Organiste de Saint Marc, sa musique constitue sur le plan stylistique un des sommets de la Renaissance tout en incorporant déjà certains éléments du style "moderne" de Monteverdi. Il confia ensuite certaines parties, puis des choeurs tout entiers, aux instruments. Il opposa des ensembles instrumentaux à des voix et à des tutti, ainsi que tous ces éléments entre eux, dans des motets en plusieurs sections comme “In ecclesiis benedicite Domino des Symphoniae sacrae” en 1615. Il appela ses pièces instrumentales "canzones" et "sonates", et dans la “Sonata piano e forte des Symphoniae sacrae” de 1597 il fut le premier compositeur à donner des indications dynamiques précises. Il fut l’un des pédagogues les plus célèbres de son temps et des élèves lui vinrent de toute l’Europe et même de Scandinavie. Son dernier élève fut Heinrich Schütz, dont les Psaumes de David en 1619 et les “Cantiones sacrae” en 1625 témoignent tout particulièrement de l’influence de Gabrieli.