Née à Florence, c’est en 1600 que débarque en France, pour y épouser Henri IV, la fille du grand duc de Toscane, François de Médicis. Ce mariage était rendu possible par l’annulation de celui d’Henri IV et de Marguerite de Valois. Elle ne joua aucun rôle politique jusqu’à l’assassinat d’Henri IV en 1610.
Le 13 mai 1610, Henri IV la fait couronner reine de France. Le lendemain, Ravaillac le tue. La nouvelle de l’assassinat de Henri IV arriva, à 4 heures, au Couvent des Augustins où se trouvait la cour. Marie de Médicis agit avec une décision qui frappe les historiens. Elle réclama la régence, son fils n’ayant encore que 9 ans, régence que les princes du sang n’abandonnaient pas de bonne grâce aux veuves du prince décédé. Elle profite habilement de l’absence du comte de Soissons, de la fuite du prince de Condé, de l’incapacité du prince de Conti. L’aide du duc d’Epernon lui permet de triompher des hésitations du Parlement, que le duc de Guise encourageait. En peu d’heures elle est reconnue régente.
Très vite, elle va suivre la politique du parti dévot et forcer la démission de Sully ministre des finances, de confession protestante.
Elle laisse à l’italien Concini, qui est arrivé avec l’escorte qui l’accompagnait en 1600, et à sa confidente, Léonora Dori dite la Galigaï, le soin de mener les affaires du royaume. La confiance qu’elle fait à celui qui, en quelques années, est premier gentilhomme de la chambre, lieutenant général de Péronne et marquis d’Ancre et qui reçoit, en 1613, le bâton de maréchal de France irrite les Grands.
Concini la poussant à soutenir l’Espagne, elle concrétise ce rapprochement en mariant son fils Louis à Anne d’Autriche, infante d’Espagne, fille aînée du roi Philippe III. Puis elle marie sa fille Elisabeth à Philippe IV d’Espagne. En 1614, sous la pression de Condé et des princes, elle se voit contrainte de convoquer les Etats généraux. Elle sait habilement tirer profit des divisions entre les trois ordres pour renforcer son pouvoir. Elle dissout ainsi les Etats Généraux, quatre mois après leur convocation, sous prétexte d’inefficacité. La même année, la majorité de Louis XIII est proclamée, Marie de Médicis continue à intriguer.
Peu de temps après avoir atteint la majorité, Louis XIII ne supporte pas longtemps les caprices et la vindicte autoritaire de sa mère, la superbe et la morgue du maréchal.
Il se fâche avec sa mère, et le 24 avril 1617, un capitaine des gardes du roi abat Concini qui entre au Louvre. Le roi exile sa mère à Blois. En 1619, elle s’évade pour prendre la tête d’une révolte des Grands du royaume contre le roi. Le 17 août 1620, la victoire du roi au Pont-de-Cé met fin à la révolte. Richelieu réussit la réconciliation entre Marie de Médicis et son fils Louis XIII. Le cardinal voulant se libérer de l’influence de la reine, cette dernière tente par tous les moyens de l’évincer.
Le 29 avril 1624, le cardinal devient le ministre de Louis XIII. Le 10 novembre 1630, au palais du Luxembourg qu’elle a fait construire et que décore, dans l’une des galeries une suite de peintures de Rubens, peintes à sa gloire plus qu’à celle de Henri IV, Marie de Médicis somme le roi de se défaire du cardinal. Certains que, d’un jour à l’autre, le cardinal va être arrêté, les courtisans se pressent chez la reine. Le lendemain, le roi convoque à Versailles, qui n’est encore qu’un pavillon de chasse, Richelieu.
Ce fut par l’exil de Marie de Médicis à Compiègne que s’acheva cette journée des Dupes. Elle s’enfuit à Bruxelles en 1631, puis en Angleterre en 1638 et enfin en Allemagne en 1641.
Jamais la reine ne reviendra à Paris. C’est à Cologne qu’elle meurt en 1642. Elle joua un rôle politique très actif, et on lui doit la construction du Palais du Luxembourg qui abrite le Sénat aujourd’hui. Elle aura aussi soutenu très activement le peintre Pierre-Paul Rubens.