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La première confrontation en Amérique entre la France et l’Espagne

mardi 19 février 2013

La première confrontation en Amérique entre la France et l’Espagne

Le Nouveau Monde promettait des trésors bien au-delà de toute imagination. Tout en cherchant ces trésors, les conquistadores espagnols fondèrent environ 200 établissements dans la partie sud de l’Amérique du Nord actuelle. Cependant, en 1561 le roi d’Espagne, Philippe II, abandonna tous nouveaux essais de coloniser la Floride.

Dans l’intervalle, la France refusait d’accepter la domination du Nouveau Monde par l’Espagne. Mais la France se trouvait face à de nombreux problèmes. Les guerres européennes et religieuses avaient laissé le pays faible et divisé. Gaspard de Coligny, amiral de France, formula un plan pour renforcer et unifier son pays, et en même temps, porter un défi à l’Espagne en Amérique. Situé en Floride, un fort dont la garnison se composerait de Huguenots, servirait de base d’où les Français pourrait intercepter la flottille espagnole transportant les trésors ravis aux Indiens le long du Gulf Stream près des côtes de la Floride. En 1562, Jean Ribault avait fait un voyage d’exploration qui avait conduit à l’établissement de la colonie de Charlesfort sur de détroit de Port Royal, South Carolina, dont l’existence fut de courte durée. Une seconde expédition quitta la France pour se diriger vers l’Amérique. L’expédition se composait de 3 vaisseaux et d’environ 300 personnes, dont 110 matelots, 120 soldats, et le reste artisans et domestiques. Il y avait aussi quelques femmes. Leur commandant, René de Laudonnière, était un marin fort habile qui avait été du voyage de 1562 avec Jean Ribault.

L’expédition mouilla l’ancre en Floride le 25 juin 1564 dans la Rivière de mai, appelée aujourd’hui Rivière Saint Jean. La colonie fut établie sur la rive du fleuve à environ 8 Km de l’embouchure. Les Indiens aidèrent les Français à bâtir un fort triangulaire de terre, de bois, et de mottes de gazon. A l’intérieur du fort se trouvaient des huttes dont les toits étaient couverts de feuilles de palme. On construisit d’autres bâtiments dans les prés attenants au fort. L’établissement fut nommé la Caroline en honneur du roi de France, Charles IX.

Les 6 premiers mois furent une période de découverte, d’enthousiasme, de frustrations, de découragement, de mal du pays, de désespoir et de mutineries. Les Français, comme les Espagnols avant eux, avaient découvert à retardement que la Floride ne contenait aucune richesse. Pendant l’hiver et le printemps 1564-1565 les Indiens timucuans se réfugièrent dans la forêt selon leur coutume et y chassèrent jusqu’à ce que leurs champs de blé soient mûrs. Privés le l’aide des Indiens, les Français faillirent mourir de faim. Les colons décidèrent de réparer un des navires et de retourner en France. La visite de l’Anglais John Hawkins et de sa petite flotte vers la fin de juillet accrût le désir des Français de rentrer chez eux.

Par bonheur, une flotte de secours, venue de France, approchait. Jean Ribault arrivait de France avec des renforts. Ribault atteignit le Fort Caroline le 28 août, au moment même où les colons s’apprêtaient à faire voile vers la France. Les entrepôts furent de nouveau remplis de provisions et l’on ne parla plus de quitter la colonie.

Le jour même, Pedro Menendez de Aviles, premier amiral d’Espagne, porteur d’ordres de chasser les Français de la région, se trouvait non loin de la côte á la recherche de l’établissement français. Quelques jours plus tard, il découvrit les vaisseaux français ancrés à l’embouchure de la Rivière de Mai. Lorsqu’il tenta d’aborder, les Français coupèrent les câbles et s’échappèrent. Menendez suivit la côte plusieurs lieues au sud et le 8 septembre, il établit une colonie à Saint Augustine. Contre les conseils de ses capitaines et de Laudonnière, Ribault prit la décision fatale d’attaquer les Espagnols. Malheureusement un ouragan s’abattit sur la flotte et la poussa vers le Sud bien au-delà de Saint Augustine où les vaisseaux firent naufrage. Se rendant compte de ce qui était arrivé à la flotte française, Menendez assembla 500 hommes et, guidé par des Indiens et un prisonnier français, il se dirigea vers le Fort Caroline qu’il attaqua. Le 20 septembre, à cause du mauvais temps, le commandant français renvoya les sentinelles à leur logis. A l’aube les Espagnols attaquèrent la colonie sans défense. En moins d’une heure le combat fut terminé. Les Espagnols tuèrent environ 140 des habitants et enlevèrent une cinquantaine de femmes et d’enfants. Laudonnière et quelques autres réussirent à s’échapper. Après y avoir laissé une garnison espagnole de 100 hommes, Menendez retourna à sa colonie nouvellement installée. Le fort français fut rebaptisé Fort San Mateo.

Au Sud, 500 Français naufragés n’échappèrent à une mer enragée et aux flèches des Indiens que pour affronter les soldats espagnols. Impuissants et affamés, environ 300 se rendirent. Menendez en massacra plus de 250 à un endroit qui porte toujours le nom de Matanzas (massacres). Un grand nombre de ceux qui ne se rendirent point furent fait prisonniers plus tard et furent envoyés en captivité à la Havane. La destruction de la colonie fut cause d’une vague de fureur en France. Mais comme les familles royales de France et d’Espagne avaient toutes deux intérêt à maintenir des relations amicales on laissa la revanche à d’autres.

Dominique de Gourgues, un Français âgé de 40 ans, était membre d’une famille catholique distinguée. Il avait été galérien dans la flotte espagnole, une épreuve qui lui avait inspiré une haine à mort contre l’Espagne. En août 1568, il mit la voile à Bordeaux avec 180 hommes embarqués sur 3 vaisseaux, bien décidé à venger ses compatriotes. Ayant débarqué au nord de la Rivière de Mai il engagea des alliés indiens et les troupes s’avancèrent et s’emparèrent de deux cassines espagnoles à l’embouchure de la rivière. Puis il dirigea son attention sur le fort principal. Les troupes de la garnison s’enfuirent vers le sud, en direction de Saint Augustine, ayant vu le sort des cassines. Les Espagnols furent rapidement vaincus par les Indiens qui les attendaient. Il ne resta qu’un bien petit nombre de survivants espagnols et le Fort San Mateo fut incendié. Ce fut ainsi que l’outrage fait à la France fut effacé par le sang le 27 avril, 1568.

Le Panama sous domination Espagnole

C’est Christophe collomb qui découvre le Panama lors de son dernier voyage en 1503. En 1509, Alonso de Ojeda fut chargé de la conquête du nord de la Colombie. Défait par les indien, il se réfugia au panama. En 1513, Vasco Nunez de Balboa traversa l’Isthme de Panama et découvrit l’Océan Pacifique. En 1514, Arial d’Avila de Pedro explora la côte pacifique du Panama. En 1519 la ville de Panama fut fondée. Elle devait devenir la base d’où Pizarro essaya de conquérir le Pérou.

Le Panama bien que de peu d’importance économique était d’une importance stratégique pour les conquêtes Espagnoles en Amérique du Sud et le port servit notamment à l’embarquement pour l’Espagne de l’or découvert. Bien que ce pays caractérisé par un climat tropical, donc très humide et de ce fait éprouvant pour la colonie Espagnole peu habituée à ce type de climat et où de nombreux hommes périrent de maladie tropicale, l’Espagne fit tout son possible afin que celui-ci ne tombe dans les mains d’une autre puissance.

L’Espagne a-t-elle voulu conquérir l’Angleterre ?

Il est assez certain que le Roi espagnol Philippe II n’a pas eu l’intention de régner sur l’Angleterre. Mais en tant que catholique ardent, son souhait le plus profond était de ramener l’Angleterre dans le giron de l’Église catholique et pour cela décida de l’invasion de l’Angleterre. Le pape accepta de soutenir cette initiative, décida l’excommunication de la Reine Elisabeth, affranchi ses sujets du devoir d’obéissance, et aida financièrement l’armée d’invasion.

En effet c’est en 1558 qu’Elizabeth Tudor devient reine d’Angleterre. Elle succède, non sans controverse, à sa demi-sœur Marie, issue du premier mariage d’Henri VIII avec Catherine d’Aragon et mariée par procuration au roi d’Espagne, le très catholique Philippe II.

Elizabeth 1ère, fille d’Anne Boleyn et fruit du deuxième mariage d’Henri VIII. Les catholiques anglais et ceux du continent la considèrent bâtarde et hérétique. Pour eux, l’héritière légitime du trône est Marie Stuart, la malchanceuse et déchue reine d’Écosse, prisonnière d’Elizabeth. Plusieurs conspirations visant à déposer Elizabeth pour la remplacer par Marie sont mises à jour par la police secrète de Sir Francis Walsingham, compromettant sans équivoque la reine d’Écosse. Son exécution en 1587 est un des éléments qui décide Philippe II à mettre en branle l’entreprise.

Cependant, il ne faudrait pas conclure que seule la religion fut en cause dans cette histoire. Depuis plusieurs années, le développement de la puissance maritime anglaise se heurte de front avec les intérêts espagnols.

De plus dans les Flandres, Philippe II a maille à partir avec les révoltes incessantes des Hollandais et Elizabeth soutient les insurgés. Sur l’Atlantique, les navires de la reine et ceux de corsaires anglais comme Francis Drake attaquent les galions espagnols chargés de trésors en provenance d’Amérique.

En 1585, Francis Drake pille l’île espagnole de Saint-Domingue et la ville de Carthagène, sur la côte du Venezuela. Sur le chemin du retour, en 1587, il se paie le luxe d’incendier aussi le port andalou de Cadix. Il détruit même une partie de la flotte espagnole avant d’être repoussé par le futur commandant de l’Armada, le duc de Médina Sidonia. Ces exploits lui valent d’être nommé vice-amiral par la reine Elizabeth.

C’est sur cette toile de fond que va se dessiner la tragédie humaine de ce qu’il convient d’appeler la plus grande opération militaire amphibie de l’époque moderne. Au total, 130 vaisseaux la composent. Elle transporte une force militaire imposante : près de 30.000 hommes dont 19.000 soldats, 300 chevaux et mules, l’équipement nécessaire pour assiéger des villes, un hôpital de campagne etc.

Son objectif est d’opérer un débarquement en Angleterre et de marcher sur Londres, afin de forcer Elizabeth à des compromis sur la liberté de culte pour les catholiques et pour que cesse son intervention aux Pays-Bas. Cette force doit se joindre à celle du duc de Parme, située dans les Flandres et composée d’environ 18.000 hommes aguerris. Une fois la jonction effectuée, l’Armada doit escorter les barges de Parme pour la traversée de la Manche, pour finalement débarquer dans le Kent.

La flotte Espagnole est sous le commandement du duc de Médina Sidonia.

Ce dernier n’est pas un marin, mais plutôt un homme de l’armée de terre. Il a participé à l’annexion du Portugal en 1580 et s’est retrouvé en charge de la flotte suite au décès de l’amiral de la mer Océane, Santa Cruz. Ce commandement, arrivé à l’improviste, ne le réjouit guère mais il doit l’accepter sur l’insistance de Philippe II.

Pour faire face à la menace, l’Angleterre dispose d’une flotte composée des navires de la reine et de navires marchands fournis par des officiers de la marine royale, par la ville de Londres ou par de simples volontaires, pour un total de 197 navires et 15.835 hommes. Durant le règne d’Henry VIII, ce dernier s’était assuré que la marine anglaise serait en mesure d’affronter une invasion, particulièrement après que Clément VII l’eût excommunié pour cause de divorce avec Catherine d’Aragon.

Comme Henri avait un faible pour les canons, il s’en procura assez pour “conquérir l’Enfer”, comme le mentionne un de ses contemporains. Ironiquement, Philippe II lui-même contribua à renforcer la défense anglaise. En effet, durant la courte période où il fut roi consort parce que marié avec la reine Marie Tudor, il adressa au Conseil privé l’avertissement suivant : “la défense de l’Angleterre repose sur une marine qui doit être préparée en tout temps à repousser une invasion. Les navires ne doivent pas seulement être prêts à prendre la mer, mais disponibles en tout temps”. 3 navires de 500 tonneaux et plus furent immédiatement mis en chantier. Ils vont servir en 1588 contre les forces de celui qui fut à l’origine de leur construction !

Les flottes anglaise et espagnole s’affrontent 4 fois avant que la flotte Espagnole mouille finalement dans le port de Calais. Ces batailles ne sont pas vraiment déterminantes quant à l’issue du conflit sur le plan des pertes, mais forcent les Espagnols à continuer vers Calais et les Flandres.

Toutefois, au cours du premier engagement, qui n’est qu’un premier contact sans grande conséquence, du moins en apparence, les Anglais capturent un des navires de la flotte espagnole, le Rosario. Ce succès à première vue anodin leur fournit des informations cruciales sur le fonctionnement du commandement des forces de Philippe II, notamment au sujet de l’artillerie et de son mode d’utilisation.

Pendant la nuit du 7 au 8 août 1588, les Anglais attaquent les Espagnols avec des barques bourrées d¹explosifs et de matières incendiaires, qu’ils font dériver à travers les navires ennemis. Cette manœuvre inattendue sème la terreur et une indescriptible pagaille. Afin d’échapper aux flammes, des capitaines ordonnent de couper les amarres les reliant aux ancres. La flotte espagnole se disperse dans la nuit. Au matin, le duc de Médina Sidonia s¹emploie à regrouper ses navires. C’est alors que débute, au large de Gravelines, l’engagement final avec les Anglais. Pendant des heures, la canonnade fait rage. A aucun moment, les Espagnols ne peuvent se mettre en position favorable à un abordage qui les aurait avantagés. Ils essuient le feu de l’ennemi sans pouvoir y répondre adéquatement. Beaucoup de navires sont lourdement endommagés.

Puis, un vent du sud se met à souffler, poussant les navires vers le nord. Dans l’impossibilité de regrouper les 112 navires qui lui restent et sans nouvelle des préparatifs du duc de Parme et de ses barges de débarquement, Médina Sidonia se résigne à retourner en Espagne par la seule route possible vu les circonstances et les vents, contourner l’Écosse et l’Irlande et faire voile vers l’Espagne. Malheureusement, la mer n’est point clémente et beaucoup de navires s’échoueront sur les côtes d’Irlande.

Les équipages seront pour la plupart massacrés par les insulaires.

Seulement une poignée d’entre eux reverront les rivages d’Espagne.

Dans les semaines qui suivront la disparition de la flotte Espagnole dans les brumes de la mer du Nord, les commandants de la marine anglaise demeureront profondément inquiets. Ils anticiperont un retour des navires espagnols ce qui, sans aucun doute, aurait été catastrophique. En effet, suite à la canonnade de la dernière bataille, les munitions du royaume étaient épuisées. Plus de poudre, ou presque. Or la défense anglaise était basée sur la puissance de la marine et de son artillerie. Sans puissance de feu, les navires auraient été facilement abordés et capturés par des troupes numériquement supérieures et aguerries. Heureusement pour les Anglais, la flotte de Philippe II ne fit jamais demi-tour. Dans les Flandres, le duc de Parme était fin prêt à l’action. Ses troupes, sans avoir le pied marin, étaient sur le pied de guerre, attendant le signal de l’embarquement qui, évidemment ne vint jamais. Cependant, si ces fameuses troupes avaient pu traverser la manche, l’Angleterre n’aurait pas été en mesure d¹opposer de véritable résistance. Dans le Kent, de même que sur tout le territoire se situant entre Londres et la côte, les défenses étaient fort mal organisées et nettement insuffisantes. Les troupes aguerries de l’armée des Flandres et celles transportées par l’Armée Espagnole auraient facilement eu raison de ces faibles milices mal équipées.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire du 16ème siècle/ Le 16ème siècle en France (archives Ljallamion, petit mourre, encyclopédie imago mundi, l’histoire, ect....)