Claude-Thomas Dupuy (1678-1738)
Magistrat et administrateur français
Il a suivi l’ascension familiale en se préparant pour une carrière en droit. Il est reçu avocat du roi au Châtelet [1] en 1700, passe avocat général au Grand Conseil [2] en 1707, puis maître des requêtes [3] ordinaire de l’hôtel en 1720,
Ses bonnes fortunes concernant sa carrière ont été clairement identifiées dans sa nomination comme Intendant de la Nouvelle-France [4] de 1726 à 1728. Il succédait ainsi à Michel Bégon de la Picardière à cette position.
Dupuy a pris possession de son bureau en septembre 1726, mais est resté seulement 2 ans au Canada. Il semble avoir été compétent et clairvoyant mais n’était pas d’accord avec le gouverneur, Beauharnois, sur la plupart des questions. Un désaccord continu entre les 2 a causé, en grande partie, le rappel de Dupuy. Son inflexibilité et inadaptabilité l’ont peu à peu disqualifié pour la position. Il est revenu en France et a commencé une nouvelle carrière dans le monde scientifique où il était bien considéré et où il a bien réussi.
Il avait épousé Marie Anne Madeleine Lefouin, fille du magistrat François Lefouin.
Notes
[1] Dès le 9ème siècle, les accès aux deux ponts qui reliaient l’île de la Cité de Paris aux berges de la Seine, furent protégés par deux châtelets, d’abord en bois, puis en pierre : Le Grand Châtelet, au nord, pour protéger l’accès au Grand Pont (l’actuel pont au Change). Le Petit Châtelet, au sud, pour protéger l’accès au Petit-Pont. Situé à l’extrémité méridionale du Petit-Pont, le petit Châtelet était ainsi nommé pour le distinguer du grand Châtelet situé au-delà du grand Pont. Les tours de bois furent remplacées par des constructions en pierre vers 1130 par Louis VI le Gros. Le petit Châtelet n’était, en réalité, constitué que d’une porte avec logis au-dessus et deux tours flanquantes. Le Petit Châtelet fut entièrement reconstruit par Philippe-Auguste en 1205-1212 avec des murs d’une épaisseur de 1,95 mètres et une élévation de 15,68 mètres (deux fois la hauteur de l’enceinte urbaine). Le bâtiment, traversé par un passage dans l’axe du pont, comprenait de nombreuses prisons réparties sur trois étages. Un débordement de la Seine ayant renversé, le 20 décembre 1296, le Petit-Pont et le petit Châtelet, ce dernier fut reconstruit par Charles V, en 1369, et servit plus tard de prison d’État. Charles VI, dans ses lettres du 27 janvier 1382, désigna le Petit Châtelet, réédifié par Hugues Aubriot, pour servir de demeure au prévôt, afin qu’il soit toujours au centre même de ses fonctions. Dans le même document il ordonna que les prisons de cette forteresse, qui n’avaient jamais été utilisées, servent de supplément à celle du Grand Châtelet.
[2] En France, sous l’Ancien Régime, le Grand Conseil était une formation juridictionnelle du Conseil du roi. Créé à l’initiative de Guy de Rochefort, chancelier de France par un édit d’août 1497, puis confirmé en 1498 par Louis XII, le Grand Conseil était à l’origine destiné à soulager le Conseil du roi des requêtes judiciaires qui lui étaient adressées par des plaideurs. À la fin de l’Ancien Régime, le Grand Conseil se compose d’un premier président, de huit présidents, quarante-huit conseillers, d’un procureur général, d’un avocat général et de huit substituts, auxquels il faut ajouter secrétaires, greffiers et huissiers.
[3] Le titre de maître des requêtes est porté en France, ainsi que dans certains autres pays d’Europe, depuis le Moyen Âge, par les titulaires de certaines hautes fonctions judiciaires et administratives. Les maîtres des requêtes ordinaires de l’hôtel du Roi étaient, depuis le Moyen Âge, des officiers propriétaires d’une charge extrêmement prestigieuse et devenue, sous Louis XIV, particulièrement coûteuse. L’office coûtait 200 000 livres en 1710 et 100 000 en 1750. Pour pouvoir devenir maître des requêtes, il fallait avoir exercé pendant 6 ans dans une cour supérieure (Parlement, Chambre des comptes) ; les enfants des magistrats de ces cours bénéficiaient d’une durée réduite de 3 ans seulement. Les maîtres des requêtes étaient les collaborateurs du chancelier de France, dont ils dépendaient étroitement. Ils étaient associés à l’œuvre de justice à travers l’audience du sceau et le Conseil des parties, auquel ils assistaient. Ils siégeaient par quartiers trimestriels. Chaque quartier avait son doyen. Le doyen des doyens avait rang de conseiller d’État. Au Conseil, les maîtres des requêtes étaient debout et découverts. Ils étaient membres du parlement de Paris où ils pouvaient siéger mais pas plus de quatre en même temps. Ils n’étaient justiciables que devant les chambres assemblées du Parlement. Ils étaient fréquemment appelés comme rapporteurs dans les Conseils de gouvernement. Du fait de leurs formations de juges et d’administrateurs, ils formaient le vivier dans lequel se recrutaient naturellement les très hauts fonctionnaires et les membres du Gouvernement royal
[4] L’intendant de la Nouvelle-France est chargé en Nouvelle-France de la justice, de la police et des finances « en nos pays de Canada, Acadie et Isle de Terre-Neuve et autre pays de la France septentrionale ». Il est donc responsable de l’administration civile de la colonie. De 1665 à 1760, 17 personnes se succèdent à cette fonction, parmi lesquelles Jean Talon, Jacques de Meulles, Gilles Hocquart et François Bigot. L’intendant occupe la plus haute place dans le gouvernement colonial, immédiatement après le gouverneur