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Heiricus Autissiodorensis dit Heiric d’Auxerre

dimanche 13 octobre 2013, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 10 octobre 2011).

Heiricus Autissiodorensis dit Heiric d’Auxerre (841-vers 876)

Moine bénédictin, poète et érudit

Originaire de Bourgogne, d’un lieu proche d’Auxerre. Il est offert par ses parents comme oblat [1] à l’abbaye vers 848, au moment de la construction de la nouvelle crypte par l’abbé laïc Conrad, oncle de Charles le Chauve. Il est tonsuré à Noël 850 et ordonné sous-diacre le 22 septembre 859. Il suit les cours d’Haymon d’Auxerre de 855 à 859, dont il reçoit un enseignement surtout théologique, puis ceux, plus tournés vers les humanités classiques, de Loup de Ferrières à l’abbaye Saint-Pierre de Ferrières [2] de 859 jusqu’à la mort de ce dernier en 862.

Il est ordonné prêtre en 865 et revient à Auxerre. Il succède à Haymon, devenu abbé de Cessy-les-Bois [3], comme écolâtre [4] de l’école abbatiale de 865 à sa mort vers 876.

Il est le contemporain et le témoin privilégié des travaux de réaménagement de l’abbaye de 841 à 865. Sa production littéraire se concentre sur une dizaine d’années, entre 865 et 876. Vita sancti Germani [5], écrite à la demande de Lothaire le Boiteux, fils de Charles le Chauve et abbé laïc de Saint-germain d’Auxerre de 863 à 866, elle est achevée en 873-874 et dédiée à Charles le Chauve. Miracula sancti Germani [6], en prose. Collectanea, un recueil de notes de cours prises auprès d’Haymon d’Auxerre et de Loup de Ferrières et un florilège d’auteurs latins. Glose des Categoriae decem, le résumé latin du 4ème siècle des Catégories d’Aristote, alors attribué à saint Augustin.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de F. Gaffiot, Dictionnaire illustré, Latin Français, Hachette, 1934/ Encyclopédie /arbre celtique

Notes

[1] Un oblat, dans le monachisme chrétien, désigne une personne qui s’offre au service de Dieu. Il s’agit de laïcs ou de clercs, qui vivent dans le monde ou dans un monastère, mais sans prononcer de vœux. Il désignait au Moyen Âge les enfants « offerts » à un monastère pour y être élevés. Enfants miraculés donc désignés par Dieu, illégitimes, ou bien charge trop pesante pour la famille, leur "engagement" était définitif. Au Moyen Âge, ils étaient traditionnellement confiés au monastère à l’âge de 6 ou 7 ans pour les filles et 11 ans pour les garçons. Un don était souvent demandé aux familles aisées pour l’éducation de leur enfant. Comme leurs aînés, ils étaient soumis aux règles d’obéissance, de pauvreté et de chasteté. Si les oblats étaient en théorie assignés aux mêmes conditions de vie que la communauté, ils bénéficiaient d’un traitement alimentaire privilégié en raison de leur jeune âge. Un petit-déjeuner leur était accordé et du lait une fois par semaine. Les oblats étaient pris en charge par l’ensemble des frères et il était interdit de les laisser en compagnie d’un seul tuteur. Adultes, les oblats seront nombreux à remplir de hautes charges dans le clergé : l’oblature présentait alors une importante occasion d’ascension sociale. Après le Moyen Âge, ces oblats ont disparu et le terme a ensuite évolué pour désigner toute personne participant à la vie du monastère mais sans avoir prononcé de vœux.

[2] L’abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Ferrières est une abbaye bénédictine française située à Ferrières-en-Gâtinais dans le département du Loiret et la région Centre.

[3] Cessy-les-Bois est une commune française, située dans le département de la Nièvre et la région Bourgogne.

[4] L’écolâtre était, au Moyen Âge, le maître de l’école monastique ou de l’école cathédrale. La fonction était importante et nombreux furent les écolâtres qui devinrent écrivains de renom, théologiens, ou évêques. Chrodegang, évêque de Metz au 8ème siècle, forma les prêtres de sa cathédrale à vivre en communauté, et écrivit pour eux une règle appelée Regula vitae communis inspirée de celle de saint Benoît. Il y introduit dans la communauté la fonction d’écolâtre : un des chanoines est spécialement chargé d’instruire les jeunes clercs de la cathédrale. Charlemagne demanda l’ouverture de l’école cathédrale aux non-clercs. Au fil des temps l’écolâtre devient également l’inspecteur des maîtres d’écoles du diocèse. Plus tard, le concile du Latran III officialisa la coutume en 1179 en spécifiant que l’enseignement sera gratuit. Cependant, avec l’émergence et l’influence croissante des universités au 13ème siècle, les écoles cathédrales perdront progressivement leur importance et le rôle de l’écolâtre disparaîtra.

[5] Vie de saint Germain

[6] Miracles de saint Germain