lui accorda son souhait et le nommera consul l’année suivante en 401.
Cependant, il tombe rapidement en disgrâce, victime des intrigues de Cour. En effet, avec la révolte du général romain d’origine gothique Gaïnas, la politique byzantine envers les Goths changea et Fravitta fut injustement accusé de trahison. Arrêté, il est mis à mort.