Né à Montfort-sur-Meu [1], fils de Guy XIV de Laval et d’Isabelle de Bretagne, il est le frère cadet de Jeanne de Laval, épouse du roi René d’Anjou, et de Guy XV de Laval.
Il avait 14 ans lorsqu’il vint en pension à Angers avec toute une suite. Il fit ses études à l’université d’Angers [2]. Il devient grand doyen d’Angers en 1462, étant âgé de 20ans.
Guidé par sa famille, il est nommé abbé de Saint-Aubin d’Angers [3] en 1463. Il est élu abbé de Saint-Nicolas d’Angers [4] en 1465. Il assiste avec son frère aîné, comte de Gavre, aux Etats Généraux tenus à Tours en 1467. Ils prirent place parmi les princes.
Après avoir rempli les fonctions de protonotaire du Saint-siège, il devient en 1472 évêque de Saint-Brieuc [5] en Bretagne. Il prête serment au duc de Bretagne le 14 juin 1473, en qualité d’évêque de Saint-Brieuc
Il est aussi en faveur auprès de Louis XI qui le prend comme conseiller en second, après Charles II de Bourbon , archevêque de Lyon.
Il est nommé par Sixte IV, quelques mois plus tard archevêque de Reims [6] en 1473 après le décès de Jean II Jouvenel des Ursins . Le pape lui permettait de conserver en commende pendant 3 ans le titre de Saint-Brieuc. Il obtint ensuite une bulle, qui l’autorisait à en conserver l’administration pendant toute sa vie ; mais le duc de Bretagne crut ses droits blessés par cette concession et parvint à la faire révoquer.
Pierre de Laval s’arrêta peu à Reims après sa prise de possession par prudence par rapport à Louis XI et aux conflits en cours, et se retira en son abbaye d’Angers laissant Gilles de la Rivière pour Grand vicaire, et Pierre, évêque de Nazareth, pour conférer les ordres sacrés en son absence.
La guerre de la Ligue du Bien public [7] qui se déroule à partir d’avril 1465 entre la France et la Bretagne va être un test pour la stratégie de la famille de Laval.
En Bretagne, le conflit interagissait avec la question du contrôle des évêchés bretons, un sujet majeur et d’importance concernant l’indépendance du duché. Pierre de Laval choisit la fidélité au roi Louis XI.
Après cette épisode, la paix arrivé, il revient à Reims en 1476, où il constate les vexations occasionnés aux habitants par Raulin Cochinart, ainsi que la démolition de ses édifices. Ainsi, peu après, allant en cour, il obtint de Louis XI des lettres par lesquelles la lieutenance générale lui fut accordée, tant de la ville de Reims que du pays d’alentour. Muni de ce pouvoir, il vient à Reims, demande raison du démolissement de ses édifices, et ayant appris que le tout avait esté fait par l’ordre de Cochinart, il fait emprisonner tous ses officiers.
Les impressions des divers troubles n’étaient pas entièrement effacées à Reims et les procédures étant rapportées au roi, il en voulut reproche tout d’abord aux habitants. Informé par la suite par son grand chambellan, et les députés de la ville, le roi révoqua la lieutenance accordée à l’archevêque, et ordonna qu’à l’avenir, aucun officier originaire du duché de Bretagne ou domestique de Pierre de Laval, ne pourrait exercer aucune charge, tant au spirituel qu’au temporel, dans l’archeveché.
Marqué par cette disgrâce, Pierre de Laval revient en cour après la mort du roi, et la minorité de Charles VIII. Le 30 mai 1484, Pierre de Laval fit à Reims la cérémonie du sacre de Charles VIII, que les divisions de la cour et la réunion des Etats du royaume avaient fait différer de neuf mois.
Il est abbé de Saint-Michel-en-l’Herm [8] et de Saint-Méen-de-Gaël [9] en 1492. Il est évêque commendataire* de Saint-Malo de 1486 à 1493.
Il meurt à Angers après une fièvre le 14 mars 1493, et fut inhumé à Saint-Aubin d’Angers. Son cœur fut donné à l’Abbaye Saint-Nicolas d’Angers, d’où il était abbé. Il fit de sa sœur Jeanne de Laval, reine de Jérusalem et de Sicile, et duchesse d’Anjou, son exécutrice testamentaire