Il s’illustra comme mercenaire en Italie du Sud et en Espagne, natif du duché de Normandie, il appartient à une famille de la moyenne aristocratie normande, les Giroie, une famille du sud du duché issue de la noblesse franque qui s’est ralliée au pouvoir ducal sous le duc Richard l’Irascible.
Son grand-père est un certain Geroius qui donnera son nom à la famille Giroie qui épousera Gisla, fille de Thorsten de Bastembourg, un noble normand issu d’un lignage scandinave. De cette union naît plusieurs enfants dont le père de Guillaume de Montreuil, Guillaume, nommé Guillaume fils de Giroye par Guillaume de Jumièges.
De son union avec une certaine Emma, fille de Vauquelin de Tannée, naît Guillaume autour des années 1020. Guillaume fils de Giroye quitta vers les années 1050 le duché de Normandie pour l’Italie du Sud où vivent de nombreux compatriotes normands, avant de mourir dans la cité de Gaète [1].
Installé également en Italie où il s’illustre dans le métier des armes, Guillaume de Montreuil épouse une fille du comte normand d’Aversa et prince de Capoue Richard Drengot . Par ce mariage, Guillaume s’allie aux deux familles normandes les plus puissantes et influentes d’Italie méridionale, les Quarrel-Drengot et les Hauteville. Par cette union avantageuse, il reçoit également le comté des Marses en Campanie [2] et celui d’Aquino dans le Latium [3], avant d’être nommé par son beau-père duc de Gaète en 1064.
Pour peu de temps, il répudia sa femme pour épouser une noble lombarde de la cité de Capoue, Maria, fille du prince Pandulf IV de Capoue ; de ce fait, son ex-beau-père lui confisqua le duché de Gaète.
Guillaume de Montreuil se rend ensuite à Rome où il se met au service du pape Alexandre II. Devenu gonfalonier [4] du pape, il commande également la cavalerie de Rome. C’est en cette qualité de serviteur du pape que Guillaume de Montreuil se rend dans la péninsule Ibérique combattre les Musulmans.
Chef du contingent papal, il s’illustre en 1064 dans la célèbre bataille de Barbastro [5], près de Huesca [6], aux côtés notamment des forces locales dirigées par Sanche Ier d’Aragon ou Sancho Ramirez , roi d’Aragon. Pour la Reconquista [7], Barbastro était un point stratégique entre la vallée de l’Èbre et les terres montagneuses de l’Aragon. Sa prise fut nécessaire pour pouvoir s’attaquer à Saragosse. La cité est bientôt encerclée par des Croisés venus majoritairement de la France actuelle, autant attirés par l’appât du gain que par le devoir religieux.
Un accident concernant l’approvisionnement en eau oblige les défenseurs de la ville à se rendre ; la ville fut mise à sac par les Croisés dont les hommes de Guillaume de Montreuil, qui se livrèrent à la débauche et à la cruauté. Le pays environnant fut dévasté et un énorme butin fut partagé entre les mercenaires. Au cours de la prise de la forteresse de Barbastro, plus de 50 000 musulmans furent tués, un chiffre peut-être exagéré.
Guillaume de Montreuil a obtenu en butin 500 jeunes femmes avec une richesse de meubles, de vêtements et de bijoux, et rentre à Rome couvert de gloire. Cependant, les Croisés, affaiblis par la débauche, n’ont pas su exploiter leurs victoires.
Peu de temps avant sa mort, Guillaume de Montreuil accorda deux églises à l’Abbaye du Mont-Cassin [8] en septembre 1068.
Il meurt à Rome à une date inconnue, d’une forte fièvre.