Né à Rosny sur Seine, il a 15 ans lorsqu’il fait le choix de rejoindre l’armée huguenote. Issu d’une famille protestante peu fortunée est le second fils de François de Béthune et de Charlotte Dauvet. La mort de son frère aîné en 1575 fait de lui l’héritier du titre de baron de Rosny.
Le jeune Maximilien ayant d’excellentes capacités intellectuelles, est attaché dès l’âge de 12 ans au service de Henri de Navarre. Il réussi à s’échapper au massacre de la Saint-Barthélemy en se réfugiant dans le collège de Bourgogne, où il poursuivait ses études.
Après la paix de Beaulieu de mai 1576, il part pour les Pays-Bas et s’y attache, un temps, à Guillaume d’Orange. A son retour en France, il se met au service de Henri de Navarre. Pour lui, il exerce ses talents d’ingénieur militaire.
En 1580 Il devient chambellan ordinaire, puis membre du Conseil de Navarre. Il est chargé de négocier avec Henri III, afin de poursuivre une lutte commune contre la Ligue. Mais le traité de Nemours en 1585 rapproche Henri III des Guise aux dépens de Navarre. En 1587, Sully participe activement à la victoire des protestants à Coutras en tant que commandant de l’artillerie.
En décembre 1588 Henri 1er de Lorraine, 3ème duc de Guise et son frère Louis II de Guise, 2ème cardinal de Guise sont assassinés à Blois. Sully mène à nouveau les négociations pour créer une alliance entre les rois de France et de Navarre contre la Ligue. Le 1er août 1589 Henri III est assassiné, Henri de Navarre devient roi de France sous le nom de Henri IV. Sully prend part aux victoires des protestants d’Arques en 1589 et d’Ivry en 1590. En 1593 il conseille au roi de se convertir au catholicisme, afin de pacifier le royaume, mais refuse lui-même d’abjurer. Il négocie alors le ralliement de quelques chefs de la Ligue le marquis de Villars, duc de Guise. Après la reconquête du royaume par Henri IV, il est auprès de lui conseiller d’Etat, en 1596. Lors du siège d’Amiens en 1597, il y joue un rôle essentiel à la tête de l’artillerie.
Au début de l’année 1598, il est surintendant des Finances et, d’année en année, le roi lui donne d’autres titres, d’autres fonctions. Grand maître de l’artillerie en 1599, surintendant des Bâtiments et des Fortifications et grand voyer de France 1599. L’arrivée en Europe, des métaux précieux américains permettent à Sully d’équilibrer le budget et de faire des économies. Il se fait nommer gouverneur de la Bastille en 1602, où il entrepose une partie du trésor royal qui se monte à 12 millions de livres. La même année il achète le château de Sully-sur-Loire.
En 1606, Henri IV le fait duc et pair de Sully. En effet, la politique rigoureuse qu’applique Sully accompagne exactement la politique d’apaisement qui est celle du roi. Sully réduit les dépenses de la cour, en même temps qu’il atténue la pression de la taille. S’il augmente les impôts indirects comme la gabelle, il confirme la vénalité des offices, ce qui permet au roi de s’attacher un personnel fidèle. Il encourage l’agriculture, aménage les routes, aussi bien qu’il fait creuser le canal de Briare pour permettre que les marchandises circulent mieux. Il va pousser les paysans à produire plus que nécessaire afin de vendre aux autres pays. Afin de les protéger du fisc, il interdit la saisie des instruments de labour et leur procure une remise sur les arriérés de la taille. Il va aussi stopper la dévastation des forêts, assécher les marais, étendre la culture de la vigne.
Amassant une fortune considérable, le 31 août 1605 Sully achète le domaine de Boisbelle et entreprend la construction d’une ville nouvelle, Henrichemont. Elle sera dessinée par l’architecte Salomon de Brosse qui est à l’origine de la place Dauphine, de la place des Vosges et du Palais du Luxembourg à Paris. Contrairement à Fouquet qui eut l’audace de construire un château bien plus beau que celui du roi, Sully édifiera cette capitale en hommage à Henri IV.
A la mort de Henri IV, Huguenot, il est suspect à ceux qui entourent Marie de Médicis. Qui plus est, hautain, sûr de lui, il n’est pas aimé de ceux qu’il semble, à la cour, mépriser.
Nommé membre du Conseil de régence Sully prépare le budget de 1611. En complet désaccord avec Marie de Médicis, il démissionne en 1611 de sa charge de surintendant des Finances. En 1616, il abandonne la majeure partie de ces fonctions. Il va vivre désormais loin de la cour et se consacrer à la rédaction de ses mémoires. En 1634, Agé de 74 ans, Sully reçoit le bâton de maréchal de France des mains du cardinal de Richelieu. Il meurt le 22 décembre 1641 au château de Villebon.