Son œuvre théologique, reconnue à son époque, est longtemps restée manuscrite et n’est traduite que depuis peu.
Né vers le commencement du 12ème siècle, on ne sait dire s’il est natif d’Angleterre ou de Normandie, compte tenu des diverses hypothèses sur le début de sa vie. Ceux qui en font un Normand estiment qu’il appartenant à un noble lignage du Passais [1]. Ceux qui le disent Anglais s’appuient sur le fait qu’il aurait été prieur d’un prieuré anglais. Ce prieuré était celui de Bridlington [2], dans le Yorkshire.
Il devint chanoine régulier de Saint Augustin, à l’abbaye de Saint Victor Lez Paris [3], après y avoir complété ses études. À la mort de l’abbé Gilduin de Saint-Victor en 1155, Achard fut choisi comme successeur par le chapitre canonial.
En 1157, le chapitre cathédral de Séez [4] le choisit comme successeur de l’évêque Gérard II, choix confirmé par le pape Adrien IV, mais le roi Henri II Plantagenêt, duc de Normandie, préféra lui substituer son chapelain Froger .
Il garda tout de même de bonne relation avec la cour de Henri II et ce dernier ne mit aucune opposition à son élection au siège d’Avranches en 1161, et continua de lui donner des marques particulières d’estime, le choisissant dès cette même année pour parrain de sa fille Aliénor, futur reine de Castille.
Cette nomination ne fut pas du goût du roi Louis VII, qui voyait l’un des esprits les plus brillants de Paris passer en terrain anglo-normand.
L’épiscopat d’Achard fut marqué par sa présence à Londres en 1163 lors de la translation du corps de saint Édouard le Confesseur à l’abbaye de Westminster.
En 1164, il approuva la fondation par Hasculphe de Subligny de l’abbaye Sainte-Trinité de la Lucerne [5], qu’il confia à des chanoines prémontrés venus de l’abbaye de Dommartin [6]. Il avait projeté d’y être enterré.
Achard meurt en 1171 et fut inhumé dans l’abbatiale de la Lucerne en pleine construction. Il est fêté le 29 avril dans le diocèse de Coutances-et-Avranches, et particulièrement à l’abbaye de la Lucerne, où sont encore ses reliques.
Ses traités doctrinaux ont été remarqués dès son époque, ainsi que ses sermons, dont beaucoup sont longtemps restés manuscrits.