Fils du patrice Michel Mélissène, un proche de l’empereur iconoclaste [1] Constantin V, qui fut nommé stratège du thème des Anatoliques [2] en 766/767 et qui épousa une sœur d’Eudocie, troisième épouse de Constantin V, couronnée Augusta en 768.
Théodote était donc neveu de l’impératrice Eudocie. Avant son accession au patriarcat, Théodote, fonctionnaire laïc, portait le titre de spatharo [3].
Le 13 mars 815, l’empereur Léon V l’Arménien, résolu à rétablir l’iconoclasme comme doctrine religieuse officielle, mais se heurtant au refus du patriarche Nicéphore 1er, le déposa à la suite d’une émeute populaire contre le palais patriarcal, et l’exila en Bithynie [4].
Jusque-là, les ecclésiastiques qui avaient été en pointe, depuis le printemps 814, dans l’opération de rétablissement de l’iconoclasme avaient été Jean le Grammairien, alors higoumène [5] du monastère urbain Saints-Serge-et-Bacchus, et Antoine Cassymatas, évêque de Syllaion [6] en Pamphylie [7].
Théodote Mélissène dut sa nomination au patriarcat à son illustre parenté, qui le rattachait au glorieux empereur Constantin V, dont le souvenir, après les désastres subis contre les Bulgares en 811 et 813, sous-tendait l’entreprise de retour à l’iconoclasme.
Investi de sa charge le 1er avril 815, Théodote 1er présida au cours de ce mois, dans la cathédrale Sainte-Sophie, un concile purement byzantin, sans prétention œcuménique, qui annula le 2ème concile de Nicée [8] et rétablit officiellement l’horos du concile de Hiéreia [9]. Ce tournant de la politique religieuse rencontra peu d’opposition visible, même dans le clergé, sauf celle de Théodore Studite, qui envoya des lettres partout pour appeler à la résistance et fut immédiatement arrêté et incarcéré dans une forteresse en Bithynie, d’ Euthyme de Sardes et de quelques autres figures du monde monastique.
L’empereur et le patriarche s’employèrent à rallier les opposants un à un, et la correspondance angoissée de Théodore Studite, dans la période suivante, montre qu’il ne resta bientôt plus qu’une poignée, d’opposants irréductibles persécutés et incarcérés.
La littérature postérieure, de parti-pris iconodoule [10], a transmis une image très négative de ce patriarche, accusé notamment d’entretenir un train de vie très mondain, et d’organiser au palais patriarcal des réceptions frivoles, peu compatibles avec sa charge. Après l’assassinat de Léon V le 25 décembre 820, il couronna Michel le Bègue , sorti de prison et acclamé par ses partisans. Il mourut au cours du mois suivant.