On ne sait pas grand-chose de la vie d’Héron, si ce n’est qu’il était originaire d’Alexandrie [1], au point que les historiens se sont longtemps divisés sur l’époque à laquelle il avait vécu.
Héron d’Alexandrie créa des automates mus par l’eau, s’intéressa à la vapeur et à l’air comprimé. Principalement connu pour les machineries décrites dans son “Traité des pneumatiques”, on lui doit par exemple un projet de machine utilisant la contraction ou la raréfaction de l’air pour ouvrir automatiquement les portes d’un temple ou faire fonctionner une horloge, destinée essentiellement à susciter l’étonnement et l’émerveillement.
Son œuvre nous fut transmise via quelques-uns de ses traités de physique et de mathématiques. Nombre de ses écrits ont été retrouvés, traduits en latin et en arabe. Au cours des siècles, ils ont été maintes fois retraduits et retranscrits et, pour certains d’entre eux, leur paternité est parfois mise en cause.
On attribue à Héron d’Alexandrie plusieurs formules mathématiques dont une méthode de calcul de l’aire d’un triangle sans utiliser de hauteur dite formule de Héron, ainsi qu’une autre permettant d’approcher la racine carrée de n’importe quel nombre de manière récursive dite méthode de Héron. Cependant, la première formule a déjà été prouvée par Archimède.
Il fut aussi, dans Stereometrica, l’auteur de formules de mesures de longueur, de surface et de volume pour des objets en trois dimensions. Les recherches mathématiques de Héron d’Alexandrie visaient principalement l’aspect pratique de la mesure des objets
Héron étudie dans Catoptrica la lumière et ses réflexions. Il énonce ainsi les principes de réflexion de la lumière, principes guidés par la règle selon laquelle la nature choisit toujours le chemin le plus court. Il croyait à l’époque que la vision était possible grâce à des rayons lumineux émis par les yeux et se propageant à une vitesse infinie.
Héron imagine des mécaniques surprenantes, mais complexes, comme un distributeur automatique d’eau pour les libations. Mais son but n’est pas vénal. Il est mû par l’envie d’inventer sans cesse de nouvelles machines et des applications de ses recherches et par le plaisir d’étonner ses contemporains.
Il est à l’origine de l’éolipyle [2], machine à vapeur constituée d’une sphère fixée sur un axe et équipée de deux tubes coudés sortant de manière opposée. En chauffant l’eau contenue dans la chaudière inférieure, la vapeur d’eau formée donne en s’échappant un mouvement de rotation à la sphère. En effet, de cette chaudière sort un tube relié à une sphère pouvant tourner autour d’un axe horizontal et comportant deux autres petits tubes perpendiculaires à l’axe laissant sortir la vapeur qui fait tourner la sphère.
Dans le cadre de son Traité des automates il a aussi conçu des mécanismes pour théâtre à base de poids et contrepoids mettant en mouvement une série de plates-formes et de petits personnages.
Grâce à ces inventions, Héron d’Alexandrie est souvent retenu comme l’inventeur des premiers automates. Mais c’est sans doute à tort, puisqu’il fut manifestement précédé par Philon de Byzance et Ctésibios .
Héron fut aussi l’inventeur d’un odomètre [3] permettant de mesurer la distance parcourue. On lui attribue la fabrication d’une clepsydre pour mesurer le temps, et la réalisation d’ouvrages sur l’astrolabe [4] permettant de mesurer la distance angulaire entre deux astres.